après la nuit, avant le jour et à travers les roselières + skydan

j'irais chercher les hautes lumières

skylee & aedan

Mauve et Aedan, c’est terminé. Même si on s’est revu, comme deux gosses, même si on a partagé, le temps de deux frappés, le même bout d’chemin. Mauve et Aedan, c’est terminé. C’est elle qui l’a dit. Je m’en veux tellement, mais je la comprends, paradoxalement. J’ai fui tant de fois, sans même un appel, sans même un message. J’ai fui, parce que je voulais la protéger de ce poison qui s’immisçait dans mes veines, de toute cette merde qui menaçait ma vie, sa vie, nos vies. Et pendant que je suis là, dans ce parc à écouter des gosses crier et rire, j’me demande où elle est, si elle pense à moi. Si elle est avec le type de l’autre soir ou si elle est avec Samuel. Si elle est seule ou accompagnée, si elle pleure ou si elle rit. J’pense à nous, à nos jeux d’enfants, nos jeux de grands. Je tire une latte sur ma clope, assis dans l’herbe, comme monsieur tout le monde. Klein est redescendu sur Terre, Klein est accessible, Klein passe du temps dans un parc, sans personne à ses côtés. Klein a changé. Klein à peur mais Klein se tait. Je m’allonge, la clope au bec, regardant le ciel d’un bleu étincelant. J’entends les mères dire à leurs gosses de se mettre de la crème solaire, j’entends les vieux dire qu’il faut boire et se mettre à l’abri. Et moi, je reste là, au milieu de tout ce beau monde, à atteindre. Quoi exactement ? Je ne sais pas. Je suis là, sans bouger, la tête pleine de Mauve et de souvenirs que j’aimerais effacer. Et garder. Tout est bien trop compliqué. Je me relève, tirant une nouvelle latte. Et en face de moi, à peine à quelques mètres, elle est là. Non, pas Mauve. Mais bien cette blonde, celle qui était là, quand …
Je me lève, rapidement. La tête de me tourne et je la secoue pour être sûr que c’est bien elle. J’ôte la cigarette d’entre mes lèvres et je la contemple. Ses cheveux blonds, ses yeux bleus. Sa bouche bien dessinée, ses courbes, ses traits. Je la reconnaîtrais entre mille, surtout depuis … j’élève doucement la voix. « Sky ? » J’arque un sourcil. « Qu’est-ce que tu fiche ici ? » Comment elle sait ? Et comme un enfant perdu, la seule chose que je trouve à faire c’est de l’attraper dans mes bras et de la serrer aussi fort que possible, sans l’étouffer, rassuré. Rassuré, parce qu’elle est là. Qu’elle sait tout ça. Que je ne suis plus tout seul face à mon amertume.

❝Après la nuit, avant le jour et à travers les roselières❞
Dan & Sky

Siloam Springs... C'était une belle petite ville tiens, je ne connaissais presque personne, personne ne me connaissait et c'était parfait ainsi... Je n'étais pas ici pour me faire connaître, au contraire il fallait que je me fasse discrète. Mais surtout... J'étais ici dans un but bien précis et il était connu que lorsque je voulais quelque chose, d'une quelconque manière je l'avais. Je n'étais pas pourrie gâtée ni même capricieuse, après tout je me donnais les moyens d'obtenir ce que je voulais toute seule. Et ce que je voulais aujourd'hui... Mon objectif fixe depuis plus d'un mois maintenant était juste en face de moi. Après un mois d'absence, de disparition, de départ surtout... Je le voyais de nouveau, là, dans ses pensées, assis dans l'herbe à regarder les gamins jouer. Et j'étais un peu comme lui actuellement, assise dans l'herbe, dans mes pensées à le contempler. À me demander si pendant ces quelques semaines de séparation, il y avait déjà eu une petite place dans ses pensées pour moi, rien qu'une petite seconde, c'est tout ce que je désirais, une petite seconde m'étant accordé parmi des milliards dédiées à cette fille que je détestais déjà... Cette inconnue, cette Mauve. Cette fille qui peu importe mes efforts, parvenait quand même à avoir sa place dans nos conversations, dans ses pensées et même parfois dans son regard. Cependant, dès aujourd'hui ça sera différent, je n'ai pas fait tout ce chemin dans le but de repartir sans ce qui me revenait pratiquement de droit.
Dans un élan de détermination, je me lève, me dirige droit vers un vendeur de glace à qui j'achète deux glaces puis le regard décidé, je m'approche de lui à grands pas.

Il me voit. Il m'aborde et me questionne. Je souris.

« Et bien je passais d... » Et sans même avoir le temps de terminer ma phrase, il m'enlace, me prend dans ses bras. La sensation y était douce et agréable, unique. J'avais comme l'impression de nager en pleins rêves, là à l'intérieur de moi tout s'emportait. Mais je me repris vite, hors de question de passer pour une niaise devant lui. Il semblait avoir besoin de réconfort pour s'abandonner dans mes bras comme ça, alors je le serrai un peu plus fort dans mes bras, déposai un baiser délicat sur sa joue avant de me reculer et de lui tendre une glace avec un sourire doux. « Je t'ai tant manqué que ça ? » Osai-je demander dans un petit rire, ayant tout de même peur au fond de ne pas recevoir la réponse tant attendue. Non... Parce que je le connaissais, il ne se rendait même pas compte des fois où il était maladroit avec moi, parlant plutôt de sa superbe rouquine qui lui manquait tant au lieu de s'intéresser à moi.

« De ce que j'ai pu lire dans les magazines, tu es à la tête de Calvin Klein, bien... Même si c'est dommage, je t'ai jamais vu poser avec un de leurs beaux caleçons. » Lançai-je sur une touche d'humour et surtout pour éviter le sujet Mauve.

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skylee & aedan

Je la tiens, là, contre moi, comme une bouée à laquelle je me raccroche. J’en ai lâché ma clope, et elle, elle est surprise, heureuse, je crois. Ses lèvres effleurent ma joue, comme si elle était une mère, réconfortant son enfant. Skylee, elle était là, devant moi, avec deux glaces dans les mains. Et elle m’en tend une des deux, que j’attrape, en la remerciant d’un sourire. Sa voix s’élève et ce qu’elle me dit m’arrache un sourire. Si elle m’a manqué ? J’en sais trop rien. J’ai pas vraiment eu le temps de penser à elle, même si ouais, je me demandais parfois ce qu’elle devenait cette petite blonde, celle qui était resté à mes côtés quand l’enfer s’était ouvert sous mes pieds. Je croque à pleines dents dans la crème glacée, et le contact m’électrise. C’est froid, ça m’en donne mal à la tête, mais le goût sucré du chocolat s’étends sur mes papilles et j’en oublie le contact glacé. Je la regarde, avale ma bouchée avant de lui répondre. « Désolé de t’avoir sauté dessus comme ça. Disons que … ouais, tu m’as manqué. » Indirectement, sa présence me manquait, ouais. Et puis elle me parle, comme si de rien n’était, comme si tout n’avait pas d’importance, comme si le mois dernier, ma vie n’avait pas basculé, comme si … tout allait bien. Et sa façon de faire me rassure. « Merci pour la glace. » que je lui glisse discrètement, comme un enfant. J’me rassois quand elle me parle de Calvin Klein. Oui, c’est vrai, mon grand-père est mort, et je suis à présent à la tête de la multinationale. Sans même avoir eu de contact avec mes parents. Tout avait été décidé le jour même de ma naissance. J’hoche la tête, léchant ma glace. Puis la fin de sa phrase m’arrache un rire. Je lui offre un clin d’œil : « T’es sûre d’avoir regardé dans les bons magazines ? » J’avais posé un nombre incalculable de fois pour CK, et dans toutes les tenues possibles : caleçons y comprit. J’accroche son regard vert, qui me rassure. « Qu’est-ce que tu fais là, Sky ? » je souris, calmement, posément. J’essaie d’avoir l’air serein.

❝Après la nuit, avant le jour et à travers les roselières❞
Dan & Sky

Je lui ai manqué. Pas énormément mais au moins il avait ressenti un manque de moi. Et la débile que j'étais baissa la tête et reporta son attention sur sa glace au chocolat pour cacher un petit sourire victorieux. Il était rare que moi, Skylee Blake Nielsen, manque à quelqu'un, à part mon père mais... Il n'était plus là. Et ces temps-ci c'était plutôt la tendance inverse... J'étais seule, j'avais un manque, les gens que j'aimais étaient absents. Loin ou parti à tout jamais. Mon père je ne pouvais plus rien y faire après tout, mais Aedan... Oui, Aedan. Même s'il ne ressentait même pas le millième de ce que je ressentais pour lui, il m'avait manqué, il me manquait infiniment, un petit peu plus chaque jour, et aujourd'hui j'étais là pour ça. Le mois dernier, j'avais passé mon temps à apaiser ses douleurs, maintenant c'était à son tour de faire de même pour moi... Au moins par sa simple présence, combler le vide en moi.
Souriant une nouvelle fois lorsqu'il me remercia, je jetai vers lui un coup d’œil en biais, malicieuse.
« Oh je ne sais pas, mais même si ce genre de photos existent, je préfère voir la marchandise en vrai. » Lui s'était contenté d'un petit clin d’œil et moi, d'humeur taquine et dans un rire léger, je pose mon index sur le bout de son nez, le retroussant de quelques micromètres avant de le laisser.

Les raisons de ma venue ? Que dire ?

La vérité, une partie de la vérité, un mensonge, j'en savais rien... Pour mon père, je devrais peut-être lui annoncer ? Après tout Aedan a eu le temps de le connaître, je me devais certainement de lui dire... La seconde raison restera cependant secrète, ça reviendrait presque à lui faire une déclaration. Je ne voulais pas le faire fuir.
« Les bons artistes ne sont malheureusement pas coincés entre deux frontières donc... Me voici, à Siloam, en Amérique. Je n'ai de toute façon plus aucune attache, plus personne... Je suis définitivement seule. » Déclarai-je un peu plus sérieuse, le regard dans le vide. Mais pour ne pas finir sur une note triste, mon regard se posa une nouvelle fois sur le minois du jeune homme et d'un geste lent avec mon pouce, j'effaçai la trace de chocolat qu'il avait au coin de la bouche. « Le patron de CK est un cochon... Je peux récolter beaucoup avec un titre d'article si accrocheur. »

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Sky. Je sais pas trop c’qui s’passe avec elle, mais elle est là. Et j’ai l’impression qu’elle a toujours été là. Souriante et apaisante. Je mange ma glace, alors qu’elle me rétorque qu’elle aimerait me voir en caleçon, avant d’appuyer avec légèreté sur mon nez. Il y a tout juste un an, des occasions comme celle-là, je ne les aurais manqué pour rien au monde, ni une ni deux, j’aurais ramené cette beauté dans mon lit et après une nuit de douces paroles, bam, retour à la réalité, je l’aurais largué. Mais c’n’était plus moi. Oui, j’aimais malgré tout continuer à séduire, c’était ancré. Comme une mauvaise habitude, comme la clope du matin. J’arbore un sourire devant les réactions de Skylee. Je n’ai jamais osé lui dire, mais j’adore son prénom. Il fait si doux. « La marchandise en vrai tu dis ? » Et avec un petit sourire en coin, je fais mine de ramener mes cheveux en arrière, l’air séducteur. « ça doit pouvoir se faire. » De toute façon ça peut se faire. Puisque Mauve … tais-toi, me murmure un souffle de courage. Et puis, je lui demande ce qu’elle fait ici. Et elle m’annonce la mort de son père. Du moins, c’est ce que j’en comprends. Je perds le sourire taquin qui ornait mes lèvres, et j’en garde la bouche entre-ouverte. Alors t’es venue pour être avec moi ? Je sais pas pourquoi, mais mon cœur se met à battre un peu plus fort, tandis que le pouce de la blonde vient essuyer une tâche de chocolat au coin de mes lèvres. Elle ne s’attarde sur le sujet de la mort, elle essaie d’être joviale, presque rigolote. « Tu f’rais ça ? Tu m’vendrais pour un peu d’argent ? » je l’attrape dans mes bras, écartant ma glace de ses cheveux. Je la serre, doucement. Un peu comme un frère. C’est ma manière à moi de lui dire que je suis là. J’approche mes lèvres de son oreille avant de souffler. « T’es pas toute seule Skylee. J’suis là. »

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Dan & Sky

« Si tu crois m'avoir avec un simple air séducteur et une main passée dans tes cheveux... » Soufflai-je dans un rire après l'avoir minutieusement toisé de haut en bas. C'était bête de dire ça parce qu'il m'avait déjà ça dans sa poche depuis un petit bout de temps, une éternité pour moi parce que c'était du temps passé à être invisible à ses yeux, à être dans l'ombre d'une autre femme, mais c'était un peu plus d'un mois dans la réalité. Seulement un mois. Et en un mois il s'en était passé des choses... Aedan semblait bien l'avoir compris vu la vitesse à laquelle son sourire avait disparu. Mais je ne voulais pas m'attarder là-dessus, j'ai eu tout le temps d'y penser, d'y réfléchir, d'y dédier mes journées et de regretter, le tout toute seule.
« Il y a moyen que je ne te vende pas pour de l'argent... Si on négocie tous les deux. J'aime les compromis mais je suis dure en affaire. » Déclarai-je souriante. Je n'aimais pas que les autres me voient sous un mauvais jour, enfin je parle des autres mais... Qui ? Aujourd'hui, c'était Aedan et uniquement Aedan car c'était le seul à être là, dans ma vie entière il n'y a eu que deux personnes. Mon père et maintenant lui. Mais à force de m'accrocher au petit Klein, n'étais-je pas en train de me faire du mal ? M'écorchai-je pas petit à petit ? À m'accrocher à quelqu'un de la sorte, quelqu'un qui n'avait pas besoin de moi... Je ne savais pas, mais maintenant qu'il me tenait dans ses bras pour me réconforter... Je n'avais plus envie de les quitter, je voulais juste que ce moment dure une infinité de secondes. Ce moment entre Aedan et Skylee seulement, et personnes d'autre.
Je le pousse doucement, l'allonge sur l'herbe et me mets au-dessus de lui, mon regard ancré dans celui d'Aedan, mon visage s'approchant lentement du sien. Je mourrais d'envie de l'embrasser là, maintenant, toute de suite, de manière spontanée et audacieuse, sans me soucier de ce qui allait arriver après. Mais finalement, je me contente de me stopper lorsque mon nez touche celui du brun, apaisée par ses paroles.
« Je sais que tu es là et d'ailleurs je t'en remercie car tu es vraiment le seul aujourd'hui... » Avouai-je avant de lui piquer sa glace des mains, friponne. « Si tu ne comptes pas la manger... Je vais le faire pour toi. »

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skylee & aedan

Je joue les séducteurs invétérés, ceux qui s’en foutent de se prendre des râteaux, puisqu’ils savent indéniablement qu’ils auront trouvé chaussure à leur pied avant que leur petit manège ne cesse. Je joue les connards, le connard d’avant. Et Skylee sourit, Skylee minaude, Skylee me rembarre. Avec cette voix toute douce, cette voix qui m’a tant chuchoté de me calmer, qui a tenté de m’apaiser durant ces nuits de terreur. Et puis aujourd’hui elle est là, dans le parc de Siloam, avec moi, à manger une glace, à me parler comme si de rien était. Comme si nous étions deux amis, deux amis qui au fil de la discussion se rapprochent et se délitent. Je l’attrape dans mes bras, je la lâche, pour la reprendre. Son contact est rassurant, j’ai l’impression d’me sentir utile pour quelqu’un. Je ne peux retenir un rire, lorsqu’elle parle de compromis. Et puis après, je la serre contre moi, lui disant qu’elle n’est pas seule, me rassurant comme je le peux : car elle n’est pas seule, si je suis là. Et je ne suis pas seul si elle est là. C’est cinquante-cinquante. Et après que je lui ai murmuré ces quelques mots à l’oreille, elle me renverse dans l’herbe. Ma tête atterrit dans de l’herbe, tout comme les reste de mon corps. Je lâche un « ouch » de surprise, et quand j’ouvre les yeux, le visage de Sky est près, si près que je peux sentir son souffle sur mes lèvres. Son nez touche le mien. J’accroche son regard clair, avalant ma salive. Elle me remercie d’être là, me dis que je suis le seul, et alors que je m’apprêtais à me redresser, elle le fait toute seule, attrapant ma glace. Je me mets sur les coudes, la regardant, mi-amusé, mi-perturbé. « Ma glace, voleuse ! » je me rassois, attrape son poignet, celui qui tient on cône au chocolat et je souris. « Dis moi, c’est bien beau que tu sois là, mais tu sais où dormir ? »

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Dan & Sky

Lui rendant sa glace après lui avoir tiré la langue comme une enfant de deux ans, je ne peux m'empêcher de sourire bêtement. Je me repassais en boucle dans ma tête ce petit instant où mes lèvres ne furent qu'à quelques misérables centimètres des siennes, c'était beau et palpitant. J'avais eu l'impression que le temps s'était arrêté quelques secondes, qu'il n'y avait plus rien autour de nous. Si seulement j'avais eu un peu plus d'audace... Pensais-je au fond de moi. Je secoue la tête et me reconcentre sur la conversation tout en mangeant le cône de ma glace pratiquement finie. Une petite voix en moi me disait de ne pas lui dire que j'étais bien au chaud dans un loft du centre-ville, juste histoire de profiter un peu de sa bonté... Pour dormir chez lui. Il ne m'enverrait tout de même pas à l'hôtel ?
« Peut-être bien que j'ai un endroit où dormir oui, ou pas... Pourquoi cette question ? Monsieur le dragueur souhaite que l'on passe la nuit ensemble ? » Demandai-je en l'interrogeant du regard comme pour obtenir de lui une information capitale. « De toute façon, quoiqu'il en soit, je peux compter sur toi à présent, hein ? » Puis quelque part... Ces nuits avec lui me manquaient, même si elles n'étaient pas heureuses ni drôles parce que c'était des nuits où Aedan n'allait pas bien, des nuits où je restais éveillée pour le rassurer et lui dire que j'étais là... J'aimais ça. Cette proximité et cette impression qu'il ne pouvait pas se passer de moi dans ce genre de moments, qu'il ait besoin de moi. Mais bon, parce qu'au fond je n'aimais pas mentir et encore moins à lui pour des choses si futiles, je préfèrai lui avouer que j'avais un appartement à une quinzaine de minutes d'ici. « J'habite pas bien loin dans un loft, au numéro 9. Maintenant que tu le sais, tu peux passer venir me voir quand tu veux... Sauf les dimanches, c'est sacré. Puis étant donné que je suis toute seule, un peu de compagnie ne me fera pas de mal... Et j'en suis sûre qu'on a pleins de choses à se raconter. »

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Je rougis à sa question, ayant peur que la mienne ait été mal interprétée. Je sors tout juste de ma relation avec Mauve et je l’aime encore comme un dingue, alors, non, je ne m’amuserais pas à aller coucher à droite et à gauche, comme avant. Même si Skylee n’est pas « à droite et à gauche ». Je bégaie, balbutie et cherche mes mots, mais Sky me rassure, Sky ne faisait que plaisanter, du moins, je crois ? Même si ce ne serait pas la première nuit que l’on passe ensemble, celle-ci serait différente, puisque je ne pleurerais pas comme un petit garçon. Elle a un loft, pas bien loin d’ici. Au numéro neuf. Je hoche la tête. « B-bien sûr que tu peux compter sur moi ! » Mais là, mon cerveau est un peu train de buguer. Entre ce presque baiser et cette proposition, j’sais pas, j’m’enflamme, j’panique pour rien. J’suis à cran. Je m’excuse d’un regard et d’un sourire, terminant ma glace, essuyant ma bouche pour ne pas passer pour Klein le cochon. D’ailleurs, je lui tire la langue : « Désolée Blondie Beauty, t’auras pas ton article ! » Je claque ma langue dans mon palais, jouant avec le col de ma chemise à manches courtes. « A vrai dire, j’aurais aimé que tu passes un peu de temps avec moi, ce soir. Mais je vais te laisser t’installer tranquillement. » me rendant compte que ça peut passer pour une proposition douteuse je souris un peu plus, frottant mes cheveux. « Enfin, comme deux potes quoi. » Plein de choses à se raconter ? J’regarde autour de nous, haussant les épaules. Rupture, mort. Les choses que l’on a à se dire ne sont pas hyper joyeuses, alors si on pouvait éviter ce sujet. Je mordille ma lèvre inférieure. « Plein de choses à se dire ? Comme quoi ? »

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Dan & Sky

Quelle réaction pour une simple blague qu'il avait lui-même commencé... Rougissements, balbutiements, hésitation et gêne... J'aurais pu trouver cela mignon si je n'y trouvais pas une autre signification derrière. Pour moi cette réaction voulait simplement dire qu'il ne se voyait pas coucher avec une autre, que ce soit moi ou une autre pouffe. Pourquoi ? Parce que comme je m'en étais doutée, cette fille était encore dans sa tête, il l'aimait encore et n'avait toujours pas tourné cette fichue page. Cette fichue page que j'avais envie d'arracher, de déchirer et de brûler. J'avais été bête d'avoir espéré au plus profond de moi que peut-être, il s'était décidé à se lâcher un peu, qu'il l'avait oublié ou qu'il faisait en sorte de l'oublier du moins. Ça n'allait pas être aussi simple que ce que j'avais pu imaginer, déjà que ça ne l'était pas tant que ça. Mon visage s'était fermé, mon regard s'était assombri et mon sourire avait disparu, j'avais du mal à cacher mon agacement pour le coup. « Je suis arrivée il y a pratiquement un mois, je suis très bien installée chez moi. Ne te fais même pas de soucis là-dessus. » Déclarai-je presque froidement avant de détourner le regard, ne parvenant même pas à sourire malgré mes efforts intérieurs, sa phrase suivante étant comme une flèche en plus dans mon cœur. Comme deux potes, merci j'avais bien compris que pour l'instant on en était qu'à ce stade pour toi...
« Oui, comme deux potes, je sais... » Puis à sa question, je restai longuement silencieuse. Il est vrai que j'ai dit qu'on avait pleins de choses à se dire, mais maintenant que j'y réfléchissais... Oui, mis à part cette affaire de mort, forcément le sujet inévitable allait être... Oh et puis ce n'était pas plus mal comme ça. Mieux valait bien connaître son ennemi. À cette cruelle pensée, je souris de nouveau et me tournai une nouvelle fois vers lui, joyeuse.

Si ça ce n'était pas de la folie de souhaiter du malheur à quelqu'un pour son propre bonheur...Ou de l'égoïsme pur et dur.

« Moi des choses à te dire j'en ai peu, mais toi... Comme tu n'as pas tourné la page visiblement, une longue discussion s'impose. Que ce soit ce soir ou un autre jour, peu importe. Pour mon petit Aedan je suis toujours disponible. »

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Le visage de la blonde se ferme, comme déçue par mes paroles. Et la froideur de sa phrase ne fais que confirmer que j’ai fais ou dit un truc qu’il ne fallait pas. J’me mords l’intérieur de la joue, sans trop savoir quoi dire. Bien évidemment que j’me fais du soucis pour elle, et puis, sa phrase, sa réponse, comment elle veut que sa réaction ne m’inquiète pas, hein ? Je reste muet quelques longues minutes, avant d’oser ouvrir la bouche. « Désolé. » que je lui lance à la dérobée. Parce que oui, désolé, je le suis. De quoi exactement, je sais pas. Mais je le suis. C’est c’qui compte non ? Elle détourne le regard et le malaise m’envahit. Et tandis que je tourne et retourne mes paroles dans ma tête, sa voix s’élève à nouveau, sonnant comme une fatalité pour elle. Comme deux potes, je sais. Je fronce les sourcils. Je ne suis pas du genre à me faire des films, mais … Je me racle la gorge, la regardant par en bas, comme si j’avais peur qu’elle ne se moque de moi après cette question. « Dis Sky, t’es pas jalouse quand même ? » Et puis ce qu’elle te dis, ça me refroidis. Ça me rentre dans le cœur, comme une pique. Ça m’transperce de part en part et c’est à mon tour de baisser les yeux, de me sentir nauséeux et coléreux. Une longue discussion, pour tourner la page ? Mais j’ai pas envie de la tourner la page. Je veux pouvoir continuer espérer à me réveiller à ses côtés, voir ses sourires et m’enivrer de son parfum. Je serre les dents, regardant les gens autour de nous. « J’ai pas envie de parler d’elle. » Mon ton est dur, et j’m’en rends compte, alors j’me radoucis. Je me radoucis et j’regarde ma Skylee. « Merci d’être là. C’est fou parce que j’ai l’impression que t’as toujours été là. À me consoler, à m’aider à avancer. Mais pour Mauve ce sera pas pareil. Ça mettra le temps que ça mettra, je l’aime Sky. » Je l’aime à en mourir.

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Jalouse ? Mon regard s'agrandit, mon cœur se serra et ma respiration fut comme bloquée le temps de quelques secondes. Je détestais que l'on lise en moi comme ça, surtout lorsque la personne visait juste, qu'elle me démasquait si facilement. Étais-je si nulle pour cacher ce que je ressentais ? Enfin cacher... Ce n'était pas ce que je faisais réellement. Plutôt, était-ce si évident ? Rien que d'y penser j'en avais honte, qu'on lise en moi comme dans un livre ouvert... Après des secondes de silence entre nous deux, je secouai négativement la tête, n'osant pas reporter mon regard sur lui. Ça allait être encore pire si je le regardais... Il allait tout comprendre en un regard seulement. « Pour être jalouse... Il faut qu'il y ait quelque chose à envier. » Soufflai-je en tentant de sourire, même de rire, c'était maladroit et assez bref... Un sourire de façade histoire de se donner bonne mine.
Des fois, j'avais envie de le secouer et de l'insulter... Ouvre les yeux bon sang, voulais-je lui dire à ce moment même, mais d'un autre côté... J'aimais bien quand il était encore ignorant de tout ce qu'il se tramait dans ma tête. Là, il était dans l'entre deux, il avait des doutes... Et c'était sûrement pire. J'étais partagée entre deux envies, celle de le brusquer et celle de me faire plus petite que jamais. Celle de lui crier mon amour ou celle de me taire à tout jamais. Alors quand il me dit qu'il ne voulait pas parler d'elle, je soupire d'abord de soulagement... Pour finalement, rapidement déchanter.

Il l'aime elle, et il ose me le redire en face après m'avoir remerciée.

« La ferme. » Lâchai-je, ce fut plus fort que moi, et j'avais envie de le dire, redire et encore le lui répéter. Mais tais-toi bon sang... À ce moment précis, je le détestais tellement... Tout en l'aimant. J'avais envie de lui dire... Et moi ? « Ne me remercie pas si finalement tout ce que j'ai fait pour toi a été inutile. Tu ne veux pas comprendre qu'entre vous deux c'est fini, c'est le néant, il n'y a plus rien. Bien. Mais ne fait pas comme si j'avais servi à quelque chose alors, car je n'ai servi à rien. » Et là, ce fut mon tour de parler sur un ton dur, plus froid que la fois précédente. Je ne le regardais toujours pas, fixant un point dans le vide. « Tu n'as qu'à l'aimer ta garce qui ne te regarde même plus alors que... » Ridicule. Je n'arrivais même pas à finir ma phrase, un mot de plus et je fondais en larmes comme une pauvre gamine devant lui, mais je ne voulais pas de ça. Alors je préférai garder le silence pour avoir le temps de ravaler mes larmes.

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skylee & aedan

J’ai du mal à savoir sur quel pied danser. Elle soutient ne pas être jalouse, mais ses réactions me laissent croire à tout autre chose. Sa phrase me laisse muet de surprise. Parce qu’elle a visé juste, d’un sens. Je n’ai qu’à l’aimer, ma garce. Ma mâchoire se contracte, j’ai envie de lui hurler dessus. Elle ne la connait pas, Mauve n’est pas une garce. Mais je ne peux pas. Je ne peux pas, parce que Sky, elle a raison. Même si Mauve n’est pas une garce, il est vrai qu’elle ne me regarde plus et que je me raccroche à elle comme un dernier espoir. Je me racle la gorge. « Tu as raison Sky. » J’attrape sa main, soupirant. « Mais … même en t’énervant comme ça, ça n’ira pas plus vite. J’veux bien faire un effort, essayer de l’oublier. Mais ça se fera pas comme par magie. » Parce que j’l’ai dans la peau, j’l’ai dans la tête. La blonde laisse sa phrase en suspension, et je tends l’oreille, guettant la fin. Mais elle ne dit rien, elle se tait Sky. On dirait qu’elle a peur de ce que je vais lui dire. Je tapote doucement sa main, celle que j’ai emprisonnée dans la mienne. « Alors que quoi, Sky ? Dis-moi. » La curiosité semble être un vilain défaut. Et j’ai peur de me faire de fausses idées. Je ne suis pas con, pas trop du moins. J’arrive à voir qu’elle est jalouse de Mauve. Ou peut-être des sentiments que j’ai pour Mauve. Mais je n’ai pas envie de tirer des conclusions hâtives. Alors j’attends sa réponse, j’attends, sa main dans la mienne, mon regard détaillant touts les traits de son visage si fin.

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Dan & Sky

Alors que moi j'étais à deux doigts d'exploser, lui m'attrapa simplement la main avec lenteur. Lui était paisible face à moi qui tentait de rester calme alors que tout se bousculait dans ma tête, une vraie guerre venait d'être débutée dans mes pensées. La guerre des sentiments. Haine, amour, jalousie, regret... C'était trop, mais il fallait que je me détende. Je poussai simplement un long soupir de soulagement et je parvins à m'armer de nouveau de mon sourire habituel, si naturel et sincère. Il l'était la plupart du temps, bien que des fois je m'en servais plus en tant que masque, comme maintenant. Il y a des choses que je ne pouvais montrer. « Ouais... Oui, je comprends. Et je suis désolée de m'être emportée comme ça, je voulais juste... Te brusquer un peu. » Me justifiai-je, mon sourire s'agrandissant en voyant que j'étais parvenue à me sortir d'une situation qui aurait pu être embarrassante... Enfin jusqu'à sa dernière question. Mon sourire devint crispé quelques petites secondes mais je me repris vite, trouvant un mensonge assez rapidement pour ne pas éveiller davantage de soupçons. Il se faisait des films... Des films vraies certes, mais je ne voulais qu'il se doute de rien. Il ne saura rien tant que je n'aurai pas la petite impression d'avoir mes chances avec lui. « Alors que toi tu souffres de son absence depuis un trop long moment déjà. » Finis-je avec un regard profond. Il suffisait de changer les possessifs pour voir que je parlais également de moi là-dedans... « Mais bon, changeons de sujet. Tu ne voulais pas parler d'elle après tout ? »

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» Une intervention, une rencontre, un bon après-midi | Seth O. Hemingway

après la nuit, avant le jour et à travers les roselières + skydan

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