Ici on m'appelle Sydney Hawkins, bien que mon véritable prénom soit en réalité Lennon ou plus communément Syd' ou Starbuck. Je suis née un certain 29/01/1984, si vous savez compter j'ai donc 31 ans dans cette magnifique ville qu'est New-York. Pour payer mon carton de luxe, je suis animatrice radio, bien que cela ne soit pas mon véritable métier de base et que je n'ai jamais eu de formation concrète pour travailler dans ce domaine. Dans la vie c'est un peu pas la misère et je partage ma vie avec quelqu'un. On dit souvent de moi que je suis drôle, énergique, altruiste, généreuse, hyperactive, pro, mystérieuse, secrète, distante, sensible, juste, loyal, méfiante, sentimentalement et psychologiquement détruite mais que j'ai un talent certain pour tromper mon monde et me jouer des apparences, c'est pour ça qu'on me trouve chez les sad rain. Franchement, je trouve que je ressemble pas mal à Sophia Bush et d'ailleurs ses photos/gifs viennent de Shiya.
⊱ Native de New-York, Lennon y a vécu toute sa vie et travaillait comme agent immobilier jusqu'il y a un an, avant de venir emménager à Siloam Springs ⊱ Lennon a accepté de prendre l'identité de sa sœur jumelle, Sydney, décédée d'un cancer il y a neuf mois d'ici. Ce choix a été fait pour protéger la femme de Sydney mais, également, pour couvrir la fuite de Lennon de New-York ⊱ Afin de maximiser les ressemblances entre elle et sa sœur jumelle, Lennon s'est faite tatouée le symbole du Ying et du Yang, entouré d'une rose, dans le creux de ses reins. Elle possède également le dessin d'une paire d'ailes noire sur le sommet de son omoplate droite ⊱ Elle a alterné son identité avec celle de Sydney durant les trois derniers mois de sa vie pour pouvoir jouer son rôle à la perfection. C'est d'ailleurs ce qui lui a permis d'apprendre les rouages de l'animation radio et de devenir relativement douée dans ce domaine. Bien que ce ne soit pas sa vocation première, elle y a finalement pris goût ⊱ Lennon, désormais Sydney, a de plus en plus de difficulté à vivre l'existence de sa sœur et a trouvé son échappatoire dans les liqueurs alcoolisés et les whisky en tout genre ⊱ Hétérosexuelle, elle ne cherche pas à rencontrer l'amour et est actuellement prisonnière d'une relation avec une femme qu'elle ne désire pas mais qu'elle a accepté d'entretenir. Leur sexualité est, pour ainsi dire, au point mort… Excepté lorsque Lennon a bu un coup de trop. Mais ce n'est pas le corps de cette femme qu'elle imagine durant ces moments intimes ⊱ À son insu, elle a développé des sentiments uniques et profonds pour une sans-abris qu'elle a rencontré il y a un an et demi. Elle n'a connu qu'une nuit avec elle, elle a sacrifié sa vie pour la sauver. Et pourtant, c'est la seule personne qui lui manque réellement aujourd'hui ⊱ Ses parents ne sont pas au courant de la supercherie de son identité. Toutefois, étant donné que Lennon n'était pas en bons termes avec ces derniers, elle profite de ce mensonge pour se rapprocher d'eux autant que possible ⊱ Elle s'est récemment découverte un attrait pour la lecture mais, également, pour la peinture. Les toiles sont le seul moyen pour elle de réellement extérioriser tout ce qu'elle renferme ⊱ Adolescente, elle était plutôt du genre à traîner avec les mauvais élèves du lycée. Période rebelle obligée, elle a fréquenté le sexe libéré, à outrance, les fêtes alcoolisés, les consommations de cannabis mais également la musique. Elle a effectivement été batteuse dans un petit groupe amateur durant trois années consécutives, avant que le groupe ne se sépare à leurs dix-huit ans pour chacun partir faire sa vie de son côté ⊱ Elle a une aversion pour les abus sexuels et les violences faites aux femmes, perdant littéralement le contrôle lorsqu'elle se retrouve confronté à un témoignage d'une situation similaire, ce qui a failli lui coûter sa place à la radio durant une interview ⊱ Fanatique de la NBA, elle ne rate jamais un match de ces compétitions et joue volontiers du ballon pour échanger quelques paniers entre amis ⊱ Accroc, droguée à la caféine, Sydney a hérité du surnom de Starbuck face à son énorme consommation de caféine, et à sa manière de toujours déambuler à gauche à droite avec un gobelet de la célèbre marque éponyme ⊱ Dans un carnet, s'apparentant à un journal intime, elle écrit souvent en s'adressant directement à sa sœur, même si cette dernière ne peut lui répondre. Malgré tout, cela la réconforte et lui donne la sensation d'avoir conservé une connexion relativement forte avec sa jumelle ⊱ Elle ne juge jamais les gens au premier abord et n'hésite jamais à tendre la main à une personne en difficulté. Avant, cela marchait généralement par affinité ou coup de cœur mais, depuis qu'elle ne voit plus Tawny, elle ne fait plus aucune différence, conservant la sensation d'aider directement cette femme si chère à ses yeux ⊱ Anciennement fiancée, elle avait pour projet de devenir mère, et c'est envie reste omniprésente en elle. Son plus grand rêve est de pouvoir enfanter et d'élever son petit bébé tant bien que mal, et de la meilleure manière possible ⊱ Elle n'a jamais été attirée par une femme, exception faite de Tawny, même si elle n'est jamais parvenue à se l'expliquer ⊱ Gourmande à souhait, et grande dévoratrice des petits repas sur le pouce hyper calorique, elle se rend deux fois par semaine dans une salle de fitness afin de conserver sa ligne. Elle accorde beaucoup d'importance à sa silhouette ⊱ Depuis qu'elle travaille comme animatrice radio, elle a largement agrandi son répertoire de connaissance musicale, au point d'en devenir un jukebox ambulant. Elle chante toujours pour se mettre de bonne humeur ⊱ Plus elle ira mal, plus Sydney se montrera spitante et délurée. L'humour et faire des conneries sont ses deux moyens de défense absolus pour ne pas céder à ce qui la blesse, la trouble, la perturbe ou la blesse ⊱ Elle ne se sépare pratiquement jamais de son notebook lorsqu'elle est en déplacement. C'est d'ailleurs dans les tréfonds de ce dernier qu'elle conserve des photos et des fichiers lui rappelant son ancienne vie ⊱ Elle conserve, dans son sac à main, la liste de toutes les choses qu'elle et Sydney désiraient faire une fois qu'elles seraient grandes. Un souvenir et un guide pour elle lorsqu'elle décidera prendre définitivement le large et fuir cette fausse existence.
crédits unicorn
let's talk about you ?
Ton pseudo/prénom : Mr. Yasu Âge : 28 ans Pays/région : Belgique Ton avis sur notre beau CC ? : J'ai eu directement le coup de coeur pour ce forum Souhaites tu être parrainé(e) ? : Je pense que ça devrait aller, mais merci Ton dernier mot Jean-Pierre ? : Love sur vous tous
Code:
SOPHIA BUSH[color=#db0b32][/color] sydney hawkins
Dernière édition par Sydney Hawkins le Sam 21 Fév - 20:58, édité 7 fois
Invité
Invité
Sujet: Re: Living in a lie + Sydney Jeu 19 Fév - 18:38
FAKING LIFE
Between life and lies
J'ai 19 ans. Je vis les plus belles années de ma vie. Je suis née dans le Bronx, là où traine la grande majorité de la misère de New-York. Quartier chaud où se déroulent plus de délinquance et de risque que dans tout autre coin de la Grosse Pomme. Mais je m'en moque. Pas de jugement de valeur. C'est ici que j'ai grandi. C'est ici que j'ai vécu toutes mes années jusqu'à présent. Et c'est ici que je prends un pied jour après jour. J'aime la nuit. J'aime la fête. J'aime la musique. J'aime mes potes junkies. J'aime la came que je ne cesse de sniffer jour après jour, soir après soir, nuit après nuit. Et j'aime littéralement ce putain de bad boy qui me fait chavirer depuis deux ans déjà! Au revoir la triste vie de famille avec le père absent et la mère dépressive. Voilà six mois que je suis aux anges, que je vis le véritable bonheur dans les draps de MON mec! Certaines filles m'envient. D'autres jalouses tentent de semer la zizanie. Et puis il y a ces connards de moralisateurs qui n'arrêtent pas de me dire que ce mec est toxique pour moi. Pourquoi? Parce qu'il se permet de vivre hors du système et de la légalité? Parce qu'il entretient sa nénette en multipliant ses casses et ses reventes de drogue? Car il peut fracasser le crâne d'un mec qui a le malheur de me regarder de trop près? Ou encore parce qu'il lui arrive de me manquer de respect avant de se faire pardonner en me faisant planer de toutes les manières possibles et imaginables? J'ai 19 ans bordel! Je veux pas qu'on me fasse la morale. Je veux qu'on me laisse vivre à du deux cent pour cent. Bon, d'accord, je suis à l'image de ces pseudos rock star qui vivent plus dans leurs vices et leurs pêchés que dans leur véritable musique. Et quoi? Vous la fermez quand même une fois que je suis derrière ma batterie et qu'on fait péter le son avec mon groupe. Vous arrêtez de la ramener une fois qu'on débarque pour faire la fête et rendre l'ambiance déchainée et éclatante à souhait. Sans compter que vous aimez vous bourrer la gueule et vous shooter avec nous. Alors, l'hypocrisie, très peu pour moi! Je suis pas parfaite. Je suis vulgaire. Mon mec me fait ressortir mes aspects les plus sombres et sans limites et j'en redemande encore, jour après jour. Mais, seulement, au milieu de tout ça, il y a vous… Et il y a Sydney, ma jumelle. Autant dire qu'avec elle, c'est tout feu, tout flamme depuis que j'ai rencontré Colt. Elle ne l'a jamais aimé. Elle ne l'a jamais senti. Et autant dire qu'elle ne s'est jamais privée pour me le faire comprendre. Mais, sans doute un peu naïvement, je me suis convaincue qu'elle a fini par lâcher le morceau en se faisant à l'idée, et en comprenant que sa sœur était heureuse malgré tout. C'est vrai, qui a écrit qu'on devait forcément trouver son équilibre en étant une petite fille parfaite? Sauf que, penser ça avait été ma plus grande erreur! "Len', faut que je te parle." Je connaissais suffisamment ma sœur pour voir que quelque chose n'allait vraiment pas. Alors qu'elle demeurait sur le pas de la porte, je la fis entrer dans notre modeste studio, moyennement miteux, à Colt et moi. Le bordel de nos soirées et de nos fêtes nocturnes se mêlait à l'odeur d'alcool et de bières éventés. Sans compter que les murs étaient imprégnés d'une odeur de sueur, de passion et de sexe dont pourrait transpirer toutes les pièces dans leur entièreté. Je la vois grimacer lorsqu'elle entre et sent l'atmosphère régnant en ces lieux. Je m'en moque. Je vais pas me formaliser parce que ça heurte la sensibilité de la plus coincée d'entre nous deux! "T'as une gueule de déterrée, on dirait que t'as vu un mort." Lui balançais-je avec nonchalance, m'écroulant dans le canapé en venant rallumer le joint qui était en cours. Je sais qu'elle n'aime pas ça, et j'avoue que j'aime la provoquer gratuitement à ce niveau-là. "C'est déjà mieux que ta tronche de junkie, tu crois pas?" Ah non, je suis vraiment pas d'humeur. Mes moments fumettes, c'est sacré. Interdiction de me les gâcher ou de venir me prendre la tête quand je suis occupée avec Marijane! "Si c'est pour me lancer des vacheries, balance ce qui va pas et tire toi." Soupirais-je, reprenant une cale de ma cigarette magique. Elle observe le studio d'un bref mouvement de tête de droite à gauche. Elles jouent avec ses mains. Elle est nerveuse. "Quoi, qu'est-ce t'as? On t'as mise en cloque?" Face à son silence, je l'interpelle une nouvelle fois. Ma question a le mérite d'attirer son attention et, une fois n'est pas coutume, elle roule des yeux avec dépit en voyant le 'charme' de mes réactions. "Très drôle. Mais je vais pas y aller par quatre chemins, étant donné que madame veut jouer à le dure, autant te dire les choses à la dure." J'écarquille les yeux dans une fausse mimique de crainte. "Oulà, fait gaffe poulette. Tu sais bien que Colt est pas d'humeur à te laisser m'agresser avec tes petits sermons à deux balles." Elle demeure impassible et se contente d'hausser des épaules. "Je m'en fais plus pour Colt. Il risque plus de me gêner à ce niveau-là." "Quoi?!" Bien joué frangine, en un quart de seconde, tu viens de me faire passer de la fille qui plâne, qui est cool et moqueuse à la lionne en alerte, prête à bondir si on touche à son petit nid et son environnement. "Qu'est-ce tu veux dire? Qu'est-ce t'as encore fait?" Me relevais-je directement pour venir lui faire face. "Je l'ai balancé aux flics. Il trouvera enfin le chemin du seul endroit où se trouve sa place comme ça: la taule! Et, crois-moi, avec ce que j'ai pu balancer, il est pas prêt de sortir ton mignon!" Elle reste immobile, bras croisés sur sa poitrine, une expression aussi froide et aussi neutre qu'un glaçon. Tant mieux pour elle! Car, de mon côté, mon sang ne fait qu'un tour. Je lui décoche une gifle sévère, brusque, violente, enragée. "TU AS QUOI?" Je l'agrippe de mes deux mains par le col de sa veste. Je la secoue comme un prunier alors que je commence à gueuler à tout va. "TU TE PRENDS POUR QUI? TU TE CROIS QUI POUR FAIRE CA ET POUR ME PRIVER DE MON MEC? JE VAIS TE BUTER SYDNEY! JE JURE QUE JE VAIS LE FAIRE SORTIR ET QUE JE VAIS TE BUTER!" Plus de raison. Plus de zen attitude. Plus de fun. Plus de cool. Je me suis jamais autant envahie par la rage, par la haine. Je m'en fous des explications et des excuses qu'elle commence à me balancer. "DEGAGE! DEGAGE D'ICI! DEGAGE DE MA VIE! ET VA CREVER COMME LA DERNIERE DES MERDES!" Tels furent mes paroles lorsque je la balançai avec violence de notre studio à Colt et moi. Je vivais comme une princesse. Je vivais comme une reine. Ma vie était parfaite dans ses imperfections. Cela faisait deux ans que je redécouvrais tous les jours la plus merveilleuse et la plus intense de toutes les passions. Mon mec est en prison. Ma jumelle m'a trahie. Je suis perdue et je n'ai plus rien. Ma vie s'écroule. J'ai 19 ans.
"Je vous offre un café?" Avec les années, j'ai pris conscience de deux choses. La première, c'est que je ne pourrais jamais oublier Colt. Avec son incarcération, les choses avaient commencé à bouger autour de moi. Le cercle d'amis que je pensais avoir était surtout présent parce que Colt était là, et que j'étais sa nana. Mais dès lors qu'il disparut la circulation, mon réseau de contacts et de véritables amis se réduisit pratiquement au néant. Et ce néant devint total pas loin de huit mois après. Une nuit. Un coup de fil. La voix du maton qui m'annonce que l'homme que j'aimais de tout mon être et de tout mon âme avait été retrouvé mort dans sa cellule suite à un règlement de compte. Ce qui m'amena à mon second constant: je ne pourrais jamais pardonner à Sydney. Mon soit disant ange gardien avait envoyé la personne la plus importante à mes yeux directement vers les sentiers de l'Enfer. Si elle, sa volonté et sa grande gueule, n'avait pas été là, il serait encore en vie et toujours en liberté aujourd'hui. Mais malgré ces deux certitudes, je bugai littéralement devant cet homme qui me faisait face. Les années m'avaient changé, transformé. À vingt-six ans, j'avais fait un sacré chemin depuis la junkie de 19 ans. Je l'avais dû au quartier de Brooklyn. Je l'avais dû à mon oncle, le seul membre de ma famille que j'acceptai encore de voir. Je l'avais dû à cet homme pour m'avoir aidé à remonter la pente et à me donner une chance. Une chance d'avancer. Une chance de me construire un avenir. Une chance de ne plus être une adolescente insouciante mais une adulte qui savait où elle allait. "Je, euh, oui… Avec plaisir!" Souris-je timidement, comme une petite collégienne. Je devais certainement être rouge comme une écrevisse face à son regard et son sourire à tomber. Tout du moins, je n'avais aucun mal à ressentir l'effet de cette rougeur et de cette chaleur empourprer mes joues. Cela faisait une semaine que j'avais débarqué dans cette boite d'agents immobiliers. Je ne l'avais encore jamais croisé… Et quel dommage d'ailleurs! "Mike Doherty, vous devez être Lennon Hawkins, c'est ça?" Il me tendit la main. Je bugai une nouvelle fois durant quelques secondes avant que ma tête se secoue toute seule et que ma main s'avance vers la sienne. "Oui, je… Oui. Je suis arrivée la semaine dernière. Enchantée." Rétorquais-je dans un mélange de formalité et de gêne. "Ne soyez pas si tendue, je ne vais pas vous manger." Rit-il. Mon dieu, son sourire était déjà à tomber, mais alors son rire… Là, j'en revenais pas. C'était comme une mélodie chaude, envoutante, réconfortante, rassurante à souhait. "Je suis désolé d'avoir raté votre arrivée, mais je reviens tout juste de voyage." Je pris alors le pris pour rebondir sur la conversation et commencer à l'interroger. Ma pause café n'a jamais duré aussi longtemps que cette fois-là. Combien de temps étions-nous resté face à face à discuter? Je buvais chacune de ses paroles. Je me noyais dans ses mots, sans parfois me soucier de leur sens ou de leur importance. Sa compagnie avait quelque chose de pétillant et d'unique. Pour la première fois depuis l'incarcération et la mort de Colt, un petit truc s'enclencha en moi afin que je puisse réellement me sentir bien, sereine, détendue et limite heureuse. Heureuse d'une simple conversation, qui aurait pu le croire? Et, encore, ce n'était qu'un prémisse à tous les plaisirs et les bonheurs que je pourrais découvrir à ses côtés. Une rencontre d'une seconde. Une rencontre d'un instant. Est-ce que l'importance d'une rencontre se joue seulement en cette fraction de seconde proprement dite?
***
Je poussai la porte d'entrée. Un sourire gagna automatiquement mes lèvres. Un parterre de rose m'accueillait sur le plancher de notre penthouse. Il ne me fallut que quelques pas dans l'entrée pour voir alors l'énorme boite qui trônait sur la table du salon. Fronçant les sourcils, toujours souriante, intriguée et un poil amusée parce qu'il avait pu me réserver, je me rendis jusqu'à cette énorme paquet. Laissant tomber mon sac, mes clés et ma veste sur le fauteuil auprès duquel je passai, j'entrepris de déballer le cadeau. Mes sourcils se plissèrent d'avantage. À l'intérieur de l'immense boite se trouvait une boite d'une taille légèrement plus petite. Qu'est-ce que c'était que ce délire encore? Je dois dire que j'aimais beaucoup cet aspect attentionné et surprenant de Mike. Toujours à avoir une idée de cadeau particulière, qu'il y ait une raison particulière ou simplement pour me rappeler à quel point il était amoureux. Cela n'était vraiment pas pour me rendre insensible, que du contraire. Trois années après notre première rencontre, je n'avais pas à rougir d'avouer que je demeurais littéralement dingue de lui! Les boites se succédèrent, les unes après les autres, jusqu'à ce que je parvienne par attraper un petit écrin entre mes doigts. Un large sourire prend mes lèvres en otage, tandis que mes yeux s'illuminent d'une gerbe d'étincelles remplie d'amour. Je l'ouvre. Rien. "Il faut que tu dises oui, d'abord…" Je vois mon homme surgir de la pièce voisine avec la bague entre ses doigts. Je n'arrive pas à prononcer le moindre mot. Ma seule réaction? C'est de courir vers lui et de me jeter sans retenue dans ses bras. Sous l'impulsion, on trébuche, on se retrouve au sol. Il n'y a pas de douleurs. Juste son rire qui me charme toujours autant pendant que je multiplie mes baisers sur ses lèvres et sa mâchoire. "Oui… Je le veux… Je le veux sans hésitation! Je t'aime! Et je veux t'épouser Mike!" Il demeure toujours avec la bague entre ses doigts. Je ne lui laisse pas le temps de faire quoi que ce soit que je reprends ses lèvres… Et son corps tout entier en otage. Une de nos fois les plus intenses, là, sur ce parquet. Passionnés, amoureux, érotiques, déchainés, intenses. Nos corps n'ont cessé de se mêler, encore et encore, jusqu'à ce que nous finissions allongés dans le divan, nus, pour récupérer de nos ébats. Je regarde cette bague qu'il a finalement passé à mon doigt. Elle est si belle. "J'en connais une qui ne va plus arrêter d'exhiber sa nouvelle bague…" Me taquine-t-il en déposant un baiser dans le creux de mon épaule. "Et pourquoi je me priverais?" Je tourne mon visage et mon regard plein d'amour vers lui. "Cela prouve que l'homme le plus merveilleux de tout New-York…" "Seulement de tout New-York?" M'interrompt-il en haussant un sourcil joueur. Je passe ma main sur son visage en riant. "Bon, d'accord. Cela prouve que l'homme le plus merveilleux du monde entier, le plus craquant, le plus mignon et le plus talentueux est désormais à moi, et exclusivement à moi!" Je pivote sur moi-même afin de m'installer confortablement sur lui, ma tête posée contre son torse, mes iris se noyant dans les siens. "Alors oui, je ne vais pas priver de l'exhiber!" Conclus-je en riant. "Tu es vraiment… unique… et formidable Lennon." Il arrive encore à me faire rougir, même après trois ans. Sa main caresse ma joue, je m'alanguis contre ce toucher. "C'est toi qui est formidable. Tout est merveilleux avec toi. Et je sais que rien ne pourra nous arriver désormais… Seulement toi et moi, à jamais…" Je l'embrasse à nouveau. Je suis amoureuse. Je l'aime. Rien ni personne n'y changera quoi que ce soit face à cette vérité.
Ses mains font glisser délicatement le tissus le long de mes épaules. Un frisson parcourt tout mon être, du sommet de ma nuque jusqu'au creux de mes reins. Ma bouche demeure entrouverte, comme celle d'une carpe silencieuse, muette. Ma respiration est hésitante, saccadée. "Tu as peur?" Il y a de l'hésitation et de l'appréhension dans mon regard. Mais ce n'est pas réellement de la peur en réalité. Je secoue la tête de droite à gauche, doucement, légèrement. "Je… Pour la première fois, j'ai l'impression de réellement savoir ce que je veux…" Avouais-je, les joues empourprées, le cœur au bord des lèvres. Ses lèvres s'étirent dans un sourire. Mes yeux se ferment. Je goûte enfin à sa bouche, à ses lèvres, à sa langue. Ce contact m'électrise et me transporte. Oui, en cet instant, je sais réellement ce que je veux. Elle. Juste elle…
"Mademoiselle?" Les yeux fermés dans la tendresse de ce merveilleux baiser, je revoyais tels des flashs, le film de notre rencontre. Je ne sais pas quelle inertie m'a poussé vers elle ce jour-là. Mais voilà plusieurs jours que je ne cessais de la voir assise, perdue, esseulée au même endroit. Une ombre pratiquement inexistante pour tous ces passants qui circulaient devant elle sans même la voir, sans même lui accorder un seul regard. Je ne savais pas pourquoi elle. Mais une force en moi m'avait poussé à agir, à aller à sa rencontre. Elle possédait ce petit quelque chose particulier qui ne faisait d'elle, ni une femme comme les autres, ni une sans-abris comme les autres. Comme si tout son être criait implicitement au secours, et que j'étais la seule personne à entendre tel désespoir. "Ca fait quelques jours que je vous vois ici. J'aimerais vous offrir un repas chaud, une douche, des vêtements, tout ce que vous voudrez qui pourra redonner un sourire à ce si joli visage." De ma nature bienveillante et souriante, mes mots avaient dû dépasser ma pensée. Mais il est vrai qu'elle avait un visage aussi atypique que délicieux. Ses traits fins trahissaient un forme de méfiance, de retrait et de mystère éveillant l'intérêt. Ses longues mèches blondes encadraient son visage pour mettre ses pommettes, ainsi que ses yeux et ses lèvres en évidence. Une beauté étrange me faisait face, mais ma première impression, mon premier ressentiment était de pouvoir observer cette beauté sous un ciel illuminé et souriant. Pourquoi? Je l'ignorais. Je le sentais tout simplement en moi, sans me l'expliquer… Et sans trop chercher à comprendre. "Merci." Me répondit-elle simplement, alors que j'accentuai mon sourire avant de l'emmener avec moi pour la ramener au cœur de notre penthouse, à Mike et moi. Je n'avais aucune méfiance, je n'avais aucune crainte. Je faisais rentrer une SDF chez moi. Une femme que je ne connaissais ni d'Eve, ni d'Adam, et au lieu de m'inquiéter de mes affaires et de tout ce qu'une personne de ce milieu pourrait tenter de voler, je lui offrais pour ainsi dire toutes les autorisations pour venir ici quand elle le voulait, quand elle le désirait. Je pense qu'inconsciemment, mon geste initial était de lui tendre la main comme j'aurais aimé qu'on me la tende à l'époque de l'incarcération de Colt. Mais, en réalité, sans que je puisse alors en prendre conscience, il y avait quelque chose de bien plus fort derrière tout ça. "Au fait, je m'appelle Lennon." "Tawny." Mon cœur rata un battement lorsque j'appris son prénom. C'était peu commun, et assez original. Un prénom qui, allez savoir pourquoi, m'arracha un frisson. "Tawny? C'est joli, et ça te va très bien!" Rétorquais-je, souriante et profondément sincère. Oui, cela lui allait à la perfection. Je ne connaissais ni le sens, ni l'origine d'un tel prénom… Mais il semblait avoir été inventé pour elle.
Elle allonge précautionneusement mon corps nu sur le lit. Je la laisse faire, telle une poupée, une marionnette entre les mains de son marionnettiste. Je retrouve immédiatement le contact de son corps qui s'allonge à son tour sur le mien. Mes mains agrippent ses épaules. J'ai la sensation de ne jamais avoir désiré une personne au point où je la désire elle. Je n'aime pas les femmes. Je n'ai jamais été attirée par les femmes. Mais il s'agit de Tawny et, avec elle, tout est différent. Ses lèvres caressent ma nuque. Je ferme les yeux en relâchant un soupir, derrière mes lèvres qui sourient et ses mordillent. Mes doigts glissent et agrippent finalement son visage. Je viens chercher le contact de sa bouche et de ses baisers auxquels je me sens totalement tombée accroc. Je ne sais plus ce que je fais. Tout ceci est 'mal'. Seulement, la réalité et la logique me quittent. Je suis dans une bulle, dans un rêve, dans un fantasme qui surpasse largement la plus belle de toutes les réalités.
"C'est encore moi, je veux pas abuser mais, je pourrais pas encore rester cette nuit?" Je venais d'ouvrir la porte sur une Tawny totalement détrempée, de la tête aux pieds. Cela faisait maintenant près de deux mois que je recevais régulièrement sa visite pour passer l'une ou l'autre nuit au chaud. Elle savait pertinemment que je ne le lui refuserais pas. Mais ce n'est pas mon discours habituel qui l'accueillit. Journée difficile, enchaînée d'une lourde dispute avec Mike, ma seule réaction fut de me réfugier dans ses bras. Je l'enlaçai contre moi, je me blotti tout contre elle. C'était réconfortant, cela me faisait un bien fou. "Ca va pas?" Demanda-t-elle de son naturel toujours un peu direct. Un rictus déforma joliment mon visage avant que je me redresse pour lui faire totalement face. "J'avais simplement envie que tu sois là ce soir… Et, sans que tu le saches, tu es venue… Alors, oui, ça va maintenant…" Avouais-je en la laissant rentrer. Son propre sourire à mon commentaire s'accompagna néanmoins d'un haussement de sourcil. "Non, je vois bien que quelque chose ne va pas, Len'." J'hausse les épaules en secouant la tête. "Ce n'est pas important. Et puis, je n'ai pas envie d'en parler… Tu sais de quoi j'ai envie?" Elle me fit un non de la tête, m'observant avec interrogation. Je m'avançais vers elle et glissa mon bras dans le creux du sien. "Ce soir, j'ai juste envie qu'on se pose devant un film, une grosse couette, un pot de glace. Et que ma belle Tawny me fasse encore rire en me racontant ses aventures les plus épiques!" Mon hôte de la soirée lâcha un rire. Il était doux. Chaud. Plus que les inégalables rires de Mike qui m'avaient toujours charmé. Son rire était différent, différent de tous les rires que je pouvais entendre. "D'accord, j'ai compris. Exceptionnellement, c'est moi qui te chouchouterai ce soir!" Me sourit-elle, sans que cela soit pour me déplaire. Oui, cela peut paraître égoïste de ma part mais, pour la première fois depuis notre rencontre, je voulais que ce soit elle qui me chouchoute pour une fois. Et elle y arriva à merveille. C'est au cours de cette soirée que j'ai commencé à prendre conscience de ce que je ressentais pour Tawny. Sa façon de me faire rire avec ses histoires. Ce regard bienveillant dont elle savait étonnement faire preuve à mon égard. Cette douceur avec laquelle elle me prit dans ses bras pour que je puisse m'y blottir. Et le parfum de sa peau fraîche et soyeuse. Nous sommes toutes les deux restées emmitouflées dans cette couette toute la soirée durant, telles deux meilleures amies. Pourtant, je me rendais compte que je ne l'imaginais pas comme une meilleure amie, ni même comme une petite sœur. Cette nuit-là, nous nous endormîmes dans ce divan, simplement alanguie dans les bras de l'autre. Rien de plus. Cela ne dura que deux paires d'heure avant que ma 'visiteuse' ne se réveille et s'apprête à partir. Tirée de mon sommeil par le bruit qu'elle fit malencontreusement, je me redressai vers elle. "Tawny?" Elle se retourna, surprise visiblement que je la surprenne. "Désolée, je voulais pas te réveiller…" Je m'étire. "Je ronflais de trop?" Lui demandais-je, le visage encore embrumé par le sommeil, mon rire résonnant légèrement. Elle s'assit à mes côtés sur le divan. "Comme un ours!" Je ris de plus belle, posant le sommet de ma tête sur son épaule. "T'es pas obligée de partir tout de suite, tu sais?" Un frisson inattendu me prend de toute part. Sa main s'est posée sur ma joue. Elle ne dit rien mais redresse mon visage face au sien. Mon regard est à moitié fermée mais je me sens tout d'un coup plus réveillée que jamais. "Tu sais que je reviendrai…" Elle replace délicatement une mèche vagabonde derrière mon oreille. Je baisse le regard en hochant de la tête. "Je sais, je… Je voulais juste qu'on puisse dormir encore un peu, comme ça, toutes les deux…" Dégluttis-je, troublée d'avantage par ma révélation que par ses gestes. Aucun mot ne quitte les lèvres de Tawny. En contrepartie, elle me guide à nouveau vers son regard si merveilleux. Je vois ses paupières commencer à se fermer. Je l'imite. Nos visages commencent à se rapprocher. J'ai l'impression que je vais déraper dans la seconde. Mais la porte claque à cet instant. Sauvée par le gong comme dirait l'autre… "Chérie?!" La voix de Mike, il vient de rentrer. Tawny me relâche immédiatement et se relève pour prendre son sac. "Ah, Tawny, tu pars déjà?" Elle sourit poliment à Mike avant de nous saluer. En moins d'une minute, elle a déjà quitté l'appartement. "Eh bien, quelle mouche l'a encore piqué?" Demanda sceptiquement Mike en venant me rejoindre sur le divan. Je suis encore perdue dans mes pensées, je l'entends mais je ne pense pas à lui répondre. A la place, mon regard fixe inlassablement le vide. "Chérie…? Len'…? Ici la Terre, est-ce que tu me reçois?" Finit-il par attirer mon attention en faisant aller sa main devant mes yeux. J'ai un mini sursaut. "Hein, quoi?" "Je te demandais quelle mouche avait encore piqué Tawny? Et, quelle mouche t'as piqué aussi par la même occasion?" Je me sens gênée et toute mal tout d'un coup. "Je, rien. On s'est endormie devant a télé. Je t'attendais et, elle m'a juste dit qu'elle devait voir quelqu'un ce soir." Mike me regarde pour le moins surpris. "Tawny, un rendez-vous? Ce serait bien une première tiens…" Ironise-t-il alors que je souris poliment à son commentaire. Je n'ai pas envie de parler de Tawny, je me sens encore trop troublée pour le coup. "Bébé? Pour toute à l'heure, je voulais te dire que… Je suis désolée, j'aurais pas dû m'énerver comme ça…" Il me sort l'un de ces fameux clins d'œil en posant sa main sur mon genoux. "Ce n'est rien. T'as eu une mauvaise journée, moi aussi. On a décompressé chacun de notre côté et puis voilà!" "Oui, tu as raison… Je t'aime." Conclus-je en venant l'embrasser.
Pourtant, aujourd'hui, ma seule impression était que je n'aimais qu'une personne, et qu'il ne s'agissait pas de Mike. Cette personne, c'est celle avec qui je venais de connaître l'amour et la notion d'orgasme d'une toute nouvelle manière. C'était le corps de cette femme qui venait de prendre toute mon âme pour l'unir à la sienne. Depuis cette nuit sur le divan, mon cœur n'avait eu de cesse de s'embraser pour elle, entièrement à mon insu, jusqu'à arriver finalement à cette conclusion majestueuse. Guidée par l'épuisement, guidée par cet épanouissement que je ressentais alors, le sommeil commençait à me gagner, mais je ne voulais pas lâcher mon amante du regard. Je ne disais rien. Je ne disais rien alors que mon cœur lui hurlait intérieurement qu'elle l'aimait comme il n'avait jamais aimé jusqu'à présent. Ce que je ressentais pour Tawny était largement plus fort et supérieur à tout ce que j'avais pu ressentir pour Mike, et même pour Colt. Je le savais déjà mais, ce soir, je l'avais enfin accepté, je l'avais enfin avouer en me livrant entièrement à elle. "Je vais prendre une douche, je reviens, endors toi mon ange." Sa voix me berce. Je sais que je désire que toutes mes nuits à venir soient pareilles à celle que je viens de vivre. Je serre sa main dans la mienne une dernière fois. Elle quitte la pièce. Mes yeux se ferment. "Je t'aime…" Avouais-je dans un murmure solitaire. Son parfum enivre mes narines. Je le vis enfin ce moment magique.
"Tu m'emmerdes Mike, c'est clair?!" Tendue, contrariée, énervée, je claquais brutalement le verre sur le plan de travail. "Moi je t'emmerde? Tu te foutrais pas de la gueule du monde, là?! Ca fait des semaines que t'es d'une humeur de chien, qu'il y a pas moyen de parler avec toi, et c'est moi qui t'emmerdes?!!!" J'ai pas envie de l'entendre, j'ai pas envie de l'écouter, lui et ses pseudos beaux discours. Je me retourne sans lui répondre et me dirige vers le porte-manteau. Mike hausse des bras en soupirant d'énervement. "Et voilà, c'est bien ce que je dis. On peut rien dire à madame." Qu'il aille se faire foutre. J'en n'ai strictement rien à faire de passer mon temps à l'entendre parler du boulot ou de nos projets de mariage. J'ai vraiment pas la tête à ça. J'attrape mon manteau que j'enfile aussi sec. Ma main se pose sur la poignée de la porte, mais je n'ai pas le temps de l'ouvrir que Mike vient y plaquer sa main assez brusquement. "Et où est-ce que tu vas encore?" "Chercher après Tawny!" Rétorquais-je aussi sec en le foudroyant du regard. "Putain, c'est bon, là, j'en ai marre…" Il m'attrape par le bras avec une poigne solide, je cacherais pas que sa main parvient à me faire mal d'ailleurs. Il me tire jusque dans le salon où il vient m'attraper par les épaules. "T'es inquiètes pour Tawny? Très bien, d'accord! Mais va falloir que t'arrêtes de jouer les entêtés, Lennon! Tawny s'est une squatteuse, rien de plus! Même si tu penses que c'est ton amie, elle fait ce qu'elle veut, elle a pas de compte à te rendre! Alors je te conseille de rapidement tirer un trait sur elle si tu veux pas, en plus, couler notre couple, car je vais pas rester six mois encore comme ça, à te supporter toi et tes putains de crises de nerf, c'est clair?" Je ne sais pas d'où ça vient, je ne sais pas d'où ça sort mais, sur le coup, ma réaction première est de lui balancer une violente gifle sur le coin de son visage. "Sale égoïste de merde!" Crachais-je à son visage, me libérant de son contact pour reprendre ma route vers la porte de notre domicile. Je m'y arrête cependant avant de reposer ma main sur la poignée, me retournant dans sa direction. "Et si elle a des problèmes, hein? Si elle est dans la merde jusqu'au cou? Ou si on l'a retrouvée, morte, dans une ruelle, sans qu'on puisse savoir que c'est elle? T'y as pensé à ça?!" Balançais-je sans la moindre douceur, sans la moindre précaution avant de quitter le penthouse en claquant la porte comme une furie. Oui, je sais très bien que j'étais d'une humeur de chien depuis ma nuit avec Tawny. Plus de visite, plus de nouvelle. Que devais-je penser? Que j'étais tombée amoureuse comme une conne d'une femme qui a simplement voulu prendre son pied avant de disparaître dans la nature? Ou bien que Tawny était réellement dans la mouise, incapable de me contacter et de me prévenir de ce qu'elle traversait? J'en savais fichtrement rien. Et ma tête, autant que mon cœur, était trop en bordel et en chantier pour que j'arrive à rester calme, à faire semblant de rien et à ne pas rentrer dans des crises de stress, de nervosité, de rage et de peur chaque fois que je pensais à elle. D'accord, ça pouvait sembler totalement bizarre et incompréhensible pour Mike, mais que voulait-il que je lui dise? Que je suis comme ça car je suis plus amoureuse que jamais de Tawny et que son absence m'est insupportable après ce que nous avons vécu elle et moi, pendant qu'il était en déplacement? Non, il ne voulait pas l'apprendre et, j'en étais persuadée, il ne voulait pas devoir faire face à une telle vérité. Il m'accusait de conduire notre couple à l'échec? Je faisais justement en sorte de le sauver. Enfin, c'est ce que je me répétais pour me donner bonne conscience, même s'il n'avait peut-être pas tout à fait tort sur ce point! Une fois encore, je prends ma voiture et je commence à faire le tour de New-York. Je passe par tous les coins malfamés, par tous les repères de clochards un tant soit peu connu. Je redescends même jusque dans le Bronx natal. Mais rien. Aucune trace, aucun signe de Tawny. Vous alpaguer des sans-abris, vous leur balancer quelques billets mais, même pour eux, Tawny semblait s'être totalement volatilisée. Cela ne m'aidait pas à me calmer, ni même à me rassurer. Tout ce que cela me faisait imaginer? Le pire. Imaginer un instant qu'elle s'était retrouvée dans un coupe-gorge avant d'être la victime d'un quelconque agresseur ou de n'importe quel clochard malintentionné qui aurait finalement pris sa vie… J'en attrapais du mal à respirer. La sueur perlait sur mon front. Mon rythme cardiaque s'accélérait à un point tel que ma poitrine ne devenait que douleur. "MERDE TAWNY, OU ES-TU?" Finis-je à un moment par gueuler derrière mon volant en frappant brutalement sur ce dernier. Je tenais pas le coup. Fallait que je la retrouve, fallait que je la revois. J'avais été la chercher. Sans le vouloir, elle était entrée dans ma vie. Et, aujourd'hui, je m'imaginais plus vivre sans elle, sans qu'elle soit, sans que je la vois, sans l'entendre, sans la sentir. Aussi dangereux que cela puisse paraître, elle m'était devenue indispensable dans mon quotidien. Mais les heures passent. Le soleil se couche. La journée s'achève. Après plusieurs heures de ronde, je retourne à la maison. J'ai besoin de me poser, de boire un bon verre. Il faut que je me calme. Je n'arriverais à rien en restant dans l'état dans lequel j'étais. Et puis, il y avait Mike aussi. C'était le cadet de mes soucis mais il fallait bien que j'essaie d'arranger un tant soit peu la situation, surtout que son aide me serait utile pour parvenir à éventuellement la retrouver. Ca cogne contre mes tempes. Ma tête me fait mal. Respire et essaie de te calmer Lennon. J'arrive à mon étage, je suis à quelques mètres de la porte. Je m'adosse contre le mur. Je respire lentement, calmement. Mais une voix que je connais attire mon attention. "Tawny…?" Ce que j'entends s'apparente à des cris. Des cris de Tawny, ici? Est-ce que je rêve ou est-ce que je deviens folle? Précipitamment, j'attrape mes clés et me dirige vers la porte… Je l'ouvre… "MIKE!!!!!" J'hurle d'effroi et d'horreur en voyant ce qu'il se passe sous mes yeux. Tout va vite. Tout va très vite. Tout va trop vite. Je ne réfléchis pas. Je laisse tomber mes affaires. Mon pas est rapide. Je vois rouge. Tawny, à moitié nue, subissant les assauts violents de Mike. Je n'ai pas la force de prononcer le moindre mot… Juste la force d'attraper le vase. Mon visage est rempli de rage et de haine. Le coup est donné. Plus de bruit, si ce n'est celui de Mike qui tombe au sol. Son crâne est ouvert, le sang commence à se répandre sur le sol. Effrayée, je vois à peine Tawny sortir de l'appartement. Chaque partie de mon corps se met à trembler, est-ce l'adrénaline ou la culpabilité qui me gagne soudainement? Je marche à reculons. Je ne peux pas rester ici. J'attrape mon sac, je quitte le penthouse. Je ne sais pas où est Tawny mais je ne peux pas rester ici. Elle vient de vivre l'enfer, je ne veux pas qu'elle soit condamnée à vivre celui de ma fuite. Il faut que je parte, il faut que je disparaisse. Je l'aime elle, mais je viens de le tuer lui…
"Mademoiselle Sydney Hawkins?" Je referme la portière de la voiture, mon téléphone porté à mon oreille dans l'autre main. "Oui, c'est elle-même." "Bonjour mademoiselle, ici le docteur Campbell. Je suis le responsable en charge de votre sœur, Lennon." Mes pas se ralentissent peu à peu. "Je, euh… Oui." "Mademoiselle, je suis désolé de devoir vous dire ça mais, malheureusement, Lennon s'est éteinte cette nuit dans son sommeil…" Je m'immobilise de toute part. Mes mains tremblent. Des larmes commencent à poindre au bord de mes yeux, tandis que je me pince les lèvres difficilement. "Je suis sincèrement désolé mademoiselle mais, nous savions que ce n'était qu'une question de temps..." J'hoche de la tête, avant de me rendre compte qu'il ne peut pas me voir en cet instant. "Je… Oui… Je, je viens au plus vite docteur… Merci de m'avoir prévenue."
-Deux mois et demi plutôt-
"Alors, comment t'as fait pour me retrouver?" Face à face à la table d'un café, je sentais Sydney totalement sur la défensive et, malgré mon état, je pouvais parfaitement la comprendre. "Papa et maman." Elle porte sa tasse de café à ses lèvres tout en haussant les sourcils. "Ah parce qu'ils te parlent encore?" Nos parents, me parler encore? Était-ce une simple attaque ou Sydney avait-elle pris le pli de l'humour dérangeant dont j'avais le secret à l'adolescence? "Non, je… Je leur ai juste dit que je devais te voir, rien de plus." Sydney repose sa tasse dans un mouvement calme, lent, mais incroyablement froid. "Eh bien, voilà, tu me vois! Par contre, tu m'excuseras de ne pas sauter de joie." C'était déjà dur de devoir encaisser le sang de Mike que j'avais sur les mains, mais ça l'était encore plus de devoir refaire face à ma sœur après toutes ces années. "Sydney, je…" Elle lève sa main pour me couper. "Inutile de me sortir le refrain de 'je suis désolée, j'étais jeune, je savais pas ce que je faisais'." "Et si c'est le cas?" Elle roule des yeux tandis que, de mon côté, j'essaie de ne pas perdre pied en conservant mes mains solidement ancrée autour de mon café, comme si je me raccrochais à la vie elle-même. "Écoute Sydney, je… Je sais que j'ai fait des conneries, tout comme je sais que tout ce que tu as fait, c'était pour me protéger mais… Tu vois, à l'époque, Colt était tout pour moi, je… Je l'aimais comme je ne pensais plus pouvoir aimer. Et, quelque part, je savais que tu avais raison dans tout ce que tu disais, tout ce que tu faisais… pour mon bien. Mais, je préférais te haïr en pensant naïvement que… Que toute cette haine me ferait moins mal alors que, finalement, à cette époque, ru étais la seule personne dont j'avais besoin, et la seule personne sur qui je pouvais compter… Et, là, aujourd'hui…" Je me pince la lèvre inférieure en levant les yeux en l'air. Je sens la boule dans ma gorge commencer à grandir. Ca brûle au niveau de mes yeux. J'ai mal. "Je suis venue, devant toi… car oui, j'ai besoin de ton aide mais… Mais aussi parce que…" Elle m'affiche toujours un regard impassible mais, pourtant, elle ne repousse pas ma main lorsqu'elle se tend pour venir serrer la sienne. "Parce que j'ai pris conscience que… Que t'es la seule qui peut m'aider… Et, surtout, que t'es ma sœur et que je veux plus continuer comme ça… A ne plus te voir, à avoir trop de fierté pour ne pas t'appeler, pour ne pas m'excuser, pour ne pas revenir en arrière, pour ne pas revenir sur ce que je t'ai dis… Et pour ne pas regretter tout ce que j'ai pu te faire subir quand on était jeune, alors…" Je relâche sa main et commence à me relever. "Oui… Je suis une parfaite idiote… Je suis même sans doute une parfaite égoïste dans toute cette histoire… Oui, je reviens vers toi parce que j'ai besoin d'aide mais, surtout, car j'accepte enfin que j'ai besoin de ma sœur, même si je ne vivais pas un mauvais moment…" Conclus-je, les larmes commencent à s'échapper de mes yeux alors que je reprends mon sac et quitte cette terrasse de café. Je pars, je fuis. Je me mets à sa place, et elle n'a aucune raison de me pardonner ou de me tendre la main. Je n'aurais même pas dû venir jusqu'ici et lui imposer tout ça. "Lennon?" J'essuie le bord de mes yeux du bout des doigts, je me retourne. "Quoi…?" Elle soupire et secoue la tête. Lentement, elle se décide à s'avancer vers moi. "Tu dois certainement être la pire et la plus pitoyable des sœurs jumelles qui existe dans ce monde… Pourtant, t'as pas l'air d'avoir compris une chose depuis tout ce temps." Je renifle un coup, mon regard est baissé, je n'ose même pas la regarder droit dans les yeux. "Laquelle?" Elle vient se mettre juste en face de moi, me forçant à la regarder cette fois-ci. "C'est que tu restes ma sœur, idiote. Et que même si j'ai envie de te faire une gueule pas possible, je te laisserai jamais tomber quand je te vois au trente-sixième dessous." Je souris, nerveusement. Et, pour la première fois en plus de dix ans, je retrouve le plaisir de pouvoir serrer ma sœur dans mes bras.
***
"Voilà, tu connais toute l'histoire…" Réinstallées à la terrasse de ce fameux café, nous avons parlé, sans détour. Je lui ai tout raconté, tout expliqué. De tout ce qu'il y avait eu lieu depuis l'incarcération et la mort de Colt, jusqu'à ma rencontre avec Tawny et la mort de Mike. "Faut vraiment que cette Tawny soit spéciale pour que toi tu tombes amoureuse d'une fille…" Ne peut-elle s'empêcher de me taquiner sur le sujet, alors que j'ai un rictus qui se dessine aussitôt sur le coin de mes lèvres. "Et elle l'est, vraiment…" Un petit silence s'installe. Je ne sais quoi dire de plus, et Sydney demeure tête penchée sur sa tasse de café sans rien dire non plus. Je ne sais pas ce que je dois faire, ni même en penser. Fort heureusement pour moi, elle daigne finalement à briser ce mutisme déstabilisant, dérangeant. "Lennon, je… J'ai moi aussi quelque chose à te dire… Et qui expliquera sans doute pourquoi je t'ai pas envoyée à la merde dès ton arrivée…" Pour le coup, c'est à moi de froncer les sourcils et de lui accorder toute mon attention. "Je suis fiancée, avec une femme, Kate. Et, ce que je m'apprête à te dire, même elle l'ignore… Car je sais que ça la tuerait…" Elle déglutit, avant de se réfugier dans une nouvelle gorgée de café, demeurant toujours la tête baissée. J'ai envie qu'elle crache le morceau, qu'elle ne fasse pas durer ce suspens intenable, mais je ne me sens pas d'interrompre sa confession. "J'ai un cancer. Stade terminal. On ne peut rien faire pour le soigner, c'est trop tard. Je n'ai plus que deux, voire trois mois dans le meilleur des cas, à vivre…" Le couperet tombe. Je suis littéralement sonnée par sa révélation. Aussi déstabilisée que choquée, je demeure incapable de prononcer quoique ce soit. Je cherche mes mots. C'est horrible! Je sais que je ne pourrais rien lui dire qui changerait cette situation. Et c'est d'autant plus horrible que je débarque comme ça, pour pleurer à sa porte, sans même savoir qu'elle traverse quelque chose de bien pire et de bien plus fatal que mes petits malheurs. Je… "Inutile de dire quoique ce soit, tu sais… Je n'ai eu d'autres choix que de l'accepter, mais… Si tu pensais tout ce que tu m'as dit toute à l'heure, et vue ta situation, j'aimerais te demander un énorme service…" Je secoue la tête de haut en bas comme un ressort diablement excité. Je peux rien lui refuser. Je peux pas lui dire non. Je peux pas lui faire l'affront de la laisser dans sa merde sans réagir, sans l'aider, sans lui accorder n'importe quelle demande. "Je voudrais que… Je voudrais que tu prennes soin de Kate pour moi…" "Bien sûr! Tu n'avais même pas besoin de le demander, c'est le moins que je puisse faire après tout ce temps après tout, non?" Elle se laisse aller à un petit sourire avant de me faire signe que non. "Lennon, ce que je veux dire c'est que… On risque de te chercher, de te retrouver et de t'enfermer et, étant donné mon état… Le meilleur moyen pour protéger Kate, et pour te protéger toi, c'est que tu deviennes moi, Lennon… Que tu deviennes ta sœur jumelle, Sydney…"
-Deux mois et demi plus tard-
"Il n'y a pas d'autres personnes que nous pourrions informer?" Je suis face au corps allongé et sans vie de ma sœur. Elle parait si sereine, si calme, si paisible. "Non, enfin, je ne crois pas… Lennon n'avait plus beaucoup de personnes autour d'elle les derniers temps." Le docteur fit signe qu'il comprenait, mais je n'avais aucune attention pour lui. "Bien, je vous laisse vous recueillir mademoiselle, et encore toutes mes condoléances." "Merci docteur…" Je ne sais pas si je devais me sentir heureuse d'avoir pu retrouver ma sœur durant ces deux bons mois, ou si je devais me laisser envahir par le chagrin et la culpabilité de l'avoir refusée dans ma vie durant toutes ces années. Néanmoins, j'avais le cœur touché, ému. Ému de ces quelques semaines passées ensemble. Toutes ces semaines où elle m'apprit à la connaître, où elle m'apprit à devenir elle… Mais surtout toutes ces semaines où nous sommes parvenues à redevenir aussi proche que lorsque nous étions encore toutes jeunes et toutes petites, à cette époque même où nous étions des enfants que rien ne séparait et que tout rapprochait. Je garderai précieusement en mémoire tous ces plus beaux moments où nous n'avons eu de cesse de plaisanter, de rire, de chanter comme des casseroles, de se goinfrer de glace comme des boulimiques et même de préparer le schéma de notre prochaine vie dès que viendra l'heure de notre réincarnation. Deux bons mois qui passèrent à une vitesse fulgurante, mais au travers desquels j'avais eu la sensation de revivre toute une vie avec ma jumelle. Tel était le plus beau présent qu'elle m'avait offert. Et telle était la plus grande force qu'il m'a été donné de trouver et de gagner pour tenir à jamais cette promesse que je lui avais faite. "Je veillerai sur Kate, je te le promets…" Murmurais-je à hauteur de son visage. "Et je tâcherai de ne jamais te décevoir, Syd'. Je t'aime frangine."
"Surprise mon cœur!" Je manque de recracher le contenu de mon gobelet de café lorsque je la vois entrer dans les studios d'enregistrement. "Birdie? Qu'est-ce que tu fais là?" Je ne m'attendais vraiment pas à sa visite et, pour être franche, je m'en serais volontiers passé. Voilà près de neuf mois que j'avais pris entièrement la place de Sydney, autant sur le plan professionnel que privé. Voilà neuf mois que je partageais ma vie avec cette femme, avec Kate. Certes, c'était une très belle femme, extrêmement classe et qui avait un charisme de malade. Mais, surtout, c'était une femme très cultivée, intelligente et adorable à souhait. Néanmoins, cela n'empêchait que ce n'était pas ma femme… Et que je ne ressentais absolument aucun autre sentiment que des attentions amicales à son égard. Pourtant, j'avais fait la promesse à Sydney. Veiller sur elle et la protéger. Prendre la place de ma défunte sœur et aimer autant que je le pouvais cette femme, autant que Sydney pouvait l'aimer. Et croyez bien que neuf mois de cette mascarade était plus que difficile à supporter et à devoir mener franc battant sans jamais laisser filtrer le moindre indice de cette manigance, de cette manipulation, de cette tricherie et cette tromperie pure et simple. À se demander si c'était ma sœur qui avait été la plus cruelle en interdisant à sa femme de connaître la vérité, ou bien à moi-même d'avoir accepté ce jeu. Je ne mentirais pas… Neuf mois à vivre ensemble, forcément, cela créait des affinités et des liens. Et, comme je viens de le dire, Kate était adorable à souhait. Mais j'avais énormément de mal à la combler comme une véritable amoureuse totalement transie. Là où une femme va faire une surprise sur un coup de tête à sa moitié, c'était limite si moi je ne devais pas y réfléchir durant des jours et programmer ça telle une opération commando de haute importance. Il fallait que je la protège. Et pour ça il fallait que je maintienne ce mensonge intact. "Eh bien, je me suis permise d'aller voir ton directeur pour lui demander de t'accorder un congé exceptionnel aujourd'hui! Car, oui, c'est un grand jour!" Ses yeux pétillaient dans tous les sens. J'avais autant le sentiment qu'elle me regardait comme la huitième merveille du monde, tout comme elle vivait le plus beau jour de toute sa vie. Autrement dit, j'étais dans de beaux draps car, même sans connaître l'origine de son enthousiasme, c'était déjà le fouilli dans ma tête pour savoir comment j'allais me montrer aussi radieuse qu'elle! "Un grand jour, c'est-à-dire?" Elle agrippe son visage entre mes mains, souriante, et vient m'embrasser sans retenue aucune. Je réponds au contact de ses lèvres, certes un peu à contrecœur comme à l'accoutumée, mais je devais au moins lui accorder que sa bouche avait une saveur délicieuse. "On va être maman, mon amour!" La douche froide. Merde. J'avais presque oublié toute cette histoire d'adoption qu'elles avaient entreprise avec Sydney. Ce n'est pas un battement que manque mon cœur sur le coup, c'est limite s'il ne s'arrête pas plusieurs secondes avant de se remettre en marche. "Je… Tu… Attends quoi?!" Je bégaye. Je sens que je frissonne, et pas spécialement de manière agréable. Avoir un enfant, c'était un rêve que moi-même j'avais depuis tant d'années déjà. C'était un projet que nous avions décidé de concrétiser, en vain, avec Mike après sa demande en mariage. L'idée d'avoir un enfant me faisait totalement rêver, et perdre la tête. Mais ce que je voyais surtout en cet instant précis, c'est qu'adopter un enfant avec Kate me condamnerait à jamais auprès d'elle, plus fortement encore que la promesse que j'ai pu faire à Sydney. De plus, est-ce que je me voyais réellement passer mon temps à élever un enfant en sa compagnie? La réponse était clairement non. Mais réveille-toi Lennon, cela fait plusieurs mois que tu n'as plus réellement le choix de ta vie de toute façon. "Non, tu rêves pas! Ce n'est pas une blague cette fois-ci. J'ai pris contact avec la mère. On va avoir un enfant, juste toi et moi. Un nouveau-né en plus, tu te rends compte?!" Il faut que je sois heureuse. Il faut que je sois émue. Il faut que je sois touchée. Je délaisse alors mes doutes pour me raccrocher à une idée, celle du bonheur et du rêve que c'était pour Sydney. Oui, c'est pour Sydney que je laissai lentement mon regard s'éveiller, devenir pétillant et se perler de fines larmes de 'joie', car je sais que rien ne comptait plus pour elle. Et que, de là-haut, c'est à travers moi qu'elle aurait enfin la chance de pouvoir vivre ce bonheur. "Pour de vrai…? Je… Vraiment…?" Mes lèvres s'étirent finalement dans un sourire aux allures inespérées. Je viens enlacer 'ma' femme aussi fort que je suis capable de l'étreindre contre moi. "C'est merveilleux mon cœur! Notre rêve se réalise enfin!" Laisse parler, Lennon, laisse parler la voix de Sydney, pour elle comme pour Kate. Je me redresse et caresse son visage. "Je t'aime!" Et je l'embrasse de moi-même, heureusement, j'avais appris à avoir ce genre d'initiative, même si j'aimais ne pas trop les multiplier.
***
Elle a l'air d'être la femme la plus heureuse et la plus épanoui du monde. Et moi je me sens atrocement seule, atrocement vide. Son corps nu se repose de nos ébats au cœur des draps. Moi je demeure adossée au sommet du lit, la regardant avec une mine compatissante et désolée en même temps. Je dois reconnaître que je n'ai jamais fait l'amour comme ça avec elle. Je n'ai jamais été aussi intense, je n'ai jamais été aussi passionnée. Mais je n'ai jamais pensé autant à Tawny que cette fois-ci. Comment j'arrivais à coucher avec Kate? Comment j'arrivais à donner une sensation de plaisir les rares fois où je lui accordais mes faveurs? Car Tawny me manquait. Mais, aujourd'hui, pour jouer sur les apparences et les émotions, je partageais l'extase de la nouvelle de l'adoption en m'imaginant faire l'amour comme une possédé à la seule femme, et la seule personne, qui est parvenue à avoir entièrement tous les droits possibles et imaginables sur mon cœur. Je fermais les yeux pour revoir son visage. J'ai parcouru les courbes de Kate en ressentant le corps de Tawny sous mon toucher. J'ai accueilli sa jouissance comme si je pouvais enfin me délecter à nouveau du plaisir de celle que j'aimais. Et l'illusion fut parfaite, plus que parfaite même. Bien que, oui, j'ai dû me retenir moult et moult fois pour ne pas hurler le nom de ma sauvage. Je demeure encore assise dans ce lit plusieurs minutes. Kate est profondément endormie, je sais qu'elle ne se réveillera plus avant les premières lueurs de l'aube. Je commence à la connaître malgré tout depuis tout ce temps. Silencieusement, je quitte le lit conjugal pour me rendre jusqu'à la cuisine. J'ai besoin d'un verre. J'ai besoin de prendre l'air. Lorsque j'arrive sur notre belle terrasse, je suis armée d'un verre de whisky et de mon téléphone portable. Je porte le verre à mes lèvres. Ca réchauffe et ça me brûle en même temps. Je ne grimace pas. Je me contente de fermer les yeux un instant. L'instant d'après, je déverrouille machinalement mon téléphone pour me perdre dans les différents dossiers qu'il contient. Je ne cherche pas à tuer le temps, je sais exactement ce que je veux trouver. Il ne me faut que quelques secondes pour atteindre mon but. L'écran se change. Je retrouve alors la seule et unique photo que Tawny et moi avons faites un jour. Joue contre joue, on sourit. On a l'air si belles, si bien, si heureuses et tellement insouciante. On dirait que nous ne pensons à rien, si ce n'est à être ensemble. Un sourire mélancolique gagne mes lèvres, pendant que mon pouce caresse la surface de l'écran. C'est à elle que je pense. C'est à elle que j'ai envie de faire l'amour. C'est avec elle que j'ai envie d'aimer. Et c'est avec elle que j'ai envie d'avoir ce bébé…
Dernière édition par Sydney Hawkins le Sam 21 Fév - 20:53, édité 7 fois
Invité
Invité
Sujet: Re: Living in a lie + Sydney Jeu 19 Fév - 18:41
MON AMOUUUUUUUURRRRRR !!!! Tu es parfaite !
Invité
Invité
Sujet: Re: Living in a lie + Sydney Jeu 19 Fév - 19:05
WELCOME HERE.
Omg, Sophia Bush ahah ! T'es arrivée à temps, j'voulais la prendre :P Mais contente que tu sois là, j'ai cru comprendre que c'était parce qu'elle était libre justement
N'hésite pas à passer sur la cb faire un coucou, on ne mords pas, ahah Et réserve moi un lien ** Bonne chance pour ta fiche ! <3
Invité
Invité
Sujet: Re: Living in a lie + Sydney Jeu 19 Fév - 19:14
Bienvenue ! Bonne chance pour ta fiche :)
Invité
Invité
Sujet: Re: Living in a lie + Sydney Jeu 19 Fév - 19:37
bienvenuuue avec Sophia la magnifique (il nous faudra un lien avec mon autre compte, tu comprendras vite pourquoi ) bon courage pour la rédaction de ta fiche !
Invité
Invité
Sujet: Re: Living in a lie + Sydney Jeu 19 Fév - 19:52
Tawny: Mon bébé You're so amazing too my sweetest love Hâte de rp avec toi bébé
Aedan: Ah, c'est toi qui convoitait la belle Sophia? Désolé pour le coup mais c'est vrai que je rêvais de la jouer, et qu'on tenait à ce pairing avec Tawny Promis, je te réserverai le lien de ton choix pour me faire pardonner en tout cas
Quoiqu'il en soit, un très grand merci pour l'accueil et les encouragements
Kristjan: Merci beaucoup à toi =D !
Isaac: Merci beaucoup pour ton accueil Faudra que tu me parles de cette histoire de lien et d'autre compte, tu m'intrigues là
Invité
Invité
Sujet: Re: Living in a lie + Sydney Jeu 19 Fév - 19:57
petit indice: mon DC a Pete Wentz pour avatar
Invité
Invité
Sujet: Re: Living in a lie + Sydney Jeu 19 Fév - 20:13
OMG une Sophia Bush !!!!!!!! Bienvenue parmi nous ! Tu as eu raison d'avoir le coup de coeur, ce forum est sublime ! Bon courage pour la suite ;)
Invité
Invité
Sujet: Re: Living in a lie + Sydney Jeu 19 Fév - 20:15
Aaaah enfin la voilà la sublime Sydney ! BIENVENUE PARMI NOUS J'adore ce prénom et Sophia est véritablement magnifique (je suis contente de la voir dans Chicago PD) BREF. J'ai hâte de voir ce que vous allez nous concocter Tawny et toi j'suis tout excité haha Sinon, moi aussi j'veux un lien de la mort (avec mes deux comptes puisque c'est ça uh) Et bonne chance pour ta fichounette :D
Seth O. Hemingway
modo ◇ seksy comme tout
› pseudo, prénom : Pow › âge : 28 › emploi : en reconversion › côté coeur : personne d'autre que lui-même › petites lettres envoyées : 895
Ma petite vie To do list: Rp : Répertoire :
Sujet: Re: Living in a lie + Sydney Jeu 19 Fév - 20:33
Bienvenue avec Sophia Très très bon choix ;) J'attend de voir ce que tu nous réserve, elle a l'air bien sympa cette petite ! Bon courage pour l la fiche ;)
Invité
Invité
Sujet: Re: Living in a lie + Sydney Jeu 19 Fév - 20:34
Sujet: Re: Living in a lie + Sydney Jeu 19 Fév - 20:35
HAN LA BELLE SOPHIA je fond je craque!!! bienvenuuuuuuuuueeeee
Invité
Invité
Sujet: Re: Living in a lie + Sydney Jeu 19 Fév - 21:23
Isaac: Ah oui, effectivement, un lien sera plus qu'obligatoire dans ce cas
Harley: La sublime Katie Je suis pas déçu d'avoir succomber en tout cas! Et n'hésite pas non plus à me réserver un lien au cas où Merci pour ton accueil en tout cas
Nikholas: Va savoir pourquoi, mais avec ton message, j'ai l'impression d'être déjà connue et célèbre avant même de débarquer ici Mais c'est un message et un accueil qui fait vraiment super plaisir Ce sera avec un grand plaisir pour les deux liens en tout cas Et encore mille fois merci
Seth: C'est le genre de commentaires qui fait super plaisir, mais qui fout une pression de malade en même temps En tout cas, je te remercie, et j'espère ne décevoir personne dans ce cas
Teodora: Ton vava + ton pseudo = Merci beaucoup à toi
Talya: Merci sweetie
Invité
Invité
Sujet: Re: Living in a lie + Sydney Jeu 19 Fév - 21:43
Sydney Hawkins a écrit:
Aedan: Ah, c'est toi qui convoitait la belle Sophia? Désolé pour le coup mais c'est vrai que je rêvais de la jouer, et qu'on tenait à ce pairing avec Tawny Promis, je te réserverai le lien de ton choix pour me faire pardonner en tout cas
Quoiqu'il en soit, un très grand merci pour l'accueil et les encouragements
Ahah, il n'y a aucun soucis Je préfère voir les nouveaux contents, héhé Et tu n'as aucunement besoin de te faire pardonner ma belle !
Invité
Invité
Sujet: Re: Living in a lie + Sydney Jeu 19 Fév - 21:47
ANNHHHH SOPHIA !!!
quel bon choix de vava !!! Bon courage pour la suite de ta fiche !! Le peu qu'il y a promet déjà un perso bien intéressant ahah !!
Amuse toi bien ici !!
J.J Alaska Hills
admin ◇ take me to church
› pseudo, prénom : ayshi. (lydia) › âge : vingt-ans. › emploi : étudiante, dealeuse et barmaid lorsque les temps sont durs. › côté coeur : toujours le même nom, le même amour. célibatairement fiancée. › petites lettres envoyées : 250
Ma petite vie To do list: Rp : Oui, si nous avons déjà un lien Répertoire :
Sujet: Re: Living in a lie + Sydney Jeu 19 Fév - 22:10
SOPHIA j'en suis trop fan, sérieux. Et ton personnage a l'air extra, l'histoire de la jumelle En tout cas, bienvenue parmi nous ! Si tu as une quelconque question ou envie, la cb et le staff sont là pour toi
Liam P. Jackson
› pseudo, prénom : lollipop. › âge : trente-deux ans. › emploi : mécanicien & trafiquant d'armes. › côté coeur : elle m'attire. elle m'obsède. je la désire. T. ♥ › petites lettres envoyées : 181
Sujet: Re: Living in a lie + Sydney Ven 20 Fév - 13:05
han la sexy sophia ! bienvenue !
Invité
Invité
Sujet: Re: Living in a lie + Sydney Ven 20 Fév - 15:37
Sophiaa Bienvenu sur CC
Invité
Invité
Sujet: Re: Living in a lie + Sydney Ven 20 Fév - 20:36
Aedan: Tu-tu-tu, je me fais pardonner si je veux d'abord Et puis, tu vas pas te plaindre si je suis adorable non plus
Kailtyn: J'adore le choix du prénom, puis Emily est so cute
Je te remercie pour ton accueil et tes beaux compliments qui motivent et vont droit au coeur Et compte sur moi pour l'amusement
JJ: Kaya Un très grand merci à toi également pour l'accueil et pour ma Sydney Promis, je n'hésiterai à venir vous te harceler en cas de besoin
Liam: MONSIEUR Levine en personne Merci beaucoup à toi
Noàm: Thanks my dear
Tristan Sanders
admin ◇ devil in disguise
› pseudo, prénom : arsonphobia › âge : vingt et un ans. › emploi : artisan ébéniste, qui gratte parfois le papier pour écrire des feuillets qui finissent en fumée. › côté coeur : faussement en couple avec daenerys. littéralement amoureux de sage. › petites lettres envoyées : 233
Sujet: Re: Living in a lie + Sydney Sam 21 Fév - 11:27
J'aime tellement ton prénom aw. Bienvenue sur CC belle demoiselle !
Invité
Invité
Sujet: Re: Living in a lie + Sydney Sam 21 Fév - 15:34
Je te retourne le compliment pour le prénom Et merci à toi pour ton accueil
Seth O. Hemingway
modo ◇ seksy comme tout
› pseudo, prénom : Pow › âge : 28 › emploi : en reconversion › côté coeur : personne d'autre que lui-même › petites lettres envoyées : 895
Ma petite vie To do list: Rp : Répertoire :
Sujet: Re: Living in a lie + Sydney Dim 22 Fév - 2:49
sing hallelujah !
t'es enfin validééééé
Bravo mon bichon, t'as passé l'épreuve de la présentation haut la main !
Tu as une plume magnifique, et je suis juste jaloux Très belle histoire, originale, je l'attendais un peu au final a l'échange d'identité, mais tout ce que je souhaite, c'est que tu retrouve Tawny ! Tu auras bientôt ton groupe ;)
Tu peux dès à présent vérifier que ton petit nom apparaît bien dans le bottin ! Si tu travailles, c'est bieeen, viens donc nous le dire dans le registre des métiers. Il est important d'avoir un carton de luxe où s'abriter, pour ceci tu peux aller faire une demande de logement et pour fêter ta petite crémaillère, inviter tous tes potes à foutre le bordel ! Pour ceci, il faut te créer des liens parce que ouais, si t'as pas d'amis, bah, c'est pas le top ! Tu peux aussi t'en créer, c'est une option, pour ça, les scénarios c'est pratique ! Sinon, tu peux voter pour le forum et nous le signaler pour être récompensé ! Enfin, après tout ceci tu peux commencer ton aventure, n'hésite pas à passer par le flood ou la chatbox histoire de raconter ta vie, on adore ça ! Il existe aussi un habitant qui s'amuse à nous torturer, alors viens lire notre Gossip. Tu es un perdu avec tout ça ? le parrainage alors fonce, c'est fait pour toi ! Tu peux aussi t'éclater avec les jeux ça ne fait pas de mal. Bon courage pour la suite, on t'aime fort petit bichon !
Invité
Invité
Sujet: Re: Living in a lie + Sydney Dim 22 Fév - 12:09
VALIDATIOOOOOOOOOOOOONNNNNNNNNNNNNNNN
Un énorme merci à toi mon tout beau Et non hein, faut pas être jaloux Merci beaucoup pour les compliments en tout cas, et ravi que la fiche ait pu te plaire
Contenu sponsorisé
Sujet: Re: Living in a lie + Sydney
Living in a lie + Sydney
Page 1 sur 1
Permission de ce forum:
Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum