Blackbird singing in the dead of night take these broken wings and learn to fly all your life you were only waiting for this moment to arise.

Un jour un gars a dit « On ne choisit pas sa famille » alors je ne connais plus son nom, il devait quand même être vachement connu, en tout cas c’est fichtrement vrai car vous voyez mes parents étaient deux riches notaires monégasques qui aimaient se vanter de leurs rencontres avec la famille princière et qui passaient leurs temps à écouter de la musique classique. En gros et excusez-moi d’avance pour les termes que je vais employer : Ils étaient deux gros bourgeois avec des balais dans le cul. Mh vous trouvez peut-être que mon langage n’est plus assez châtié ? Alors attendez un instant je vais changer de style et retourner dans mon état normal. Donc ils n’étaient pas très rigolos et je n’ai jamais vraiment compris pourquoi… Car mon vieux grand-père lui avait l’âme et le cœur d’un véritable artiste ! Oh bien évidemment il était charismatique, chic et toujours tiré à quatre épingles mais il avait également une âme de rebelle irrévérencieux prêt à se battre et à briser les conventions pour ce qu’il lui semblait juste. En réalité je pourrais vous parler des heures, que dis-je des jours entiers de mon aïeul, de ses aventures à Saint Germain des Près, de ses concerts, des improvisations et de son talent bien sûr. Cependant vous n’avez surement pas assez de temps pour écouter toutes ces anecdotes et je vais donc essayer de passer à l’essentiel. Et alors… PUTAIN ! Ce gars c’était l’homme de ma vie, mon modèle et il est mort beaucoup trop tôt… il m’a abandonné et m’a obligé a affronté toute cette clique de nouveaux riches seule. Encore aujourd’hui il est celui qui influence le plus mes décisions et alors bon ne nous mentons pas… Il est vrai que parfois ces décisions sont assez idiotes et qu’elles me mettent dans des situations impossibles, mais elles ont le mérite d’être en accord avec mon caractère et mes projets professionnels.

Certaines personnes doivent penser que je ne suis qu’une énième gosse de riche pourrie gâtée avec des rêves de gloire inassouvis hors ces personnes-là, sont totalement dans le faux. Cela doit faire des lustres que je n’ai plus parlés à mes parents… Depuis mes dix-sept ans ! Ces idiots voulaient me marier à un de ces petits juristes prétentieux de bonne famille… Parce que oui ils avaient déjà prévenus de m’attacher au bras d’une tête à claque… ahem… afin d’agrandir le prestige de notre « clan » et garder une bonne image ! Sauf que ce n’était absolument pas ce que je voulais faires… Imaginez, vous avez dix-sept ans et on vous annonce que vous allez vous marier l’année suivante avec un garçon apparemment aussi drôle et spontané que Margareth Tatcher ou Kim Jong Hill ? Enfin comme vous le voyez les mariages arrangés existent aussi dans les sphères les plus riches de notre société et j’en suis le parfait exemple ! Et donc pour éviter ce scénario catastrophe digne d’un mauvais film de Roland Emmerich j’ai fugué avec mes affaires et quelques billets de cinq cent euros que mon père cachait dans les poches de son costard préféré. Ah oui… Je n’ai pas vraiment le profil d’une voleuse et je n’en suis pas une ! J’avais besoin d’argent et on refusait de me donner celui de l’héritage de mon grand-père… Alors qu’ils n’avaient aucun droit de faire ça ! Ni une ! Ni deux ! Je me suis dépêchée de monter vers Paris… Bon vous savez comment c’est Paris ? C’est galère pour trouver un logement surtout quand on n’a pas de travail et qu’on a jamais travaillé… J’ai donc commencé à jouer du Piano dans de petits restaurants de la capitale afin de me remplir les poches… J’ai dormis dans des hôtels tant que j’ai pu puis j’ai rencontré une petite vieille qui possédait une maison sur la butte et dans le jardin de cette maison se trouvait un petit bâtiment vétuste mais plutôt confortable qui me servit de studio pendant deux ans et demi. Fort heureusement cette gentille petite dame ne m’a jamais fait payer le moindre loyer… elle voulait simplement que je chante pour elle et que je l’aide à faire ses courses de temps en temps !

Et puis un jour j’ai rencontré ce mec… Un américain ! Il m’a tout de suite charmé… Je me suis sentie comme toutes ces françaises qui craquaient lors du passage des G.I sauf que mon ‘ricain à moi n’était pas un soldat ! C’était un excellent jazzman… Un musicien d’exception qui m’a tout de suite fait fondre ! Pour la première fois de ma vie j’étais folle amoureuse d’un homme et j’étais prête à tout pour attirer son attention et bien évidemment pour qu’il m’aime ! Toute ma persévérance a finalement payé puisque nous avons finis par nous mettre ensembles. Pendant quelques temps il a créché chez moi… dans mon espèce de pseudo studio puis il a voulu que je l’accompagne aux Etats Unis d’Amérique. Les USA… Le pays de Louis Armstrong, Nina Simones… Je ne pouvais pas refuser !

Je me suis donc retrouvée dans sa ville natale de Siloam Springs, un petit coin sympa… Plus grand que beaucoup d’autres villes mais plutôt calme à certains endroits ! Etant parfaitement bilingue je n’ai eu aucun mal à m’intégrer dans cette nouvelle communauté, malheureusement mon Roméo n’aima pas beaucoup mes discours sur le mariage et les enfants… alors après une dispute assez animée à ce propos, il a quitté la maison en pleine soirée et est rentré totalement saoul à une heure improbable avec deux filles à son bras… Je n’étais pas chez moi, mais chez lui alors je n’ai pas pu le mettre à la porte… J’ai simplement eu le temps de faire mes affaires, de prendre mon synthé, mes vêtements et mon sac et de partir directement à l’hôtel ! Et pour les curieux lui et moi, nous ne nous sommes toujours pas revus une seule fois depuis cet incident.