Après l'hommage aux victimes de la fusillade, les gens s'étaient éparpillés. Charley, nouvelle arrivante, s'est posée un long moment devant son volant. Garée devant le cimetière, elle réfléchissait. En fait, c'était la voiture d'Olivia qu'elle conduisait. C'était aussi sa villa, qu'elle occupait. Les souvenirs affluaient, lui donnant presque les larmes aux yeux.

Non, c'était assez. Elle avait assez pleuré. Sa cousine et elles étaient très proches, autrefois. Et même si, avec le temps, elles ne se voyaient plus aussi souvent, Charley se sentait quand même perdue. Mais il fallait qu'elle soit forte. Olivia n'aurait jamais voulu que l'on s'apitoie sur son sort. Elle aurait voulu que sa cousine chérie surmonte cette épreuve, et vive sa vie malgré son absence.

La blonde allait donc s'empresser de suivre ces directives. Déterminée à s'amuser un peu, pour chasser la morosité et le chagrin qui s'était installés depuis son arrivée. Elle sortir une carte du vide-poche, et l'étudia un instant. Olivia y avait fait des annotations. En voyant l'écriture de sa cousine, Charley sentit son cœur se serrer. Le regard embué par les larmes, elle fixait ces quelques petits mots sans réellement les voir, avant de se reprendre quand le bruit d'une voiture qui se garait non loin la sortit de ses pensées.

« Allez, reprends-toi Charley. Voyons-voir. Un bar branché, dans le coin... »


Un peu éméchée, et même beaucoup, Charley quitta la boîte de nuit en riant. Elle avait bu. Dansé. Bu encore. Dansé. Grignoté des amuse-gueule. Dansé. Bu. Bu. Bu. Dansé. Et la voilà qui saluait ses amis d'un soir, vacillant un peu sur ses talons hauts.

Regagnant sa voiture avec peine, la blonde s'installa au volant en soupirant. Elle n'avait pas beaucoup pensé à sa cousine durant la soirée. L'alcool aidait à oublier. Elle était de bonne humeur. Joyeuse. Bourrée aussi. Rajustant la ceinture de son jean noir, la demoiselle finit par accrocher sa ceinture, barrant ainsi son petit chemisier noir en voiles un brin transparent de la texture rugueuse de l'outil de sécurité.

Démarrant malgré son esprit embrumé, elle ouvrit grand la fenêtre, l'air frais éclaircissant ses idées tandis qu'elle roulait. Elle ne pensait à rien, sinon à retrouver un lit moelleux pour rejoindre Morphée. Mais ses plans allaient être changés, et ce, au bout de la rue.

Un contrôle de police. Sans doute pour l'alcoolémie, puisque le coin était limité à 30 kilomètres par heure, et qu'étant donné la succession de petits ronds-points et de dos d'âne, on pouvait difficilement aller plus vite.

Soupirant, sentant déjà la tuile, Charley se rangea sur le bas-côté, comme on lui en faisait signe. Elle serra les mains sur son volant. Elle savait qu'elle avait trop bu, mais elle s'était dit qu'elle n'avait pas beaucoup de route à faire pour rentrer, et qu'elle ne risquait rien.

« Merde... »

Elle ouvrit complètement sa fenêtre quand l'agent de police se rapprocha, la lumière de la torche donnant envie à Charley de plisser les yeux.

« Bonsoir, monsieur l'agent. Il y a un problème ? »

Autant essayer de s'en sortir au plus vite. Si ça se trouve, il ne sentirait pas les vapeurs d'alcool qui se dégageait de son haleine malgré le chewing-gum à la menthe forte qu'elle mâchouillait jusqu'alors.

Lancé dans un profond sommeil, il me faut plusieurs sonnerie en vibreur pour me sortir du brouillard. Sur le coup, je ne sais plus rien, qui je suis, où je suis, comment je suis arrivé là. Mon bras se tends machinalement vers la lumière de mon téléphone, qui inonde la pièce et m'arrache les yeux comme si je fixais le soleil droit en face. Au bout d'un long supplice pour ouvrir les paupières, j'arrive à ramener l'écran devant mon nez. C'était le boulot. Je me roule sur le côté en délaissant le téléphone en grognant. J'ai pas envie. Ça s'arrête. Puis je reçois un message. Putain, il a laissé un message sur le répondeur. Je l'écoute à moitié. Mais je comprends au ton de la voix de mon boss que j'ai pas vraiment le choix. Je rappelle, la tête complètement dans le cul. J'étais d'astreinte... J'avais oublié. Merde. Et ce connard de collègue qui tombe malade. La prochaine fois, c'est moi qui reste couché pendant son service !

Une heure plus tard. Je suis dans la voiture de patrouille. J'attends tasse de café à la main, qu'un connard passe pour faire compte rendu à mon boss que j'ai bien bosser. Il est presque 5 heures du matin et mon rêve bandant de tout à l'heure me manque. Je me frotte le visage et je vois des phares arrivé dans mon rétro. ENFIN ! J'allume les gyrophares, les lumières font une danse folle autour de la voiture et je sors de la bagnole, la torche à la main. A l'aide de geste de lumière et de ma main, je fais signe au véhicule de s'arrêter sur le bas côté.  Je remets en place ma casquette qui était en train de se faire la malle dans la voiture et je m'approche du côté conducteur quand la fenêtre se baisse. Je lui met la lumière dans la tronche, pour voir à qui j'ai affaire. Et quand je vois ce joli minois. Je n'arrive pas à réprimer mon sourire. C'est enfin intéressant d'être flic pour une fois.

« Bonsoir, monsieur l'agent. Il y a un problème ? »

Je me demande comment elle est foutu, derrière cette portière. Je baisse la lampe pour ne plus l'aveugler et je m'adresse à elle de la manière la plus polie que je connaisse.

« Bonsoir mademoiselle. Pouvez-vous arrêter le véhicule, laisser les clés sur le contact, prendre les papiers du véhicule, votre permis et sortir de la voiture je vous pris. Contrôle de routine. »

La belle descend et je ne peux m'empêcher que tout ça n'est pas très coordonné. Elle titube presque et mon sourcil trahis mon mécontentement. C'est pas le fait que je sois flic. Mais elle aurait pu se tuer en conduisant. Et les blondes, quitte à ce qu'elles soient allongés sur un lit, je préfère que ce soit dans le miens que celui d'un hôpital. Je la détaille de haut en bas. Elle a un corps qui me plait, un corps qu'on aime le temps d'une nuit. Son maquillage à légèrement coulé mais elle reste jolie derrière ce soir disgracieux.

« D'où est-ce que vous venez comme ça ? »

Pas besoin de chercher longtemps. Siloam est trop petit pour épiloguer sur quel boite elle avait fréquenter. Dans cette direction, il n'y en avait qu'une et j'étais pas débile. En plus j'étais sobre. Quel plait. Je dirais pas non pour un verre avec elle, chez elle, cela dit.

Je m'écarte de la jeune femme et me penche dans ma voiture pour chercher l’alcootest. Je suis sûre qu'elle va m'éclater le compteur. Mais j'ai d'autres idées en tête. On verra bien. Je reviens vers elle. Et quand elle me tends ses papiers, je les échanges contre le ballon dans lequel elle devait souffler.

« Tenez souffler dans l'embout ici, et soufflez fort, jusqu'à ce que je vous dise stop. Vous avez compris ? »

"Merde, merde, merde", songeait la blonde tandis que la lumière l'aveuglait. Plissant les yeux, couvrant ainsi ses prunelles claires de la torche du policier, elle essayait de distinguer à qui elle avait affaire. Heureusement, il baissa bien vite sa lampe pour donner ses instructions. Sentant qu'elle n'allait pas s'en sortir aussi facilement, elle suivit les consignes à la lettre, coupant le moteur en laissant les clés où elles étaient. Elle se saisit des papiers, situés dans la boîte à gant, et sortit également son permis de conduire de son petit sac.

Ouvrant la portière par la suite, elle galéra un peu à sortir. L'alcool la faisait un peu chavirer. Car même si son esprit s'était dégrisé en voyant les gyrophares, son corps n'éliminait pas aussi facilement. Par ailleurs, les hauts talons n'aidaient pas non plus à garder une certaine stabilité. Esquissant un sourire un peu gêné, Charley fixe son regard sur l'agent de police.

Il n'était pas trop mal. Elle n'était pas une grande fan de l'uniforme, mais elle devait admettre sur ce coup-là que non seulement l'homme devait être sexy à la base, mais que l'uniforme ajoutait du piment à cette sensualité.

« J'étais... J'ai fait un tour en boîte de nuit. »

La blonde regarda l'agent des forces de l'ordre retourner à sa voiture pour chercher l'éthylotest. Elle serra les doigts autour des papiers, craignant le résultat donné. C'était sûr, il allait virer au vert. Elle n'avait pas pris qu'un seul verre tout au long de la soirée.

Charley donna alors, comme à regret, les papiers à l'officier, prenant l'éthylotest en retour.

« J'ai compris, oui. »

Elle le porta à ses lèvres, hésitant à souffler dedans. Elle avait le regard accroché à celui du policier. Finalement, elle se mordit la lèvre, et se décida à souffler. Fort, comme il le demandait. Elle fut soulagée quand il lui affirma que c'était bon. Elle commençait à n'avoir plus de souffle.

Détournant le regard, elle le tendit d'une main.

« Écoutez... Je sais que je n'aurais probablement pas dû prendre le volant pour rentrer mais... Je suis arrivée ici il y a peu de temps, je ne connais quasiment personne en ville, et je n'ai pas réfléchi à l'idée d'appeler un taxi. J'étais pressée de rentrer... Il n'y aurait pas un moyen de... Mmmh... De s'arranger ? »

Au fur et à mesure qu'elle parlait, la pastille de contrôle de l'éthylotest virait au vert vif. Serrant et desserrant ses poings, Charley s'assit légèrement sur le capot de la voiture. Elle offrit son plus beau sourire à l'officier de police, espérant qu'il pouvait passer l'éponge pour cette fois. Il n'avait pas l'air d'être le genre d'agent pointilleux qui respectait la loi à la lettre. Enfin, c'est l'impression qu'elle avait.

Son regard cristallin suppliait son vis-à-vis de ne pas prendre son rôle de protecteur de la loi trop au sérieux.

"Pitié", se disait-elle in petto.

Mes yeux coulent sur sa silhouette bien apprêté pour la soirée. Je remarque la finesse de ses chevilles, la longueur de ses jambes, je remonte peu à peu jusqu'à ces hanches que je ne serais pas compte de découvrir. Lorsqu'elle prend le ballon entre ses lèvres, j'esquisse un sourire qui m'est destiné à moi-même. Pas la peine d'être dans ma tête en ce moment, c'est toujours la même pensée qui me vient en tête lorsque c'est une jolie fille. J'y peux rien, j'ai toujours été comme ça. Je baisse finalement les yeux sur les papiers, je remarque son nom en premier, puis sa date de naissance. Pas trop jeune, parfais. Je me permets de voir si son adresse était d'ici, mais son permis me confirme que non. Les papiers sont en règle, mais elle n'est pas sorti des ennuis pour autant. Il s'approche d'un pas, effleure son bras et récupère l'éthylotest. Je ne peux retenir ce sourire vainqueur quand je vois le regard qu'elle me tire. Je la trouve sexy dans sa façon d'avoir peur de ce que je peux faire. Elle sent l'alcool, quand je bois aussi, ça me dérange pas plus que ça, à vrai dire. Je regard le ballon et sans surprise, la couleur m'affirme qu'elle a largement dépasser le taux autorisé.

« hmm... »

« Écoutez... Je sais que je n'aurais probablement pas dû prendre le volant pour rentrer mais... Je suis arrivée ici il y a peu de temps, je ne connais quasiment personne en ville, et je n'ai pas réfléchi à l'idée d'appeler un taxi. J'étais pressée de rentrer... Il n'y aurait pas un moyen de... Mmmh... De s'arranger ? »

J'arque le sourcil et même si l'envie de rebondir sur cette phrase me titille, j'ai envie de jouer un peu. Je regarde à droite, puis à gauche. Aucune voiture aux alentours, pas de collègue non plus et surtout, j'étais sur que Talya sera pas au poste à m'attendre pour faire ses fichus rapports de merde.

« Est-ce que j'ai l'air d'un marchand de tapis selon vous Mademoiselle Taylor ? »

Malgré ce sourire et ce regard qui me plaisait énormément. L'envie de me faire comprendre. Non pas que je comptais lui retirer son permis, j'avais cette envie de lui faire peur, de lui faire comprendre. Peut-être qu'elle me sera encore plus reconnaissante par la suite, si vous voyez, où je veux en venir. Je me mords ma lèvre inférieur par réflexe. Puis je range ses papiers dans l'arrière de ma poche.

« Je vous prie de me suivre dans mon véhicule mademoiselle. Ne me faite pas cette tête là, c'est toujours mieux que de finir dans le fossé et la tête dans le volant, je vous l'assure. »

Je lui souris, malgré qu'elle doit se demander ce qui va lui arriver. J'avoue apprécié ce jeu. J'ouvre l'arrière de ma voiture. L'invite à monter. Lorsqu'elle le fait, je penche ma tête vers elle, juste assez près pour qu'elle sente mon souffle proche de son visage. « Je reviens, ne bougez ne pas. »

Je me dirige vers la voiture de la jeune fille. Je retire les clés, je récupère son sac à main et ferme ensuite le véhicule. Je retourne à ma bagnole et quand je viens m'asseoir à l'avant, je m'aide du rétroviseur pour capter son regard. « Vous habitez où Mademoiselle Taylor ? » Je vois bien qu'elle est perplexe. Alors mon sourire s'étend encore plus large. « Vous n'alliez quand même pas croire que j'allais vous laissez reprendre la voiture après avoir presque faire fait exploser l'éthylotest ? »

En attendant qu'elle me réponde, je prend mon téléphone et compose un numéro que je connais bien. Une dépanneuse plus précisément. Le mec est serviable et me rend pas mal de service, et je lui donne assez souvent du boulot pour qu'il me soit reconnaissant. « Salut Alex, je te réveil pas j'espère ! Dis moi ! J'ai besoin que tu me remorque une caisse pour moi, c'est possible ? » Il est ok, pas de surprise de ce côté. Alors je me retourne vers elle et j'attends qu'elle me réponde. « Alors, où est-ce que je délivre tout ça ma jolie ? »

HRP : Tu peux faire avancer le rp jusqu'à chez Charley si tu veux, ya pas de soucis pour pnjiser un peu Kea, je m'adapterais.

Le policier ne semblait pas emballer par la solution que proposait Charley pour s'arranger. Elle commençait à craindre pour son permis. N'osant plus rien dire, elle se tordait toujours nerveusement les mains, résistant à l'envie de mordiller sa pauvre lèvre qui n'avait rien demandé. Il la pria de le suivre dans la voiture, et elle obtempéra. Elle n'allait pas faire obstruction à un agent, en plus de l'ivresse au volant. Ce serait plutôt mal vu. Mais il semble bien voir qu'elle n'a pas l'air ravie. Il a raison, cela dit. Perdre son permis vaut mieux que de mourir. Olivia n'aurait pas voulu ça pour sa cousine adorée. Elle aurait préféré la voir derrière les barreaux, en dégrisement, plutôt que désarticulée dans un fossé. Répondant légèrement au sourire qu'il lui fait, Charley ne sait pas s'il gagne ses yeux, ou si c'est juste un sourire de façade. A vrai dire, elle est complètement dégrisée depuis qu'elle a vu les gyrophares. Son esprit l'est, au moins, parce que son corps, ce n'est pas encore le top. Elle a failli se tordre la cheville en le rejoignant près de sa voiture, et elle est presque soulagée quand il ouvre la porte pour quelle s'installe à l'arrière.

La blonde a presque l'impression d'être une criminelle ainsi, et ça lui fait tout drôle. Un souffle près de son oreille lui fait tourner la tête. Le policier est très proche, quand il l'avertit qu'il revient tout de suite. Ignorant si c'est l'alcool qui la travaille, ou autre chose, la jeune femme reste un instant silencieuse, observant les traits de l'homme en ressentant une soudaine envie de l'embrasser. De corrompre cet agent des forces de l'ordre sans remords.

Heureusement pour lui, et pour elle, il s'éloigne par la suite avant que l'idée qui avait germé ne grandisse trop. Presque malgré elle, ses prunelles suivent sa silhouette qui s'écarte dans la faible lumière des phares de la voiture de police, jusqu'à sa propre voiture. Enfin, celle d'Olivia, mais ce n'est qu'un détail. Elle se mordille la lèvre machinalement tandis qu'elle matait sans grande retenue.

Elle s'empresse malgré tout de détourner les yeux quand il revient vers sa voiture de fonction, et attends de le sentir s'installer au volant avec de reporter ses iris clairs sur le rétroviseur, plongeant dans le regard de l'homme. Sa question la prend de court, et elle reste un moment sans répondre. Si bien qu'il explicite sa pensée avec un sourire.

Elle secoue finalement sa tête, ses boucles blondes effleurant ses épaules dans ce geste, et attendit qu'il eut fini son appel pour lui répondre :

« Au numéro 13, North, finit-elle par souffler, un sourire étirant doucement ses lèvres pleines. »

Elle s'installa plus confortablement sur la banquette arrière, et cette fois, l'impression d'être une criminelle se renforce alors que dans son esprit naissent des idées toutes moins innocentes les unes que les autres. Tant que ça reste dans sa tête après tout, il n'y a pas de mal à fantasmer sur une situation qui a peu de chances de se produire.

La voiture arrive finalement devant la villa, et la jolie blonde attends que le policier lui ouvre la porte arrière. Son regard ne l'a pas lâché du trajet, détaillant -grâce au rétroviseur intérieur- les traits de son visage, nourrissant ses fantasmes.