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| Charley & Kris ◊ playing the cards of innocence. | |
| Auteur | Message |
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| Sujet: Charley & Kris ◊ playing the cards of innocence. Lun 16 Mar - 4:02 | |
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Aujourd’hui n’est pas une occasion spéciale mais je me suis réveillé avec l’envie de briser la petite routine qui s’est établie durant les derniers jours. Depuis la mort d’Olivia, mon niveau de paranoïa a légèrement augmenté, pour ne pas dire énormément. Ce serait stupide de se faire prendre uniquement parce que j’ai l’air un peu louche, alors j’essaie de passer le plus inaperçu que possible. Depuis un environ un mois, je surveille donc constamment mes arrières et calcule le moindre de mes gestes. J’ai toujours été comme ça, mais il me semble que c’est pire qu’à l’habitude. Je suis littéralement devenu monsieur tout-le-monde, ennuyeux et pas des plus intimidants. Donc j’ai décidé de partir faire quelques courses pour changer un peu le cours des choses, ou du moins me donner l’impression que je vais ailleurs que chez moi et au travail. Je ne sors pas beaucoup ces temps-ci. Je mets la chemise blanche et boutonne tous les boutons sauf les deux premiers, pliant le col soigneusement. Ensuite, je peigne mes cheveux blonds vers l’arrière en me regardant dans le miroir, calculant minutieusement chacun de mes gestes. Ma barbe est bien taillée et je parais plutôt bien, clean et sans soupçons. Je fais le plus possible profil bas quand je sors à Siloam Springs. J’essaie de paraître pour un type normal et me faire discret. Ça ne sert à rien d’être trop extravagant, je ne fais qu’attirer l’attention de cette façon. Et ce n’est certainement pas ce que je veux pour le moment. Je passe ma main sur mon visage une dernière fois et sors de la salle de bain, m’approchant de la commode de vêtements où Teodora a entreposé les siens. Je fais glisser un des tiroirs pour l’ouvrir et tombe nez-à-nez avec ses sous-vêtements. Je me sens assez ridicule lorsque je prends le soutien-gorge entre mes doigts pour regarder les mensurations, et je trouve d’ailleurs bien compliqué les annotations que j’inscris sur mon téléphone. Je soupire et range le sous-vêtement où il était, ayant au moins une idée de ce que je vais acheter. J’aurais l’air d’un parfait idiot si j’avais acheté la mauvaise taille. Je dévale bientôt les escaliers en direction de la porte, m’assurant que j’ai sur moi tout ce dont j’ai besoin, puis je verrouille la porte derrière moi avant de m’éloigner vers ma voiture, m’éclipsant en direction du centre-ville. Ça fait tout de même un moment que je n’y ai pas mis les pieds.
Je gare la voiture à un coin de rue de la boutique que je convoite. Pour être franc, je ne suis jamais entré dans un tel endroit. Ça fait coincé, venant d’un homme de trente-cinq ans, mais disons que je n’ai à aucun moment ressenti le besoin d’y faire un tour. Là c’est différent. Disons que la soirée à la Saint-Valentin m’a un peu inspiré. Je suppose que c’est ce que ça me prenait pour piquer ma curiosité. Et puis maintenant qu’elle est enceinte, autant en profiter pendant qu’elle peut encore porter ce genre de choses. Enfin, je suppose qu’ils doivent avoir des modèles pour les femmes avec le ventre rond, mais j’ai de la difficulté à croire qu’elle voudra bien se prêter au jeu. Déjà que je me demande bien quelle sera sa réaction lorsque je vais revenir avec les sous-vêtements sexy et les quelques accessoires. Alors que j’approche de la porte, je prends une grande respiration. C’est étrange de venir ici. La porte tinte alors que j’entre à l’intérieur et je balaie les lieux du regard. Des jouets, des accessoires plus ‘drôles’, des vidéos au fond de la pièce et une rangée pleine de sous-vêtements de toutes les sortes ainsi que des costumes. Je souris légèrement en apercevant le kit de policière, me disant que j’ai presque envie de l’acheter à la blague. Ce n’est pas trop mon genre, les déguisements, mais j’aimerais bien voir sa réaction. Je cherche le vendeur ou la vendeuse du regard et quand je trouve la demoiselle blonde, mon expression calme change légèrement. Je fronce les sourcils. Ah non. Pas elle. À vrai dire je n’ai pas à me méfier, pas réellement du moins. Charley – si je me souviens bien de son prénom – ne m’a pas vu depuis le mariage. Je ne l’avais pas reconnue avant qu’elle prenne la parole lors des obsèques publiques pour les victimes de la fusillade. J’y étais allé par principe, pour que ça ne fasse pas suspect. Quand elle s’est présentée comme la cousine d’Olivia avant son discours, j’ai jugé que c’était préférable de garder mes distances. Et voilà que je me retrouve dans un sex-shop où elle travaille. Je pourrais filer, mais ça ne ferait pas très subtil et elle devinerait bien vite que je ne veux pas la voir. Je déglutis, puis file en direction de la lingerie pour femmes, sortant mon téléphone à la recherche des mensurations que j’ai notées dans celui-ci. Je fais la moue en posant mes doigts sur certains modèles, ne trouvant pas ce que je cherche. Trop provocant, trop banal, trop excentrique… Je n’ai jamais été un très grand fan des dessous, je suis assez difficile. Et je suppose que déjà, de fouiner dans la section des femmes doit paraître plutôt suspect. Je suis le cours de la rangée, plongé dans la collection de sous-vêtements de tous les genres quand soudainement, ne regardant pas trop où je vais, je heurte quelqu’un. Sortant de mes pensées, je me retourne pour tomber nez-à-nez devant celle que je ne voulais absolument pas avoir à croiser avant de passer à la caisse. « Oh, pardon. J’étais concentré, je cherchais un cadeau. » Je souris poliment, mon regard bleu-gris croise le sien. Un cadeau. C’est vague, mais elle n’a pas vraiment besoin d’en savoir plus. Je n’ai pas à lui raconter ma vie, et si ça se trouve, elle ne m’a même pas reconnu. Ma main se resserre sur les cintres auxquels sont pendus les sous-vêtements que j’ai choisis jusqu’à présent tandis que l’autre se glisse dans la poche de mon veston. Mon sourire est un peu crispé et mon regard se tourne à nouveau vers les sous-vêtements sur le présentoir.
Dernière édition par Kristjan Stanković le Mar 24 Mar - 3:17, édité 1 fois |
| | | | Sujet: Re: Charley & Kris ◊ playing the cards of innocence. Ven 20 Mar - 9:03 | |
| Les derniers détails s'étaient réglés peu après la soirée de Saint-Valentin. Depuis, un magasin avait ouvert dans le centre ville. La propriétaire ? Charley. Le style ? Un Sex Shop, évidemment. Elle voulait s'installer ici, et elle avait donc ouvert une autre filiale de son entreprise à Siloam Springs. A la surprise de tous, les travaux avaient été rapidement expédiés. Le local choisit correspondait en effet pas mal à la disposition qu'elle désirait. Et c'est pourquoi, à peine une semaine après la soirée de Saint-Valentin, la boutique avait ouvert. Le recrutement étant toujours en cours, par ailleurs, c'est donc la blonde Charley qui s'occupait seule du magasin en attendant. Rien de compliqué, puisqu'elle avait l'habitude de s'en occuper depuis déjà un bon moment.
Elle avait ainsi passer les derniers jours à ouvrir les cartons, mettre en rayon, tenir l'inventaire, tenir la caisse, faire le ménage et passer des commandes. Ce n'était pas encore terminé. Il manquait un ou deux cartons de sous-vêtement, à rajouter, mais globalement, la boutique avait très bonne mine. Elle était fière, Charley. Elle était presque heureuse. Presque seulement, car le fantôme de sa cousine la hantait toujours. Sa culpabilité ne s'était pas effacée avec les jours. Elle avait toujours l'impression que si elle était arrivée quelques jours avant, elle aurait pu la sauver. Mais non, elle avait préféré sortir un peu avec quelques amis, avant. Elle avait prit l'avion trop tard. Elle arrivait à peine à l'aéroport quand la fusillade a eut lieu.
Remuant ces sombres pensées, la gérante du magasin ne manqua cependant pas d'entendre la petite sonnerie de l'entrée, et jeta un œil au client avant de retourner à ses comptes. Elle revint bien vite sur le client par la suite, quand elle reconnut l'ex-mari d'Olivia. Kristjan. Elle ne pensait pas le voir ici. Sa cousine n'était pas enterrée depuis longtemps, et déjà, il se retrouvait dans une boutique à caractère sexuel.
Bon, ça faisait sept ans qu'ils avaient divorcés, mais il devait bien ressentir un peu de tristesse, quand même, non ? Les rumeurs disaient qu'il avait quelqu'un. La blonde n'avait rien contre ça, mais ce qui la chiffonnait, c'est qu'il n'avait pas eu l'air de regretter le décès de son ex-épouse, à l'hommage. Pour elle, il n'y avait que deux solutions pour ce détachement. Soit il masquait très bien ses émotions, soit il s'en fichait comme de sa dernière chaussette. Elle penchait d'ailleurs pour la seconde solution. C'était un criminel après tout. Il avait presque tué un homme, sept ans plus tôt. Bon, d'accord, c'était l'amant d'Olivia. Mais, quand même !
Soupirant doucement, la jeune femme ferma la fenêtre des comptes de l'entreprise laissant les vidéos des caméras de surveillances reprendre place sur le moniteur. Elle quitta la caisse, et s'approcha de l'homme, savoir si elle pouvait le renseigner. Même si ça ne l'enchantait guère d'aider celui qui avait été un cousin par alliance, elle devait avant tout penser à sa boutique, à la réputation du commerce, et pas à ses états-d'âmes.
Elle dû arriver trop silencieusement, puisqu'il manque de me rentrer dedans. Un sourire machinal s'accroche à mes lèvres quand il s'excuse.
« Ce n'est rien, lance-t-elle avec un ton aimable. Vous désirez des conseils pour choisir ? »
Je pose une main sur ma hanche, avant d'ajouter rapidement :
« Je n'ai pas encore eu le temps de tout mettre en rayon. J'ai encore un ou deux cartons de sous-vêtements, si vous avez envie de voir plus de choix. Je peux vous ramener les modèles qui ne sont pas encore ici. »
Elle restait professionnelle. Il savait sûrement qu'elle était la cousine d'Olivia. Il était parmi les premiers rangs, lorsqu'elle avait fait son discours. Mais ce n'était pas une raison pour le tutoyer. Elle ne l'avait pas vu depuis le mariage à vrai dire, et elle était plutôt jeune à cette époque-là. Pas même majeure, si ses souvenirs étaient exacts. Olivia avait l'air tellement heureusement à ce moment-là, d'ailleurs.
Mais elle chassa la pensée de sa cousine. Elle était au boulot, et elle n'avait pas le temps de se morfondre. Il fallait que sa boutique marche, et fasse du chiffre avant la fin du mois, pour espérer tenir. |
| | | | Sujet: Re: Charley & Kris ◊ playing the cards of innocence. Mar 24 Mar - 3:17 | |
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Je ne m’étais jamais intéressé à la famille d’Olivia. Du moins pas à sa famille plus éloignée. Ses plus proches parents m’étaient utiles, son père du moins. Jusqu’à tout récemment, j’étais encore en contact avec lui. Je pense que le meurtre de sa fille lui a fait réviser ses priorités. Il a décidé de se retirer du milieu pendant un moment, mentionnant que ce qui lui était arrivé était effroyable et que s’il retrouvait celui qui lui avait fait ça, il le tuerait de ses mains. Il n’avait aucune idée à ce moment-là, quand il m’avait au téléphone, qu’il était en pleine discussion avec l’assassin de sa fille. Je pense qu’il n’a jamais cru que je serais capable de me rendre jusque-là avec elle. Il était au courant pour la violence, pour les coups et les cris mais ne s’en était jamais mêlé. Les transactions étaient rentables, et même si je me doute qu’il me détestait pour ce que je faisais à sa fille, il ne pouvait pas nier que ce mariage était une excellente affaire. Ces républicains sont épouvantables. Prêts à vendre des membres de leur famille pour des prix plus avantageux sur des armes. Tout ça pour prendre part à des guerres auxquelles ils ne devraient pas prendre part. J’étais bien mal placé pour lui faire la morale et ne disais rien. Ça ne me regardait pas après tout. Il était dans la même position pour ma relation avec Olivia. Ce que je faisais avec elle en privé ne le regardait pas. Je ne pourrais pas dire quand les choses ont réellement dégénéré. Au début, tout allait bien. Je jouais bien le rôle du prince charmant, c’était celui-là qu’elle m’avait donné. J’étais son premier amour, celui qui l’avait séduite. Quand elle m’avait dit qu’elle ne couchait pas avec les partenaires d’affaires de son père, je l’avais pris comme un défi à relever, comme une barrière à briser. Elle était peut-être trop fleur bleue, trop romantique. Je suis un romantique moi-même, mais pas assez pour tomber amoureux simplement parce que j’avais passé une nuit avec elle. Je me suis tout de même attaché, pourtant, après l’avoir revue plusieurs fois. Je voulais lui faire plaisir, c’est pour ça que je l’ai épousée. Je savais qu’elle attendait la demande, elle se disait que j’étais son prince charmant donc forcément selon elle j’allais l’épouser. Son père désapprouvait de me voir passer la chercher et disparaître avec elle pour la ramener quelques jours plus tard. C’est aussi pour le contredire que j’ai marié Olivia. Je voulais lui prouver que ce n’était pas seulement pour coucher avec elle, que je ne voulais pas seulement l’utiliser comme un jouet. Il y avait tellement de monde au mariage, on aurait presque cru qu’il s’agissait de royauté. J’avais quelques partenaires d’affaires qui étaient venus assister à la cérémonie, surtout par curiosité de voir avec qui j’avais décidé si précipitamment de me marier ainsi. Sa famille à elle était bien plus nombreuse. Ce n’est pas bien difficile à battre, de mon côté il ne reste plus que moi. C’est une des raisons pour lesquelles j’ai été autant rassuré d’apprendre que Teodora était enceinte. Au moins je sais que les Stanković ne s’éteindront pas avec moi.
Mon regard soutient celui de Charley, si ce n’était du discours qu’elle a tenu je ne la reconnaitrais pas. Elle doit avoir la mi-vingtaine, elle n’était pas très vieille la dernière fois où je l’ai vue. Et je ne me mêlais pas beaucoup aux invités lors du mariage. Je discutais surtout avec ceux que je connaissais, n’allant pas à la rencontre des vieilles tantes et de ses grand-parents. Ça ne m’intéressait pas, je n’avais pas l’impression de faire partie de la famille. Avec mon anglais cassé et mon accent serbe tranché au couteau, on me voyait surtout comme un étranger dont il fallait se méfier de toute façon. Je n’ai pas essayé de changer cette image. La blondinette se met à me proposer son aide, je suppose qu’elle tente d’agir comme elle le ferait avec n’importe quel client. Elle me demande si je veux des conseils et je doute un instant. Peut-être que c’est un piège, qu’en fait elle veut simplement avoir des informations sur ma vie personnelle? Elle doit bien se douter que les pièces de lingerie que je tiens entre mes mains ne sont pas pour moi. Même si j’étais assez louche pour porter des sous-vêtements féminins, ceux-là ne seraient guère de ma taille. Je regarde les bouts de tissu d’un air hésitant, pas si convaincu que les mensurations soient les bonnes. Elle pose une main sur sa hanche et je la regarde de haut en bas. La situation est vraiment malaisante, déjà que me retrouver ici est étrange, tomber nez à nez avec la cousine de ma défunte ex-femme est encore pire. Les boutiques érotiques sont des endroits où on apprend pas mal sur la vie intime des gens. Je commence à avoir un peu moins envie d’acheter les autres objets dont j’avais envie, finalement, et simplement m’attarder à la lingerie. Elle se remet à parler et je porte attention à ses paroles, sortant de mes pensées. Je passe une main dans mes cheveux collés à l’arrière de ma tête. Elle propose de me ramener des modèles qui ne sont pas placés sur les étagères. Je n’y pense pas vraiment, mais je me mets à hocher vigoureusement la tête. « Oui, c’est une excellente idée. » Je dis ça surtout car si elle disparaît ne serait-ce qu’un instant, ça me permettra de jeter un œil sans me sentir observé. Je la regarde s’éloigner et la colère commence à monter en moi. Je serre les poings et j’ai envie de frapper dans quelque chose, mais je m’abstiens. Ce n’est pas le moment de faire une scène. Mon regard dévie vers des boîtes de jouets sexuels, plus loin. Certains me rappellent la Saint-Valentin, et je ne peux m’empêcher de sourire vaguement en apercevant les menottes à froufrous. Je regarde autour de moi, vérifiant que Charley n’est plus dans les parages, puis m’approche du présentoir pour attraper la boîte fermée. Elle ne pourra rien dire une fois que j’aurai passé à la caisse. Et puis ça ne la regarde pas de toute façon, je ne vois pas pourquoi elle dirait quoi que ce soit. J’étais divorcé de sa cousine depuis sept ans déjà. Elle était sans doute passée à autre chose, elle aussi. C’était elle qui avait couché avec un autre homme la première. Le dos toujours tourné vers le présentoir d’objets de toute sorte, j’entends des bruits de pas revenir vers moi. Je glisse la boîte de menottes sous mon bras de façon à ce qu’elle ne voit pas le contenu, puis me tourne pour lui faire face. « J’ai remarqué que les tailles ne correspondaient pas vraiment à celles de ses soutien-gorge, c’est normal? » Je me sens idiot de poser cette question, mais en même temps il faut bien que je la lui pose. Je passe une nouvelle fois une main dans mes cheveux, puis mon regard balaie la pièce. Je ne vois pas pourquoi j’en fais tout un plat. Je n’en ai rien à foutre qu’elle soit la cousine d’Olivia, je peux bien faire ce que je veux dans ma vie personnelle, ça ne la concerne pas.
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