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Carmen est née en automne 1984 dans cette jolie ville de Siloam Springs et le moins que l’on puisse dire c’est qu’elle a grandi dans une famille modèle.  En effet son père Mateo était un agent de police respecté et sa mère une immigrée espagnole qui était une jeune institutrice de primaire, appréciée par les petites têtes blondes et leurs mamans. En fait sa jeunesse ressemblait étrangement à un épisode de Sept à la Maison, avec le pasteur pédophile et la grosse peluche blanche en moins. Bon puisque la comparaison n’est pas forcement géniale pour faire plus simple disons qu’elle était très aimée par ses trois frères aînés, que ses amis adoraient ses parents et que ceux-ci lui apprenaient tout un tas de choses géniales comme la littérature ou la musique. Du coup à l’école elle passait un petit peu pour la première de la classe et les seules malheurs qu’elle connue étant enfant furent les moqueries et les railleries de ses camarades. Mais alors on est en droit de se demander, pourquoi est-ce qu’elle a un jour décidé de se lancer dans le métier de Détective Privé ? Un travail qui est généralement, je dis bien généralement, réservé aux anciens policiers et aux héros ordinaires ayants connus des choses injustes durant leurs jeunesses. Et bien en fait tout commence en 1993 lorsqu’elle visionna « Qui veut la peau de Roger Rabbit » grâce à une VHS que lui avaient offerte ses parents. Bon cette parte de l’Histoire est assez décevante, mais ce sera idiot de ne pas parler de l’influence qu’a pu avoir ce film dans l’enfance et l’adolescence de Carmen. Pour être honnête, celle fut qui fut baptisée ainsi grâce, ou à cause, du célèbre opéra de Bizet, est encore toujours très influencée par ce film. C’est surement pour cela qu’elle a encore une vision très édulcorée du travail qu’elle effectue et qu’à son âge elle s’attend toujours à voir surgir un lapin blanc ou une rousse sulfureuse. Oui il y a beaucoup plus de chance de voir la seconde possibilité se réaliser, je ne le vous fait pas dire.


Si encore aujourd’hui notre chère Carmen n’est pas totalement entrée dans l’âge adulte, c’est en février 2002 qu’elle devint une véritable femme. Pourquoi !? Et bien simplement parce que la veille de la Saint Valentin son père lui téléphona à l’Université pour lui apprendre que sa mère avait un cancer du sein en phase terminale. Pourtant étudiante à New York City la petite brunette se dépêcha de claquer toutes ses économies pour payer un billet de bus… Oui de Bus ! Afin de rentrer chez elle le plus rapidement possible… Et c’est donc après trente-deux heures de route que Carmen arriva enfin chez-elle. Elle toqua, mais fut rapidement surprise par le regard que lui lança son vieux père. Il n’avait pas l’air très content de la voire. Ou plutôt il avait comme l'air déstabilisé par cette arrivée soudaine qui semblait bouleverser tous ses plans.

« Qu’est-ce que tu fais là !? Tu ne devais revenir que pour les prochaines vacances non !? » Outrée la demoiselle croisa les bras et gonfla les joues comme une vraie petite gerbille, elle tapa un petit peu du pied par terre et se rapprocha de son paternelle afin de soutenir son regard. « Et bien je veux profiter du temps qu’il me reste avec maman ! Ou est-elle ? » Bien évidemment la furie n’attendit pas la réponse du policier à la retraite, elle passa sous son bras et pénétra dans la maison. Mateo soupira longuement et referma la porte avant de suivre son enfant à l'intérieur, il se dirigea vers la cuisine et remplit un verre de Whisky qu'il avala presque cul sec à la grande stupéfaction de Carmen qui ne l'avait jamais vu boire.

« Ta mère est à l’étage… Elle est encore sous respirateur. » Les yeux noisettes de la jeune femme s’écarquillèrent, elle balança son sac à dos et son sac à main sur le sol avant de filer au premier et de rentrer dans la chambre de sa mère qui l’accueillit avec un léger geste de la main. La pauvre institutrice ne pouvait pas faire plus que cela… Mais Carmen ne prêta pas attention à ce manque de réactivité et elle se jeta sur la femme de sa vie afin de la couvrir de câlins le plus longtemps possible tout en maudissant son père.


Après la disparition de sa mère, Carmen abandonna ses études afin d’embrasser une carrière dans la police ce qui ne fit pas réellement plaisir à son père qui manœuvra en secret pour l’empêcher de réussir dans ce métier-là. Son vieux avait peur de voir sa fille adorée, qui avait pourtant une ceinture noire de Jiujitsu, faire de missions sur le terrain et risquer de se prendre une balle dans la tête ou dans la poitrine. Et après été recalé à de nombreuses reprises, pour des raisons qu’elle ignorait, elle fut finalement engagée en tant que secrétaire et standardiste du petit commissariat de Siloam Springs. Bien évidemment ce travail ne lui plaisait pas beaucoup, loin de là, elle s’ennuyait à mourir et la plupart des coups de téléphone qu’elle recevait provenaient de vieilles grands-mères qui appelaient pour qu’on vienne descendre leurs chats des arbres ou pour que quelqu’un aille retrouver leur chien qui s’était perdu dans le parc. Bref une vie bien pépère qui ne convenait pas du tout à cette aventurière dans l’âme. Fort heureusement en 2011 un coup de téléphone l'aida à s'évader un petit peu, mais lui permis de changer radicalement de mode de vie.