Il était tard. Et pourtant, j'étais encore là, dans l'atelier de dessin d'Oz, qui accessoirement est aussi mon lieu de stage. Et à vrai dire, je m'y plaisais pas mal même plus que ça. Ça m'inspire grandement pour mes futurs projets lorsque j'obtiendrais le diplôme. Mais c'est vrai que même l'idée de venir travailler ici avec elle ne me gêne absolument pas quoi. Et accessoirement, venir ici, m'aidait à ne plus trop penser à ce qui s'était passé avec Joey. Car depuis nous nous n'étions pas encore vus. Après un petit moment à peaufiner chaque détail de chaque dessin, je venais tout juste de terminer la dernière planche du story-board que m'avait demandé Oz. J'étais totalement et absolument lessivé, mais fier de moi, car, j'estime que le résultat final en valait la peine. Mais au final, ce sera à la pro de vérifier si mon travail est aussi parfait que je le pensais. C'est assez bizarre d'ailleurs qu'une fille, plus petite que moi me soit supérieur. Je n'aimais pas trop ça, enfin le macho en moi n'aimait pas ça. Ça doit aussi être parce qu'elle est plus jeune que moi. Mais bon, je suis passé par d'autre école avant de comprendre que ce qu'il me fallait, c'était le dessin. Ça joue aussi beaucoup dans le fait que je sois un élève encore. Mais là n'était pas la question. À ce moment-là précis, tout ce qui m'intéressait, c'était qu'Oz rentre vite du Starbucks pour me dire ce qu'elle en pensait. Car artistiquement, y a pas à dire, on collait pas mal. Pour ne pas dire que l'on s'emboîtait. Donc ça me fait toujours plaisir d'avoir son avis sur un truc que je fais vu qu'elle à un style différent, mais qui reste assez similaire dans la manière d'être. Je soupirais impatient jusqu'à ce qu'elle arrive. Je lui pris les sachets des mains pour la débarrasser et les poser sur le comptoir.
« Rhooo t'en a mis du temps ! Je t'ai attendu mille ans ! »
Je lui pris alors la main pour la diriger vers la table ou était installé le story-board achevé.
« Alors qu'est-ce que t'en pense ? »
Je me retournais vers elle plongeant mon regard droit dans le sien comme pour lui demander une réponse honnête. Je me rendis alors compte à ce moment-là que je n'avais pas lâché sa main depuis tout à l'heure, je m'empressai de le faire délicatement, sans faire passer cela pour de la gêne.