Ça a commencé y'a plusieurs mois mais au début j'ai pas, relevé. Comment je pouvais me douter en même temps ? J'ai pas remarqué tout de suite les flashes colorés dans le noir, les éclats furtifs sur les parois et les visages. Je crois qu'il est en train de se passer quelque chose. Je sens que quelque part à l’intérieur, ça recommence à bouger,  les pulsations reprennent. Au début, elles étaient très faibles et très espacées, au point que je les entendais même pas mais depuis ça s'est accéléré, petit à petit. Depuis, on dirait que la machine que je pensais hors-circuit est en train de redémarrer. On est de ceux qui guérissent, de ceux qui résistent, de ceux qui croient aux miracles, pas de ceux qui disent que lorsque les tables bougent, c’est que quelqu’un les pousse du pied. On a déconné c’est vrai, on voudrait : tout comprendre, tout savoir, tout voir, tout vivre, on cherche la porte du nouveau monde pour pouvoir s’y fondre en grand, on est tellement nombreux à être un peu bancals un peu bizarres, et dans nos têtes il y a un blizzard. Il faut qu’on sonne l’alarme, qu’on se retrouve, qu’on se rejoigne, qu’on s’embrasse, qu’on soit des milliards de mains sur des milliards d’épaules Et quand on a beaucoup de chance, il se produit quelque chose qui n’arrive qu’une seule fois sur des millions : un jour, on ressent quelque chose d’autre, ça nous fait bizarre, seulement parce qu’on n’a pas l’habitude, et à ce moment précis, on se rend compte qu’on est heureux.

Siloam Springs est une petite ville charmante de l'Etat de l'Arkansas aux Etats-Unis. La population est d'environ 15 000 habitants, elle est d'ailleurs dans le top 20 des plus petites villes du pays, malgré sa petite taille beaucoup d'étrangers choisissent d'y aller de leur plein gré pour recommencer une nouvelle vie à l'écart des grands espaces, d'autres y vont à reculons, plutôt poussé par le destin. Enfin il y a ceux qui n'ont vu que ça de leur existence entière, les mêmes maisons, les mêmes têtes, ils ne partent pas, parce qu'ils n'ont pas envie, parce qu'ils ne veulent rien quitter, chaque habitant a une raison d'habiter à Siloam Springs mais d'emblée, il faut que vous sachiez que peu importe le nombre d'âmes vivant ici, il y en aura toujours une qui viendra pourrir votre vie idyllique. En particulier une, surnommé de ce sobriquet Gossip, elle aime a venir ragoter sur votre compte, à votre plus grand déplaisir. On ne vit pas sur un nuage rose à Siloam Springs. Et il faut apprendre à vivre avec nos cicatrices...