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Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.”

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Erilys P. Carter
Erilys P. Carter

› pseudo, prénom : Watermelon, Sophie
› âge : 20 ans
› emploi : Musicienne
› côté coeur : Si tu savais...
› petites lettres envoyées : 136


Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.”  Empty
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Erilys Pandora Carter

“On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.”



Ici on m'appelle Erilys Pandora Carter ou plus communément Lys. Je suis née un certain 13 juillet 1995, si vous savez compter j'ai donc 20 ans dans cette magnifique ville qu'est Providence. Pour payer mon carton de luxe, je suis musicienne, flûtiste pour être plus précise. Dans la vie c'est un peu la misère et je ne partage pas ma vie avec quelqu'un. On dit souvent de moi que je suis Réservée, timide, carrée, pragmatique, raisonnable, pétillante, battante, joyeuse, enthousiaste et compétitrice, c'est pour ça qu'on me trouve chez les révérences. Franchement, je trouve que je ressemble pas mal à Karen Gillan et d'ailleurs ses photos/gifs viennent de Bazzart.

⊱ Naïve ⊱ Curieuse ⊱ Enthousiaste ⊱ Sérieuse ⊱ Intelligente ⊱ Passionnée ⊱ Se repose parfois trop sur les autres ⊱ Introvertie ⊱ Réservée ⊱ Angoissée ⊱ Peureuse ⊱ Volontaire ⊱ Battante ⊱ Déterminée ⊱ Mystérieuse ⊱ Cœur sur la main ⊱ Aime la musique ⊱ A l'oreille absolue ⊱ Fait de la fête traversière ⊱ Travaille dans un bar pour payer son loyer ⊱ A une seule jumelle qui se prénomme Eliana et un grand-frère, Nathan ⊱ Aime vivre dans un monde de Bisounours ⊱ Habite avec son frère et sa sœur ⊱ Est très proche de la seule famille qui lui reste ⊱ Voudrait reprendre des études de musique et lancer sa carrière ⊱ Voudrait savoir qui elle est vraiment.
crédits unicorn


let's talk about you ?


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Ton pseudo/prénom :  Watermelon/Sophie Âge : 23 ans Pays/région : France/Île-de-France Ton avis sur notre beau CC ? : Magnifique, j'ai hâte de pouvoir le découvrir en tant que membre. *-* Souhaites tu être parrainée ? : Non merci ! Ton dernier mot Jean-Pierre ? : licornes roses.




Code:
KAREN GILLAN[color=#db0b32]♦[/color] erilys p. carter



Dernière édition par Erilys P. Carter le Mer 29 Juil - 22:14, édité 10 fois
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Erilys P. Carter
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Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.”  Empty
MessageSujet: Re: Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.” Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.”  EmptyMer 29 Juil - 18:41


Once Upon a Time
"Un début heureux ne signifie pas qu'un changement radical est impossible"



La maternité de Providence. C’est là que Gwendolyn Elizabeth Montgomery ouvrit les yeux pour la première fois alors que Mary Montgomery la regardait émerveillée, heureuse de contempler la petite dernière qui venait compléter leur famille parfaite. Mais son bonheur ne fut complet que lorsque Matthew et son père furent auprès d’elle pour profiter ensemble de leur toute nouvelle vie de famille à quatre. Ignorant le froid au dehors en ce 16 décembre 1995, les heureux parents restèrent des heures durant dans la petite pièce chaleureuse, malgré tous les instruments médicaux, profitant de cette pause pour laisser Matt s’habituer à l’idée de devenir réellement un grand-frère.
Gwendolyn était une petite fille chanceuse. Venue au monde dans une famille aimante, elle rejoignit l’immense maison des Montgomery située en banlieue de la ville de Providence dans l’Etat de Rhodes Island et y connut un début d’enfance parfait. Inscrite au cours d’initiation musicale très jeune suite à l’initiative de sa mère qui travaillait dans la musique depuis l’adolescence, ses professeurs la soupçonnèrent rapidement d’avoir hérité du don familial pour cette discipline. Déjà bébé, elle semblait réagir aux différentes mélodies que ses parents lui faisaient écouter et en grandissant, sa mère ne pouvait s’empêcher de tenter différents petits tests, soupçonnant la cadette d’avoir l’oreille absolue. Les Montgomery voyaient déjà un avenir tout tracé pour Gwendolyn, une inscription dans une école privée de très haut standing spécialisée dans le domaine musical avec des horaires aménagés, des études supérieures brillantes dans une université proche de la maison, Brown, par exemple, autant viser l’excellence. La petite fille ne semblait d’ailleurs pas réfractaire à cette idée, elle apprenait vite, et dès qu’elle eut la possibilité de prononcer quelques mots, passa le plus clair de son temps à pointer du doigt pour demander « Quoi ça ? » Pour obtenir des explications sur tout ce qu’elle pouvait bien découvrir. Mais il n’y avait pas que la musique dans la vie de Gwen, son frère tenait également une place importante et dès qu’elle fut en âge de marcher, elle se mit à le suivre partout, copiant le moindre de ses faits et gestes avec une admiration sans faille, ne se préoccupant pas le moins du monde d’un éventuel rejet qui pouvait arriver de temps à autres entre deux enfants en bas âge. Le présent était sans nuage et le futur semblait apporter seulement de bonnes nouvelles. Les vacances d’été arrivaient à grands pas, Matthew avait fêté ses quatre ans avec bon nombre de ses petits camarades, un énorme gâteau, des ballons et une petite sœur aux anges qui courrait derrière lui en criant à qui voulait bien l’entendre « A moi ! », parlant de son frère comme s’il était sa propriété. En juillet 1998, Mary et Christopher reçurent une excellente nouvelle, Gwendolyn était invitée à passer des sélections pour la fameuse école maternelle dans laquelle ils souhaitaient l’envoyer pour l’encourager à développer son talent. Les tests auraient lieu dès septembre, parfait, ils avaient plus d’un mois pour s’y préparer. Lyn n’aurait même pas encore trois ans, mais quelle importance ? Elle avait un don, personne ne pouvait l’ignorer et ils étaient tellement fiers de pouvoir le montrer.

Le test n’eut jamais lieu. Le 16 août 1998, la vie des deux enfants Montgomery connut un changement radical.

C’était une chaude journée d’été et en l’absence du chef de famille, partit régler une urgence au sein de son entreprise spécialisée dans les assurances qu’il dirigeait avec ses collaborateurs depuis quelques années déjà, le reste des Montgomery prit la direction du parc en début d’après-midi pour que les enfants puissent s’amuser à l’extérieur. Mary devait retrouver une de ses amies ayant également des enfants en bas âge. Les gamins étaient surexcités mais Gwendolyn boudait parce que son grand-frère ne lui accordait pas autant de temps qu’elle l’aurait souhaité. Pleurnichant, gémissant, elle trottinait derrière lui en essayant vainement d’attirer son attention sous l’œil attendrit de sa mère. Puis, tout s’enchaina très vite. Le ballon avec lequel Matthew était en train de jouer dévia de sa trajectoire, obligeant le petit garçon à s’éloigner de l’aire de jeu pour aller le chercher. Gwendolyn s’empressa de courir derrière lui, ralentie par un équilibre encore un peu instable par moments. Il disparut de son champ de vision l’espace de quelques secondes et alors qu’elle se retrouva derrière lui de nouveau, il n’était plus seul, tenant la main d’une dame qu’elle ne connaissait pas. Pleurnichant de plus belle, la gamine s’approcha, peu consciente du danger. « Matt » Répéta-t-elle en s’approchant, manifestement pas du tout ravie d’être à ce point ignorée. Elle ne se rendit pas compte que l’inconnue n’était pas seule, ni que les deux personnes s’étaient mis à la regarder d’une manière étrange, elle ne fit pas un mouvement lorsque l’homme s’approcha d’elle et la souleva du sol pour l’emmener vers un véhicule situé à quelques mètres seulement. Ce fut seulement lorsqu’elle entendit le moteur que Gwendolyn sembla enfin réaliser et se mit à pleurer, ses sanglots seulement entrecoupés par un mot qu’elle répétait en boucle. « Maman ».

De cette journée, les enfants n’ont aucun souvenir et de celles qui ont suivi non plus.

Ils avaient roulé pendant des heures sans s’arrêter. Gwendolyn s’était arrêtée de pleurer et observait tout autour d’elle. Trop effrayée au début, elle ne s’était pas rendu compte qu’ils n’étaient pas les seuls enfants à bord du véhicule et sur la rangée juste devant eux se trouvait une jolie petite blonde qui se tournait de temps en temps vers eux, détournant immédiatement les yeux lorsqu’elle croisait son regard. Les deux inconnus discutaient à l’avant et Lyn était bien incapable de comprendre leur conversation, leurs voix devenaient fortes parfois et redescendaient doucement. Elle avait peur. « On ne peut pas garder la gamine, qu’est-ce qu’on va en faire, elle doit avoir le même âge qu’Eli, c’est pas du tout crédible. » Disait l’homme au volant, déterminé semble-t-il à faire entendre sa voix. « Oui mais on n’avait pas le choix, les gamins sont pas cons, elle en a trop vu et si elle nous reconnait, comment on s’en tire ? On ne peut pas prendre le risque. » L’homme donna un grand coup de poing sur le volant, faisant sursauter Gwendolyn. « Faut s’en débarrasser. On dira quoi à nos voisins, que j’ai été infidèle ? Que je me retrouve avec une môme supplémentaire sur les bras ? Super réputation. » La femme semblait horrifiée par cette suggestion. « Mais je sais pas moi… Elles… Elles seront jumelles, elles ont le même gabarit ça passe. » Il éclata de rire cette fois, et Gwen aurait été bien incapable de savoir si le coup de poing était plus effrayant que cette grosse voix. « Tu te fous de ma gueule, tu les as bien regardé ? Elles ne se ressemblent pas du tout ! » C’était la pure vérité mais la femme ne voulait pas en démordre. « On s’en fout, c’est des fausses jumelles, ma grand-mère était rousse, on dira que ça vient de là ! S’il te plait ! » L’homme capitula, donnant gain de cause à son épouse. C’est ainsi que Jessica et Julian Carter décidèrent d’arracher deux enfants à leur famille sans remord ni regret.

A plusieurs centaines de kilomètres de là, au commissariat de Providence, les parents Montgomery venaient de s’effondrer dans le bureau du directeur. Ils étaient là depuis des heures, répétant inlassablement ce qu’il s’était passé, tentant de se souvenir des moindres détails de leur journée. L’amie de Mary l’avait bien sûr accompagnée et n’était repartie qu’à l’arrivée de son mari pour aller coucher des enfants surexcités d’être restés enfermés aussi longtemps sans jouet. « Je te jure, c’était juste une minute… Je les surveillais. » C’était la vingtième fois au moins que Mary répétait cette même phrase à son mari comme si elle cherchait à se persuader elle-même qu’elle n’était pas coupable de ce qui venait d’arriver. Posant une main dans le dos de son épouse, Christopher se voulait rassurant mais sa voix flancha une nouvelle fois. Ils avaient trop pleuré, trop parlé et ne se sentaient plus capables de faire quoi que ce soit. « Ils vont les retrouver. » Répéta-t-il lui aussi pour se convaincre que ça allait arriver. La vie si parfaite des Montgomery avait volé en éclat en une fraction de seconde et ils auraient donné n’importe quoi pour remonter le temps, n’être jamais allé dans ce parc et avoir évité tout ça, mais évidemment ce n’était pas possible. Autour d’eux, le commissariat était déjà en effervescence, il fallait mettre en place des barrages, diffuser les photos, alerter la presse locale et environnante et surtout agir le plus rapidement possible s’ils voulaient avoir une chance. Ce que les Montgomery ignoraient, bien sûr,  était que leurs enfants ne seraient pas retrouvés malgré tous les efforts de la police. Pour eux, le cauchemar commençait à peine.

Plus personne ne parlait dans la voiture et le temps paraissait vraiment long pour Gwen qui commençait à s’agiter sur son siège. Enfin ils sortirent de l’autoroute pour s’arrêter dans une station-service. La nuit n’était pas encore tombée et heureusement, elle n’aimait pas trop être dans le noir. Elle faillit se remettre à pleurer lorsque l’homme l’attrapa pour la sortir de la voiture, l’éloignant de son frère, mais ce dernier se retrouva bien vite à son côté ce qui la rassura un peu. L’autre petite fille aussi était là et intriguait beaucoup Gwen qui n’osait pas vraiment aller vers elle. Jessica se retrouva en face d’eux avec un large sourire qui faisait peur et elle eut un mouvement de recul presque instinctif. « Tout va bien. » La rassura l’inconnue mais la petite fille ne se rapprocha pas pour autant. « On va faire un looooong voyage et on s’ennuie un peu pas vrai ? Vous voulez jouer à un jeu ? » Demanda-t-elle avant de reprendre sans leur laisser véritablement le temps de réponse. « Ce sera un jeu top secret, il faudra en parler à personne, d’accord ? » Gwen ne comprenait pas franchement de quoi il s’agissait mais l’inconnue avait l’air super enthousiaste alors elle attendit la suite. « On va s’inventer un tout nouveau monde rien qu’à nous. » Plus âgée, peut-être aurait-elle pu saisir de quoi il s’agissait mais pour le coup, ça ne lui parlait pas plus que ça. Un monde ? C’était quoi un monde ? Mais Matthew avait l’air de trouver ça chouette, donc elle trouvait ça chouette aussi.

13 juillet 2003. « Joyeux anniversaire, joyeux anniversaire, joyeux aaaaaanniversaire Eliana et Erilys, joyeux anniversaire ! » Jessica Carter, appareil photo en main, était restée à bonne distance des deux petites filles qui, entourées de leur copine, fêtaient leur huitième anniversaire. Après des débuts chaotiques, la petite famille avait réussi à trouver une modeste maison à Lewistown, petite ville située au centre du Montana. Les enfants étaient entrés à l’école publique et suivaient une scolarité sans accro. Julian avait trouvé un nouveau poste au sein du commissariat de la ville et Jessica restait à la maison pour s’occuper des enfants lorsqu’ils n’étaient pas à l’école. Tout avait l’air absolument parfait mais pour celle qui était désormais devenue Erilys Pandora Carter, la vie n’était pas toute rose, loin de là. A l’école, tout était difficile pour elle, un peu plus petite que les autres et surtout bien plus introvertie, elle avait beaucoup de mal à se lier avec ses petits camarades et restait bien souvent en retrait, accordant ses rares paroles de la journée uniquement à Eliana, sa jumelle, avec qui elle entretenait désormais fusionnelle. De nature renfermée, la petite fille ne se sentait pas vraiment à sa place où que ce soit, avait des résultats scolaires plus que mitigés et n’était pas vraiment capable de se concentrer sur quoi que ce soit. La seule autre personne qui parvenait à lui arracher quelques mots n’était autre que son frère Nathan dont elle était restée très proche en grandissant. Elle était toujours pleine d’admiration pour ce qu’il entreprenait et ne manquait pas une occasion de l’accompagner dans ses activités diverses et variées, sautant sur les opportunités de lui montrer son soutien sans faille. Avec ses parents, la communication n’était pas toujours facile et les disputes éclataient relativement souvent. Un mauvais bulletin scolaire. Un vrai manque de concentration. Elle avait perdu sa langue puisqu’elle ne faisait jamais l’effort de parler. Tout n’était pas simple et ses parents avaient sans doute raison de s’énerver de temps en temps, elle n’était pas aussi douée que son grand-frère et sa jumelle et s’en voulait un peu de ne pas faire honneur à sa famille, mais l’école, c’était vraiment difficile et Erilys ne parvenait pas à leur apporter ce qu’ils lui demandaient. Cependant, la petite fille passait un moment heureux le jour de son anniversaire et les bons souvenirs restaient nombreux, elle n’était peut-être pas la plus épanouie de la famille, mais elle en avait une au moins et elle l’aimait de tout son cœur. Mais seulement quelques semaines plus tard, leur vie changea de nouveau de manière totalement inattendue.

03 novembre 2003. « Eli. Eliana ? Réveille-toi ! » Ce sont ces paroles qui tirèrent Erilys du sommeil peu profond dans lequel elle était plongé. Dans un profond brouillard, elle fut bien incapable de saisir le reste de la conversation, mais, les yeux à entre-ouverts, elle repéra sa mère penchée au-dessus du lit de sa sœur et semblait vouloir la presser. Il devait être tôt et elle voulait encore dormir. La petite fille s’apprêta à se tourner en direction du mur pour pouvoir retourner dans les bras de Morphée lorsqu’elle aperçut sa sœur qui s’approchait d’elle. Pour ce qui était de dormir, c’était loupé. Erilys se redressa difficilement, pas forcément sûre de comprendre ce qu’il était en train de passer. « Il est quelle heure ? Pourquoi tu te lèves déjà ? » Demanda-t-elle à sa jumelle. « Je ne sais pas. Maman m'a dit qu'on partait. Là, tout de suite. On doit faire une valise chacune. » Partir ? Ça n’avait pas le moindre sens, pourquoi ils partiraient ? Leur père travaillait ici, elles allaient à l’école aussi, ils ne pouvaient pas tout quitter comme ça. « Mais… mais pourquoi ? » Demanda-t-elle à son ainée de quelques minutes, complètement déboussolée par la situation. « Papa est muté. » Le ton était sec, manifestement Eliana n’était pas ravie par ce qui était en train de leur arriver, Erilys resta la bouche ouverte tel un poisson hors de l’eau, incapable de trouver les mots pour redonner le moral à sa jumelle. « On doit être en Californie demain… » En Californie… Elle ne savait pas trop où c’était mais ça devait être très loin de la maison. Les yeux écarquillés comme des soucoupes, elle ne pouvait s’empêcher de s’étonner du calme olympien de sa frangine. « Tu veux partir, toi ? » Demanda-t-elle alors que la réponse paraissait évidente. « Non. Tu penses qu’ils pourraient me déposer chez les Garner ? Parce que, moi, je veux rester ici ! Je veux pas partir… » Elle vit des larmes dans les yeux de sa sœur et s’en voulut immédiatement de l’avoir fait pleurer. Se voulant rassurante, elle quitta enfin sa position statique pour venir passer les bras autour du cou d’Eliana et murmura à son oreille « Ne t’inquiètes pas Eli, je serais toujours là, moi. » Une mutation. Elle ne s’y attendait pas vraiment mais devoir quitter le Montana ne l’affectait pas plus que ça et se rendre à Scacramento l’enthousiasmait déjà, elle aimait découvrir et ça faisait bien longtemps maintenant qu’ils vivaient ici. Leurs parents semblaient pressés de partir et en moins de temps qu’il ne fallut pour le dire, toute la famille se retrouva dans la voiture et au moment où celle-ci tournait à l’angle de cette rue qu’elle connaissait par cœur, Erilys jeta un dernier coup d’œil à cette maison qu’elle ne reverrait plus jamais.

Septembre 2010. Un peu stressée, Erilys était heureuse de pouvoir partager ce moment avec sa jumelle. Du haut de leurs quinze ans, les deux jeunes filles s’apprêtaient à rentrer au lycée de Sacramento. Cela faisait maintenant plusieurs années qu’ils vivaient en Californie et pour Lys, les choses s’étaient nettement améliorées. Ce changement d’environnement lui avait été plus que bénéfique, certes, elle ne s’était pas fait tant d’amis que ça, se contentant de s’incruster de temps à autres dans les cercles de connaissances de sa sœur sans s’attacher à qui que ce soit et ses résultats scolaires n’étaient pas meilleurs qu’avant, elle obtenait tout juste la note minimum pour éviter un doublement, mais elle était heureuse désormais. Et pour cause, Erilys s’était découvert une passion étonnante puisque personne dans sa famille, sauf peut-être Nathan, ne semblait la partager. C’était arrivé presque par hasard, elle venait à peine d’emménager avec sa famille et avait repris l’école dans un nouvel établissement pour poursuivre sa scolarité. Ennuyée par le cours de géographie qu’elle devait suivre, elle avait prétexté avoir envie d’aller aux toilettes pour s’évader quelques instant et avait erré dans les couloirs, jusqu’à ce qu’elle entende une mélodie étrange. Suivant le bruit, elle était tombée sur Sue, une jeune femme d’une trentaine d’années qui, dans une salle remplie d’instruments divers et variés, jouait un air connu au piano. Subjuguée, Erilys était restée à l’écouter silencieusement pendant bien trop longtemps, jusqu’à ce que la jeune femme remarque enfin sa présence. Elle finit par le faire, bien sûr et la renvoya en classe sans ménagement mais le sourire qui ne l’avait pas quitté donna confiance à Erilys et à la prochaine récréation, la petite fille prit de nouveau la direction de la salle de musique. Pendant quelques semaines, elle continua à passer toutes ses pauses avec Sue, parfois elle n’était pas là et elle repartait partager sa récréation avec ses camarades, mais souvent elle se trouvait là à répéter. Au fil du temps, une certaine complicité se tissa entre les deux jeunes femmes. Sue était en vérité le professeur de musique et de chant de l’école, elle organisait les spectacles de fin d’année et donnait des cours aux élèves qui choisissaient la musique comme activité extra-scolaire. Un jour, Sue lui proposa d’essayer à son tour de jouer de la musique et Erilys put poser ses doigts sur les touches du piano, tenir un véritable archet et se rendre compte qu’il fallait une certaine endurance pour jouer de la trompette, mais l’instrument qui la fascina de plus fut de loin la flûte traversière. Après quelques essais, Sue décela chez la petite fille un certain talent pour la musique et lui proposa de lui enseigner ce qu’elle savait. Guillerette, Erilys fut ravie de demander à ses parents si elle pouvait prendre des cours. Evidemment, la condition des notes correctes fut évoquée et pour la première fois depuis qu’elle était entrée à l’école, elle travailla sa concentration, elle avait un objectif et aurait décroché la lune pour pouvoir l’atteindre. Et ça fonctionna. Jessica et Julian étaient heureux de la voir s’investir dans quelque chose, ils s’arrangèrent avec Sue pour pouvoir payer les leçons et deux fois par semaine, la petite fille se rendait chez la jeune femme après l’école et répétait encore et encore jusqu’à atteindre l’objectif qu’elle s’était fixée. La musique prit rapidement une place centrale dans la vie d’Erilys et deux leçons par semaine ne lui suffirent plus. Pour ses neuf ans, Sue lui offrit sa première flûte traversière. Elle n’était pas toute neuve mais elle n’aurait jamais pu espérer obtenir son propre instrument un jour. Elle répétait tous les jours, devant son frère, devant sa sœur, devant ses parents et ses progrès furent fulgurants.

Juin 2012. Dans sa chambre, Erilys répétait inlassablement le morceau qu’elle avait composé elle-même pour le spectacle du lycée. Ce n’était pas du Vivaldi, mais elle était fière de l’avoir écrit toute seule. Demain elle le jouerait devant des dizaines de parents d’élèves. Elle avait le trac mais elle était surexcitée. Ça faisait pourtant des années qu’elle prenait des cours, mais elle n’avait jamais accepté de se produire en public auparavant. Toujours aussi solitaire, Erilys n’avait pas de petit-amis, de copains ou de copines à impressionner mais cette expérience était primordiale pour elle. Lorsque le grand jour arriva, il fut impossible de la tenir en place mais c’est en tremblant qu’elle monta sur scène pour son interprétation. Lys savoura chaque seconde de ce moment magique et fut incapable de l’oublier. Entendre les premières notes résonner dans le silence et les applaudissements des spectateurs ne lui avaient laissé qu’une seule idée en tête : musicienne. C’était ce qu’elle voulait faire de sa vie. Bien sûr, la première personne informée ne put être nulle autre que Sue, même si bien sûr Eli et Nate furent informés quasiment en même temps, elle leur racontait tout et ne risquait pas d’oublier de leur faire part de la plus grande décision de toute sa vie. Tout le monde semblait la soutenir et c’est donc avec un grand-sourire que la jeune fille se retrouva devant ses parents à la fin de l’été pour leur faire une annonce très particulière. « Je veux faire de la musique. Sue dit que j’ai du talent et que je pourrais avoir une carrière internationale ! Elle m’a même dit que j’avais l’oreille absolue, c’est un truc trop cool, je vous montrerais sur internet si vous voulez. Il y a une super école à New-York pour les jeunes qui veulent faire de la musique comme moi, Sue voudrait savoir si vous vouliez bien que je m’inscrive pour les sélections, ça va être génial ! Vous viendrez me voir en concert, hein ? » Tout à l’enthousiasme que lui procurait son projet, Erilys ne surprit pas le regard inquiet que s’échangèrent ses parents. En revanche, le « Non » catégorique qu’elle reçut comme seule réponse lui fit l’effet d’une douche froide. Comment ça, non ? La musique était toute sa vie, ils ne pouvaient pas lui enlever ça ! Et pourtant, c’est ce qu’ils firent, prétextant que ce n’était pas un métier d’avenir, qu’elle devait faire de vraies études, éludant ses questions, lui faisant comprendre qu’il était peut-être temps de grandir un peu et d’arrêter tout ça. Médusée, Erilys plaida sa cause avec tous les arguments possibles et imaginables et le soir-même, ce fut dans les bras d’Eliana qu’elle put exprimer sa colère entre deux sanglots. Mais elle était mineure et ne pouvait aller contre la décision parentale. A la suite de cette conversation, ils portèrent beaucoup moins d’intérêt à son goût pour la musique mais ça n’arrêta pas Lys qui continua à s’entrainer d’arrache-pied avec Sue, certaine qu’un jour elle pourrait poursuivre son rêve.

13 juillet 2013 – Un grand jour pour les deux jumelles, entre l’enfance et l’âge adulte désormais. Elles avaient pris pour habitude de faire de leur anniversaire une journée spéciale en profitant de cette occasion pour s’octroyer une journée rien qu’à elles et s’adonner à une activité qui sortait un peu de l’ordinaire. Il y en avait déjà eu pas mal, la patinoire, une balade à cheval, une baignade sous la pluie qui avait eu pour conséquence de les enrhumer pour tout le mois de juillet, une virée en hélicoptère qui leur avait coûté toutes leurs économies ou encore une randonnée avec pour seule compagnie une petite boussole. Et cette année, pour leurs dix-huit ans, elles avaient décidé de donner leur sang pour la toute première fois. Mais pour le moment, Erilys dormait encore profondément… Plus pour longtemps. « C’est le grand jour ! » Le poids de sa sœur qui s’écrasait sur elle lui coupa le souffle pendant une fraction de secondes. Mais quel gros tas ! Erilys ne put cependant pas s’empêcher de sourire, elle était tellement enthousiaste, ça ne pouvait que lui faire plaisir. « On va aller se faire piquer » Le sourire laissa vite place à une grimace pour la musicienne qui détestait qu’on lui plante une aiguille dans le bras. Rabattant son oreiller sur son visage, elle murmura de manière presque inaudible dans le tissu « Mais pourquoi j’ai accepté ça ! » Impossible de reculer désormais, ça faisait trop plaisir à Eliana. « On est obligé d’y aller maintenant ? » Tenta-t-elle tout de même sans grand succès. « Oui, sinon après tu ne voudras plus du tout. Je te connais ! » Un peu trop bien même mais elle avait raison, il fallait qu’elle se bouge sinon elle ne ferait jamais le grand saut.  « Faut qu’on mange et tout, c’était marqué sur le papier de l’hôpital. » Ou comment gagner du temps. « Bon ok. Allez lève-toi on mange ! » Super ! Ça ne faisait manifestement pas plaisir à Eli, mais au moins elle allait pouvoir laisser s’écouler de longues minutes avant de prendre la direction de la salle de torture. « Je t’attends en bas. » Bon, elle n’avait pas envie de s’habiller et encore moins de manger, finalement mais c’était leur anniversaire et elle voulait que cette journée soit mémorable. Elle passa rapidement sous la douche, s’habilla et se maquilla à peine avant de descendre rejoindre Eliana qui avait déjà préparé un petit-déjeuner gargantuesque. « Regarde, ça a dû leur prendre du temps… » Son regard se dirigea vers les mots laissés par leurs parents absents en ce début de journée, et ces petites attentions lui allèrent droit au cœur. Nathan devait rentrer de l’université dans la matinée et elle était triste de ne pas le croiser avant de partir, même si c’était pour la bonne cause. « Oh, il sont trop mignons. » Claironna-t-elle avec une gaieté retrouvée malgré le trac qui lui nouait l’estomac. « Tu sais, quand j’ai dit qu’on devait avaler un truc, je parlais juste d’une ou deux tartines pas du frigo entier. » Charrier sa sœur devait être son occupation favorite et même le stress ne pouvait pas l’en empêcher. « En plus je suis pas sûre de pouvoir avaler grand-chose. » Nouvelle grimace pour la pauvre Erilys qui avait hâte que ce moment soit-derrière elle. L’adolescente devait avoir de sacrés tendances masochistes pour accepter une telle chose pile poil durant la journée qui lui était entièrement consacrée. Mais malgré sa peur, elle  n’avait pas l’intention de faire marche arrière et en un temps record, les jumelles se retrouvèrent sur le chemin de l’hôpital, discutant de tout et de rien pour éviter, dans le cas d’Erilys, de trop réfléchir à ce qui l’attendait. Heureusement ou malheureusement, l’heure était assez bien choisie pour qu’elles n’aient pas à attendre et on les reçut presque immédiatement pour leur expliquer les quelques formalités d’usage. Evidemment, pas de prise de sang sans analyse préalable et c’est avec appréhension qu’Erilys s’assit pour avoir sa première piqûre de la journée, destinée simplement à voir si elle était un donneur potentiel ou non. La jeune fille n’en doutait pas, elle n’avait jamais eu une hygiène de vie désastreuse et ses parents non plus. Elle avait fourni son carnet de santé dûment rempli à l’infirmière et c’est en broyant la main d’Eliana qu’elle s’apprêta à subir cette douloureuse épreuve. Ce fut court mais ô combien stressant pour la jeune fille qui faillit tourner de l’œil alors que l’infirmière tentait tant bien que mal de l’obliger à se tenir tranquille. Le tour d’Eliana se passa beaucoup plus sereinement. Il n’y avait plus qu’à attendre les résultats désormais pour pouvoir passer à l’étape la plus importante de leur journée. Et en papotant gaiement, le temps passait super vite et lorsque l’infirmière revint vers elles, les deux adolescentes avaient encore la nette impression que cinq minutes seulement s’étaient écoulées. Cependant, elles furent plus qu’étonnées d’entendre la jeune femme leur déclarer qu’il y avait un problème « Vos groupes sanguins ne concordent pas avec les résultats donnés sur vos carnets de santé, il a dû y avoir une erreur dans vos première analyses, je suis désolée les filles mais vous allez devoir vous occuper de ce problème avec votre médecin avant de revenir. Je vous donne les résultats, comme ça vous pourrez directement lui montrer le souci. » Erilys oublia presque de remercier la jeune femme tant elle était impatiente de voir où était ce fameux problème, pensant qu’elle ne comprendrait de toute façon rien au langage médical et qu’elle devrait de toute façon prendre rendez-vous chez le médecin. Mais contre toute attente, le résultat la frappa finalement. A+. Voilà le groupe sanguin qui était sous ses yeux et pour avoir justement effectué son exposé de fin d’année dans le domaine de la génétique, Lys savait qu’il y avait un vrai problème. Son carnet de santé indiquait O-, donneur universel, elle en avait toujours été fière sans trop savoir pourquoi d’ailleurs. Erilys était étonnée mais ne réalisait pas encore l’ampleur de ce que cette découverte allait provoquer. « A+… T’as vu Eli, il y a marqué A+ sur mes analyses ? C’est trop bizarre, tu crois qu’ils se sont trompés ? » Demanda-t-elle innocemment à sa frangine sans se rendre compte pour le moment qu’un tel résultat était impossible. Et manifestement, Eliana fut de son avis puisqu’elle fut la première à se tourner vers l’infirmière pour éclaircir la situation. Elles avaient étudié la génétique cette année en classe et elles s’étaient beaucoup amusé avec leurs carnets de santé et ceux des autres membres de la famille pour tenter de trouver les similitudes envisagées par leurs professeurs. « Nous avons fait deux fois le test. Vous êtes deux et vous avez le même résultat. Je suis catégorique, il y a une erreur. » Catégorique ? Comment pouvait-elle être catégorique, ça n’avait pas le moindre sens… Elle se tourna vers sa sœur avec un regard interrogateur qui en disait long sur son incompréhension, mais malheureusement Eliana ne pouvait pas la rassurer cette fois-ci. « Apparemment, il n’y a aucune erreur de leur part… Aller, rentrons. » La route jusqu’à leur domicile parut interminable pour Erilys, elles ne parlaient pas, se contentant de réfléchir chacune de leur côté à ce que cette révélation pouvait bien signifier et pour le moment, elles n’en avaient pas la moindre idée.

« Nathan ?! » Ses chaussures étaient devant la porte d’entrée, pas de doute, il était à la maison et leurs parents, quant à eux, ne devaient pas revenir avant un bon moment encore. Les jumelles avaient des questions plein la tête et qui de mieux que leur frère ainé pouvait les éclairer sur ce sujet ? C’était la raison pour laquelle Erilys faisait toutes les pièces de la maison en hurlant, consciente que son frangin ne devait même pas l’entendre puisque probablement plongé dans une de ses musiques et donc incapable de savoir qu’elles étaient déjà de retour. Cependant, leur maison n’était pas non plus immense et elle ne tarda pas à mettre la main sur lui, pressée de pouvoir lui relater toute l’histoire. Devant son écran d’ordinateur, le jeune homme semblait tellement absorbé par son activité qu’il ne la vit pas arriver. Pas du tout déstabilisée par son ignorance, Lys passa sa main devant son visage pour attirer son attention, le forçant à détacher son regard de l’écran. « Il nous est arrivé un truc de dingue ! » Et elle lui raconta toute l’histoire, la prise de sang, les résultats, les questions d’Eliana et l’assurance de l’infirmière. « Tiens regarde ! » Termina-t-elle en lui tendant la preuve irréfutable de la bizarrerie de leur situation. Silencieuse le temps qu’il inspecte les documents, elle ne put pas tenir sa langue bien longtemps et elle ne lui laissa pas le temps d’ouvrir la bouche avant de reprendre. « C’est fou non ? Tu crois que c’est possible ? T’en penses quoi, toi ? » Si même Nathan était incapable de lui apporter une réponse valable, elle était bien incapable de savoir vers qui se tourner. Silencieuse, Eliana se tenait toujours derrière elle, comme plongée dans ses pensées mais sa jumelle n’y faisait pas vraiment attention, attendant impatiemment la solution miracle. « Ce qui m’étonne, c’est que papa et maman nous ont toujours maintenu que nous étions O ... » Bah oui, mais s’il y avait une erreur dans la prise de sang, leurs parents ne devaient pas être au courant non plus, raison de plus pour trouver ça particulièrement étrange. « Mais ça ne doit pas être bien grave, ils ont dû se tromper. Ce qui compte c’est que vous soyez du même groupe sanguin non ? » Le sourire de Nathan la rassura d’emblée. Elle aurait pu suivre son frère les yeux fermés dans le désert sans même se demander si c’était dangereux ou pas. Pitoyable.  « Mais au fait … Joyeux Anniversaire mes deux sœurs préférées ! » Erilys fut soulevée de terre pour atterrir dans les bras de son grand-frère. Heureuse, elle oublia tout de la conversation qu’ils venaient d’avoir et enroula ses jambes autour de la taille du jeune homme pour profiter de son câlin d’anniversaire.  « 18 ans putain ! Ça vous dit que je vous paie ma tournée de bière ? Vous aurez même le droit à votre cadeau. Bien sûr les parents ne le sauront pas ! » Lys était de nouveau dans son petit monde parfait et sans nuage, le jour de son anniversaire était de toute façon le meilleur de l’année et elle était plus qu’heureuse de partager ce moment avec le reste de la fratrie. « Oh oui ! »  S’exclama-t-elle donc avec un enthousiasme qui se voulait contagieux. Les Carter étaient partis pour une journée pleine de rires et de bonnes humeurs, bien loin des tergiversations liées à ces erreurs de groupes sanguins.

 



Dernière édition par Erilys P. Carter le Mer 29 Juil - 22:22, édité 5 fois
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Erilys P. Carter
Erilys P. Carter

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Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.”  Empty
MessageSujet: Re: Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.” Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.”  EmptyMer 29 Juil - 18:41


All my life is a lie
"Découvrir que sa vie est un mensonge et ses parents des imposteurs"



22 juillet 2013 – « On doit parler au plus vite de quelque chose d’important. Demain 15h au parc. Sans que les parents le sachent. Soyez discrètes. » Voilà le texto qu’Eliana et Erilys reçurent complètement par hasard. La jeune fille ne comprit pas spécialement de quoi il s’agissait mais sa sœur vint tout de suite la trouver, visiblement déterminée à se rendre sur le lieu de rendez-vous sans poser de questions. De toute façon, ce n’était pas dans les habitudes de Lys de contester les décisions de son frère. Elles arrivèrent donc parfaitement à l’heure pour entendre ce que Nathan avait à leur dire et le moins qu’on pouvait en dire était que ça ne risquait pas de faire plaisir à l’adolescente qui allait bientôt devoir descendre de son nuage rose. « J’ai beaucoup réfléchis à ce que vous m’avez dit sur les tests sanguins. Je ne voulais pas vous inquiéter la semaine dernière alors que c’était votre anniversaire, du coup j’ai minimisé les choses et y ai réfléchi de mon côté. J’ai aussi fait un test sanguin et il s’avère que je suis B-… Mais ce n’est pas tout … » Erilys avala sa salive avec beaucoup de difficultés, elle avait vraiment peur de ce qu’elle allait apprendre et bien sûr elle ignorait tout de l’ampleur qu’allait prendre leur découverte, mais une chose était sûre, le ton employé par Nathan ne lui disait rien quoi vaille et ce qui aurait dû être un banal accident se révélait cacher une affaire d’une plus grande importance. Les deux filles ne disaient mots, attendant qu’il poursuive comme si elles percevaient autant l’une que l‘autre la gravité de la situation. Il sembla avoir du mal à commencer son récit et pourtant il parvint à tout déballer d’une traite. Sa conversation avec son meilleur ami, l’étrange mésaventure qu’il avait vécu en quatrième, la photo découverte complètement par hasard, les rêves flous et les mélodies… Au fur et à mesure qu’il parlait Erilys se décomposait, elle comprenait mais elle ne voulait pas comprendre. Lorsqu’il eut fini de parler, le silence s’immisça entre eux, comme si personne ne voulait réagir, Eliana finit tout de même par le briser. « Tu as fumé quelque chose, non ? Nan, parce que je t’explique là ! Ce que tu es en train de nous dire c’est qu’on a été enlevé ?! » Pourquoi avait-elle prononcé ce mot ? Erilys aurait voulu plaquer ses deux mains sur ses oreilles, ne plus rien entendre de tout ça, ne plus avoir à penser à ça. Pourquoi fallait-il remuer toute cette histoire, ils étaient heureux comme ils étaient, ça ne servait à rien. Eliana s’agaçait et ça se voyait, mais d’un autre côté, ses réactions trahissaient son doute et ne rassuraient clairement pas sa jumelle. « Non mais tu t’imagines qu’on va gober ça ? C’est impossible ! C’est Juste IM-PO-SSI-BLE ! » Impossible… Si seulement, mais s’ils étaient en train d’avoir cette conversation c’était probablement que justement ça ne l’était pas. « La photo… Je veux la revoir. » Affirma-t-elle avec une voix peu assurée, ignorant la colère de sa frangine qui n’était de toute façon pas en état d’être raisonnée. « Il y a peut-être une autre explication… On va chercher… Et on ne dit rien aux parents. S’il vous plait. » C’était presque une supplication, elle ne voulait pas que ça vie change, elle avait encore l’impression qu’ils étaient capables de trouver une explication logique et rationnelle. Mener l’enquête était donc ce qu’ils avaient de mieux à faire, aucun doute là-dessus. Erilys n’imaginait pas que le début de ces recherches marquerait un tournant irréversible dans sa vie.

Février 2014 – Leurs recherches avaient été pour le moins infructueuses jusque-là et pourtant, plus ils y repensaient et plus ils en discutaient entre eux et plus la piste de l’enlèvement leur semblait probable. Malheureusement, aucune preuve n’était venue corroborer leur déduction et ils avaient du mal à jouer les enquêteurs. Leurs parents étaient souvent dans la maison et ils devaient rester discrets, de plus, tous les trois avaient également leur vie à mener et même si rien n’était pareil depuis la conversation qu’ils avaient eu, ils continuaient à assumer leur quotidien du mieux qu’ils le pouvaient tout en sautant sur la moindre occasion de poursuivre leurs investigations. Mais Erilys sentait bien qu’elle commençait à perdre espoir et à désespérer d’avoir un jour le fin mot de l’histoire. La curiosité la poussait à continuer mais elle ne savait pas vraiment si poursuivre dans cette voie allait vraiment les mener à quelque chose. Et pourtant, leurs efforts allaient être enfin récompensés. Eliana et Nathan était sortis ce jour-là, vaquant à leurs occupations respectives et Erilys s’ennuyait ferme à la maison, incapable de se concentrer sur ses devoirs, alors évidemment, lorsque sa mère lui annonça qu’elle sortait pour rencontrer une amie, la jeune fille sauta sur l’occasion et retourna dans la chambre de ses parents qu’elle avait pourtant retourné des tonnes de fois depuis l’été dernier. Sauf que contrairement à d’habitude, un tout petit bout de papier attira son attention, il dépassait de la commode et elle se baissa pour le ramasser, pensant simplement le poser sur le meuble par réflexe. Un peu maniaque sur les bords. Sauf que sa curiosité la poussa à regarder sous le meuble, chose qu’ils n’avaient jamais vraiment faite auparavant, ce n’était pas une super bonne cachette et chercher dans les tiroirs ou sous le lit leur avait semblé nettement plus approprié. Manifestement, ils s’étaient bien trompés puisqu’une boite à chaussures était dissimulée en-dessous. Elle était trop haute pour qu’elle puisse la faire glisser jusqu’à elle et Erilys se demanda longuement comment il était possible qu’elle ait atterri là, il était impossible qu’elle ait été passée en-dessous. La jeune fille passa de longues minutes à examiner toutes les options qui s’offraient à elle, mais elle dut se rendre à l’évidence, le seul moyen était de soulever la commode. Elle aurait pu attendre ses frères et sœurs mais pour une raison qu’elle ignorait, Erilys avait enfin acquis la certitude qu’elle avait trouvé quelque chose et ça ne pouvait pas vraiment attendre. Le meuble était extrêmement lourd et elle eut peur de laisser des traces sur le parquet mais elle finit par y arriver et lorsqu’elle ouvrit la boite, Erilys ne sut pas vraiment si elle devait se réjouir ou se mettre à pleurer. Des affaires de bébé se trouvaient là, à première vue rien de bien étrange, des petits chaussons, un body, mais alors qu’elle fouillait, elle tomba sur un petit bracelet qu’on attachait normalement aux poignets des nouveau-nés pour pouvoir les distinguer les uns des autres « Eléa Maë » pouvait-on lire sur ce dernier. Le cœur de la jeune fille se mit à battre, il fallait qu’elle range ce foutoir. Tout de suite. Elle mit à peu près autant de temps à repositionner la boite et toutes les petites affaires qui se trouvaient dedans et garda seulement le petit bracelet qu’elle fourra dans sa poche. Avant de sortir de la chambre de ses parents, elle vérifia que chaque chose était à sa place et se hâta de rejoindre la sienne pour pouvoir mettre le bracelet en lieu sûr. Fébrile, elle mit dix bonnes minutes à mettre la main sur son portable et encore plus de temps à écrire le texto tant ses mains tremblaient. « J’ai trouvé un truc. » Elle n’en disait pas plus mais elle n’en était pas vraiment capable, ils allaient certainement rappliquer au plus vite et Erilys savait qu’elle ne pourrait pas se concentrer sur quoi que ce soit tant sa jumelle et son ainé n’auraient pas été mis au courant de tout ça. L’attente lui parut tout simplement interminable et pourtant, quand Nathan arriva dans sa chambre, ça ne faisait pas du tout longtemps qu’elle avait envoyé son SMS, à croire qu’il avait volé jusqu’à elle. Manifestement, son frère avait compris de quoi il s’agissait, il semblait angoissé et il parlait plus vite que d’habitude. « Qu’est-ce que tu as trouvé ? Les parents ne sont pas là ? Où est Eliana ? » Elle ne pouvait pas en parler tant que leur sœur n’était pas avec eux, ils vivaient cette histoire à trois, ils devaient continuer ensemble. « Maman est chez une amie, papa bosse. » Répondit-elle de manière succincte pour tenter d’apaiser le jeune homme. « Elle ne m’a pas répondu, elle ne devrait pas tarder. On va l’attendre, c’est important. » Erilys avait peut-être l’air sereine vu de l’extérieur, mais elle était loin de l’être et elle entrelaçait ses doigts pour évacuer la pression, tâchant d’avoir l’air apaisée pour ne pas faire peur à son grand-frère qui n’avait pas besoin de tout ce stress. Mais malheureusement, l’arrivée d’Eliana ne fut pas aussi rapide que prévue et ils restèrent silencieux pendant bien trop longtemps, évitant de croiser le regard l’un de l’autre pour ne pas lire l’angoisse qu’ils ressentaient. Mais heureusement, elle finit tout de même par apparaitre avant qu’ils ne deviennent complètement dingues. « Désolée du retard ! J’ai trouvé quelque chose également. » La jeune fille lui lança un regard interrogateur la laissant s’installer à côté d’elle sur le lit. Mais elles n’allaient pas se battre pour commencer à parler et lorsque sa jumelle l’invita à commencer, Erilys ne se fit pas prier. « Des affaires de bébés. » Commença-t-elle en tâchant d’avoir l’air le plus neutre possible. « J’ai trouvé une cachette qu’on avait pas repéré sous la commode de papa et maman… Il y a une sorte de boite à chaussures avec des chaussons et d’autres trucs comme ça… J’ai tout remis à sa place, sauf ça… » Joignant le geste à la parole, la jeune fille se leva pour sortir le petit bracelet de sa boite à souvenirs qui fermait à clé avant de le tendre à Eliana, principale intéressée par cette découverte. « Regarde le prénom. » Ça ne pouvait pas être une coïncidence et elle était certaine que sa sœur ne pourrait plus vraiment douter maintenant. Son cœur manqua un battement alors qu’Eliana regardait la première preuve qu’ils aient pu découvrir. « Eléa Maë ? Tu penses que c’est à une de nous deux ? » Elle avait l’air sceptique, c’était tout à fait normal. « Tu penses que… » Elle ne termina pas sa phrase mais Erilys comprit parfaitement ce qu’elle voulait dire et elle hocha la tête en silence. Elle avait envie de pleurer mais elle n’y parvenait même pas, c’était trop dur. « Il y avait notre date d’anniversaire sur la boite. » Répondit-elle simplement, clôturant le débat et laissant sa sœur reprendre la parole pour annoncer ce qu’elle avait trouvé de son côté. « Alors, ce que j’ai trouvé c’est… Comment dire ? » La jeune fille laissa sa sœur chercher ses mots, impatiente de savoir quelle était sa découverte. « Compliqué. » Et en effet ça l’était puisqu’Erilys fronça les sourcils en entendant cette histoire de prénoms tirés d’un bouquin étrange dont elle n’avait jamais entendu parler. Cette œuvre ne pouvait pas être considérée comme une preuve en soit, mais la jeune fille reconnaissait que c’était encore un détail troublant parce qu’ils n’en avaient jamais entendu parler auparavant et qu’ils commençaient tout juste à découvrir que leurs parents avaient bien trop de secrets pour eux. Il fallait qu’ils cherchent plus loin, trop d’éléments jouaient désormais en faveur des parents Carter et même si Erilys n’avait pas envie de voir tout son univers s’écrouler, elle voulait savoir à quel point elle avait été trompée. « On doit chercher plus loin… L’ordinateur, tu pourrais regarder Nathan ? Il faut envoyer papa et maman loin d’ici pour gagner du temps, ça ne sera pas facile mais c’est envisageable. Il faut qu’on sache. » Papa et maman… Employer ces mots lui semblait presque difficile à présent mais tant qu’elle n’en aurait pas le cœur net, ils resteraient ses parents.

15 Mars 2014 - Quelques semaines après cette entrevue, ils offrirent le dit cadeau à leur mère qui fut ravie, tout comme son mari et en ce début de weekend, les trois adolescents eurent la voie libre alors que leurs parents étaient partis. A peine eurent-ils finis de leur faire des signes d’au revoir sur le porche et que la voiture disparu au virage, que les trois acolytes s’empressèrent de retourner dans la maison. Nathan ne se fit pas prier et fonça sur l’ordinateur de ses parents dont il alluma la tour centrale. Erilys avait suivi le mouvement et le regardait faire, sachant pertinemment que ce serait sans doute long, son frère lui avait expliqué que l’ordinateur était très protégé. Il était vrai que leur père avait toujours dit que puisqu’il appartenait à la police, il se devait d’être extrêmement prudent pour ne pas divulguer d’informations confidentielles. Sur le moment, Lys n’avait eu aucune raison de ne pas le croire. Au départ, la jeune fille resta donc silencieuse tout comme sa jumelle, allongée sur le dos sur le lit parental, elle scrutait le plafond blanc, réfléchissant encore et toujours à ce qu’il se passait dans leur vie et à quel point ça semblait surréaliste. Mais la patience n’était pas la plus grande vertu de la jeune fille et au bout de quelques minutes, elle ne put s’empêcher de prendre la parole « Tu trouves ? » Demanda-t-elle à Nathan comme s’il était capable de faire des miracles rien qu’en claquant des doigts. Son ricanement lui en dit bien plus long qu’une véritable réponse mais elle feignit d’ignorer son désarroi et c’est cette même question qu’elle répéta en boucle à intervalle régulier, impatiente et angoissée à l’idée de savoir ce que leurs géniteurs qui ne l’étaient pas vraiment, leur cachaient encore. C’est seulement après une attente interminable que Nathan finit par les appeler. « Vous vous souvenez de quand on a déménagé du Montana ? » Erilys bondit du lit et se retrouva en une fraction de secondes aux côtés de son frangin. « Bien sûr, c’était la panique. Tout a été si précipité. » Se rappela-t-elle en fronçant les sourcils, pas forcément persuadée de savoir où il voulait en venir. Et Nathan reprend la parole et ce qu’il leur dit glace le sang de Lys, alors comme ça, ils avaient sans doute raison depuis le début. « Regardez ce que je viens de trouver. Je crois que c’était peu de temps avant qu’on parte. Vous vous souvenez comment ils nous ont réveillé en pleine nuit ? Le plus étrange c’est qu’ils agissaient comme des coupables au vu de cet échange. Je peux peut être me tromper mais cela semble bien flagrant … Vous croyez qu’on est parti non pas à cause d’une mutation de papa mais parce qu’ils ont failli être retrouvé ? » Une main sur l’épaule de son frère, elle se penche vers l’ordinateur pour lire alors qu’il fait défiler les emails.

From : Julian.carter@wanadoo.com
To : Jessica.carter@hotmail.com
Object : Alerte Rouge
30/10/2003 at 15:47

Ma chérie,
On vient de nous annoncer qu’une alerte a été lancée. La police serait sur les traces de kidnappeurs qui résideraient dans le Montana depuis plusieurs années. La police sera très impliquée dans l’affaire dès qu’ils auront plus de nouvelles. Je reste aux aguets et à l’affut de la moindre nouvelle. Cependant, comme nous en avons convenu, applique l’alerte rouge. Prépare nos affaires au cas où, qu’on soit prêt à lever le camp. Fait les démarches nécessaires. Si c’est ce que je crois, nous n’avons plus beaucoup de temps. Et fait attention aux enfants.

Avec tout mon amour, Julian

From : Jessica.carter@hotmail.com
To : Julian.carter@wanadoo.com
Object : Alerte Rouge
30/10/2003 at 16:04

Mon amour,
Ce n’est pas possible… Comment auraient-ils fait? Après toutes ces années… J’espère sincèrement que tu te trompes, mais n’aies crainte, j’applique le code comme convenu. En espérant que nous ayons encore du temps …

A ce soir, Jessica

From : Julian.carter@wanadoo.com
To : Jessica.carter@hotmail.com
Object : Alerte Rouge
01/11/2003 at 11 : 22

Ma chérie,
Ils viennent de nous annoncer que les individus recherchés seraient deux, dans l’état du Montana, avec des enfants de bas âge. Ils ne savent pas encore combien et ne connaissent pas l’identité ni des enfants, ni des adultes. Mais selon les informations, ils seraient dans les alentours de Lewiston. Je crois bien qu’ils nous ont retrouvés. Je ne sais pas ce qu’on a fait de travers mais ils auraient retrouvé des traces du véhicule. Ne t’inquiètes pas, je vais faire le nécessaire à ce sujet, mais nous devons partir au plus vite. Vraiment. Tu as appelé la banque et l’assurance ? Je vais informer mon supérieur comme nous en avions déjà parlé. Mais mon amour, il ne faut vraiment pas qu’on traine.

Je t’aime, on y arrivera. Julian

From : Jessica.carter@hotmail.com
To : Julian.carter@wanadoo.com
Object : Alerte Rouge
01/11/2003 at 11:25

Mon chéri,
C’est noté, fait attention à toi surtout! Les coups de fils sont passés ne t’inquiètes pas. On en reparle ce soir.

Je t’aime. Jessica


C’est affreux. C’est horrible. Alors comme ça, ils ont quitté le Montana parce que des kidnappeurs d’enfants étaient dans la ligne de mire de la police et qu’ils se sentaient en danger ? Les mails ne laissent pas place au doute, ils n’avaient pas à partir pour une simple mutation, ils fuyaient un Etat dans lequel ils n’étaient plus en sécurité désormais. Jamais Erilys n’aurait pu imaginer une chose pareille, pas venant de ses parents, c’était des gens honnêtes. Alors qu’elle se redressait une fois la dernière ligne douloureusement avalée, la jeune fille se rendit compte qu’elle serrait désormais beaucoup trop fort l’épaule de son frère. Il était son point d’ancrage avec la réalité, une sorte de bouée de sauvetage dans ce monde qu’elle ne reconnaissait plus. Nathan leur demanda de recopier les mails et Erilys ne put que s’exécuter, sans mot dire, prenant le temps de n’oublier aucun détail mettant en doute l’honnêteté de ceux qui prétendaient être leurs parents. Leur frère reprit les recherches et cette fois-ci la rouquine ne disait plus rien, attendant simplement une deuxième bombe qui ne manquerait pas de leur tomber dessus, elle en était persuadée à présent. Patiente cette fois, la jeune fille attendit de se rendre compte que leur frère avait de nouveau focalisé son attention sur un mail avant de lui reposer encore et toujours cette même question. « Tu as trouvé autre chose ? » C’était le cas apparemment, il arborait une expression consternée, et l’estomac de sa sœur se noua, quand est-ce que ce cauchemar allait s’arrêter ? Quelque chose lui disait que ce n’était que le début. « Vous vous souvenez de ce que je vous ai dit à propos de l’image de la reconstitution faciale de Lys ? Ça ne leur a vraiment pas plu … » Une fois de plus, il les laissa lire les emails de leurs parents.

From : Julian.carter@wanadoo.com
To : Jessica.carter@hotmail.com
Object : Problème avec Nathan
12/03/2009 at 16:47

Mon cœur,

J’espère que tu profites bien de ton petit voyage chez ton amie. Ne t’inquiètes pas, j’ai les choses en main. Mais je tenais à t’avertir que la professeur d’anglais de Nathan a demandé à ses élèves de faire des recherches sur les enlèvements d’enfants apparemment pour un travail de sensibilisation. Je ne l’ai appris que lorsqu’il s’est pointé avec une photo vraiment très semblable à Erilys. Il m’a dit que c’était une reconstitution faciale. Tu te rends compte de ce que ça veut dire ?
1) Nathan pourrait comprendre d’où il vient et d’où vienne ces sœurs
2) Ils recherchent Erilys …
Il faudra faire attention. Je garde cette affaire à l’œil. Mais je ne pense pas que Nathan en parlera. En tout cas je me suis arrangé pour.

Je t’aime, Julian.

From : Jessica.carter@hotmail.com
To : Julian.carter@wanadoo.com
Object : Problème avec Nathan
12/03/2009 at 18:44

My love,

C’est quoi ce bordel ???? Depuis quand on donne ce genre de devoir à des gamins? Qu’ils aient 14 ans ou pas je m’en fous !!! Et si quelqu’un reconnaissait Erilys ? Et si quelqu’un faisait le rapprochement ? On serait foutu et les gamins aussi… Mon amour, on peut pas tout perdre… J’aimerais te dire d’aller engueuler la prof mais ça attirerait trop l’attention… Il n’y a plus qu’à espérer. Essaie tout de même de voir où est-ce que Nathan a pu trouver cette photo pour voir s’il y en a d’autres. Au pire emmène Erilys chez le coiffeur si la ressemblance est trop flagrante.

Fais attention à toi, fais attention à eux. Je vous aime. Je vais essayer de rentrer plus tôt, cela m’inquiète. Jessica.

From : Julian.carter@wanadoo.com
To : Jessica.carter@hotmail.com
Object : Problème avec Nathan
12/03/2009 at 19:02

Ma chérie,

Ne t’inquiètes pas, profite plutôt. Je suis sûr que c’est moins grave que cela n’en paraît et personne ne fera le rapprochement. Si cela peut te rassurer je vais emmener les filles chez le coiffeur et m’assurerait qu’Erilys se retrouve avec les cheveux courts. Et je vais mener mes petites recherches sur le site. Cependant je refuse de m’intéresser à la famille. Ca fait tellement longtemps, elle devrait s’être fait à l’idée.

Je t’aime, tu me manques. Julian.

From : Jessica.carter@hotmail.com
To : Julian.carter@wanadoo.com
Object : Problème avec Nathan
12/03/2009 at 20:07

Mon Coeur,

Je suis d’accord avec toi. J’espère que tu as demandé à Seb d’installer ce qu’il fallait pour ne pas que l’ordi soit pisté.

Bisous aux enfants, ne faites pas trop les fous ce soir et ne les couche pas trop tard. Je vous aime. Jessica.


La jeune fille découvrit avec stupeur que sur cette reconstitution faciale découverte par Nathan, c’était bien son visage qu’on pouvait voir et oui, elle était allée chez le coiffeur à cette période, elle s’en souvenait parfaitement parce qu’elle n’était pas du tout d’accord avec le choix de coupe demandé par son père mais celui-ci avait très lourdement insisté pour que ça se passe de cette façon. Elle était revenue à la maison en boudant et Nathan lui avait gracieusement offert le reste d’un de ses paquets de bonbons pour la consoler. Encore un événement qui paraissait banal et qui ne l’était tellement pas. « Oh la vache. » Souffla-t-elle, impossible de résumer la situation autrement que par ces trois petits mots. Elle avait eu conscience que leur vie allait prendre une tournure totalement différente il y avait déjà des mois de cela, mais c’était aujourd’hui que tout s’écroulait définitivement et elle détestait ceux qui les avaient élevé pour ça. Etait-ce bien utile de poursuivre les recherches ? Non, certainement pas, ils en savaient bien assez pour savoir que leurs soupçons étaient fondés mais ils avaient envie de savoir, plus que tout au monde et Erilys s’appliqua à recopier cette nouvelle série de mail avant de laisser leur frère reprendre de nouveau ses recherches. Cette fois-ci, elle ne disait vraiment plus rien, attendant patiemment jusqu’à ce que leur frère se tourne une nouvelle fois dans leur direction, l’air grave. « Venez voir, il y en a encore. » Et d’un même mouvement, les jumelles s’avancèrent près de lui, malades à l’idée de découvrir encore un preuve de la culpabilité parentale.

From : Jessica.carter@hotmail.com
To : Julian.carter@wanadoo.com
Object : Ma petite fille
27/06/2012 at 12:33

Mon amour,

Je ne sais plus quoi faire avec Erilys, elle m’adresse à peine la parole depuis cette histoire de concours de musique, tu crois qu’on a fait une erreur ? Elle aime tellement ça, j’ai l’impression que la priver de cet avenir est une grosse bêtise, mais on ne peut pas se le permettre… Et si elle parvenait vraiment à percer là-dedans ? Et si quelqu’un la reconnaissait ? On ne peut pas avoir fait tout ça pour rien, ce sont nos enfants, je ne veux pas et je ne peux pas les perdre.

Désolée de t’embêter avec ça, ce n’est pas facile en ce moment.
Jessica

From : Julian.carter@wanadoo.com
To : Jessica.carter@hotmail.com
Object : Ma petite fille
27/06/2012 at 12:51

Ne t’en fais pas ma chérie, elle est en colère parce qu’elle est une adolescente et qu’à cet âge-là, tu sais bien qu’ils ont plus de mal à comprendre qu’on ne veut que leur bien. Elle t’aime, tu es sa mère ne l’oublie jamais.

Je t’aime, je rentrerais tôt ce soir on en reparlera. Julian.


Cette fois-ci, les mails étaient plus courts et moins nombreux et pourtant ce furent ceux qui touchèrent le plus la rouquine qui sentit les larmes lui monter aux yeux. Alors comment ça, ils avaient été prêts à gâcher son avenir à cause d’une erreur qu’ils avaient commises eux-mêmes ? Erilys serrait les poings, maintenant, tant pour retenir ses larmes que pour contenir la colère sourde qu’elle sentait monter en elle. Encore des mails à recopier et Nathan reprit ses recherches, ils étaient las et fatigués mais ils devaient terminer ce qu’ils avaient commencé, une telle occasion ne se représenterait pas. Les jumelles eurent encore une longue attente à subir et enfin leur frère se retourna vers elles. « C’est tout. » La jeune fille était soulagée sans l’être, ils avaient fait le tour des secrets parentaux et pouvaient enfin éteindre cet ordinateur qui leur avait apporté tant de mauvaises nouvelles depuis le début de la journée. Sans parler, ils se regardèrent tour à tour, échangeant par un simple regard toute la peur qu’ils ressentaient alors. Ce fut Eliana qui brisa le silence, manifestement plus en colère que choquée par les événements. « Quand ils rentrent, ils vont avoir des explications à nous donner. » Les deux frangins hochèrent la tête, ils ne pouvaient plus reculer, ils avaient besoin d’avoir des réponses et ils avaient toutes les recherches nécessaires à présent, la confrontation paraissait inévitable et ils passèrent le reste de leur weekend à élaborer leur stratégie, attendant patiemment le retour de ceux qui les trompaient depuis si longtemps maintenant.

16 mars 2014 – Tout s’était passé très vite. Il y avait eu le don du sang avec les résultats sanguins. Il y avait eu ensuite la révélation de Nathan concernant les groupes sanguins ainsi qu’une photo et des rêves – souvenirs d’un passé antérieur ? Puis il y avait eu le bracelet de maternité avec les prénoms « Eléa Maë » daté du 13 juillet 1995 – la date de naissance des jumelles – et les prénoms sortis tout droit d’un livre français qu’Eliana avait lu par accident et qui se trouvait dans la bibliothèque des parents. Enfin, il y avait eu la découverte de différents mails, l’un sur mutation du père et la réelle raison de celle-ci, l’autre sur la fameuse photo de Nathan où leur mère semblait paniquée à l’idée que l’on voit une ressemblance avec la photo et Erilys. Il y avait eu également la découverte sur les raisons qui ont poussés leurs parents à refuser catégoriquement qu’Erilys fasse de la musique, pour ne pas qu’elle soit reconnue si elle se faisait un jour connaitre. Et le tout dernier indice, ou preuve, n’était autre qu’un article de journal datant de fin septembre 2003 concernant la possibilité que Lewistown – la ville où les Carter vivaient à cette époque – abrite les kidnappeurs de deux enfants, peut-être trois mais rien n’était encore certain. Tous ces évènements, une fois mis bout à bout, les avaient conduit à cet instant précis. Tout s’était déroulé très vite. Trop vite même. Les parents étaient rentrés, les enfants bouleversés. Ils ne désiraient qu’une seule chose : la vérité. Ils avaient commencé à les questionner, sur le départ précipité du Montana, sur la photo, sur les livres… Mais aucune réponse ne venait. Ils étaient las, las d’attendre, las de se demander si ce qu’ils pensaient être vrai l’était ou non, las de ces réponses qui n’en étaient pas. Ils ne voulaient rien d’autre que savoir et comprendre. Surtout comprendre. Il y avait eu des pleurs et des cris. Surtout des cris. Leurs parents ne voulaient pas comprendre. Ils ne voulaient rien savoir, prétextant qu’ils n’avaient aucune réponse à donner. Et c’est par hasard qu’ils se sont tous retrouvés dans la cuisine, près de la porte de la cave. Sans le vouloir, les enfants les avaient acculés contre cette porte fermée à clé le plus souvent. Ou bien, était-ce leurs parents qui avaient reculé de peur ou de honte ? Une chose est sure, les réponses ne venaient pas et Erilys qui restait en retrait, spectateur impuissant de la scène qui se déroulait sous ses yeux, sentait sa sœur bouillonner intérieurement. Elle aurait voulu la calmer, la consoler mais elle-même était déjà inconsolable et ce qui devait se produire arriva enfin. « BOOOoonng » Fit l’ustensile de cuisine sur la tête de chacun des deux imposteurs, sa jumelle avait craqué et personne ne pouvait réellement lui en vouloir. Erilys étouffa un cri en plaquant sa main sur sa bouche, elle n’avait pas le droit de se permettre d’être une petite nature pas maintenant, pas aujourd’hui, la situation était trop grave. « T’as p’t’être tapé un peu fort là, non ? » Nathan aussi semblait paniqué et ce n’était pas rassurant, il était son pilier, elle avait besoin qu’il soit fort pour avoir l’impression qu’ils pouvaient encore avoir une vie normale. « Tu... Tu penses ? Ils ne sont pas… Morts, Hein ? » Bien sûr que non… Enfin, dans sa tête, Erilys n’en était pas si sûre que ça et c’est avec beaucoup d’appréhension qu’elle regarda son frère s’approcher d’eux pour vérifier qu’ils allaient bien. Et heureusement pour eux, c’était le cas. Tout cela ne faisait pas partie du plan, ils avaient juste voulu obtenir des réponses et n’avaient pas prévu de ne pas en avoir, il ne leur restait plus qu’une solution, les faire parler par la force. Nathan prit la direction des opérations et ils attachèrent leurs deux parents sur une chaise dans la cave, les ligotant fermement pour éviter qu’ils puissent s’enfuir. La situation était surréaliste et Erilys mourrait d’envie de se mettre dans son lit et d’y pleurer des jours durant en faisant abstraction du monde extérieur, mais elle ne pouvait pas se le permettre, son frère et sa sœur avaient besoin d’elle, ils devaient être unis dans cette épreuve. Ils ressortirent de la cave, attendant le réveil des parents et ce fut Eliana qui exprima tout haut ce qu’ils pensaient tout bas. « Et maintenant, on fait quoi ? Ils ne veulent rien dire. Je doute qu’attachés ils diront quoi que ça soit de plus. » La jeune fille n’en était pas si sûre et de toute façon, ils avaient atteint un point de non-retour désormais, ils ne pouvaient plus retrouver leur petite vie de famille parfaite, pas avec ce qu’ils avaient fait, pas après ce qu’ils savaient. Mais une fois de plus, Lys resta en retrait et ce fut Nathan qui prit la direction de tout ça avec un courage dont elle n’aurait jamais été capable de faire preuve. « On attend. Ils ne parlent peut-être pas maintenant mais ils peuvent encore craquer. » Alors comme ça, ils allaient tenter de faire craquer ceux qui les avaient élevé ? C’était dur à entendre mais ils ne disposaient pas d’aucune solution. Les jours suivants se passèrent à une lenteur infinie et chacun d’entre eux marquait une nouvelle étape dans leur vie de jeunes criminel. Il y eut des heures d’interrogations infructueuses, un mail envoyé au boulot de Julian pour justifier son absence, des coups qui partaient sans qu’ils le veuillent vraiment à cause de la frustration et les enfants Carter étaient de plus en plus moroses, taciturnes, distants les uns envers les autres, n’acceptant pas de réaliser ce qu’ils étaient en train de faire. Une longue semaine fut bientôt écoulée et Erilys ne pouvait plus le supporter, elle convoqua son frère et sa jumelle dans la cuisine et prit une grande inspiration avant de déballer ce qu’elle avait sur le cœur. « Ils ne parleront pas, je le sais… » Commença-t-elle d’une toute petite voix. « J’en peux plus, ce n’est pas nous ça… On ne peut pas continuer comme ça, regardez ce qu’on devient ! » De jeunes étudiants prometteurs ils étaient passés à délinquants sans scrupule, ça ne leur ressemblait plus du tout. « On reste enfermé ici, on ne voit personne, on ne va plus ne cours. Il faut arrêter. » Arrêter d’accord mais cette maison n’était plus la leur, peut-être même ne l’avait-elle jamais été. « On va devoir partir. » C’était la seule solution et en regardant son frère et sa sœur droit dans les yeux, elle eut la certitude qu’ils partageaient son opinion. Partir où ? Elle ne le savait pas ? Mais elle était certaine d’une chose, ils ne pouvaient pas rester une semaine de plus ici, ils ne tiendraient pas et leur union souffrait déjà du traitement qu’ils s’infligeaient actuellement. Pour Erilys, il était important qu’ils restent soudés avant tout.

27 mars 2014 – Ils s’étaient préparés avec application, ne laissant aucun détail au hasard et pourtant ils avaient dû agir vite. L’absence du boulot de leur père allait être difficile à justifier plus longtemps et ils ne pouvaient plus être là quand quelqu’un s’apercevrait que le quotidien de la famille Carter avait volé en éclat. Ils réfléchissaient à trois, prenaient des décisions à trois mais faisaient vite et sans laisser les désaccords se placer entre eux. Les parents allaient rester attachés, ils ne méritaient pas qu’ils leur fassent cette fleur, peu importait ce qu’il pouvait leur arrive, ce n’était plus vraiment leur problème. Erilys avait couru dans la chambre de leurs parents pour récupérer la liasse de billets qu’elle avait repérés lors de ses premières investigations. Ce n’était pas grand-chose, mais ils avaient besoin de sous pour leurs voyages et ils ne pouvaient pas emporter leurs cartes de crédits, ils seraient trop facilement repérables. Un sac-à-dos chacun ce serait tout ce qu’ils emporteraient, ils avaient besoin de se déplacer vite et des valises étaient trop imposantes. Leurs téléphones portables avaient été vidé de tous les SMS qu’ils contenaient et se trouvaient sur le comptoir de la cuisine, eux aussi allaient devoir rester là, ils ne pouvaient pas se permettre de les prendre avec eux. Erilys avait pris tous les vêtements qu’elle pouvait caser dans le sac mais aussi les plus pratique, laissant robes et tenues de fête de côté pour préférer jogging, jeans et baskets, elle serait féminine un autre jour. Ses affaires de toilettes et son ordinateur portable avaient réussi à rentrer également, même si elle savait que ce dernier devrait être réinitialisé, juste au cas-où. Impossible d’abandonner toute sa vie de cette façon, elle avait récupéré la boite à souvenir qu’elle gardait précieusement depuis qu’elle était petite et était retourné dans la chambre parentale pour récupérer les affaires de bébés trouvées quelques semaines plus tôt, ça pouvait toujours servir.
Ils furent enfin prêts à partir, ne souhaitant pas repasser voir leurs parents avant leur départ, ils se retrouvèrent simplement dans l’entrée, devant cette porte qu’ils allaient franchir définitivement, laissant tout ce qu’ils avaient connu derrière eux. C’était effrayant, bien sûr, mais ils étaient ensemble et c’était tout ce qui comptait pour Erilys. Ils firent silencieusement leurs adieux à plus de 20 ans de leur vie et claquèrent la porte derrière eux, à la fois soulagés et effrayés par ce qui les attendait. Mais ils n’avaient pas le temps de se poser des questions, ils devaient partir loin d’ici le plus rapidement possible. La voiture de Nathan aurait pu les conduire jusqu’à la gare mais ils ne pouvaient pas jouer au petit poucet, la situation était trop grave, c’est donc en bus qu’ils choisirent de s’éloigner dans un premier temps, rejoignant la gare pour se rendre compte que les billets de train leur demanderait de débourser beaucoup trop d’argent. Ils finirent par dénicher des billets de car à des prix beaucoup plus abordables et en achetèrent trois pour le prochain départ, ne regardant même pas la destination, leur priorité était l’éloignement et dès qu’ils se mirent à rouler vers leur destination, Erilys se sentit déjà un peu mieux, comme si elle allait pouvoir mettre tous les récents événements derrière eux. Bien sûr, elle avait toujours envie de savoir, mais pour le moment, elle voulait surtout oublier jusqu’à qu’ils retrouvent une situation assez stable pour pouvoir reprendre leurs recherches et peut-être même trouver enfin qui ils étaient réellement.
Leur voyage dura des semaines. Ils s’arrêtaient dans des villes au hasard mais n’y restaient jamais très longtemps, se contentant d’acheter le nécessaire avant de repartir, craignant bêtement d’être rattrapés par leur passé. Ils avaient la bougeotte et ne se sentaient en sécurité nulle part. Cependant, leurs économies n’étaient pas infinies et bientôt ils durent se rendre à l’évidence, ils allaient devoir trouver un endroit où se poser pendant un temps, trouver du boulot, reprendre leur vie et tenter de se reconstruire. Ce ne serait pas évident et Erilys ignorait tout de l’avenir auquel elle pouvait prétendre désormais, mais elle avait vraiment envie d’essayer. Deux personnes lui avaient enlevé son enfance et son adolescence, c’était à elle d’être plus forte que ça et de reprendre tout ce qu’on lui avait pris.

Juin 2014 – Siloam Springs. Ils avaient découvert la ville un 19 mai, après avoir étudié une carte des Etats-Unis et choisi leur nouveau lieu de résidence un peu au hasard. Ils étaient arrivés complètement fauchés, perdus, esseulés et avaient mis beaucoup de temps à se reconstruire. Leur vie était d’ailleurs loin d’être parfaite et le conte de fée ne serait probablement pas pour tout de suite mais la jeune fille avait enfin l’impression qu’ils allaient de l’avant et elle en avait vraiment eu besoin. Elle avait trouvé un boulot dans un bar du centre-ville dans lequel elle donnait des concerts plusieurs soirs par semaine. La paye n’était pas folle mais ça suffisait pour la caisse commune et les clients donnaient parfois de gros pourboires qu’elle acceptait avec un petit sourire. Elle était heureuse d’avoir pensé à emmener sa flûte qui était devenu son gagne-pain mais elle n’avait pas imaginé de cette façon sa carrière musicale et ne se sentait certainement pas épanouie dans ce métier. Avec leurs premiers salaires, ils avaient réussi à quitter les motels miteux pour se trouver un petit appartement assez spacieux pour être partagé à trois sans se marcher les uns sur les autres. Vivant en reclus depuis leur arrivée, ils peinaient à aller vers les autres mais Erilys était prête à faire des efforts pour se retrouver et avoir de nouveau l’impression que sa vie lui appartenait et qu’elle pouvait en faire ce qu’elle voulait. Ce n’était que le début de leur vie à Siloam Springs et ils avaient tout à reconstruire.

Juin 2015 – Plus d’un an désormais qu’ils avaient élu domicile à Siloam Springs et même si leur vie n’est pas devenue exceptionnelle, Erilys se sent mieux désormais. Elle a réussi à faire des rencontres et quelques économies grâce à son travail. Elle continue à travailler dans le bar qui lui a offert son premier travail mais voudrait vraiment reprendre ses études de musique et l’aurait déjà fait si elle en avait eu le temps et les moyens. Ce projet reste dans sa tête et elle fera tout pour le réaliser. Ils parlent peu de leur passé entre eux, mais elle sent bien que son frère a envie de reprendre les recherche et c’est son cas aussi, maintenant qu’elle est moins perdue, elle veut de plus en plus savoir qui elle est vraiment, cette pièce manquante au puzzle la déséquilibre et elle ne sera pas tranquille tant qu’elle n’aura pas obtenu de réponse à cette question. Pour Eliana, c’est moins certain, elle a l’impression que sa jumelle essaie de tout enterrer mais elle n’ose pas vraiment aller vers elle pour discuter de ce sujet en particulier. Toujours aussi proche de son frère et de sa sœur, Erilys les a vus s’éloigner avec tristesse et aimerait qu’ils retrouvent la complicité qu’ils avaient auparavant. Cette épreuve les a marqués à vie et ce n’est pas encore terminé, mais la rouquine croit en son avenir, en leur avenir et parvient encore à penser qu’ils peuvent avoir un futur heureux.

 



Dernière édition par Erilys P. Carter le Mer 29 Juil - 22:25, édité 2 fois
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Aloysius D. Hazelwood
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MessageSujet: Re: Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.” Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.”  EmptyMer 29 Juil - 18:46

bienvenue Petit Coeur
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Mauve J. Tremblay
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OMG UNE KAREN, LA SECONDE FEMME DE MA VIE Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.”  282239424
bienvenue ici beauté, en plus, musicienne Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.”  4147870627 je suis fan c'est bon. par contre, 19, n'est-ce pas un peu juste ? mhhhh
bref, j'ai hâte de te lire Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.”  2396917401

par contre, vous avez le même nom avec nathan, vous êtes venus ensemble ou pas ? Supplier
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Erilys P. Carter
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MessageSujet: Re: Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.” Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.”  EmptyMer 29 Juil - 19:00

Merciiiiiiiiiiiiii ! *-*

Je veux bien être la seconde femme de ta vie. good

Ma première fan, je suis trop fière. *-* 19 c'est juste par rapport au contexte ? x) J'avais pas cru voir qu'il y avait des interdictions d'âge mais je suis peut-être une touriste. xD

Je me dépêche de poster la suite pour que tu puisses lire. *-*

Oui, Nathan est le frère ainé d'Erilys et il y aura une petite troisième normalement si ça ne pose pas de problème, mais j'ai vu que pour les jumeaux il fallait demander au staff donc ça sera peut-être à déterminer. (a)

(J'ai pas commencé à RP et j'écris déjà beaucoup trop... xD)
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Nathan E. Carter
Nathan E. Carter

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MessageSujet: Re: Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.” Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.”  EmptyMer 29 Juil - 19:48

Sistaaa heart

Oui on a prévu une histoire assez particulière entre nous qu'on a hâte de jouer avec vous sur ce forum ! J'espère que ça ne posera pas trop de problèmes Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.”  3515815706
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Ariel Chester
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MessageSujet: Re: Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.” Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.”  EmptyMer 29 Juil - 19:53

oh karen, ça fait longtemps que je ne l'avais pas vu ! Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.”  3212174895 très bon choix :*
et pour les 19 ans, je crois que c'est davantage par rapport à l'avatar en fait, vu que karen a 27 ans en réalité Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.”  282239424 mais je laisserais mauve confirmer hihi
bienvenue sur cc, en tout cas Petit Coeur
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Erilys P. Carter
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MessageSujet: Re: Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.” Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.”  EmptyMer 29 Juil - 21:35

C'est ce que je me suis dit aussi après coup, mais j'ai de très bons arguments pour pouvoir la garder quand même. Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.”  1112331678

1. Alors en fait, je crois que mon perso a 20 ans et pas 19, c'est juste que je me suis trompée en écrivant l'âge et si elle les a pas, elle les aura dans le courant de l'été, je me souviens plus exactement de sa date d'anniversaire, là, tout de suite, maintenant. xD Sept ans d'écart c'est pas si énorme. Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.”  3397503949
2. Si on ne connait pas l'âge de Karen, franchement il est indevinable, cette fille fait vraiment, vraiment, vraiment, vraiment super jeune ! :O La première fois que je l'ai vu dans DW, j'ai cru qu'elle était au lycée, je comprenais rien à cette histoire de mariage. xD
3. Je sais faire la cuisine, la vaisselle, le repassage et il parait que le tiramisu est ma spécialité, si j'ai le droit de la garder, on pourra toujours s'arranger. Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.”  3397503949

Bref, Erilys sans Karen n'est plus vraiment Erilys et je n'ai pas vu de limite d'âge dans le règlement en m'inscrivant.... Silvousplaitsilvousplaitsilvousplaitsilvousplaitsilvousplaitsilvousplait, mais bien sûr le dernier mot reste aux admins. :D

Merci beaucoup Ariel, j'ai hâte de découvrir davantage le forum. *-*

Frangin. heart
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Y. Nova Kidd
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MessageSujet: Re: Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.” Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.”  EmptyMer 29 Juil - 21:44

mdr erilys...
...
.... JE VEUX UN TIRAMISU Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.”  1242672611
plus sérieusement, après avoir relu le règlement, il n'y a aucune réglementation dessus, so... tu peux garder karen à 20 ans hihi

j'ai maintenant encore plus hâte de lire tout ça, surtout que nathan m'a mis l'eau à la bouche Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.”  2396917401
et oui (c'est moi mauve gaga ) sois la seconde femme de ma vie, de toute façon, on aura des liens, OBLIGE pervers :*
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Erilys P. Carter
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MessageSujet: Re: Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.” Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.”  EmptyMer 29 Juil - 21:55

Han merci, merci, merci, merci, merci, merci, merci, merci, merci. *-* Tu illumines ma soirée, ma vie, mon univers. Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.”  1306836689 (Comment ça je suis excessive ? xD)

Promis, je commencerais par apprendre les doubles comptes mais pour l'instant je vais quand même tenter de terminer ma fiche avant toute chose. xD

Encore merci, c'est vraiment, vraiment, vraiment, vraiment, vraiment chouette. *-*
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Rachel M. Swanson
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MessageSujet: Re: Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.” Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.”  EmptyJeu 30 Juil - 12:40

J'aime beaucoup Karen je trouve d'ailleurs qu'elle est trop peu prise sur les rpg et c'est bien dommage .. mhhhh ! Bienvenue parmi nous, j'espère que tu feras bonne route parmi nous heart
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G. Masha Jones
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MessageSujet: Re: Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.” Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.”  EmptyJeu 30 Juil - 15:51

Karen trop joulie. Bienvenue ici. Petit Coeur Supplier
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Erilys P. Carter
Erilys P. Carter

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MessageSujet: Re: Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.” Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.”  EmptyJeu 30 Juil - 16:30

Moi je trouve pas qu'elle est trop peu prise, ça m'arrange au contraire. xD

Merci à touuuuuus. *-*
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Margaret
Margaret "Margo" Moriarty
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MessageSujet: Re: Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.” Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.”  EmptyJeu 30 Juil - 19:44


sing hallelujah !


t'es enfin validééééé



Bravo mon bichon, t'as passé l'épreuve de la présentation haut la main !

OH. MON. DIEU. quelle histoire, quels personnages, quelle plume Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.”  282239424 je suis morte, en plus, c'est tellement réaliste, tellement bien fait. j'adore vraiment, je suis bluffée. Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.”  3493038861
bref, bienvenue officiellement, et j'espère que tu resteras longtemps ici Petit Coeur


Tu peux dès à présent vérifier que ton petit nom apparaît bien dans le bottin ! Il est important d'avoir un carton de luxe où s'abriter, pour ceci tu peux aller faire une demande de logement et pour fêter ta petite crémaillère, inviter tous tes potes à foutre le bordel ! Pour ceci, il faut te créer des liens parce que ouais, si t'as pas d'amis, bah, c'est pas le top ! Tu peux aussi t'en créer, c'est une option, pour ça, les scénarios c'est pratique ! Sinon, tu peux voter pour le forum et nous le signaler pour être récompensé ! Enfin, après tout ceci tu peux commencer ton aventure, n'hésite pas à passer par le flood ou la chatbox histoire de raconter ta vie, on adore ça ! Il existe aussi un habitant qui s'amuse à nous torturer, alors viens lire notre Gossip. Tu es un perdu avec tout ça ? le parrainage alors fonce, c'est fait pour toi ! Tu peux aussi t'éclater avec les jeux ça ne fait pas de mal.
Bon courage pour la suite, on t'aime fort petit bichon ! Coeur


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Erilys P. Carter
Erilys P. Carter

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MessageSujet: Re: Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.” Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.”  EmptyJeu 30 Juil - 19:53

Han merci, je suis super touchée par tous tes commentaires, ça me fait vraiment plaisir de lire ça. (et mes petits acolytes doivent être ravis aussi). Baloon

Je suis sûre que je vais bien m'amuser, merci beaucoup pour cette validation ultra rapide ! Slurp
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Seth O. Hemingway
Seth O. Hemingway
modo ◇ seksy comme tout

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Ma petite vie
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MessageSujet: Re: Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.” Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.”  EmptyJeu 30 Juil - 19:54

Bon ben écoute, je suis obligée de te souhaiter la bienvenue de cette facon là vu que notre Mauve nationale a usé de sa gachette pour finir ta fiche avec moi hihi
so BIENVENUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUUE BELLE ROUQUIIIINE ♥️
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Erilys P. Carter
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MessageSujet: Re: Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.” Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.”  EmptyJeu 30 Juil - 19:56

MERCIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIII ! xD (Ahlala cette Mauve, incontrôlable. xD)
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Isis P. Yades
Isis P. Yades

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MessageSujet: Re: Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.” Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.”  EmptySam 1 Aoû - 16:42

Désolée du retard mais bienvenue ici Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.”  776795101 heart
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MessageSujet: Re: Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.” Erilys P. Carter - “On peut se perdre ou disparaître dans une grande ville. On peut même changer d'identité et vivre une nouvelle vie.”  Empty

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