t'es quoi en réalité lale ? une sale mioche de riche qui a voulu sortir du lot.
t'es une peu schizo, bipolaire, trop fragile et suicidaire.
t'as voulu te condamner, pour damner ou expier tous tes péchés. mais tu t'es lamentablement foirée, essayant d'avaler une pilule de plus pour ton corps disloqué. t'as rien mené à bien, jamais. ta vie c'est qu'une succession d'envies et de caprices. c'est cycle infernal. et dans tout ça, y'a tes putains de sautes d'humeur. t'es pas lunatique non loin de là. ça va beaucoup plus loin. ça en devient maladif. tellement maladif que jusqu'à tes seize ans on t'enfermait chez toi avec un prof part. foutu prof part. lui aussi tu l'as voulu. t'étais l'allumeuse de seize ans, en manque d'amis. en manque d'affection. papa qui s'éclatait bien sur les plateaux, maman qui allait piailler avec les voisines. ces jalouses de voisines qui enviait son sort. les vautours qui lui bouffaient son argent.
et toi lale, t'étais seule dans la baraque avec ton prof part. tu t'amusais bien. t'essayais ce que tu pouvais. tu voulais pas rester une petite poupée docile bien fixée dans la société. non toi ça t'intéressait pas. toi c'était le goût de l'aventure qui coulait dans ta gorge et se rependait dans tes veines. puis t'as fait des belles conneries encore après celle là. tu veux que je te raconte le coup de la moto ? ou encore les ébats avec le beau joujou de ton papa dans les loges. tout ça c'était des conneries. à chaque fois tu t'en sortais sans une égratignure. t'en avais ras le bol d'être une sainte, une poupée en cristal blanc qu'on chérie précieusement. alors tu t'es viandé, tu l'as dilapidé la boîte de médocs. tu les voulais les cicatrices de toutes tes emmerdes. tout ce qu'on a effacé d'un coup de chiffon, les billets glissés sous le manteau.
t'es pas une étoile lale. t'es la fille d'une étoile. et toi tu brilles pas sur scène. toi tu cherches à être lale. la normale. avec sa bipolarité un peu bancale, son rire strident et ses pommettes de hamster. toi tu veux être celle qui marche fièrement dans la rue au bras de donzelles hilares, le gin dans une main et la cigarette dans l'autre. tu veux vivre la normalité du monde. parce que tes pieds ils sont ancrés sur cette terre. et parce que bordel t'es encore et toujours vivante.
TU NOUS ENTENDS LE BLIZZARD ? TU NOUS ENTENDS ?
SI TU NOUS ENTENDS, VA T'FAIRE ENCULER.