Deux heures. Ça faisait déjà deux heures que je tournais autour de l'immeuble où vivait Talya. Il y avait de la lumière donc elle devait certainement être chez elle. J'avais envie de la voir. De la prendre dans mes bras. Elle me hantait. Elle me possédait. Jamais je n'aurais dû la revoir. Je suis trop faible avec elle. Mon cœur ne cessait de s'emballer lorsqu'elle était auprès de moi. Mes sentiments envers elle n'avaient jamais disparus. Pendant huit années, je m'étais toujours demandé où elle était, si elle était heureuse. Si elle avait refait sa vie. Si elle m'avait oubliée. Elle m'avait tant manquée.. Et même si nous ne pouvions plus être ensemble, je n'arrivais pas à me résoudre de la laisser tomber. Elle hantait constamment mon esprit.

Une bouteille de rhum à la main quasiment vide, je tournais en rond autour de son immeuble. Je faisais les cents pas. Ce n'était pas raisonnable de la voir mais j'en crevais d'envie. Azalyne avait raison : je n'étais pas capable de l'oublier. Je n'étais pas capable de passer à autre chose même après huit ans sans la voir. Je grimpais les quelques marches qui me conduisaient à son appartement. Mon cœur battait super fort. Je n'entendais plus rien autour de moi. Les quelques marches qui me menaient à son appartement me semblaient interminable. Le taux d'alcool dans mon sang était déjà assez haut mais j'étais conscient. Arrivé devant sa porte, je frappais. Une voix me hurlait de dégager. C'était celle de Talya mais elle n'était pas comme d'habitude. Elle avait bu. Personne ne me disait de dégager. Énervé et surtout très inquiet, j'essayais d'ouvrir la porte mais cette dernière était fermé à clé. « Et merde ! Elle fait chier ! » Prenant un peu d'élan, je fonçais droit dans la porte. Une fois. Deux fois. Au bout de la troisième fois, la porte cédait enfin. J'entrais en trombe et trouvait Talya assise par terre. Dans une tenue peu glamour – mais toujours attirante pour ma part – et en larmes. La bouteille de vodka à côté d'elle était bien descendue. « Oh Talya ! Il se passe quoi là ? Quelqu'un t'a fait du mal ? Qui s'en ai pris à toi pxtain ? » Si jamais quelqu'un lui avait le moindre le mal, je ne répondrais plus de rien. Personne n'avait le droit de s'en prendre à elle. Je prenais les joues de Talya entre mes mains. Je n'aimais pas la voir comme ça. Si ça se trouve c'était à cause qu'elle pleurait. Depuis notre dernière rencontre, je n'avais pas tenu ma promesse. Toujours la drogue et le trafic d'armes. Mais c'était comme ça. Je ne pouvais pas tout abandonner du jour au lendemain sans la moindre représailles. Quand tu signes avec un club de biker, tu en prends pour la vie. « S'il te plait Talya parles-moi.. »

Autrefois, nous nous étions déjà disputés avec Talya mais nos disputes ne duraient jamais bien longtemps. Je ne supportais d'être en froid avec elle. De toute façon, avec nos deux forts caractères respectifs, les disputes étaient inévitables. Mais l'amour que je portais à Talya était plus fort que tout. Nous nous aimions à en crever. Les disputes, la drogue. Même la mort n'aura jamais raison de nous. J'en étais certain. Du moins, jusqu'à aujourd'hui. Alors que je participais à plusieurs trafics d'armes de guerre, Talya était dans la police. Elle était dans le camp adverse. Elle était devenue une ennemie mais jamais je ne pourrais me résoudre à lui faire du mal. Depuis la dernière fois dans son bureau, je m'étais bien caché de dire à mes collègues la nature de ma relation avec Talya. Je refusais que quiconque puisse s'en prendre à elle. Jamais, je ne le permettrais. Celui ou celle qui osera s'en prendre à la femme que j'aime, n'est pas encore né. Et si tel est le cas, je m'occuperais personnellement de lui.

Jamais je n'avais vu Talya dans un tel état de détresse que maintenant. Ça me brisait littéralement le cœur. Il n'y avait qu'avec elle pratiquement que je savais être gentil. Faible comme mes collègues pourraient dire. J'étais juste fou amoureux de cette fille et la voir aussi mal que je pouvais la voir maintenant, ça me tuait littéralement. Alors que j'étais rentré en trombe chez elle, je m'étais mis à sa hauteur. Mes deux mains sur ses joues, je vins lui essuyer les quelques larmes qui coulaient à flots sur sa joue. Mais la jeune femme vint me pointer un flingue dessus. « Mais vas-y tire ! Bah alors qu'est-ce que t'attends ? Je sais que tu ne le feras pas de toute façon. » J'avais confiance en elle. Jamais elle ne me tirera dessus. Il y avait toujours un risque certes tant pis. Je vivais avec le risque tous les jours. Je n'avais aucune idée de ce qui avait pu la mettre dans un tel état. Mais jamais – depuis que l'on se connaissait – je ne l'avais vu de cette manière. Qu'elle me crie dessus. Qu'elle me menace avec un flingue. Qu'importe. « Je ne partirais pas Talya. » Là c'était clair. Je ne partirais pas jusqu'à ce qu'elle me dise ce qu'elle avait. Mais merde, on avait jamais eu de secrets l'un pour l'autre avant aujourd'hui.

Talya se lançait dans des explications légèrement vagues. Mais j'avais bien compris que c'était de ma faute. Elle remettait le fait que je l'avais entraîné dans la drogue. Elle me balançait en pleine figure les erreurs que j'avais avec elle. Je lui ai prit une chose qu'on a fait tous les deux ? Quoi dont ? Un bébé ? Elle avait été enceinte ? Oh pitié non ! Faites que je me trompe sincèrement. Je ne me voyais pas du tout papa. Pas maintenant. Je savais que Talya avait toujours voulu être maman et si – à cause de moi – elle avait perdue un bébé, jamais je ne me le pardonnerais. Il valait mieux que je me tire loin d'elle avant de lui refaire du mal. J'avais du mal à en placer une et ce n'est qu'à la fin de son mini monologue que je pu enfin en placer une. « Attends t'es en train de me dire quoi ? Tu regrettes d'être tombé amoureuse de moi ? Tu regrettes c'est ça ? » Je ne lui avais pas parlé de l'éventuel bébé que j'avais tué sans le savoir. Je voulais qu'elle me le dise d'elle-même.

"Non je ne partirais pas Talya !! » Le ton de ma voix était bien plus haut qu'à l'ordinaire. Jamais je ne l'avais vu dans un tel état de détresse, de tristesse. Ça me faisait paniqué au plus haut point. Talya semblait en colère contre moi. Elle ne cessait de me claquer en plein visage les conneries que nous avions fait ensemble il y a huit ans. J'avais déjà un mal fou à me pardonner moi-même comment pourrait-elle me pardonner hein ?! Je ne cessais de me dire que je devais m'éloigner d'elle. La laisser vivre sa vie. Mais non, je n'y parvenais pas. Elle me manquait tout le temps. Chaque fois que j'étais en train de baiser une femme, je ne pouvais imaginer Talya à sa place. C'était son visage que je voyais tout le temps devant les yeux. C'était l'odeur de son parfum que je sentais constamment. C'était la douceur de sa peau que je ressentais parfois. Je l'avais dans la peau. Je n'arrivais pas à me passer d'elle. Talya était pire que la drogue pour moi mais – au moins – elle n'était pas nocive pour moi. Quoi que. Siloam Springs était une petite fille et les gens parlaient beaucoup. Je devais donc me méfier de tout et de tout le monde. Personne ne devait savoir la nature de ma relation avec Talya. Pourtant, je crevais d'envie de me promener main dans la main avec elle, aux yeux de tous. De l'embrasser en public. Lui payer un café à la terrasse de son bar préféré. Faire les magasins avec elle. Pour le moment, c'était juste impossible de faire tout ça. Talya voulait que j'arrête de faire ce que je faisais pour gagner ma vie mais je ne pouvais pas arrêter. C'était impossible. J'ai signé avec ce club. Si j'arrêtais, comme ça, sans prévenir qui que ce soit. Ils allaient me retrouver et me torturer ou peut-être même me tuer. Ou pire, s'en prendre à elle. A Talya. Et ça, je ne le voulais pas. Je préférais qu'elle soit en vie loin de moi plutôt que morte à cause de moi. Les mots de Talya étaient durs, très durs à entendre. J'aurais pu en pleurer ou me mettre en colère. Mais non, je me retenais en serrant les poings derrière mon dos. « Et pourquoi aujourd'hui plus qu'un autre jour ? Pxtain Talya, il s'est passé quoi y'a huit ans ? T'es partie du jour au lendemain, sans même me dire pourquoi. J'ai fais un truc de mal. C'parce que tu m'aimes trop. Talya parles pxtain, jveux savoir. J'ai le droit de savoir. » Je n'étais pas en colère ou alors un tout petit peu. Non, je ne cessais de me poser cette question depuis huit ans. Cette question me hantait mais vraiment. Mes mains dans celles de Talya, je les lâchais pour me relever et me passer les mains sur le visage. Ah ça non, nous ne pouvions pas être ensemble. Tout était contre nous. J'aurais voulu la kidnapper et l'emmenait le plus loin possible, avec moi. Qu'on soit seuls, rien que tous les deux. Mais non c'était possible. Nous avions tous les deux des obligations à Siloam. Je me remettais au niveau de Talya comme si j'allais l'embrasser. J'en crevais d'envie mais il ne le fallait pas. « Jpeux pas arrêter Talya.. J'ai signé avec eux. Si j'arrête, ils me retrouveront et me tueront. Ou ils s'en prendront à toi. Ça me tue de dire ça .. je préfère que tu sois en vie et loin de moi plutôt que morte par ma faute. Quand on s'est mis ensemble, j'ai juré qu'il ne t'arriverait rien par ma faute. Je tiendrais cette promesse. Pardonnes-moi pour tout ce que j'ai pu te faire. J'aurais jamais dû t'entraîner dans ces conneries. On en serait sûrement pas là aujourd'hui.. si tu veux que je dégage, dis-le mais ça sera certainement la dernière fois que tu me verras Talya. » Je ne ne cherchais pas à l culpabiliser pour moi. C'était aussi difficile pour elle que ça l'était pour moi. Ça me tuait littéralement de lui dire alors que je rêvais juste d'être avec elle et de pouvoir l'embrasser et lui faire l'amour quand je le voulais. Talya vint boire une nouvelle gorgée de sa boisson alcoolisée. « Arrêtes ça Talya ! » Je lui pris le verre des mains et le vidais moi-même. Je tenais l'alcool bien mieux qu'elle de toute façon. Je passais ma main sur sa joue. Lorsqu'elle me demandait de partir, ça me fit mal au cœur. M'éloigner à nouveau d'elle était la pire des choses pour moi. Avant de partir, je vins plaquer mes lèvres contre les siennes. Ma langue jouait sensuellement avec la sienne.

Talya semblait m'en vouloir énormément. Pourtant, nous avions été tellement heureux ensemble autrefois. Nous nous aimions. Nous aurions fait tellement de choses l'un pour l'autre. J'aurais donné ma vie pour elle. Je me souviens que lorsqu'elle était dans le coma, je ne l'avais pas supporté. J'avais voulu mourir. En tout cas, si elle ne s'en était pas sortie il était certain que je me serais suicidé. Vivre dans un monde sans Talya, je n'y arrivais pas. C'était impossible pour moi. Il y avait huit ans, lorsqu'elle a quittée la ville, je ne m'en suis jamais remis. Je n'étais pas parvenu à l'oublier, à tourner la page, à passer à autre chose. Non, je ne cessais d'y penser. Elle me manquait constamment. Aujourd'hui, elle était là, en face de moi. Nous avions déjà baisés deux fois, dans la ruelle et dans son bureau au commissariat. Mais ça ne me suffisait pas. Je voulais plus que cela. Être avec elle tout le temps. Qu'elle n'aie pas honte de dire que j'étais son petit-ami mais non, ce n'était plus possible tout ça. C'était trop tard. Tout était gâché. Je ressentais exactement la même chose qu'elle. Plus elle était loin de moi, plus elle me manquait. Et, alors qu'elle était à côté de moi, je ne faisais que commettre des erreurs avec elle. Je n'étais pas un type pour elle, j'en étais persuadé. « Je sais ce que tu ressens. » Avais-je simplement rétorqué. Mes lèvres sur les siennes, je vins déposer un baiser à la commissure de ses lèvres.

Je lui tenais les mains dans les miennes. Ni l'un, ni l'autre ne quittera son travail. Nous étions dans une belle impasse elle et moi. Je ne pouvais pas prendre le risque de quitter mon club. Ils me retrouveraient c'était certain et me le feraient payer. Ou à Talya. Il était hors de question qu'elle soit en danger par ma faute. Mon corps tout entier la réclamait mais jamais je ne lui ferais l'amour alors qu'elle était ivre morte. Et c'était ce qu'elle était ce soir. Je lui prenais sa bouteille des mains. Bien évidemment, cela ne lui avait pas plu et je m'en fichais pas mal. Elle était tellement en colère mais je comprenais tout ce qu'elle me disait. Putain de merde ! Elle était enceinte. Enceinte de moi. Et à cause de mes conneries, elle avait perdue le bébé. Notre bébé. Même si je n'avais jamais été prêt à devenir papa, je me sentais tel un égoïste à cet instant. J'avais tué notre bébé.. Je le savais en plus à quel point, elle voulait devenir maman. Perdre un enfant c'était terrible. J'essayais tant bien que mal d'imaginer la peine qu'elle avait pu ressentir. « Pourquoi tu me l'as pas dit avant Talya ? Pxtain j'aurais pu t'aider à traverser ça merde !! » J'étais en colère mais plus contre moi en fait. C'était à cause de moi et mes conneries qu'elle avait perdue cet enfant. « Ecoute Talya, t'es pas la coupable. C'est moi et moi seul.. jamais je n'aurais dû t'entraîner dans cette merde. Je t'aimais vraiment tu sais et j'aurais dû te préserver mais non, au lieu de ça, je t'ai détruite. J'en suis désolé.. Je sais maintenant pourquoi tu me détestes tant. »

Même là, je ne cessais de me dire que je devais rester loin d'elle mais non, je n'arrivais pas à le faire. Je vins la prendre dans mes bras. Puis, elle se levait. Elle criait. Elle hurlait. Elle tapait dans tout ce qu'elle trouvait. J'essayais de la maîtriser, de la calmer. Ces paroles étaient un peu incohérentes. Un instant, elle voulait que je fiche le camp loin d'elle et l'instant d'après, elle me suppliait de ne pas la laisser, de ne pas l'abandonner. De toute façon, même si je le voulais, jamais je ne pourrais la laisser tranquille. Mon cœur voulait une chose et mon corps en faisait une autre. Je la stoppais avec mes mains et essuyais les larmes qui ruisselaient le long de ses joues. « Oh ça suffit de crier comme ça Talya. Tu vas réveiller tout le voisinage si tu continues. Tu veux quoi à la fin ? Que je me casse ou que je reste ? Je sais bien qu'on ne peut plus être ensemble à cause de nos vies.. Et ça me tue, ça me tue vraiment.. Je sais pas si je ferais un bon ami. Avec tout ce qu'on a vécus ensemble, ça me paraît difficile mais si c'est ce que tu veux, dis-le moi. La balle est dans ton camp. Soit je dégage, soit je reste mais décides toi parce que je n'attendrais pas trois jours. » Mon cœur battait si fort. J'avais terriblement peur de sa réponse. Dans les cas, j'allais souffrir. Soit elle me demandait de foutre le camp et auquel cas, j'allais devenir fou sans elle ou soit elle me demandait de rester amis. Devenir amie avec la femme de ma vie ? Je ne me sentais capable mais bon, au moins, je la verrais.

Talya avait été enceinte de moi. Mon dieu mais jamais je ne m'étais attendu à une telle nouvelle et c'était moi le responsable de la mort de mon bébé. Oh mon dieu ! Mais quel con j'étais sérieusement. Je n'étais sans doute pas prêt à devenir papa mais je sais, apprendre que j'aurais dû l'être me faisait un truc. Talya semblait en colère. Moi aussi je l'étais mais pas contre elle. Contre moi. J'avais tué mon enfant, mon petit garçon. Pxtain mais quel con je suis !! J'essayais de la calmer un peu. Je la prenais dans mes bras. Assis tous les deux sur le canapé, j'avais l'impression que le monde avait cessé de tourner pour nous deux. Que tout s'était arrêté juste pour nous. « Arrête de dire des conneries Talya. C'était notre bébé.. Il est parti certes mais t'étais pas censé vivre ça toute seule.. J'étais là moi.. J'aurais pu t'aider.. » Je sais, ça ne servait à rien de ressasser le passé. Mais bon là, la nouvelle était trop importante pour être digéré immédiatement. On aurait dû être parents. Et ben ça alors. « En tout cas, t'aurais été une maman incroyable Talya. J'en suis sûr. » Disais-je simplement en l'embrassant tendrement sur le haut de son front.

Le cœur battant la chamade, j'avais peur de ce qu'elle allait décidée. Mais non, elle me demandait de rester là. De ne pas l'abandonner. Je resserrais mon étreinte autour d'elle. Je n'allais pas l'abandonner. J'en étais juste incapable de toute façon. Talya ne se doutait sûrement pas de la manière dont elle avait de l'influence sur moi. Elle était la seule personne sur cette planète à me rendre faible comme ça. La seule et unique femme à avoir autant d'influence sur moi. J'en aurais crever si elle n'était jamais revenue à Siloam. Mais non, elle était là. Assise avec moi sur ce canapé. C'était comme avant. Comme quand nous étions ensemble et qu'on était amoureux à en crever. Je lui caressais ses cheveux. Mes sentiments envers elle ne disparaîtront jamais. Ils étaient encrés en moi à tout jamais. J'étais soulagée qu'elle ne me demande pas de foutre le camp. Elle me suppliait presque de ne pas partir. « Je n'ai pas l'intention de t'abandonner. On a été les meilleurs amis du monde avant d'être ensemble. Jamais je ne pourrais me résoudre à te laisser. » Je l'embrassais sur le front. Ça me faisait tellement de bien d'être là, avec elle. Ça faisait déjà trois fois qu'on se revoyait. « T'as pas besoin de faire la femme forte avec moi Talya.. je te connais et tu peux pleurer avec moi si ça te fait du bien, jte jugerais pas tu sais. Je t'ai toujours aimé Talya et jamais, ça ne s'arrêtera. » Je vins mettre ma langue dans sa bouche. J'avais envie d'elle mais pas comme les fois précédentes. J'avais envie de lui faire l'amour avec tendresse, douceur, amour.

Ma main dans son dos, je vins doucement l'allonger en déboutonnant un à un les boutons de son chemisier. Déposant des baisers sur son ventre et sa poitrine, je retirais on tee-shirt que je vins balancer sur le sol. Nous étions sur la même longueur d'onde avec Talya. Les mêmes envies au même moment. Je lui caressais doucement sa jambe en remontant jusqu'à ses fesses. Mes lèvres se perdaient dans son cou et vinrent à nouveau trouver les siennes. Nous n'avions pas souvent baisés de cette manière avec Talya mais ils faisaient partie des meilleurs moments de ma vie. « Tu sais bien que je ne peux rien te refuser Talya. » Disais-je en lui murmurant dans l'oreille. J'avais envie d'elle. Nous étions tous les deux très alcoolisés mais j'étais conscient de tout ce que je lui faisais. Dégrafant son soutien gorge, je vins les lui malaxer légèrement avant de déposer mes lèvres dessus. Nous prenions notre temps de faire l'amour. C'est ça qui était bon. Je vins lui coincer ses mains au-dessus de sa tête et vint jouer avec sa langue en l'embrassant de manière langoureuse. Mon sexe commençait à bien se dresser dans mon pantalon. C'était à chaque fois pareil avec elle.

« Je comprends Talya. Tu sais, au fond, je n'ai jamais pu vraiment t'en vouloir. » Ma colère avait totalement disparue. Je crois que je m'étais préparée à tout éventualité mais pas à celle-là. Déjà que le frère de Talya ne voyait pas d'un très bon œil la relation que j'entretenais avec elle, alors s'il avait appris que je lui avais fait un gosse que j'avais tué par la suite, il m'aurait arraché la tête je pense. Mais qu'importe. Je ne lui en avait jamais vraiment voulu en fait à Talya. Elle était la femme de ma vie et le resterait pour toujours. Je l'aimais à en crever. Enfin, elle m'avait donné la vraie raison de son départ – un peu brutalement certes – mais je savais tout. Je ne me voyais pas du tout papa mais étrangement, j'avais l'impression de l'avoir perdu ce bébé. « Tu vas sûrement trouver ça con mais.. j'ai l'impression de l'avoir perdu ce bébé alors que je ne l'ai jamais tenu dans mes bras. » Il avait été le fruit de notre amour pendant cinq mois. C'était quand même dingue qu'on ne se soit rendus compte de rien mais bon, c'était le passé désormais.

Maintenant que je connaissais la véritable raison de son départ, je ne pouvais que la comprendre. Même si je ne m'étais jamais imaginé papa, je l'aurais bien aimé moi ce petit. Après tout, il avait été le fruit de notre amour à Talya et moi. Une petite partie de nous mais bon, ça ne devait pas le moment pour être parents. Nous avions le temps pour l'être. Enfin, si nous pouvions enfin être ensemble malgré tout ce qui nous opposé. Mais ce n'était plus le moment de penser à cela. Je me trouvais dans la chambre de Talya. Sa chambre. Ça me rappelait tellement de souvenirs ici. J'avais l'impression de revenir au moins huit ans en arrière. Revenir à l'époque où Talya et moi étions ensemble. Lorsqu'elle ne venait pas chez moi, c'était moi qui lui rendait visite. À l'improviste le plus souvent. Nous dormions ensemble, nous faisions l'amour avec fougue et passion. Enfin quand nous ne nous droguions pas et que nous ne nous crions pas dessus non plus. Talya a été ma première vraie petite amie et peut-être bien la dernière. Du moins, je l'espérais. Mais huit ans plus tard, je rêvais toujours d'être avec elle. De l'aimer, de la caresser, de l'embrasser et de lui faire l'amour. Comme le disait Azalyne, je l'avais dans la peau. Je n'arrivais pas à être totalement heureux sans Talya. Nous avions vécus énormément de choses Talya et moi. La mort de ce bébé n'aurait pas raison de nous. Il fallait que je trouve une solution pour être avec elle, officiellement mais la seule solution que je trouvais c'était de quitter le club. Or, ils ne laisseront jamais faire une chose pareil. Ils ne cessaient de répéter que j'étais un de leur meilleur élément. Ils ne me laisseront jamais partir. Et encore moins pour filer le parfait amour avec une flic.

Talya était contradictoire dans ses paroles. Elle ne cessait de me répéter que je devais foutre le camp et la laisser tranquille mais – elle comme moi – nous ne nous pouvions nous passer l'un de l'autre. Elle était en moi. Je l'avais dans la peau depuis toujours et ça, ça ne changerais jamais. Je n'arrivais pas à tomber amoureux d'une autre femme à cause d'elle. Mais était-ce si mal que cela ? Je ne pensais pas. Talya était la femme de ma vie, j'en étais persuadé. Et le fait que nus aurions pu avoir un bébé ensemble était bien la preuve de notre amour. Je refusais de la partager avec qui que ce soit. Aucun autre homme ne pourra mettre ses sales pattes sur elle. Je ne le permettrais pas. Personne n'était assez bien pour elle. Les contraires s'attiraient de toute façon. Elle était flic et moi un pauvre petit dealeur. Je ne pouvais être officiellement avec elle mais au moins, je pouvais lui faire l'amour quand bon me semblait. Et quand elle me le réclamait surtout.

Je me levais un moment et partis chercher deux verres d'eau. Je lui en ramenais un parce que je savais qu'après avoir fait l'amour, elle avait toujours soif. « Tiens bébé ! » Je savais très bien que ce n'était pas cette nuit qui allait arranger tous nos problèmes. Il fallait que chacun y mette du sien et qu'on la trouve cette fichue solution. Je ne supporterais pas d'être loin d'elle. Me remettant sous le drap, je vins me coller à elle à nouveau. « Est-ce que ça changerais quelque chose entre nous si je ne faisais pas partie du club ? Tu sais bien qu'ils ne me laisseront jamais partir Talya.. Ou ils seraient tout à fait capable de s'en prendre à toi.. Tu refuses de me perdre mais je refuse de prendre ce risque Talya.. Je t'aime beaucoup trop pour ça ! » Ma main sous son menton, je vins l'embrasser avec fougue et passion. Mon corps encore en sueur se collait au sien. Je ne pouvais pas prendre le risque de laisser mes collègues s'en prendre à la femme que j'aimais. Ils pouvaient me torturer, je m'en fichais. Mais personne ne s'en prendraient à Talya. « J'ai pas envie de partir tu sais.. »

Heureux et comblé, voilà ce que je ressentais depuis que j'avais revue Talya, j'avais retrouvé ma joie de vivre et rien ne pouvait venir me contrarier. Pourquoi ? Parce que Talya était de retour et même si ça ne faisait que quelques semaines maintenant et que je ne le montrais pas vraiment, j'étais heureux de la revoir. Tout était comme avant ou presque ... J'avais retrouvé cette passion entre nous deux, cette envie d'être l'un avec l'autre au point de ne plus réussir à se passer de la présence de l'autre. Peut-être que d'un côté cette séparation nous avait fait du bien, car à l'époque, les choses avaient été simplement parfaites. Je me trouvais allongé dans le lit de Talya. Nus l'un contre l'autre, je savourais la chaleur du corps de Talya. Ça faisait tellement longtemps que ça ne m'étais pas arrivé. C'était comme si j'avais dormis pendant huit ans. Ça m'avait paru tellement long ces dernières années sans elle mais maintenant qu'elle m'avait tout avouée, plus rien ne nous séparerait. Enfin si, nos travails respectifs nous empêchaient d'être ensemble. Je ne voulais pas être l'homme qui venait la voir en cachette chez elle pour pour lui faire l'amour. Mais d'un autre côté, je ne voulais pas l'abandonner. Talya était la femme de ma vie, j'en étais certain.

Après deux baises torrides dans la ruelle et dans son bureau, nous venions de faire tendre l'amour. Exactement comme notre première fois il y a un long moment maintenant. Nous en avions du chemin depuis que je l'avais embrassé à mes dix-huit ans. Talya gémissait encore un peu. Toujours de plus en plus fort. De toute façon, on ne risquait pas de déranger grand monde et tant pis pour les voisins. C'est dans un dernier coup de rein que nous venions de jouir en même temps. Me retirant d'elle, j'étais allongé à ses côtés. Me collant à elle, je reprenais petit à petit mon souffle. « Tu resteras toujours privilégiée Talya. Tu auras toujours une place très spéciale dans mon cœur. » Disais-je simplement en me relevant et allant chercher deux verres d'eau. Je la connaissais bien et elle mourait toujours de soif après avoir fait l'amour. Je ne savais pas ce qu'il allait se passer après que je sois sortis de cet appartement mais tout ce que je savais, en revanche, c'était que je ne voulais pas partir d'ici. Je voulais rester avec elle encore et encore. Rester dans la petite bulle que nous nous étions créés elle et moi. C'était tellement agréable d'être ici. Seulement elle et moi. Comme si plus personne n’existait autour de nous. Si seulement je pouvais le club pour être avec elle.. Mais malheureusement ce n'était pas possible. Et surtout quitter le club pour être le petit-ami officiel d'une flic. Jamais ils ne me ficheront la paix. Je les connaissais bien et je savais de quoi ils étaient capable. Je refusais qu'ils puissent s'en prendre à Talya. « Je sais que tu peux te défendre bébé mais imagine qu'ils te fassent du mal.. par ma faute.. Jsuis censé vivre comment moi avec ça.. » Je me remettais déjà difficilement d'avoir tué notre bébé mais alors si les membres de mon club s'en prenaient à elle parce que je les avais quitté, jamais je ne me le pardonnerais. « Je ne veux pas qu'on se voit uniquement en cachette pour faire l'amour comme ce soir bien que ce soit agréable. Très agréable même. » Disais-je en déposant un tendre baiser sur les lèvres de Talya. Mais je l'aimais. Je l'aimais tellement cette fille. En fait, Azalyne avait raison, je l'avais dans la peau Talya. Alors que mes bras enlaçaient doucement la taille de la jeune femme, je calais ma tête dans son cou et vins l'embrasser sensuellement à cet endroit. « D'accord. Je reste pour cette nuit bébé. Nous verrons bien ce que demain nous réservera. Pour le moment, tu peux dormir je ne compte pas te laisser toute seule. » Pas ce soir du moins. Et voilà, je la regardais s'endormir dans mes bras. Sa poitrine s'écrasait contre mon torse. Puis lorsqu'elle s'était enfin endormie paisiblement, je m'endormais à mon tour. Nous avions vraiment l'air d'un vrai couple comme ceci.