Il était tard. La nuit était tombée depuis un bon moment sur Siloam. Je venais tout juste de sortir du commissariat. J'avais encore une fois baisée avec Talya alors que je m'étais juré qu'il ne se passerait plus rien avec elle. C'était certain elle avait vraiment une telle emprise sur moi. Jamais je n'avais ressentie de telle sensation avec aucune autre fille. Je l'aimais à en crever mais, comme elle le disait si bien, notre relation état vouée à l'échec. Elle travaillait dans la police et moi, je n'étais qu'un petit trafiquant d'armes. Bref. Sortant une clope de la poche intérieur de ma veste, je me rendais à pied dans le bar le lus proche. J'avais besoin de me vider la tête. De ne plus penser à rien et surtout pas à Talya. Sur le chemin, j'avais essayé de joindre Azalyne mais rien. Aucune réponse. Bon ben tant pis. Elle était sûrement avec Wade ou avec ces copines. Qu'importe. Je rangeais mon cellulaire dans la poche de mon jean en marchant toujours à travers la ville. C'était calme dehors. Le froid avait bien pris sa place dehors. Je ne portais qu'une simple veste et je n'avais pas froid.

Me voici enfin arrivé dans l'un de mes bars préférés. Tout le monde me connaissait ici. Ou la plupart du moins. Je m'étais tapé la moitié des serveuses de ce bar. Les barmaids me connaissaient bien aussi et savaient très bien ce que je commandais à chaque fois. En fait, j'étais un peu comme un pilier de bar ici. A l'entrée, je saluais le vigile et fis un rapide tour de la salle du coin de l’œil. Pratiquement que des habitués. Des mecs bourrés. Des filles hyper canons et peu farouches, qui ne demandaient qu'à se faire baiser dans les toilettes ou dans la petite ruelle derrière. « Salut mec ! Tu m'mets comme d'hab s'il te plait. » Disais-je au barmaid qui était là pratiquement tous les soirs. Je m'asseyais sans vraiment faire attention au type à côté de moi qui discutait lui aussi avec le barmaid. Apparemment, ils se connaissaient aussi. Bon, d'accord je ne viens peut-être pas tous les jours mais bon, je ne l'avais encore jamais vu. Enfin, il ne me semblait pas. Une jeune femme venait directement m'allumer. Je la connaissais bien. Elle était serveuse ici et elle adorait que je vienne la baiser dans les vestiaires. Je n'allais pas me faire prier ce soir. Surtout pas ce soir d'ailleurs. Enfin bref. Je n'allais pas laisser une jeune femme aussi jolie qu'elle en manque de sexe. Je la laissais donc m’entraîner dans les vestiaires pour que l'on soit en paix pour baiser.

Une bonne vingtaine de minutes plus tard, nous ressortions des vestiaires après s'être rhabillé convenablement. Elle, elle repartait servir ses clients et moi, je retournais m'asseoir au bar où mon verre m'attendait. « C'pas possible Liam. Tu changeras jamais. » Soupirant, je buvais une gorgée de ma boisson alcoolisée – évidemment – en lançant un regard légèrement noir au barmaid qui venait de m'adresser la parole. « Mais lâches-moi un peu ! » Puis mon cellulaire se mit à sonner. Le prénom d'Azalyne apparaissait sur l'écran. « Aza ?!!! Ouais nan t'inquiète pas. Jvoulais juste savoir comment t'allait. Jt'embrasse. A plus tard. » Je raccrochais en terminant mon verre d'un seul trait cette fois-ci.

Depuis le temps que je venais dans ce bar, tout le monde me connaissait. Les barmaids, les serveuses. Tout le monde. Souvent, je voyais les mêmes têtes mais quelques unes qui étaient nouvelles de temps en temps. J'avais besoin de me changer les idées ce soir. Ma première idée avait été d'aller voir Azalyne mais cette dernière ne m'avait pas répondu à mon appel. Alors, j'avais décidé de venir ici. Aller chez moi ? Pour quoi faire ? Déprimer ? Ressasser la soirée qui s'était passé avec Talya ? Non merci bien. Je préférais noyer mon chagrin et mon désespoir dans l'alcool. Comme à chaque fois quasiment. J'avais essayé de rester le plus souvent avec Talya ce soir. Malheureusement, il avait bien fallut partir et c'était à contre cœur que j'avais fait cela. Au bar, j'avais retrouvé l'une de mes serveuses préférées. Elle m'avait entraînée avec elle dans l'arrière du bar pour s'envoyer en l'air. Ça m'avait fait du bien mais sur le coup seulement. Talya restait toujours dans ma tête et je ne cessais de me demander quand est-ce que j'allais la revoir. Et surtout, si j'allais la revoir. Ça me déprimait encore plus de penser à cela.

Assis au bar, je commandais mon verre habituel. Un verre de scotch que j'avalais aussi sec. Ma vie ne ressemblai vraiment à rien. Un vrai bordel. Mon paternel était décédé. J'avais arrêté mes études pour subvenir au besoin de ma mère et de ma petite sœur. J'avais sombré dans l'alcool et la drogue pour tenir le coup avec mes horaires de travail qui n'en finissaient plus. La seule chose positive qui m'était arrivé c'était Talya. À mes dix-huit ans, j'avais enfin osé faire le premier pas. Je l'avais embrassé et à partir de ce moment-là, nous ne nous étions plus quittés. Un amour passionnel, fougueux mais destructeur aussi. Avec mes conneries, je l'avais entraîné dans la drogue. J'avais faillis la perdre. Lorsqu'elle avait quittée la ville, je lui en avais voulu. Mais au début seulement. Par la suite, je me suis rendu compte qu'elle serait mieux sans moi. Même si ça ne m'a pas empêché de rester éperdument amoureux d'elle. Assis au bar, je devais en être à mon deuxième ou troisième verre de scotch lorsqu'Azalyne me rappelait enfin. Il était pas trop tôt. M'enfin là, je n'avais plus trop envie de bouger donc bon. Alors que je répondais brièvement à Azalyne, j'entendais le barman appelé le mec juste à côté de moi Wade. J'eus un léger beug de cerveau lorsque j'entendais ce prénom. J'avais raccroché avec Azalyne. Wade ? Le Wade d'Azalyne ? Je les écoutais en gardant ma tête baissée vers mon verre de scotch. Ouais c'était bien lui. Le mec – enfin l'ex mec – d'Azalyne.

« Excuse moi mec, j'ai entendu ce que tu viens de dire. Jsuppose que t'es au courant pour Azalyne et moi et que tu dois pas trop m'porter dans ton cœur mais sache que c'est moi qui l'ai allumé. La preuve, pendant qu'on couchait ensemble c'est ton prénom qu'elle a lâchée au lieu du mien. » Je n'avais pas l'habitude de faire ça. Mais il continuait son petit discours d'homme cocu. Ça m'énervait d'entendre la manière dont il parlait d'Azalyne. Il méritait mieux ? Bah dans ce cas là, elle méritait mieux qu'un mec comme lui. Je crevais d'envie de me lever de mon siège et de lui en coller une. Il n'avait aucun droit de parler d'Azalyne de cette manière. « Tu mérites mieux qu'elle ? Mais bordel, t'as de la merde devant les yeux ou quoi ? Elle est complètement sous ton charme ? Elle a résisté un paquet de fois avant de succomber à mes charmes. Jte rassure, elle mérite mieux qu'un pauvre type comme toi ! » Là, j'étais énervé. Je savais qu'il l'avait sans doute fait exprès de parler de cette manière. Il ne m'aimait pas mais la réciproque était vraie.

Je n'ai pas l'habitude de faire ça. Aller vers les autres. Et surtout les mecs. J'ai bien plus de facilité à aller vers les filles que les mecs. Ces derniers avaient toujours tendance à me détester. En même temps, je me tapais leurs copines la plupart du temps donc bon. Et Wade était l'exemple parfait. Je m'étais tapé sa copine – ex copine maintenant – et je lui fournissais même sa drogue. Ma relation avec Azalyne était bizarre quand même. Nous avions été amants et maintenant, j'étais son ami tout en lui fournissant ses petites pilules magiques. J'essayais d'être le meilleur ami possible mais il n'y a pas de manuel pour cela. Je faisais au feeling même si des fois, elle n'était pas très contente. Bref. Je venais d'engager la conversation avec Wade. Je sais même pas pourquoi je l'avais fait mais la manière dont il parlait d'Azalyne m'avait énervé. Et vu son air d'abruti, je me doutais bien que ce que je venais de lui dire lui était passé à trente milles pieds au-dessus de la tête. « Pxtain mais t'es trop con ma parole ou quoi ? Arrête de te lamenter sur ton sort, on dirait une fillette qui a perdue son doudou ! » Je crois que si je le connaissais mieux, je me serais permis de lui mettre une claque. Ce n'était pas l'envie qui m'en démangé mais bon, je me retenais tout de même un peu. Beaucoup même.

Ça me soûlait. Je savais ce que c'était d'être amoureux d'une fille et de ne pas pouvoir être avec elle. J'étais toujours aussi épris de Talya. Je ne parvenais pas à passer à autre chose. Ça m'agaçait au plus haut point mais bon c'était comme ça. « Tu t'fous de moi ? La femme que j'aime bosse dans la police et elle veut pas être avec moi à cause de mes conneries. Alors si, je sais que ça fait de ne pas être la femme que t'aime ! » Là, j'étais vraiment énervé. Mais bon de toute façon, je m'en foutais pas mal de ce type. Il n'était pas mon ami. Même pas une connaissance. « Pourquoi tu l’as pas lâchée, quand elle t’a repoussé? Pourquoi t’as persisté à vouloir coucher avec elle? J’aurais tout fait pour elle. J’étais prêt à la marier, lui faire des gosses, et elle…Elle est allée te voir, t’acheter tes saloperies de pilules. À moins que ce soit pour ça, qu’elle a couché avec toi? Pour les pilules? Tu sais quoi, j’ai même pas envie de le savoir. Si elle m’aimait vraiment, elle aurait pas fait ça. » Mais j'en savais rien moi. Si elle avait fait ça, c'est parce que elle en avait envie. J'avais aussi bien insisté et je pouvais être lourd mais vraiment lourd. Quand je veux un truc, il me le fallait tout de suite. Je ne supportais pas qu'on me refuse un truc et surtout pas une fille. Et puis bon, Azalyne et moi étions amants autrefois. « J'en sais rien. C'pas de ma faute si ta meuf elle est grave sexy. Jsuis comme ça mec. J'ai envie de baiser avec une fille, je l'ai fait. Jme pose pas de questions. »

Puis Wade prit ses affaires et commençait à partir. Mais son cellulaire se mit à sonner. Et là, je crus avoir une attaque. Tal ? Dites-moi que c'est une coïncidence ?? Dites-moi qu'il ne s'agissait pas du diminutif de Talya ? Je crois que si jamais j'apprenais qu'ils se voyaient et qu'en plus, il se la tapait, je ne répondrais plus de rien. Bon ça sera un juste retour des choses en sachant que je me suis tapé sa gonzesse. « Tal ça serait pas le diminuif de Talya par hasard ? » Disais-je simplement en buvant une nouvelle fois mon verre cul sec.

Alors c'était lui ?! Wade ?! Bordel, jamais je ne l'aurais imaginé comme ça. J'essayais de l'imaginer avec Azalyne et en fait, j'avais assez de mal. Mais bon, l'amour était rarement logique de toute façon. Regardez donc Talya et moi. Nous n'avions rien à faire ensemble mais pourtant les sentiments que nous éprouvions l'un envers l'autre étaient plus fort que tout. Je ne pouvais me résoudre à la laisser tranquille. En repensant à la dernière fois que j'avais parlé à Azalyne, je ne pouvais m'empêcher d'imaginer Talya dans les bras de ce mec. Ou encore de penser que Cade aurait pu ne pas se gêner de baiser Talya. Ma Talya. Mais il se prenait pour qui hein ?! Talya était bien trop belle pour être avec un mec comme lui. Mais ce n'était qu'un juste retour des choses en fait. J'avais bien couché avec Azalyne moi, alors qu'ils étaient encore ensemble. « Alors c'toi le fameux Wade ! Jt'imaginais pas du tout comme ça mais bon on s'en fout de ce que je pense. »

Puis, Wade commençait à s'en aller. Il prenait sa veste et le reste de ses affaires. Son cellulaire se mettait à sonner et là, je cru devenir complètement fou. C'était Talya au téléphone. Oh putain ! Le connard ! Ma Talya. Déjà à l'époque, je ne supportais pas de la voir avec un autre homme mais là, non ce n'était pas possible. Pas elle.. Pas lui.. Elle ne pouvait pas me faire ça.. Enfin si, elle le pouvait. Nous n'étions pas ensemble et puis, de toute façon, notre relation était vouée à l'échec directement. Une flic et un taulard ensemble. On aura tout vu franchement. Non, ce n'était pas possible. Je ne pourrais jamais être avec elle. A moins de me ranger, de devenir un Wade mais pour le moment, c'était inenvisageable. « Ouais je la connais. C'était ma nana autrefois. » Et elle a portée mon enfant avais-je envie de hurler mais bon, ça ne servait à rien de remuer le passé. C'était notre secret à Talya et à moi. Il y avait tout de même une question qui me brûlait les lèvres. Je crevais d'envie de lui demander s'il avait couché avec ma Talya ou pas. Déjà pour qu'il l'appelle par la première syllabe de son prénom, il fallait qu'ils soient suffisamment intime donc bon. M'accoudant au bar, je terminais mon verre d'un seul trait. « Ouais je l'ai baisée y'a pas si longtemps mais tu devrais te méfier d'elle, elle ne fait rien gratuitement. Elle a toujours une idée derrière la tête. » Rapporter les nouvelles à Azalyne ? A quoi bon. Ça ne servait à rien de lui rapporter cette entrevue. Je ne comptais pas m'abaisser à lui taper dessus bien que l'envie m'en démangeais. Ça me tuais littéralement de descendre Talya mais bon, il me cherchait après tout. « Et toi, tu vas aller tout répéter à la super fliquette qui a foutu ton couple en l'air ? Tu dois être sacrément stupide pour te laisser mener le bout du nez par une fille. Jsuis sûr que c'était Aza qui portait la culotte entre vous deux. Elle a tempérament de feu cette fille contrairement à Talya. Elle aime bien se laisser dominer Talya tu sais. » Je mettais une tape amicale – ou pas – dans le dos de Wade.

Personne n'avait le droit de toucher à ma Talya. Même si je ne pouvais pas être avec elle pour diverses raisons, personne ne pouvait se permettre de la toucher. C'était ma Talya. Je suis fou amoureux d'elle depuis toujours et je ne supportais pas de voir un autre mec lui tournait autour. Et encore moins de lui faire l'amour. Surtout pas Wade d'ailleurs. La manière dont il avait jeté Azalyne lors de leur séparation ne m'avait pas plu. J'aurais pu lui en toucher deux mots mais à quoi cela servirait-il ? Il allait répliquer à ma remarque. J'allais répliquer à nouveau et ce, jusqu'à ce qu'on en vienne aux mains. Pourtant, je crevais d'envie de lui en faire la remarque. Après tout, Azalyne était mon amie et elle ne méritait pas qu'on lui parle ou la traite de cette manière. Wade me précisait qu'il n'avait rien à cacher à Talya. « Tant mieux pour moi mai un conseil, ne t'avises pas de lui faire le moindre mal parce qu'autrement, je n'hésiterais pas à te foutre mon poing dans la figure. » Déjà que ça me démangeais pas mal depuis tout à l'heure. L'imaginait en train de baiser ma Talya m'était insupportable mais après tout, il se vengeait sûrement de moi. Bah ouais, j'avais bien couché avec sa copine avant qu'il ne la largue. C'était juste retour des choses. Sauf que moi, je n'étais pas lui. Je n'étais pas une mauviette. Si j'avais envie de le frapper, je le ferais mais pas maintenant. Il y avait un peu trop de monde autour de nous ce soir et donc, trop de témoins.

Je ne savais même pas ce que je faisais encore là. Wade n'était pas le genre de mec que je fréquentais. En fait, en dehors des gars du club, je ne fréquentais aucun autre homme. La compagnie des femmes étaient plus agréable pour ma part. Avec les mecs, je savais exactement ce que je devais faire pour les énerver et j'aimais ça. Risquer de me prendre un poing dans la figure ne me faisais pas peur. J'en avais vu d'autres donc non, Wade ne me faisait absolument pas peur. Une tape dans le dos. J'aurais parié qu'il m'aurait mis son poing dans la figure mais bon, apparemment, il se retenait. Je le voyais bien. Son visage était tout crispé tellement il se retenait. Le bon gars ? Ça me faisait rire ça. Je ne savais pas qu'il y avait un bon et mauvais côté. « Parce que tu crois que j'ai pas perdu moi ?! J'ai perdu Talya, la seule et unique femme de ma vie. Toi, t'as encore toutes tes chances avec Azalyne. Elle t'aime à en crever alors arrête de faire le coincé du cul et bouges toi ! Enfin si tu l'aimes vraiment ! » J'avalais mon verre de scotch cul sec. J'étais complètement soul mais je savais encore ce que je disais ou faisais. Je me gardais bien de dire à Wade que son ex petite amie était venue trouver du réconfort auprès de moi suite à leur séparation. Nous aurions pu coucher ensemble mais non, nous avions simplement discutés. Enfin peut-être que je devrais lui dire en fait. Après tout, lui ne s'était pas gêné pour me dire qu'il avait rendez-vous avec Talya et qu'en plus de ça, ben ils ne discutaient. Sans prendre le temps de réfléchir, mon poing vint s'écraser sur son visage. Il ne l'avait pas volait celui-là. « Ne te gêne pas pour lui dire que c'moi qui ai fait ton joli cocard !! » De toute façon qu'elle me déteste un peu plus ou un peu moins, la belle affaire.