There is no remedy for love but to love more

“If you would be loved, love and be lovable.”  + MAUVUEL

Oh que non, cette fois, elle ne s'en sortira pas sans prendre mes foudres. Pas sans me raconter ce qui se passent entre eux deux. Oui, Aedan et Mauve. Je suis au courant. C'était peut-être la dernière chose à faire, me le dire. Enfin, on ne me l'a pas vraiment dit explicitement, mais je suis assez intelligent pour faire le rapprochement.

Je me dirige chez elle en trombe. Vous savez, dans les dessins animés, quand un personnage arrive, les poings serrés et la fumée sortant des oreilles ? Et bien, c'est moi. J'chuis plutôt bon au doublage, faut avouer !

J'entre sans frapper chez la rouquine. J'ouvre la porte en grand, car je sais qu'elle ferme très rarement la porte lorsqu'elle est présente. Et je savais qu'elle l'était. Je savais qu'elle avait essayé de me contacter, sans réponse de ma part. Je ne me fais pas désirer, loin de là. Il faut qu'on s'explique. Calmement. Même si ça va être très dur pour moi .. j'ai dû lutter tout à l'heure pour pas rouler sur un groupe d'ados. De toute façon, je dois passer ma rage sur quelque chose. J'espère juste que ce ne sera pas Mauve.

D'ailleurs, elle me regarde, ébahie, cherchant ses mots. Oui, ma belle, tu vas en avoir besoin. « Quelque chose à dire pour ta défense ? » Étonnamment, mon ton était posé. J'étais confiant et j'avais bien l'intention de finir ce que je voulais finir.

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Il est tard et je suis seule dans l'appartement, me permettant alors de ne porter qu'une culotte et le t-shirt de mon copain. Pour cause de ma solitude, Bonnie et Ivy sont sortie, et Aedan ne peut pas venir, alors j'en profite pour passer une soirée rien que pour moi. Enfin, pas vraiment, parce que Billie se met à aboyer comme un dératé. Je soupire, m'assoie par terre et me met à le caresser, attendrie par cette boule de poil qui se roule par terre de bonheur. « Sale boule de poil ambulante, tu essaie de me corrompre c'est ça ? Assume ! » Je rigole, continuant mes caresses. Moi au début qui était réticente à l'idée d'avoir un chiot, voilà qu'Aedan m'en a offert un et que je suis complètement fada de lui. Comme quoi, les choses changent.

Après avoir caressé une bonne dizaine de minute le chiot, je me lève et attrape mon téléphone. J'en profite pour envoyer un sms à Dan. « L'appart est vide sans toi ! » suivie d'un cœur et d'un smiley attristé. Non, je n'essaie pas du tout de le corrompre et d'essayer à ce qu'il vienne ! Au moment ou je clique sur "envoyer", la porte claque et je sursaute, me retournant vivement. Mon portable me glisse des mains et tombe sur le parquet. C'est Samuel. Je reste là, droite comme un piquet, troublée et cherchant quoi dire.

« Quelque chose à dire pour ta défense ? » Je croise les bras sur ma poitrine, effarouchée. « Je ne vois pas de quoi tu parles. » Et c'est vrai. Et tout d'un coup, un tas de questions se posent. Pourquoi ne m'a t-il jamais répondu ? Pourquoi est-ce qu'il débarque maintenant ? Pourquoi est-ce qu'il est parti ? Pourquoi lui ? Pourquoi ?

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“If you would be loved, love and be lovable.”  + MAUVUEL

« Je ne vois pas de quoi tu parles. » C'était bien la pire chose qu'elle aurait pu me répondre. Je la détaille de haut en bas. Ce t-shirt .. ce t-shirt m'est inconnu. Et il lui est trop grand. "Klein .. t'es mort." « Dis donc, t'es allée faire les soldes récemment ? Attend, il est super canon ce nouveau t-shirt Calvin Klein. Ah merde, je suis con. On te l'aurait pas donné, plutôt ? C'est fou, cette marque me dit quelque chose. »

Je serrais ma mâchoire pour ne pas en dire plus, même si je le voulais. "Oh, oui, je veux montrer à quel point elle a eu tord de le fréquenter." « Alors, sympa de flirter avec un connard qui n'en a rien à faire de quoi ? Je pense que tu lui as assez servi de plan cul, maintenant, redescend sur Terre ! Vous formerez jamais un vrai couple, jamais ! »

J'avale ma salive après mon petit monologue. Je me rends compte que ce que je viens de dire était exagéré. Je fouille dans la poche arrière de mon jean pour voir si le cadeau de Mauve était toujours là. Ami indigne .. ouais, j'ai oublié son cadeau d'anniversaire. Mais il est dans ma poche. Il n'est jamais trop tard pour un cadeau .. surtout si c'est quelqu'un qu'on aime ?

Son chiot arrive en remuant la queue, interpellé par le bruit que je fais. Je n'ai même pas envie de savoir d'où il vient, Mauve n'ayant jamais voulu de chien. Je me baisse pour le caresser et il se dresse sur mes genoux. Mais rien ne réussira à m'attendrir. Rien.

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Le regard de Samuel est rempli d'une colère que je n'avais jamais vu avant cet épisode à Noël. Il me détaille, me regarde avant de s'arrêter sur mon t-shirt. Et là, il s'enflamme. « Dis donc, t'es allée faire les soldes récemment ? Attend, il est super canon ce nouveau t-shirt Calvin Klein. Ah merde, je suis con. On te l'aurait pas donné, plutôt ? C'est fou, cette marque me dit quelque chose. » je serre les dents. Ses paroles me font l'effet de coup de poing dans le ventre. Je n'aurais jamais cru que Samuel détestait autant Aedan. Mais qu'il pouvait me faire aussi mal. Pourtant, je maintiens mon regard dans le sien, comme un défi. Pour lui montrer que ça ne m'atteindra jamais alors qu'au fond, je suis probablement à terre.

« Alors, sympa de flirter avec un connard qui n'en a rien à faire de quoi ? Je pense que tu lui as assez servi de plan cul, maintenant, redescend sur Terre ! Vous formerez jamais un vrai couple, jamais ! » Et ça recommence. Il me brise de l'intérieur. Je m'enflamme, tournant en rond. Si ce n'était pas lui, il se serait déjà pris une gifle. Mais c'est Samuel. « J'arrive pas à croire que tu puisses revenir dans ma vie pour me dire ça ! » je le regarde dans les yeux. J'ai les nerfs en boule, et il a brisé un des pilliers qui me maintenait stable. Sans me rendre compte, j'ai haussé la voix. « Qu'est-ce que tu veux de toute façon ? Que je le quitte ? Que je lui dise "désolé Aedan, mais Samuel m'a dit que t'étais un gros connard donc je veux pas continuer" ? » je me passe une main dans les cheveux. J'ai cruellement besoin de faire quelque chose qui m'apaise sinon je vais exploser. « Je l'aime, Samuel, j'aime Aedan ! C'est sérieux. Je pensais que tu serais heureux pour moi. Je crois que je me suis trompé de Samuel. » je lui lance un dernier regard avant de lui tourner le dos, dégoûtée. Je ne remarque même pas que Billie vient vers lui, ou encore qu'il fouille dans sa poche. Je suis tellement mal.

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“If you would be loved, love and be lovable.”  + MAUVUEL

Nous sommes mutuellement énervés l'un contre l'autre, là n'est pas le doute. Mais pas pour la même raison. Les miennes sont égoïstes. Je ne pense qu'à moi et à même pas à elle. Je n'arrive même pas à voir son bonheur. Pourtant, je devrais. Je sais qu'entre nous, il n'y aura jamais rien. Nada.

Mais ce qui me dérange le plus, c'est l'amour que je lui porte. J'ai peur qu'elle soit déçue. Encore. Elle l'a été tant de fois .. et elle oublie parfois qui était là pour elle quand les autres la fuyait. « J'arrive pas à croire que tu puisses revenir dans ma vie pour me dire ça ! » Moi non plus, je n'arrive pas à y croire. J'aurais dû être plus présent pour elle, à ses côtés dans toutes les épreuves qu'elle a dû traverser seule. « Qu'est-ce que tu veux de toute façon ? Que je le quitte ? Que je lui dise "désolé Aedan, mais Samuel m'a dit que t'étais un gros connard donc je veux pas continuer" ? » Exactement. C'est ce que je désire qu'il se passe. Mais je le sais très bien, comme deux et deux font quatre, que ça ne se passera jamais. Je suis égoïste et je l'ai toujours été. Je n'ai pensé qu'à moi et pas à elle, à ses sentiments. J'ai essayé de la guider, mais ça n'a rien donné. « Je l'aime, Samuel, j'aime Aedan ! C'est sérieux. Je pensais que tu serais heureux pour moi. Je crois que je me suis trompé de Samuel. » Ces quelques mots me font l'effet d'un coup de poignard dans le ventre. Je l'aime.

Je me mords les lèvres jusqu'au sang pour empêcher ces putains de larmes de couler sur mes joues. Je recule, m’asseyant sur son petit canapé. Je me prends la tête dans les mains et je verse quelques larmes. Non pas des larmes de colère, ni d'énervement, mais des vraies larmes. Lorsque l'on est triste, effondré, quand rien n'a d'important autour de vous à part ce qui vient de vous briser. « Je .. je suis désolé, Mauve. » Je veux partir d'ici. J'en ai trop entendu. J'ai dis ce que je voulais dire. J'ai fais ce que je voulais faire. Je m'en veux. Je lui en veux. Je titube jusqu'à la porte suivi de son chiot qui aboie d'une petite voix.

Son cadeau ... « C'est sûrement le mauvais moment, mais bon anniversaire. » Je lui tends une petite boîte en velours rouge, écrasée par le chemin. Dedans se trouve un collier. Pas n'importe lequel. Un magnifique collier en or, avec une grande chaîne fine en or. Le pendentif est son initiale. Derrière, quelques mots sont gravés. "N'oublie pas. Je suis là."

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De la colère, de la tristesse, de l'incompréhension. Je suis complètement perdue. Quelque chose s'est fendillé en moi, et ça se ressent, comme une onde de choc. Je n'ose même plus lui faire face, alors je m'approche du minuscule balconnet. Je vois à travers la vitre que quelque chose brille aux coins de mes yeux. Je les ignores mais c'est plus fort que moi.

Puis j'entends comme des sanglots. Il se tient la tête entre les mains. Il est aussi anéanti que moi. Puis il se relève. « Je .. je suis désolé, Mauve. » Samuel se dirige vers la porte encore ouverte. Il m'échappe encore, et cette fois, reviendra t-il ? Je ne veux pas le perdre. Mais quelque chose me dit de le laisser partir. Je baisse la tête et renifle, tandis qu'une larme fugace s'échappe. Billie aboie tout doucement, suivant de ses petites pattes Samuel.

Puis il s'arrête. Il doit partir. Mais j'aimerais tellement qu'il reste. Il revient sur ses pas et je me retourne pour le regarder. il me tends une petit boîte rouge, légèrement amochée. « C'est sûrement le mauvais moment, mais bon anniversaire. » j'hésite à prendre la boîte puis je l'agrippe et l'ouvre. C'est un magnifique pendentif en or, avec mes initiales. Je le retourne et regarde les paroles gravées derrières. N'oublie pas. Je suis là. Je sors le collier de son étui et le tiens en main. « Samuel... » Je le regarde dans les yeux. Les miens sont humides. « Pourquoi est-ce que ça nous arrive ? » Je renifle et passe le collier autour de mon cou. « Je ne t'ai jamais oublié. » Et c'est vrai. Samuel est celui que je ne pourrais jamais oublier.

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“If you would be loved, love and be lovable.”  + MAUVUEL

Mauve pleure aussi. J'ai un mal de tête épouvantable. Je me sens mal. « Samuel... » Elle me fixe profondément mais je ne peux pas maintenir son regard. C'est moi qui ai débarqué chez elle, et c'est moi qui a encore tout fait foirer. Comme toujours. Des fois, je ferais mieux de me taire. « Pourquoi est-ce que ça nous arrive ? » J'ai envie de lui crier que je n'en sais pas plus qu'elle. Une malédiction règne sous nos échanges. Une malédiction qui s'acharne encore et encore sur nous.

« Je ne t'ai jamais oublié. » Cette remarque me fend le coeur. Bien sûr, qu'elle ne m'a pas oublié. Moi non plus, mais j'aimerais tellement ne plus penser aux sentiments qui s'accaparent de mon âme. « Soit heureuse avec Aedan. Aime le comme il le mérite. » Aime le car moi, je ne le mérite pas. Je n'ai pas eu le courage de dire ça à voix haute.

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J'essuie mes larmes avec la manche de mon gilet. Je ne dois pas pleurer. C'est totalement stupide et niais. Je suis plus forte qu'une simple dispute. Je me le répète comme pour me convaincre, alors qu'en réalité, j'ai l'impression d'être brisée en petits morceaux. Je regarde le collier désormais à mon cou, comme si je le reverrais plus jamais.

« Soit heureuse avec Aedan. Aime le comme il le mérite. » Je relève vivement la tête vers lui. « Tu t'en vas ? » Cette fois-ci, ma voix était empreinte d'amertume. Il s'enfuit. Encore. Et je ne peux pas supporter ça. « Tu t'enfuis. Encore ! » La colère monte toute seule. Alors que ses paroles auraient du être réconfortante, elles ont ranimés en moi une flamme. Et comme si c'était un incendie, je me dirige vers un placard et y trouve une bouteille d'alcool. Je la débouche et en bois une bonne gorgée avant de la reposer bruyamment sur le plan de travail. « Bah écoute, casse-toi hein. C'est tout ce que tu sais faire alors vas-y ! » Mes paroles dépassent ma propre pensée mais je ne peux pas me retenir. Je ne veux pas qu'il parte.