Sex is a game...

Je suis née presque vingt-cinq ans plus tôt, à la Nouvelle-Orléans. Ma mère était française, et mon père était de Washington. Ils se sont rencontrés un jour à Bâton-Rouge, se sont aimés, se sont mariés, et se sont installés à la Nouvelle-Orléans. Et je suis née.

J’ai un peu de famille à Washington. Ma tante, mon oncle et ma cousine. Je l’ai souvent vue, quand j’étais enfant, parce que mon père avait des affaires à faire à Washington, et qu’il m’y emmenait, avec lui, la plupart du temps. J’étais très liée avec ma cousine, même si elle avait cinq ans de plus que moi. On ne s’est plus vues il y a sept ans de cela, quand elle a disparu de Washington, s’enterrant à Siloam Springs. On a quand même communiqué par mail, ou Facebook, mais on ne s’est plus revues.

Sinon, à part aller à Washington avec mon père assez souvent, j’ai fait des études dans le commerce. J’étais déterminée, et ambitieuse. Mon père est mort alors que je n’étais pas majeure. Et ça a anéanti ma mère. Je voulais lui offrir tout ce qu’elle voulait. Je voulais lui offrir une vie sans soucis. J’ai monté ma propre boîte à partir du moment où j’ai pu, où j’ai été majeure. Je n’ai pas dit en quoi consistait mon business à ma mère. C’était peu conventionnel. J’ai créé une entreprise de Sex Toys, et contre toute attente, ça a fonctionné. L’affaire a très vite décollé. J’ai pu mettre en gérance, et j’ai ouvert une autre boîte, dans une autre ville. Mon entreprise n’a pas tardé à devenir une chaîne de magasins. Et pendant que ma cousine disparaissait, mon business florissait. J’avais les fonds nécessaires, alors j’ai ouvert d’autres magasins. J’ai un peu diversifié, aussi, intégrant des présentations et des ventes à domicile.

Et puis, parallèlement, je tirais les cartes. Je lisais dans les boules de cristal. Enfin, ça ne marche pas toujours, mais je suis certaine d’avoir hérité de ma grand-mère. Elle était voyante. Elle avait un don. Elle ne se trompait jamais. J’ai juste besoin d’entraînement, je pense. Comme ma mère a toujours refusé de m’acheter ces accessoires que l’on trouvait dans les boutiques ésotériques, je n’ai jamais pu réellement exercer mon don, étant enfant. Mais je suis sûre d’être voyante également.

Récemment, d’ailleurs, j’ai eu un très, très mauvais pressentiment. J’ai essayé de prévenir ma cousine, car ça la concernait, mais elle n’a rien voulu entendre. Elle disait que tout allait pour le mieux. Qu’elle s’était plus ou moins remise avec son ex-mari, dont elle avait divorcé sept ans plus tôt. Elle n’a pas voulu me croire, et pourtant, je n’en démordais pas. J’ai finalement prit un billet pour Siloam Springs, et je suis partie.

Malheureusement, le drame est arrivé pendant mon trajet. Je suis arrivée alors qu’une cérémonie funèbre était en cours, en son honneur, pour son hommage. Trop tard pour l’aider, mais pas trop tard pour la pleurer, malheureusement.