combien d'été, de lever de bohème, combien d'orage chrysanthème

Comme les parents d'Hermione Granger dans la saga Harry Potter j'ai subit un sortilège d'amnésie. Ou du moins c'est la version que je souhaitais garder de mon coma.

Mes souvenirs s'étalent sur une période de dix-huit ans. Je suis née dans une drôle de famille, un peu bobo-bourgeoise. Je vivais avec mon père et ma grand mère. Je ne connaissais pour ainsi dire pas ma mère. Il semblait qu'elle avait abandonné notre famille quand j'étais née. C'est du moins ce qu'on s'évertuait à me faire croire. J'ai grandit à la campagne au milieu d'animaux que je n'appréciais que moyennement. J'étais plutôt du genre à me réfugier dans la musique et les instruments de toute beauté que nous gardions jalousement au grenier. Mon père m'enseignait la guitare et ma grand-mère le piano. Je suis vite tombée dans le cliché de la jeune fille dingue des boys band, accrochant leur visages sur tous les pans de mur de ma chambre, prenant soin de sa silhouette et de son apparence. Mais jamais au grand jamais je ne suis tombée dans les griffes de la méchanceté. Je suis toujours resté la même et la peste du collège ce n'était pas moi.

Lorsque j'entrais en troisième j'ai fait un stage dans une colonie de vacances pendant que mon père cherchait à déménager près de la ville la plus proche, Siloam Springs. J'ai fait la rencontre d'une bien étrange fille qui me ressemblait étrangement. Elle s'appelait Lena Jones. Et la ressemblance était bien trop frappante. Nous nous détestions mutuellement et ce ne fut pas une partie de plaisir. Mais un soir où nous étions toutes deux punis pour un énième crêpage de chignon, nous apprîmes à nous connaître et il se révéla qu'elle était ma sœur et était d'un an mon aînée. Elle connaissait la véritable histoire de notre famille et m'avait espéré pendant longtemps. Maman ne s'était pas évertué à lui cacher la vérité contrairement à notre père. Trop heureuse de ses retrouvailles nous montâmes un plan diabolique qui visait à nous revoir au plus vite. Je pris sa place et elle la mienne dans nos vies respectives. Bien vite nos parents comprirent la supercherie et durent se rencontrer à nouveau pour nous ré échanger. Et comme dans n'importe quel film à l'eau de rose ils se rendirent compte de la connerie de leur décision passée. Nous emménageâmes tous à Siloam Springs.

Et c'est à cette période que commença mon enfer. Ma sœur aînée était adulée de tout son lycée. Moi je me trouvais être la petite dernière des Jones, un genre de verrue dans la parfaititude de ma sœur. Je me sentais hideuse et mise à l'écart. L'un des garçon de ma classe s'amusait à me rendre la vie infernale. Je me trouvais bouboule, sale, moche et vraiment pas à ma place. J'ai donc commencé à maigrir. Dangereusement. Et c'est au point de non retour que je suis tombée dans le coma, à ma sortie de terminale, l'été de mon bac, âgée de dix huit ans.

Depuis qautre ans j'erre dans un espace sombre où j'ai perdu toute notion du temps, de l'espace et de ma vie passée. Il y a une semaine je viens de me réveiller. Nous sommes en 2015 et je ne me souviens de rien à partir de mes seize ans, soit mon entrée au lycée. Aujourd'hui je recommence une nouvelle vie et je compte bien devenir plus forte.