Là où l"on brûle des livres brûlera un jour des hommes.

Je suis née à New York un beau jour ensoleillé. Ma mère et mon père s'étaient rencontrés dans un café alors que ma mère y travaillait pour payer ses études et sont tombés follement amoureux l'un de l'autre. Je n'ai pas vécu une enfance malheureuse, je dirais même que j'ai eu beaucoup d'amour et de chance de tomber sur des parents comme ça. J'ai toujours eu ce que je voulais sans pour autant devenir pourri gâtée et même si mon père avait un travail très prenant, il prenait toujours du temps lorsque j'en avais besoin. Oui on pouvait limite dire qu'on était une famille parfaite mais comme dans toute belle histoire romancée, l'encre coule parfois un peu trop. Mon père était souvent en déplacement et s'est malheureusement retrouvé un jour dans un avion ayant une défaillance technique. Son avion est tombé en mer et il ne fut pas des survivants. Oui, ça a été dure mais je faisais en sorte que la vie continue mais ma mère, elle, ne s'en sortait pas. Elle perdit pied et se mit à boire, oubliant de faire tout ce qu'une mère était censé faire. La situation dura deux ans comme ça ou je faisais tout moi même et ma mère ne rentrait même plus certains soirs. Avec le temps, nous nous étions perdues de vue et je n'essayais même plus d'avoir un quelconque contact avec elle. Je lui avais pourtant tendus la main maintes fois mais elle ne la jamais attrapé. Un soir ayant chopée une de ses bouteilles, je choisissais de faire ma valise et partais en quête de nouveaux horizons. Une fois dehors au bout de trois jours je regrettais ma décisions mais n'osait revenir à cause de ma fierté dévorante.

Au bout d'une semaine les autorités commencèrent à me chercher mais je me coupa les cheveux histoire de passer un peu plus inaperçu et trouva un groupe de jeunes qui traînaient comme moi dans la rue et faisait leur loi. Je finis par les rejoindre et tomba amoureux d'un Alexandre, grand blond et rebelle. Les autorités abandonnèrent les recherches au bout de deux mois et je fus enfin tranquille. Alexandre était le genre de mecs qui avait des rêves pleins la tête, qui était un tantinet violent mais ne s'en était jamais pris à moi. Un soir, lassée de cette vie faite de débauche, de drogue et d'instabilité, je lui fis part de mon envie de retourner chez moi. Je m'inquiétais aussi pour ma mère malgré notre relation devenue quelque peu tumultueuse depuis ses dernières années. Mais Alexandre ne voulait pas que je le quitte ainsi et m'enferma durant des mois dans un vieux appart abandonné. Notre complicité disparue, me traitant comme son objet personnel et me violant lorsque je lui résistais. Lorsque je me couchais le soir, j'espérais qu'il ne pose pas les mains sur moi. Sa seule odeur suffisait à me soulever le coeur. Ce quotidien dura deux ans. Une amie que Alexandre et moi  avions en commun vint un jour à l'appart à l'improviste et compris que je n'avais pas les clés pour l'ouvrir et que j'étais ici contre mon gré. Elle appela un ami spécialiste des serrures et des infractions et réussit à me libérer. Choquée elle m'amena à la police, je ne portais pas plainte et retrouvait ma mère brisée et violentée. Ma mère sut un certain nombre de choses sur ce qui s'était passé durant ma cavale mais je gardai le silence sur beaucoup d’événements. Elle voulu tout recommencer c'est pourquoi nous déménageâmes jusqu'ici en espérant que j'oublie une bonne partie de ce que je venais de vivre.