I'm not adorable, I'm an awkward turtle ◇ nemoz

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I'm not adorable, I'm an awkward turtle

love is best an illusion since time is so short, jump with confusion.
eyes closed for lives to open up, free fall with me to open up

C'était un véritable soulagement pour Nemo que de se remettre, doucement mais surement, de sa blessure à l'épaule. La balle qu'il s'était prise durant la fusillade aurait pu faire bien plus de dégâts, il était conscient de sa chance et en remerciait le ciel (ou quoi que ce soit qui existe) chaque jour depuis son réveil à l’hôpital. Réveil agréable, d'ailleurs, puisque Margo avait été là pour lui changer les idées. Parmi le certain nombre d'amis qu'il s'était fait en quatre ans, Margo demeurait et demeurerait sans doute à jamais sa préférée. Elle se préoccupait réellement de lui, et c'était réciproque. En bref, elle était son amie préférée et il avait été ravi que ce soit elle qui se trouve à son chevet lorsqu'il avait émergé de son sommeil médicamenteux. Aujourd'hui, ses gestes étaient encore parfois douloureux, mais il savait comment se mouvoir sans se faire mal et avait de quoi diminuer, voire faire disparaître, la douleur. La médecine était véritablement impressionnante !

Il était assis devant le fauteuil où un homme l'observait lui percer la peau afin de lui dessiner un serpent sur l'avant bras. Un travail facile pour Nemo, presque ennuyeux de banalité. Alors qu'il arrivait au bout, la clochette accrochée au dessus de la porte tinta, annonçant l'arrivée de quelqu'un d'autre. « Hey, salut Oz ! », sourit-il en apercevant la jeune femme lorsqu'il se tourna en direction de la porte. Il revint rapidement à son client afin de terminer le travail et, quelques minutes plus tard, rejoignait la nouvelle arrivante près du comptoir. « Tu vas bien ? » A en croire par le carnet qu'elle avait à la main, elle était venue lui montrer de nouveaux dessins. Il aimait beaucoup son coup de crayon ainsi que son imagination, raisons pour lesquelles il lui avait proposé de travailler pour lui et de lui dessiner de nouveaux exemples de tatouages. Il avait lui-même un certain talent pour tout ce qui était artistique, mais il n'avait pas la prétention d'aimer suffisamment ses œuvres que pour les proposer à ses clients. Ses propres tatouages étaient pour la plupart sortis tout droit de son imagination, mais ils étaient les seuls qui lui plaisaient. Lorsqu'on lui demandait s'il accepterait de faire à quelqu'un d'autre l'un des tatouages qu'il portait, il refusait... Ils étaient uniques.

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Un son assourdissant me vrille les oreilles. Je prend ma tête entre mes mains et grimace, ça me tue les oreilles de machin. Ça continue. Ça continue. J'ouvre les yeux, et fait voler le réveil contre la porte pour qu'il se taise définitivement. Je soupire et me laisse tomber sur mon lit. J'suis trop crevée... Je cligne des yeux et tout s'obscurcit, la dernière chose que je vois c'est l'horloge m'indiquant 16:30. « QUOI ?!! » Je hurle et me lève d'un bond. Affolée, je cours dénicher une tenue dans ma penderie, je ramasse les feuilles en bordel sur mon bureau, sans prendre le temps de bien les plier comme le ferai un maniaque, je les coince entre dans un carnet, elles débordent de partout mais c'est pas grave. Laissant la lumière allumée, et la porte de l'appart' ouverte (les filles vont m'engueuler) je dévale les escaliers comme une folle. J'adresse un grand sourire d'allumée à la vieille dame que je croise tandis que je cours. J'adore courir, avoir les cheveux dans le vent, sans m'occuper de ceux qui se demande pourquoi je cours, j'adore courir parce que personne ne le fais dans la rue. Encore moins en pleine foule. Sauf dans les films, quand les gentils sont poursuivis pas les méchants. Mais bizarrement il n'y a que là que je vois quelqu'un qui ose attirer l'attention sur lui en pleine rue. Le sourire sur les lèvres, je cours donc, toujours plus vite, travers les passages piétons, les ruelles, les places, les foules, tous me regardent comme si j'étais possédée. Ils me regardent avec le même regard qu'auraient ceux qui penserait ceci « Mais elle est taré ou quoi celle-là ? » J'ai dépassée toute la foule. Je m'arrête brusquement et hurle à plein poumons « JE VOUS SOUHAITE A TOUS UNE BONNE JOURNÉE !!! » Levant la main bien haut en l'air comme pour les saluer. Puis je m'enfuis en éclatant de rire.
Enfin j'arrive à la boutique de Nemo. J'entre, il me salut et j'en fait de même avec sourire. Puis quelques minutes après il me rejoins au comptoir. « Super et toi ? » Je lui tend mon carnet, des dessins en tout genre était dedans, en général je fait pas attention à ce que je dessine, mais bon, si ça plaît... « Tiens ! J'ai fait pas mal de nouveaux dessins, tu me dira s'il te plaisent...

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Oz avait ouvert la porte alors que Nemo rendait visite à Mauve dans son appartement. Visiblement, elle s'était trouvé une colocataire. Et, après une petite conversation avec la première, il avait compris qu'elles étaient désormais trois à vivre dans cet appartement. Ce n'est pas vraiment le sujet qui l'avait le plus intéressé tandis qu'il attendait le retour de Mauve en compagnie de Oz, non, ce qui avait retenu son attention n'était autre qu'un dessin posé sur la table. Après quelques banalités de présentation, il en était venu au dessin. Joli, détaillé, presque parfait. Le jeune homme ne se considérait pas comme un expert en la matière, mais il n'était pas non plus novice et sa capacité à juger de la qualité de cette forme d'art ne pouvait être mise en doute. C'est ainsi qu'il en était venu à proposer à Oz de dessiner pour lui. N'importe quoi, ce qui lui passait par la tête, tout et rien, peu importait. Il lui avait demandé de passer de temps à autre au salon avec ses nouvelles œuvres et de les lui montrer. Depuis maintenant quelques temps, il sélectionnait donc parmi les dessins de Oz de nouveaux modèles de tatouages. Parfois, il les modifiait un peu, mais cela n'avait pas d'importance. Lorsqu'il la rejoignit près du comptoir, elle lui retourna sa question. Simple politesse, sans doute. « Pareil, comme toujours ! » Il n'était pas courant de voir Nemo malheureux ou énervé. De toutes manières, si cela avait été le cas, il ne le lui aurait pas dit. Sa philosophie était très simple: ce qu'on ne voit pas n'existe pas. Si on ne pouvait s'apercevoir de sa douleur, sa tristesse, sa colère, ou quoi que ce fut, cela n'existait pas. Merci Frédéric Beigbeder. Son attention se porta à nouveau sur son interlocutrice lorsqu'elle lui tendit son carnet en annonçant qu'il y avait pas mal de nouvelles œuvres. Tant mieux, c'était toujours intéressant, et Nemo était le genre de personne à pouvoir passer des heures devant un dessin pour en observer chaque détail avec minutie. Avec le tatouage, c'était la seule chose capable de capter son attention longtemps sans qu'il ne soit anxieux, surexcité, ou autre. Son client l'empêcha d'ouvrir le carnet et de se plonger dans les dessins quant il vint le payer. Le grec prit l'argent, salua l'homme, puis alla retourner la pancarte "ouvert" pour signifier qu'il était désormais "fermé". « Au travail », sourit-il en pivotant vers Oz. Il installa deux chaises devant le comptoir et s'assit après avoir laissé la jeune femme prendre place (les femmes d'abord, toujours).

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