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Evidemment, comment j'aurais pu refuser ? Comment j'aurais pu lui dire non ? Il avait l'air si heureux à l'idée que je m'amuse, que son frère s'amuse, et puis il était "occupé, alors il m'a poussé dans les bras de Tristan pour la St Valentin, sans savoir tout ce que nous lui cachons. Au début, j'ai cru que ça se tasserait jusqu'au jour fatidique. « Mon amour, tu es certain que ça ne te dérange pas que j'y aille avec Tristan ? » Il haussa les sourcils et se mit à rire, de son rire que j'affectionne tant et dont je suis tombée amoureuse dès le premier jour. Amour corrompu par son jumeau. « Evidemment, que je te l'accorde ma puce, sinon je ne te l'aurais pas proposé. » puis il rajoute, en m'embrassant d'un baiser chaste. « Du moment que tu ne fasses rien de louche avec lui... » Il rigole et un frisson me parcourt. Je m'oblige à sourire. Pour lui, pour qu'il ne se doute de rien. « Merci... Passe une bonne soirée. » ça n'a rien de sincère. Ce merci était cru et remplis de mensonge. Revoir Tristan me fait stresser, surtotu en ces circonstances. J'enfile ma veste et tourne, faisait virevolter ma robe et mes cheveux, un léger sourire aux lèvres avant de lui envoyer un baiser. « Et pense à moi. » et je claque la porte, le laissant dans notre petit appartement.

Je marche tête baissée dans la rue, croisant maintes fois mon reflet dans les vitres éclairées des néons. Je suis habillée en toute simplicité, mais ma coiffure très travaillée donne l'impression que je vais à une grande réception, contrastant avec le reste de ma tenue. Lorsque j'arrive enfin devant le somptueux Hôtel Brise Glace, je lâche un soupir, triturant le bas de ma robe, et j'avance, jusqu'à l'entrée et donne mon nom, ainsi que celui de Tristan car nous sommes un "couple". Le réceptionniste prends ma veste et m'indique une salle, encore vide ou je dois attendre Tristan. Encore et inlassablement.

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Et je suis là près d'eux, vivant encore un peu, tuant le temps de mon mal, tuant le temps de mon mieux.

« Tu t’occuperas bien d’elle hein promis ? T’oublies pas surtout, tu la retrouve là bas à vingt heure précises. Soit pas en retard s’te plaît Tris, c’est important pour moi, j’peux pas m’occuper d’elle ce soir et c’est la Saint Valentin. Tu me promets hein ! » J’ai grogné, j’ai râlé, mais j’ai accepté. Comme un looser, comme un frère qui s’écrase devant son jumeau parce qu’il ne peut plus rien lui refuser. Pas après ce que j’ai fait. « Ouais ouais promis. » Son sourire rassuré m’a fendu le cœur. Puis je suis rentré chez moi pour pioncer et oublier ce malheur qui venait de s’abattre sur moi. Accompagner Sage à la soirée de Saint Valentin et lui faire passer une bonne soirée. J’avais envie de hurler à la face de mon frère : « Mais bordel t’es aveugle ou quoi ? » A la place je me suis rangé comme un bon petit soldat et je fais office de chevalier servant pour le diable ce soir. Je ne veux pas, je sais que ça va encore mal finir, que je vais m’emporter, que je vais craquer, que je vais la tuer ou pire… Que je vais me reprendre en pleine figure des sentiments absurdes que j’essaie de refouler. Quand j’arrive dans le hall et que l’on m’accompagne jusqu’à la salle où d’après le groom « Madame vous attends déjà. » j’ai l’impression d’être dans un cauchemar sans fin. Elle se tient là, debout, droite et resplendissante dans sa tenue simple mais raffinée. C’est tout Sage ça. Je jette un œil à mon portable. Vingt heures, je suis à l’heure. Je m’avance respirant doucement, mon smoking un peu trop serré à mon goût mais qui d’après Jules me va aussi bien qu’à lui. J’essaie de sourire à cette pensée. Allez fait un effort mon gars. J’esquisse un semblant de sourire et je m’approche de la demoiselle. « J’veux bien essayer d’imiter Jules mais ça va être difficile, j’ai pas son talent pour les soirées romantiques… » Je grimace un instant. Ok je sais pas si j’ai eu beaucoup de tact. Puis ça m’échappe, je trouve la situation tellement ridicule que je me mets à pouffer de rire, comme si le destin s’acharnait sur nous depuis cette fameuse semaine. « Ironie du sort non ? » Je la regarde malicieusement les souvenirs de cette fameuse semaine remontant en flèche dans mon esprit. Putain qu’est ce que c’était bien. ▲ TRISAGE
   

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Je n'attends pas longtemps que Tristan arrive déjà, à l'heure pile en plus. Lorsqu'il rentre dans la salle, je lui lance un sourire neutre, le détaillant dans son smoking qui lui va à merveille. Pourtant je connais les jumeaux, et je sais que celui qui porterait le smoking sans hésiter, c'est bien Jules. A cette pensée, j'ai un pincement au cœur. Jules me manque déjà, mais Tristan comble déjà tout l'espace. J'essaie d'oublier ça tandis qu'il s'avance et me lance avec une grimace. « J’veux bien essayer d’imiter Jules mais ça va être difficile, j’ai pas son talent pour les soirées romantiques… » je hoche la tête. « Ne t'inquiète pas, je m'attends pas à un calèche et un truc de princesse. Je suis née à Bethel, dans une ferme monsieur. » puis, une étincelle illumine le regard de Tristan et pouffe de rire, tandis qu'il lâche, joueur. « Ironie du sort non ? » je rigole à mon tour, emporté dans son rire, avant d'hocher la tête pour approuver. « Un peu beaucoup, oui. » L'amour que j'ai éprouvé pour lui revient, et je ne tente pas de l'étouffer. Pas ce soir.

Soudain, je m'aperçois d'un petit post-it sur la porte. Je le lis, fronçant les sourcils et lançant à mon compagnon. « Bon, j'espère que t'es doué en peinture... » puis je vais chercher un pinceau et les pots de peinture avant de lui faire dos. « Retire moi cette foutue robe, monsieur le Valentin. »

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Et je suis là près d'eux, vivant encore un peu, tuant le temps de mon mal, tuant le temps de mon mieux.

Toujours dans la simplicité Sage, elle ne s’attend pas à avoir une soirée de princesse. Ah oui ? Jules ne lui a pas promis ça ? D’un coup j’ai la rage. J’ai la rage contre ce frère qui est incapable de s’occuper de sa copine le 14 février, le jour des amoureux. Il est passé où le romantique à deux balles qui me sert de jumeau ? Elle déambule dans la salle pour attraper des pinceaux et de la peinture mis à notre disposition. Nous sommes totalement seuls. Elle s’approche de moi et se retourne soudainement, m’intimant de lui défaire sa robe. Je reste stoïque. Pardon ? Ce n’est pas cette même demoiselle qui m’a totalement laissé en plan pour repartir avec mon frère, m’abandonnant comme un vulgaire coup d’un soir ? Je suis abasourdi mais la tentation est trop forte. Après tout ce qui arrivera ce soir sera la faute de Jules. Il n’avait qu’à s’en occuper. Ma conscience fait parfaitement son travail. Je respire lentement, réfléchissant un instant à ce qui s’offre à moi. Sage est là, rien que pour moi. Et elle rejoue au même jeu que durant notre fatale semaine. Elle joue ou elle est sérieuse ? Avec elle je ne sais jamais. Mais il est temps qu’elle comprenne aussi comment j’ai souffert. Alors si c’est un jeu, autant y prendre part. Je ne compte pas retomber de haut cette fois, du moins pas tout seul. Si je tombe, elle tombera avec moi. C’est ce soir que débute ma vengeance. Mes doigts agrippent doucement la fermeture éclair que je descends délicatement le long de son dos. De ma seconde main libre j’effleure sa colonne vertébrale. Je souris malicieusement. Nous étions de retour au cœur de notre partie d’échec. Mais cette fois je comptais bien en sortir victorieux. Echec et mat Sage ? ▲ TRISAGE
   

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Je ne sais pas ce qui m'est passé par le crâne, ce que j'ai pris pour lancer ça à Tristan. Je viens clairement de lui dire de me déshabiller, alors qu'un couple ou un célibataire peut débarquer dans la pièce. Je sens la tension constante entre nous. Il semble hésiter, jusqu'à ce que je sente ma robe se dézipper. Le jeu recommence. Le jeu dangereux. Je me mords la lèvre inférieur, tandis qu'il effleure mon dos, lentement. ça me fait frissonner. Je sens le tissu qui pare ma peau, commencer à tomber, se décrocher de mes épaules. Mon esprit est en ébullition et je sens que je vais devoir jouer habilement. éviter le moindre faux pas.

Alors que la robe tombe finalement au sol, je retire mes escarpins et retire le pinceau qui était dans mes cheveux avant de me tourner à nouveau vers Tristan. « ce serait dommage de salir un si beau costard... » je lui retire sa veste d'un coup, sans la moindre once d'hésitation. Que le meilleur gagne.

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Sa robe glissa rapidement le long de son corps et je sentis mon bas ventre se contracter. Depuis combien de temps avais-je espéré le retour de ce moment ? Même dans mes rêves les plus fous je n’avais jamais réussi, à chaque fois elle m’échappait encore. Mais pas ce soir non. Elle se tenait là devant moi, ses mains s’agrippant rapidement à mon costume et me débarrassant rapidement de ma veste. C’était excitant parce que c’était interdit. Un sourire apparu sur mon visage. La partie recommençait là où nous l’avions laissée. J’attrapais délicatement sa main et m’emparait du fameux pinceau avant de le plonger dans un tube de gouache. De mon autre main libre je relevais délicatement le menton de Sage, son visage d’ange à quelques centimètres du mien et j’apposais le pinceau sur sa joue, tirant un trait bleu roi. Je sentais mon cœur battre étonnamment vite dans ma poitrine, les yeux rivés dans les siens, ma main soutenant toujours son visage. Mon regard dériva sur sa bouche, sa petite bouche, et j’esquissais un sourire malicieux. Embrasse la me soufflait une voix. Mais je ne voulais pas. Pas maintenant. Si je l’embrassais le premier, je perdais. Je m’agenouillais à nouveau devant elle. A la place je lâchais son menton pour poser ma main sur sa hanche, l’attirant contre moi et j’appliquais un second trait sur sa joue que je fis descendre le long de son cou, sur sa gorge et je m’arrêtais à la naissance de sa poitrine encore cachée par son soutien gorge. Tout cela dans le silence le plus complet. ▲ TRISAGE
   

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La veste tomba au sol lourdement, laissant les promesses de sagesse s'évaporer. Mon cœur battait littéralement la chamade et je sentais le sang pulser dans mes veines. Sa main attrapa la mienne pour s'emparer du pinceau. Je le laissais faire, m'attrapant le menton comme si j'étais une poupée et y dessiner un trait droit, longeant mon cou. Nous brandissions à nouveau un interdit, interdit que nous nous étions nous-même imposés après l'avoir franchi. Son regard quitta le mien pour s'attarder sur mes lèvres. Je ne peux m'empêcher d'esquisser un très léger sourire. Je lui faisais plus d'effet qu'il ne le montrait. Sa main quitta mon visage pour se placer sur ma hanche et m'attirer vers lui. L'excitation montait de plus en plus. Il dessina un second trait partant de ma joue, qui glissa sur mon cou puis ma poitrine. Je poussais un soupir tandis que je reprenais possession de mon corps pour lui retirer sa chemise. Néanmoins, comme il m'avait fait languir, je laissais quelques secondes avant de retirer chaque bouton, un sourire léger aux lèvres.

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Et je suis là près d'eux, vivant encore un peu, tuant le temps de mon mal, tuant le temps de mon mieux.

C’était tout simplement une torture. Notre but commun était de résister le plus longtemps l’un à l’autre, mais je doutais que cela dure longtemps. C’était presque impossible. Elle était là, fragile, quasiment nue devant moi et je n’avais qu’une idée en tête que je m’efforçais de contenir. Ses doigts glissèrent le long de ma chemise, déboutonnant un à un les chaînes qui entravait le passage de ses mains du tissu à ma peau. Elle cherchait à me faire attendre, tout comme moi je la faisais languir. Nous étions le bourreau des cœurs de l’un comme de l’autre. Ma chemise enfin ouverte c’est comme si je débutais une nouvelle vie, un nouveau souffle. Je laisse glisser les manches le long de mes bras, déposant un peu de peinture par mégarde puis je reporte mon attention sur Sage. Je dessine des volutes bleues sur son ventre parfait, l’un de mes doigts accompagne la danse de mon pinceau créant de léger frisson chez ma partenaire. Je souris doucement remontant une main sur le tissu de son soutien gorge, j’arrête le pinceau, ne voulant pas salir son sous vêtement. Ma main glisse sur le contour de son tour de poitrine, s’arrêtant sur l’agrafe de son soutien gorge, je fais une pause. Je relève les yeux vers, elle plongeant mes iris dans les siennes puis j’approche ma tête, m’enfouissant dans son cou. « Je peux… ? » Ce n’est qu’un murmure. Une supplication. Sage je t’en supplie, prouve moi que tout n’est pas mort et que j’ai encore el droit de t’avoir pour moi. ▲ TRISAGE
   

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l'attente était insupportable. parce que je savais pertinemment que j'allais perdre si il ne mettait pas un terme à ce supplice, chuter la première et regretter encore plus. sa chemise glissa finalement elle aussi, pour se retrouver avec ma robe et sa veste. à terre. je ne pus m'empêcher de jeter un regard à cette nouvelle victoire de gagné. le jeu continuait, et il semblait encore plus violent, encore plus fort que la première fois. ça me prenait à la gorge. c'était devenu un doux enfer. un enfer qui se refermait sur moi, chaque fois un peu plus, m'emprisonnant dans cette cage. toute culpabilité envolée.

je sens ses yeux sur moi, ses doigts sur mon ventre, les poils du pinceau qui me découvre tandis que Tristan me redécouvre. les frissons sont agréables. pourtant je ne bouge pas. semblable à une statue, je me laisse faire alors que ses mains habiles glissent sur mon corps presque dénudé. soudain, son regard se porte sur mon sous-vêtement. il se rapproche, collant nos corps. « Je peux… ? » je peux? je ferme les yeux. si j'accepte, je prends un chemin de non-retour. mais si je refuse... ses yeux m'implorent. mes lèvres bougent légèrement pour former un oui, presque inaudible. c'est trop tard pour s'enfuir.

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C’était terriblement tentant. Son souffle qui m’autorisait à franchir le pas, cette ligne interdite que je m’étais fixée la fameuse semaine où Jules était parti. Ligne que nous avions délibérément franchie sans nous soucier des conséquences terribles qui adviendrait. Telle une épée de Damoclès au dessus de nos têtes, nous savions qu’un jour ou l’autre, notre bien aimé Jules saurait la vérité. Mais tant qu’il l’ignorait nous continuions à jouer avec le feu. Ma main parcourait habilement son dos, effleurant sa peau et le tissu de son soutien gorge mais je m’évertuais à faire durer le plaisir. Un sourire au coin des lèvres je posais ma tête sur son épaule et vint nicher ma bouche au creux de son cou, l’effleurant doucement de baisers furtifs. Mon manège dura bien cinq minutes avant que je ne me redresse, la laissant là dans son impatience, son soutien gorge toujours agrafé. Je souris doucement, mes iris se plongeant dans les siens. Je posais une main sur son bas ventre, la poussant légèrement pour la faire reculer contre le buffet. Nous marchions dans un silence religieux, nos yeux ne se quittant pas, moi la guidant vers le fond de la salle. A quelques centimètres du meuble j’attrapais sa taille pour la faire assoir dessus. Je plongeais le pinceau dans un tube de couleur violine et parcourais lentement sa cuisse étalant délicatement la couleur. Je n’étais pas pressé et je comptais bien lui faire avouer un certain nombre de choses. Cette soirée serait des plus mémorables j’en étais certain. ▲ TRISAGE
   

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Ses mains, son regard se posent sur ma peau pâle, presque nacrée, encore. On recommence. Comme notre semaine, l'instant où nous étions ensemble, ce nous presque parfait. Sauf que cette fois-ci, nous sommes conscient que Jules est là, même si il était rangé dans nos crânes, oublié pour quelques heures, avant de se prendre en pleine figure la vérité. Se prendre une claque, ressasser ses moments, se détester encore, et puis sentir la culpabilité, le mensonge devant nos yeux. Pourtant, Tristan était devenu lui-même la tentation. Il était, ce soir, tout ce que je voulais, quitte à m'en brûler les ailes, à chuter, encore. A m'en faire du mal pour rien. Il enfouit sa tête dans mon cou, et m'embrasse. Un baiser, deux baisers. Ils sont tellement léger. Presque sauvage. Je lève la tête et lâche un soupir. Ce manège dure bien cinq minutes, et c'est quand je commence à m'impatienter que ses mains se déplacent pour me pousser vers l'arrière. Un sourire joueur se dessine sur mon visage, tandis que nous nous reculons, sans un mot. C'était à s'en rendre fou. Une fois arrivé au bout de la pièce, je me retrouve dos au buffet. Tristan m'attrape et me soulève pour me poser sur le buffet, tandis que je pose mes mains sur ses épaules. Il s'amuse encore avec la peinture, remue son pinceau et dessine à nouveau sur mon corps. Je regarde le buffet. Du chocolat liquide. J'y trempe un doigt et le lèche, regard planté dans le sien. Je le défis d'aller plus loin, de me prendre dans cette pièce si il le faut.

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Un petit sourire illumine son visage. C’est fou comme j’aime quand elle sourit. J’ai l’impression de retrouver la Sage qui m’appartenait pendant une semaine. Au début, toute cette histoire, j’avais tellement l’illusion d’être jaloux du bonheur de mon frère, de vouloir en profiter un peu moi aussi, moi qui galérais à joindre les deux bouts. Puis je me suis rendu compte que c’était totalement autre chose. C’était égoïste. Mais Sage était faite pour moi. Et ce soir j’en avais la preuve vivante. Des mots doux s’échappant de ses lèvres comme avant. Ce n’était plus venimeux et tendu comme l’image que nous nous efforcions de donner quand elle était revenue à Siloam. Aujourd’hui toutes nos défenses n’étaient plus que du cristal qui se brisait à mesure que nos actes et nos paroles nous trahissait. Comment après cet instant de plaisir charnel, ne pas pouvoir avouer à Sage à quel point elle me comblait. Et surtout à quel point je l’aimais. Sa requête me sembla impossible à accepter. C’était sorti si simplement, mais la rappeler mon amour équivalait à lui avouer combien elle comptait à mes yeux. « Je… » Pourtant c’était exactement ce que je voulais. Mais ma bouche ne réussissait qu’à balbutier quelques sons sans réel signification. Prenant une longue inspiration, je collais mon corps au sien, ma bouche venant à nouveau chercher la sienne.

Au diable mon bon sens.

Timidement, j’écartais mon visage du sien, laissant le silence faire le reste. Et comme une libération mes pupilles plongées au plus profond des siennes, je lui déclarais. « Je t’aime mon amour. »
▲ TRISAGE
   

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je me demande à quel jeu on joue vraiment. pourquoi on fait tout ça, pourquoi on se tue à s'aimer ainsi. parce qu'on peut pas s'aimer normalement. parce qu'il y a jules, parce qu'ils portent le même nom, ces deux-là. parce qu'il y a tellement de choses entre nous qui fait que le conte de fées n'existe pas. alors quand on se voit, on s'aime, le temps d'un moment, pour pas dire toute la vie, avant de se remettre à se détester. mais en ce quatorze février, ce jour de st valentin, on s'aime tellement qu'on en a perdu toute notion : oublié le danger, oublié, jules, oublié, les autres. oublié toute trace de violence dans nos mots. et la preuve en elle-même était le regard qu'il posait sur moi, tandis que je le dévorais à nouveau. parce que, bordel, je l'aime tellement -même si ça veut pas sortir- tellement que j'ai cédé au plaisir, tellement que je lui ai demandé de me rappeler mon amour. simple folie. c'est dans ce genre de situation que j'me demande comment mes parents m'ont élevés. pourquoi ils m'ont pas appris l'amour. « je… » je me mords la lèvre. pourquoi est-ce que j'ai demandé ça ? j'aurais du me taire, gamine insatiable. alors, tristan, il inspire et colle à nouveau son corps au mien, et je me laisse faire, tandis qu'il cherche mes lèvres. et lorsqu'elles se trouvent, c'est comme une nouvelle dose, et lorsqu'elles se quittent, j'ai l'impression qu'il me manque quelque chose. ses yeux s'ancrent dans les miens, prunelles vertes qui se rencontrent dans les miennes, bleus grises, dessinant son reflet. et le silence, doux silence se romps. « je t’aime mon amour. » et là, mon cœur se soulève, parce qu'il l'a dit. et le trouble se lit dans mes pupilles, trouble amoureux. ils sont tout cons, ces trois mots. « tristan... » tu souris et l'embrasse à nouveau. « moi aussi, tris. moi aussi. » je lui avoue tout, sans pour autant les répéter. de peur que ça fourche, que ça se casse. mais pourtant, c'est la vérité. je l'aime.