Alors que j'étais en train de trier quelques papiers qui traînaient là, sur mon bureau, je fixais la photo de ma sœur et moi. Elle me manquait. Ça faisait un moment que je ne l'avais pas vu. Je ne savais pas ce qu'elle devenait. Talya et moi avions toujours été proches et je pense qu'elle serait ravie de savoir qu'enfin j'en avais terminé avec toutes ces filles que je sautais tous les jours. Maintenant, je n'étais plus l'homme que d'une seule et unique femme, Azalyne. Elle me comblait à tous les niveaux et me permettait de rester moi-même. De me sentir de ce monde de strass et paillettes que je côtoyais quotidiennement. Azalyne était ma bouffée d'air frais. Celle dont j'avais besoin. Je ne sais pas où notre relation allait nous menait mais je m'en fichais. Je voulais juste profiter pour le moment, c'est tout. Être avec elle et l'aimer comme elle le méritait. Elle avait besoin de moi. J'avais besoin d'elle. Je ne sais pas par quel moyen ils l'avaient su mais les journaux avait déjà publiés l'histoire. Le grand Lukà en couple avec une ex junkie. Je suivais ça de très près. S'ils venaient à faire le moindre tort à Azalyne, je m'occuperais personnellement d'eux. Bref. Ça faisait deux jours que je cherchais à joindre ma sœur. Sûrement encore avec son Liam tiens. Je ne l'aimais pas trop. C'était à cause de lui que ma sœur avait été dépendante de la drogue, qu'elle avait fait un coma et perdu son bébé. Même si elle était heureuse avec lui, j'aurais un peu de mal à approuver leur relation. Il allait devoir faire ses preuves.

Pour le moment, je triais les papiers qui traînaient depuis un bon moment sur le coin de mon bureau. J'avais retiré ma cravate et ouvert un bouton de ma chemise. Les pieds sur le bureau, je feuilletais l'un des magazines de l'entreprise. Enfin l'un des prototypes de la prochaine collection. Nous avions pas mal bossés sur celui-là et les commandes allaient sûrement afflué à sa sortie. Enfin je l'espérais du moins. Il valait mieux parce que je ne supportais pas que mes employés se surpassent pour rien. Non. Il fallait qu'on vende un maximum de fringues. Il était treize heures. Tout le monde était partis déjeuner mais pas moi. Je m'étais fait livrés des sushis – oui encore ! - à mon bureau. J'aimais bien rester ici quand c'était désert. Le silence était agréable. Azalyne travaillait à l'hôpital aujourd'hui. Nous nous échangions quelques messages textes. Elle me manquait mais il était convenu que je passe la soirée et la nuit sûrement chez elle encore. Soudain, quelqu'un frappait à la porte de mon bureau. « Entrez !! »

Ma sœur avait toujours été tout pour moi. Dès sa naissance, j'avais pris mon rôle de grand-frère très à cœur. Je ne supportais pas que quelqu'un puisse s'en prendre à elle ou lui faire le moindre mal. Lorsqu'elle avait fait son overdose, j'avais passé mes jours et mes nuits à son chevet à l'hôpital. Je détestais Liam. Il avait failli tuer ma sœur. Je ne serais rien sans Talya. Je savais très bien qu'elle retournerait avec lui, elle l'aimait, je le voyais bien mais ça me faisait quand même mal au cœur. Enfin, s'il arrêtait la drogue il aurait peut-être une chance alors. Talya s'en était sortie, toute seule, et j'étais très fier d'elle. Lorsqu'elle vivait à Los Angeles, j'allais la voir assez souvent mais, bizarrement, depuis qu'elle était revenue à Siloam on se voyait un peu moins. Entre son emploi du temps et le mien, c'était difficile de trouver un moment pour se voir. Surtout que j'avais un truc à lui dire au sujet d'Azalyne et moi.

Alors que j'étais tranquillement installé sur mon bureau, quelqu'un frappait à la porte. Je n'attendais personne. Je n'avais pas de rendez-vous de prévu. Azalyne ? Non, elle rentrait sans frapper elle. Intrigué, je fis savoir à la personne concernée de rentrer. Et là, je vis une femme à la chevelure brune. C'était ma sœur. « J'avoue que pour te voir faut prendre rendez-vous six mois à l'avance. » Plaisantais-je. Je me levais de mon siège et vint prendre ma sœur dans mes bras. Elle m'avait tellement manquée. « Jsuis sûr que t'avais une bonne raison d'ignorer les appels de ton frère. Y aurait-il un certain Liam là-dessous ? » Curieux ? Oui mais c'était ma sœur et j'étais en droit de savoir. Je ne voulais que son bonheur alors même si c'était avec Liam, j'étais en droit de savoir et d'être heureux pour elle. Mais la visite de ma sœur n'avait rien de banale. En fait, elle avait vu – certainement – la photo d'Azalyne et moi dans le journal ce matin. Elle voulait en savoir plus et me posait la question au sujet de Melyna. « Bah en fait, elle est partie. Du jour au lendemain. Jdois t'avouer que j'ai eu du mal à m'en remettre mais Azalyne était là.. ça peut paraître soudain certes mais jsais pas, jme sens bien avec elle. » Je me posais contre mon bureau en passant mes mains sur mon visage.