If you’re going through hell, keep going [Churchill]

Moi c'est Tyler, avec un T. Comme le personnage de Brad Pitt dans Fight Club mais sans son amour des combats (sans ses aptitudes au combat non plus quand j'y pense). Je suis né le 24 novembre 1990. Même  jour que Katherine Heigl (pas la même année ceci-dit). Je pesais dans les quatre kilos. Un bon gros dindon. Mon surnom jusqu'à mes sept ans c'était bébé sumo. Croyez-moi, j'ai vite perdu en grandissant. Maintenant j'ai juste à cacher les photos de moi enfant pour que personne ne sache. Voici donc mon abominable épopée.

Mes parents sont loin d'être pauvre. Mon père est un avocat dans un petit cabinet et ma mère une agent immobilier. Sauf qu'elle ne travaille pas pour tout le monde. Vous aimez la nouvelle villa de Bill Gates, le manoir des Waynes ? Ou encore celui des fondateurs de Queen Consolidated ? C'est elle qui leur a vendu. C'est une agent de luxe, qui déniche des palaces pour des célébrités qu'on paye pour voir au cinéma. Malgré tout nous ne sommes pas riche, comparé à l'élite de New York. Non. Mais mes parents gagnent assez pour faire de moi un enfant comblé. Matériellement du moins.


Mes parents trouvaient que les écoles privées transformaient les enfants en petits monstres vaniteux et snobs or ils entendaient de bons échos revenir du primaire publique, aussi j'ai passé mon primaire et mon collège dans des établissements publiques. Comprenez bien, ce n'est pas que mes parents n'avaient pas les moyens, ou qu'ils se fichaient de mon éducation mais ils pensaient vraiment faire pour le mieux. De toute façon j'étais entre deux castes : ni assez riche pour les écoles privées ni trop peu pour le publique.

Comment décrire mon primaire de façon nette et concise...  Ah, je sais ! Imaginez un petit garçon, plus petit que la moyenne, avec un cheveux sur la langue, des bonnes notes, des petits gilets et des amies exclusivement féminines. Oui oui, j'étais la victime de la classe, que dis-je, de l'école. Jusqu'au jour où certaines des filles de ma bande aillent tirer les oreilles des jeunes qui se moquaient de moi.

Le collège fut une autre paire de manche. J'ai échangé mes exercices d'orthophoniste par un appareil dentaire. La grosse poisse pourrait-on penser. Sauf que mon amitié avec la plupart des filles de l'établissement paya enfin. J'étais le garçon ami avec toutes les plus belle filles du collège, ce à l'âge où l'on commence à découvrir l'amour. Je gagnais peu à peu confiance en moi. Tous le monde m'appréciait. J'étais une sorte de Danny Zucko du collège. Je suis sortie avec quelques filles à cette époque. Je suis sorti avec beaucoup de filles à cette époque. En parallèle je dévorais des romans de tous genres. C'est à cette époque que ma passion pour la littérature débuta. Mes résultats scolaire quant à eux restaient bons. Je n'ai réellement travaillé qu'au deuxième trimestre de quatrième. Pour Kathlyn. Cette fille ne m'aimait pas parce que je bavardais trop en cours alors qu'elle essayait de travailler. Elle était très mignonne. J'ai donc commencé à bosser, mais vraiment bosser. Je révisais même après le  dîner, séchais mes activités extra-scolaire. Je suis devenu le premier de la classe ce trimestre là, et j'ai pu enfin lui demander de sortir avec moi voir un film (vous voyez que je les ai les capacités). j'ai rompu un mois après ça. En effet la-dite Kathlyn me demandait constamment de l'aider pour ses exercices. La pauvre était bête à manger du foin à même le champs. C'est la que j'ai appris une chose capitale : les filles les plus studieuses ne sont pas forcément les plus intelligentes.

Je suis allé au lycée dans un établissement privé (les lycées publiques ne convenaient pas  aux attentes de mes parents). Nouveaux camarades, nouveau monde. Là-bas il y avait au moins une soirée durant la semaine, et deux pendant le week-end. Pour y aller plusieurs possibilités : être une super jolie fille, connaître des gens invités, avoir des parents dont la fortune est telle que si vous achetiez trois fois la Russie avec leur argent ils ne s'en rendraient pas compte, ou être une star vous même. La dernière solution, c'est d'être super sympa avec beaucoup de gens et avoir beaucoup de chance. Moi je suis sorti rapidement avec une fille riche. Mais j'étais quand même sympa ! Tellement que quand elle me quitta je restais invité aux soirées.

Après le lycée je me suis lancé dans des études pour devenir professeur de littérature. Enfin non, je me suis lancé dans des études qui nécessitaient qu'on lise des livres. Il s'avère que je suis devenu professeur de littérature parce que les-dites études ne menaient pas à autre chose, mais ce n'était pas un but en soi.

J'ai beaucoup côtoyé les amphithéâtres et pourtant c'est dans un bar que j'ai rencontré une des personnes les plus importantes de ma vie. Mon meilleur ami. Le plus drôle dans tout ça c'est quand même que si un jour vous le rencontrez, il y a plus de chance que se soit dans un bâtiment scolaire que dans un bar. Mon ami ne sort presque jamais dans les bars. Sauf peut-être se soir-là. Il était seul au milieu du bar. Debout, le dos bien droit. C'était un clou qui attendait sans bouger qu'un marteau vienne l'enfoncer dans le plancher crade. J'étais avec un groupe d'amis. Non, de connaissances plutôt. Le jeune homme m'intriguait. Il avait la peau plus blanche que les craies des amphithéâtres, ses cheveux « coiffés » de façon très brouillonne. Je me dégageait du groupe, commandait deux pintes avant de l'aborder.

Il parut surprit, comme s'il pensait qu'en restant tout droit personne ne le remarquerai. Perdu amigo ! Il avait un accent étrange, n'était là que depuis quelques jours, ou heures, je ne sais plus. Il ne restait pas à New York, mais partait dans une petite ville, un trou perdu si vous voulez mon avis. Aloysius. Aloysius Hazelwood qu'il me dit s'appeler. Plus original que Tyler c'est sûr. Il semblait un peu perdu. Nous parlâmes toute la soirée. Puis toute la nuit. Au matin nous partageâmes un taxi. Lui pour rejoindre ses frères, moi pour me changer : j'avais une soirée ce soir là aussi. Je lui ai passé mon numéro, lui son mail. Je perdis son mail et il m'envoya un message. Nous avons continué à parler, à longue distance. Une grande amitié. J'espérais qu'un jour il reviendrait vivre à New York pour le revoir. Jamais je n'avais imaginé que ce serait moi qui le rejoindrai, dans son fichu trou perdu...

Siloam Springs. Quand vous commencez votre carrière dans l'enseignement, c'est le genre de bled qui apparaît sur votre liste de postes vacants. Je l'ai choisit en lançant mon compas. Après tout ça avait bien réussi à Kamo alors pourquoi pas moi ? J'avais oublié qu'Alo vivait là-bas. Sans lui je pense que je n'aurais pas survécu au changement. Cette fois-ci c'était moi le clou. Tous les deux nous sommes comme Arthur et Lancelot, sauf que lui ne me volerait jamais ma reine. Il est le Sherlock de mon Watson plutôt. Parce qu’impressionnant, il l'est. Mais peu de gens se rendent compte à quel point...

J'ai donc commencé à travailler comme professeur à Siloam Springs. C'est là que je l'ai rencontrée. Elle. Arizona Cepreani. Les plus belles fleurs du monde se fanerait si elles pouvaient éprouver de la jalousie. Plus belle qu'une rose, avec un esprit vif aussi tranchant qu'un diamant.Le seul problème c'est que je ne l'ai pas rencontré en salle des professeurs, mais dans la salle 203. Ma salle de classe. Elle était assise au dernier rang. Enfin je crois : mon regard (et tout mon être) était tellement attiré par elle que je n'ai jamais levé les yeux derrière elle. Je suis tombé amoureux. Nous sommes sortis ensemble pendant longtemps. Bien sûr nous devions nous cacher, puisque sortir avec son élève est interdit, mais tout allait bien. Enfin je pensais. Je parlais d'elle à Aloysius fréquemment sans pour autant lui révéler l'identité de la belle. Je la surnommais Eléa.

Il arrive dans certaines relations que l'on se rende compte que l'autre moitié ne nous aime pas autant qu'on l'aime. Cette moitié peut nous tromper par exemple, nous quitter. Ce genre d’événement, quand on ne s'y attend pas, est horrible.  Moi elle a essayé de se suicider... ou plutôt : elle a prit un couteau pour se trancher les veines pour mourir. Je suis arrivé et j'ai alors tenté de la sauver bien sûr. Elle perdit beaucoup de sang, aussi elle perdit connaissance avant que les secours arrivent. Heureusement ils la sauvèrent. Ses derniers mots avant de tomber dans les vapes, avant que je la pense morte, furent : « Tyler, va-t’en, tu vivras mieux sans moi tu verras… laisse moi. ». Il y en a qui reçoivent des preuves d'amour, moi c'était l'opposé. J'ai attendu qu'elle se remette, puis j'ai rompu. Elle allait bien avant que j'arrive dans sa vie. Elle préférait mourir que de rester avec moi, je ne pouvais pas rester et la détruire tout ça parce que je l'aimais. J'espérais au fond de moi bien sûr qu'elle essaierait de revenir, qu'elle se rende compte qu'en fait elle m'aimait. Elle se contenta de changer de classe, pour ne plus m'avoir comme professeur. Moins romantique, plus radical. Je ne l'ai pas revu depuis. Elle m'évite...

C'est là que tout à dégénéré. J'ai arrêté en quelque sorte de vivre. Je me rendais au travail, me nourrissais, c'est tout. J'attendais que mon corps se vide de son sang. Pas besoin de me trancher les veines puisque mon cœur était déjà lacéré pas vrai ? Sauf que la science ne marche pas comme les sentiments, aussi je restais comme ça à « vivre ». Un feu de circulation à l'orange, qui clignote, qui regarde par intermittence les autres vivres. Mon seul plaisir ? Alo' trouva une copine. Il méritait d'être heureux.

Un soir il vint me trouver chez moi pour me remonter le moral. Ses discours ont la puissance d'un  défibrillateur. Il me remit d'aplomb.Je sais ce que j'ai à faire. Je vais reconquérir Arizona. Je ferais tout mon possible, et quoi qu'il arrive, je sais que je peux compter sur l'aide indéfectible d'Aloy pour que je retourne avec elle, tout comme il sait que je ferais mon possible pour l'aider si quoi que se soit arrivait entre lui et sa petite amie, une fille très belle (la plus belle au monde selon Alo, ce dont je doute, puisque aucune fille n'est plus belle qu'Arizona) qu'il surnomme Alma.