When the sky falls ▬ Malvin

When the sky falls

Calvin & Mauve

Let the skyfall, when it crumbles we will stand tall face it all together at skyfall ▬ ADELE

3 Juillet 2015

Assis sur le canapé, je me perds dans la contemplation du vague de mon appartement mal rangé. Mince alors. À peine suis-je réveillé que je tombe sur une nouvelle qui chamboule tous les plans de ma journée. C'est comme si le papier que je tiens entre mes doigts était collé à ceux-ci, à moins que ce ne soient mes mains tétanisées qui refusent de lâcher cette lettre foudroyante. Je dois réagir comment face à ça ? Bon, bah voilà de quoi bien commencer les vacances d'été avec une surprise pareille ...

Au bout d'un bon quart d'heure je me décide enfin à poser ce courrier pour aller me rafraîchir dans la salle de bain. Dites-moi que c'est une blague ... Mais non, ce n'en est pas une. Les documents semblent bien trop officiels pour qu'il s'agisse d'un canular. Puis les nombreuses autres lettres écrites par une main qui m'était familière auparavant ne peuvent qu'appuyer la véracité de ces documents. Mes deux mains recueillent l'eau froide du robinet, tandis que j'observe mon reflet dans le miroir. Les cheveux en bataille, mon regard trahit mon état psychologique désastreux. Ressaisis-toi mon vieux ! Je me rafraîchis le visage, laissant les gouttelettes translucides rouler le long de ma mâchoire jusqu'à ma barbe de trois jours qui les tient prisonnières. J'aimerais y voir plus clair dans ce méli-mélo de mensonges y déceler la vérité. Mais avant cela, il faudrait peut-être que je retrouve mes esprits ... Et suis-je prêt à ouvrir et à lire les lettres qui détiennent tous ces secrets ? Je secoue la tête négativement en réponse à ma propre question. Prends ton temps, tu as encore deux semaines pour tirer ça au clair me souffle ma conscience.

Encore chamboulé, j'ouvre un tiroir qui n'a pas servi depuis plusieurs mois. À l'intérieur se trouve un paquet de cigarette et un briquet, deux symboles de ma faiblesse passée. Je sors ces démons sans me poser de questions et quitte mon appartement d'un pas déterminé pour aller fumer en bas de la résidence. Je me fiche de ne porter qu'un bas de pyjamas qui me tombe sur la taille, je suis bien trop déstabilisé pour m'en soucier. Tout ce que je sais, c'est que j'ai besoin de prendre l'air et d'arrêter de penser le temps d'un instant.

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when the skyfall
we it crumbles

certains matins, on se réveille avec l'impression que plus jamais ça n'ira mieux. on se lève du pied gauche, on croise les mauvaises personnes. on se trompe, on tombe. parfois, c'est pire encore, parce qu'on s'écorche, on roule dans la boue. on se tue à se relever, à se guérir. certains matins, on préférerait ne même pas se réveiller. on se dit que la vie est une pute et que demain sera pareil, que chaque jour se répète, que le scénario est infiniment le même. pour chaque seconde de son existence, on se réveille avec la certitude que tout va foirer, que nous sommes des merdes, des belles. alors on se couche, las et fatigué. on prie dans nos lits, pour que malgré nos idées noires, le soleil se lève un peu plus haut. on veut un miracle, un vrai.
et puis, d'autres matins, le soleil est encore noir. et on ne se dit plus rien.
ce matin, ton matin, mauve, il était comme ça. tu ne sais plus depuis combien de temps ça dure, t'as perdu toute notion du temps. cette vie s'effiloche devant tes yeux qui pleurent. t'es un peu perdue, un peu paumée. la preuve, t'en vois même plus le jour se lever.
encore pas nette de la nuit dernière, tu t'enfiles un t-shirt, bien trop grand, et un jogging, avant d'arpenter tel une débauchée l'appartement.
tu t'avales une pomme, bois un café, t'arrête pas, t'as besoin de bouger. et t'entends des pas, un bruit d'escalier. l'isolation est mal faite, dans cette immeuble des bas quartiers. alors finalement, pieds nus, tu descends à ton tour, incapable de te poser.
et tu le vois. ce voisin d'en face, fraîchement arrivé. il semble perdu, un peu paumé. et tu sens la nicotine, elle chatouille ton nez. alors tu t'approches. bizarrement, tu pensais qu'il était clean ce gars là. peut-être que tu t'es trompé. derrière lui, tu lui lances, un peu au hasard. « salut. »

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Les voitures passent sans me voir. Je serre les dents. Si je me jetais sous les roues de l’une d’elles, qu’est-ce que ça changerait ? T’es pas un lâche me dit ma conscience en me donnent une petite tape derrière la tête. Mais elle a tort. Je suis faible et pathétique, surtout en ce moment même. Je me passe une main sur le visage, dépité. Suis-je si indigne de confiance que ça ? Putain. Instinctivement, je glisse cette maudite cigarette entre mes lèvres et l’allume en une fraction de seconde. Aspirer cette bouffée toxique ne m’avait pas manqué le moins du monde, et pourtant c’est comme si cette action venait de m’enlever le poids d’une armoire qui pesait sur mes épaules. Qu’est-ce que ça soulage. Je m’en veux déjà de l’avoir allumé mais m’emprisonner de ce diable-là ne m’effraie pas. Après tout, je m’en suis déjà libéré à plusieurs reprises sans trop de difficultés. En comparaison avec le chaos qui m’attend, c’est trois fois rien. Du moins je l'espère.

Je suis papa. Quelque part sur cette foutue planète m’attend une petite fille de huit ans dont l’identité m’a été cachée dès sa naissance. « Putain de m … » je commence à grommeler dans ma barbe quand un petit « Salut. » innocent m’interrompt. Cette intervention me fait sursauter, tant j’étais perdu dans mes réflexions. « Salut … » je réponds en adressant un sourire timide à mon interlocutrice. Certes il s’agit d’un sourire en carton mais au moins j’ai l’amabilité de faire un effort. Un belle attention qui ne dure que brièvement puisque je me fais rapidement aspirer par la contemplation de ma cigarette qui se consume. Ça, et toutes les pensées noires qui vont avec. Suis-je perturbé au point de ne pas pouvoir entamer une conversation avec une de mes voisines ?

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les pieds nus, qui glissent sur le bitume humide, tu descends les marches d'un pas rapide, les bras croisés sur ta poitrine, signe de réconfort, signe que t'as froid en toi. et puis tu le vois. ce nouveau voisin. bout de minerais entre les doigts, ça dégage de la fumée, et l'appel de la nicotine est plus fort que toi. tu t'approches lentement, âme matinale. il se tient droit, et de lui émane quelque chose de triste, d'immensément profond. un peu comme du désespoir, quelque chose que tu connais trop bien.
les cernes bleues sous tes yeux le prouvent trop bien. et puis il souffle la fumée, et ça l'embrume, ça le perds. encore quelques pas et t'es plus si loin de lui. « putain de m … » qu'il balance.
t'entends à moitié. toi aussi t'es dans l'vague du matin, la tête dans la brume des sept mers.
salut. il sursaute et se retourne vivement, tandis qu'un sourire se dessine sur ton visage pâle. « salut … » et son attention se porte sur sa cigarette. finalement tu te mets à côté de lui, regardant les voitures passer.
elles en ont rien à foutre de vous.
et toi, t'en a quelque chose a foutre de vous ? tu soupires. « tu peux me filer une clope ? » tu décroises les bras, rétractant tes doigts de pieds un par un, vieux tic d'une enfance brûlée. « tu fous quoi là ? »
mauve, t'aurais voulu dire « tu me ressembles » ou « viens on s'casse. » mais y'a rien d'autre qui sort.
le monde t'étouffe.

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Calvin & Mauve

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Fumer est une sensation grisante, surtout lorsque l’on en a perdu l’habitude. Une bouffée de cette horreur me suffit à faire dériver mes pensées. Je me sens étourdi, je perds pied. Qu’est-ce qui m’empêche de lâcher prise, de m’écrouler au sol et de hurler ma détresse jusqu’à ne plus avoir de voix ? Je ne trouve aucune réponse à ma question, mais je tiens bon. J’ai peut-être l’air d’un mort vivant, mais au moins je parviens à garder la tête haute. Je continue à faire face au monde, face à cette vie qui m’écrase au sol à répétition, et ce même si intérieurement c’est la zizanie. C'est sûrement ça être fort. Tenir debout alors que le sol qui se trouve sous nos pieds s'écroule. Faut que j'arrête de me mentir, je vais trop loin. Retourner vers mon ennemie la clope pour me donner une contenance, c'est pathétique de ma part.

« Tu peux me filer une clope ? » qu'elle me demande en soupirant. Je n'avais même pas remarqué qu'elle s'était rapprochée, le regard aussi perdu que moi. La cigarette glissée entre les lèvres, je sors mon paquet de ma poche et le lui tend sans plus réfléchir. « Si tu tiens à te ruiner la santé ... » je lâches inconsciemment sans lui accorder un regard. Idiot. Elle ne m'a pas demandé mon avis et je n'ai pas à m'en mêler. Puis je suis très mal placé pour faire ce genre de réflexion. « Tu fous quoi là ? » questionne-t-elle avec un regard étrange, comme si une autre interrogation la taraudait. Je me laisse crever. Première réponse qui me vient à l'esprit. La plus sincère. La plus atroce. « Je ... Je sais pas. Et toi ? » je lui retourne en regardant ses pieds nus jusqu'à remonter à son regard.

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à la fois troublée, et embrumée, tu restes silencieuse, chatouillée par cette curiosité qui te pousse à délier ta langue joueuse. tremblay, tu d'mandes une taffe, une clope, et alors qu'il retire la sienne de sa bouche, il te réprimande. « si tu tiens à te ruiner la santé ... » tu lui jettes un regard, un pauvre sourire au visage.
comme si la sienne, il jouait pas avec. tu pourrais le lui dire, te foutre de sa pauvre gueule de désespéré. mais t'es tellement dans l'coltard, tellement dans le même état que le seul truc que t'arrives à faire, c'est sourire.
et puis encore ces questions, que tu poses à la dérobée, jouant à la désintéressée. « je ... je sais pas. et toi ? » tu aspires une bouffée, sentant l'effet fabuleux et dévastateur de la nicotine dans tes veines. lentement tu te relâches, ne sentant presque pas son regard sur toi, qui te détaille, te redessine en silence.
et puis la question, elle vient quand même chatouiller ton esprit, amusée amusante. alors tu l'a joue franche. pas de faux semblants et de non-dits.
tout ce qui sort de ta bouche, c'est la vérité. la vérité qui dérange, qui se fracasse contre le vide de vos cœurs. « j'bois la tasse. je fume. comme tout les matins. »

When the sky falls

Calvin & Mauve

Let the skyfall, when it crumbles we will stand tall face it all together at skyfall ▬ ADELE

Je ne suis pas la seule âme perdue de cette ville. Elle est là elle aussi. Faible. Fragile. Et aussi prête à se ruiner la santé que toi. Une bouffée c'est rien. Seulement un fragment d'enfer qui se glisse dans la gorge pour la déchirer de ses griffes sombres et opaques. Un extrait empoisonné de cette petite chose qui nous raccroche à la vie, à l'espoir. Nous sommes des teints gris qui se laissent dépasser par les lumières vives de la ville. Des êtres à bout de souffle à force de courir après un bonheur inatteignable. Cette chose qu'on touche du bout des doigts puis qui s'envole, nous précipitant dans un gouffre sombre dont on s'efforce à s'extirper. Parce que ça nous est pas destiné. On a été mis à part depuis le début, c'est comme ça. On y peut rien.

Je me surprend à faire des réflexions qui n'ont pas lieu d'être vu de l'extérieur. Mais pour moi ces mots ont un sens. Ce n'est pas dans mes habitudes de laisser les autres s'enterrer eux-mêmes. Désespoir contre désespoir, il est toujours possible de soutenir quelqu'un dans le même état lamentable que soi. Avec son regard délavé par les jours de pluie, les jours d'orage, je me dis que je peux pas la laisser comme ça. Elle ne le mérite pas. La fleur de sa jeunesse ne devrait demander qu'à trouver les rayons du soleil. Je ne suis pas dix ans plus vieux, mais mon compte est déjà fait. Pour elle, tout est encore possible. Je l'espère.

« J'bois la tasse. Je fume. Comme tout les matins. » répond-t-elle, bien plus éteinte que je ne pouvais l'imaginer. Je la regarde tristement et lui offre un sourire piteux. Un sourire en miette, aussi déchiré et tiraillé que mon existence. Mon inutile existence. « La vie est une véritable garce ... » dis-je dans un murmure en détournant le regard. Je recrache la fumée qui s'envole voluptueusement dans l'air frais du matin. J'aimerais lui demander quelle est sa tempête, mais les confessions entre inconnus sont plus complexes que ça. Alors je me lance brièvement dans le récit de la mienne. Parce qu'elle est comme moi. « J'ai un gosse. Un gosse d'une fille qui m'a abandonnée il y a plus de huit ans. Une gamine qui ne m'a jamais vue et dont je ne connais l'existence que depuis dix minutes. » je lui raconte avant de rire cyniquement, mais toujours en évitant son regard. Parce que c'est trop dur. Parce que dans cette histoire, c'est moi le monstre.

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» TIME OF MYSTIC FALLS - RPG
» My life, it comprises of losses and wins and fails and falls. | ft. Shoshana

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