Naël avait vécu une enfance des plus normales si l’on ne comptait pas l’absence de son père. Ce dernier gérait une grande société à New-York et il n’avait que très peu de temps à consacrer à sa famille. Naël avait été scolarisé dans une école privée et avait eu beaucoup de mal à s’intégrer à ces fils de bourgeois. Il s’imposa par la force et par la ruse car la seule leçon qu’il avait reçu de son père était la suivante : « Manger ou être mangé » ou pour résumer : la loi du plus fort. Malgré les luttes, il avait réussi à se faire de vrais amis et son enfance n’était pas à plaindre. Son éducation était excellente. Cependant il aspirait à autre chose : le monde n’était pas dans les livres.

Tout s’écroula le jour où son père fut assassiné. Son influence en tant qu’homme d’affaire en avait dérangé plus d’un et il avait fini par en payer le prix fort. Beaucoup de gens commencèrent à fuir la famille Parker : il ne faisait pas bon de trainer avec ces gens de mauvais augures. Les derniers amis qui étaient restés fidèle à Naël avaient quitté la ville, jugée par leurs parents « trop dangereuse pour élever ses enfants ». S’ensuivi une longue période de solitude où Naël en profita pour progresser dans de nombreux domaines. Malgré cette traversée du désert, Naël restait un être très sociable, bien que tinté d’amertume.

Il avait 21 ans lorsque sa mère décida de mettre fin à ses jours : elle n’était jamais parvenu à se remettre de la perte de son mari. Il devient alors seul héritier de la fortune colossale de son père. Le cœur en peine et n’ayant personne, il décida de quitter cette ville qui ne lui avait apporté que souffrance.

Après avoir parcouru pas mal de temps les États-Unis, il choisit comme destination Siloam Springs, une charmante ville où il comptait bien refaire sa vie. Cependant, la tâche serait difficile tant le temps l’avait transformé. Il n’était pas ce genre de personne à pleurer H24, seule, sur son sort mais il n’était pas non plus le genre de personne à étaler ses sentiments au premier venu. Il réussissait à masquer sa profonde solitude par un cynisme rare et tranchant et un côté nonchalant. Il aimait faire de nouvelles rencontres mais il ne pouvait s’empêcher de repousser les autres.

Difficile était le mot pour caractériser sa future intégration. Cependant, il avait l’espoir de pouvoir changer la donne. Il le fallait.