Sujet: I'm drunk on the moon ; with Lewyn Sam 13 Sep - 18:04
« Fais attention à toi, Cassie, tu vas tomber. »
Robyn est en train de la regarder, et de se plaindre, encore. Robyn, c'est le mec de Cassandra, le mec qui est mort il y a six mois et qui la hante depuis, la hante inlassablement, pour son plus grand bonheur. En l'entendant grogner comme ça, elle ne peut s'empêcher de ricaner, tout en continuant de jouer à marcher à la limite du trottoir, bras écartes, comme une équilibriste. « Je suiiis uuun avioooon et je voooole. Iooooooon. Ioooon l'avioooooon. » Et elle rigole encore. Ce soir encore, elle est complètement faite, complètement cuite, beurrée à mort, merveilleusement alcoolisée. Il fallait qu'elle lui apprenne, à Kaat, que la véritable ivresse c'était l'alcool, c'était le goût de la bière, la saveur du vin, la surprise des cocktails. Non vraiment, pour oublier ses soucis, c'était le mieux l'alcool. Et oublier ses soucis, ça, Cassie en avait besoin.
« C'est tous des cooonnards les gens de partir comme ça... sans moooi. » Cassie, dernièrement, elle sort beaucoup, elle voit beaucoup de gens mais, tous les soirs, absolument tous les soirs, elle rentre seul. Ça fait bizarre de rentrer seule du bar, comme ça, tous les soirs. Alors elle parle seule, encore. Pourtant c'est pas faute d'essayer hein ? Des gens qui veulent rentrer avec elle, ça, elle en trouve hein ! Plus ou moins aussi alcoolisée qu'elle, plus ou moins lucides de la situation, ils essayent de la ramener, de l'inviter, de lui proposer, de... Mais non, rien n'y fait, elle refuse, elle refuse tout, catégoriquement. Au début, parce qu'elle le pense, puis alors que l'alcool monte, elle refuse parce qu'elle sait qu'elle doit refuser, mais comme dans une drôle de brume. Elle refuse même les propositions innocentes de jeunes hommes craignant pour sa sécurité.
« Pfffffff. On est en campagne, à Saloam Summer là, truc pommé. J'viens de New York, moi, les gars, j'suis une dure. » Puis elle trébuche, brise son magnifique travail d'équilibriste, glisse du trottoir et tombe fesse contre le bitume. « Oh bah zut alors. » Et elle éclate de rire, hilare du ridicule de sa propre situation.
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Sujet: Re: I'm drunk on the moon ; with Lewyn Mer 24 Sep - 16:27
i'm drunk on the moon Caz & Lewyn
Rien n’est plus comme avant. Je me sens patraque, aphone, loin du Lewyn que je connaissais. Je ne suis plus le même homme depuis mon arrivée à Siloam Springs. J’ai quitté l’Alaska dans un but précis, mais je ne pensais pas devenir si vite celui que je suis aujourd’hui. Je m’exaspère moi-même de ce fait. Les mains fourrées dans les poches, j’avance au rythme des lampadaires qui défilent sur ma route. Il est tard, il fait nuit. Mais j’avais besoin de sortir. Peut-être que mon boulot me rend insomniaque, peut-être que je deviens fou à lier, peut-être, peut-être, peut-être. La seule chose que je sais c’est que je suis encore envie et que parfois j’envie mon père qui s’est barré de ce monde de fou. Il doit bien rire lui à me voir tourner en rond dans cette vie que je n’ai même pas choisi. J’en ai mal au cœur de toute cette vaste blague. Parfois j’ai fichtrement envie de redevenir ce petit con que j’étais à l’époque, vivre au jour le jour sans me soucier des lendemains difficiles, puis je me regarde et je me vois, moi, Lewyn adulte. Je suis un être responsable. Voilà cette ritournelle qui ressurgie toujours. Beau baratin que tout cela. Je n’en ai cure. Ce soir je suis bien décidé à revivre un peu de ma phase Carpe Diem. Un filament de ma jeunesse, un dernier verre pour la route, redevenir ce vagabond, ce crevard, ce type. Redevenir Lewyn. Je souris et m’apprête à entrer dans le premier bar venu, quand une drôle de voix me fait stopper net. La fille me semble un peu éméchée… « Pfffffff. On est en campagne, à Saloam Summer là, truc pommé. J'viens de New York, moi, les gars, j'suis une dure. Oh bah zut alors. » baragouine-t-elle. Elle vient de s’assoir pauvrement sur le sol. Une vraie loque. J’ai envie de rire, mais d’un autre côté sa bouille d’ange roux me fait pitié. Pas de la mauvaise pitié. J’ai simplement envie de l’aider. Cette jeune fille un peu bancale qui semble ne rien comprendre de ce qui lui arrive. Je m’avance, en bon gentleman, je l’attrape par les aisselles et la remet sur pied, la soutenant. « Heeee jeune fille, vous n’êtes pas un peu trop alcoolisée ? » Je souris. Elle me donne autant envie de rire que de pleurer.