YOU WANT HER BUT SHE'S SO MEAN.

Elle m’avait dit de la rappeler le lendemain, mais je ne l’ai jamais fait. Ça va faire près d’une semaine que je n’ai pas parlé à Azalyne, en fait. Six jours, pour être plus précis, et à chaque jour j’étais de plus en plus déprimé. Aujourd’hui, je ne sais plus quoi faire. Je tourne en rond, nerveux. Et si elle décidait de ne pas venir, en fin de compte? Et si elle m’en voulait énormément de ne jamais avoir répondu à ses messages? De toute façon, elle ne m’a pas parlé beaucoup non plus ces derniers temps. Elle était peut-être occupée. Elle travaille peut-être beaucoup, qui sait. Les questions et les suppositions défilent dans ma tête, parce que j’essaie de fuir la raison première pour laquelle je suis ici à attendre Azalyne, assis à une table dans le petit café désert. Je me suis répété mon speech des dizaines de fois, si ce n’est pas des centaines, avant d’arriver ici. Bien déterminé à lui avouer finalement la vérité.

Ça ne peut plus durer, il faut que je lui dise. Je ne supporte plus de lui cacher le fond de mes pensées, de ne pas pouvoir lui dire que je suis amoureux d’elle, qu’en fait, c’est pour ça que je ne supporte pas de la voir avec tous ces gars. Il faut qu’elle sache, sinon c’est moi qui vais devenir fou. Je me fiche des conséquences, qu’elle me déteste par la suite. Au moins j’aurai l’esprit libéré, je ne me sentirai plus coupable de lui cacher un tel secret.
Je peux bientôt apercevoir la brunette qui passe la porte de la boutique, et je ne la quitte plus des yeux. Je commence à craindre de plus en plus sa réaction. Et si elle ne me parlait plus jamais ensuite? Elle s’assoit bientôt devant moi, et j’ai le souffle coupé. Elle m’a manqué effroyablement, et c’est uniquement de ma faute. Je parle à voix basse. « Salut Aza. Tu vas bien? » Je me mords la lèvre inférieure, et regarde le serveur qui se dirige vers nous. Mon regard se reporte vers Azalyne. Toujours en parlant tout bas, je continue de parler. « Je suis désolé pour cette semaine…Je devais penser à certains trucs. C’était très important. » Mon regard ne se détache pas du sien jusqu’à ce que son téléphone sonne. Je la regarde, un peu étonné, mais je reste silencieux.

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Elle ne semble pas trop mal le fait que je ne lui ai pas donné de nouvelles de la semaine. Voilà qui est rassurant. Ce sera peut-être plus simple pour lui expliquer la vérité, si les choses sont de cette façon. Seulement, Azalyne n’a pas terminé de parler. Elle me dit qu’elle a quelque chose à m’annoncer. Je me mets à trembler, anticipant la nouvelle. J’ai peur de ce qu’il s’agit, et je n’ai pas du tout l’impression que ce sera un truc très positif. Et comme de fait, alors qu’elle se lance, tout le discours que j’avais préparé s’envole en fumée. Elle se met à me parler de quelqu’un qu’elle a rencontré, un type, et que cette fois-ci elle veut réellement tenter quelque chose avec cette personne. Ma gorge se serre et je ne sais pas quoi dire. Pourtant elle me demande mon opinion. Je reste muet, ne sachant pas quoi répondre. J’ai envie de me lever et de quitter le café sans lui donner d’explications. Elle n’en a plus besoin de toute façon. Elle n’aura plus besoin de moi bientôt.

Je la vois sourire légèrement et baisser la tête et une fois de plus, je mets mes sentiments en veilleuse. Si elle peut être heureuse, alors pourquoi pas? « Ouais, je suis content pour toi. » Ma voix est presque un murmure. Je lui souris légèrement, même si au fond j’ai envie de tout sauf de sourire. J’ai envie de savoir qui est ce type, ce qu’il fait dans la vie, s’il est correct et surtout, j’ai envie qu’il sache qu’au moindre faux-pas, il est mort. Sauf que voilà, ça, je ne peux pas le dire. Je dois garder ces trucs-là pour moi, et simplement être heureux pour elle. Après tout, c’est uniquement mon amie. Rien de plus.

Le serveur arrive finalement, et je suis presque rassuré de le voir. Je commande un simple café, même si présentement je prendrais un truc beaucoup plus fort. Je regarde Azalyne, puis finalement décide de la questionner. Ça me fait mal, mais je ne veux pas qu’elle le sache. Alors autant faire semblant que je m’en fiche et que je suis heureux pour elle. « Tu comptes me le présenter quand? » Je lui souris, me demandant si je serais capable de supporter de la voir en couple. Je serre les dents à cette pensée.

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Elle semble surprise que je veuille rencontrer son nouveau copain, comme si elle ne s’y attendait pas. Elle me demande ensuite si je compte le fliquer, et même si je n’y avais pas vraiment pensé, je commence sérieusement à y réfléchir. Et si c’était un ancien prisonnier? Un psychopathe? Je me retiens de froncer les sourcils, il faut que je me contrôle. Après tout, je suis uniquement un ami et les amis sont heureux lorsque leurs amies sont en couple. Sauf que la situation est beaucoup plus compliquée que ça dans notre cas. Je prends mon verre d’eau rempli plus tôt par le serveur et en prend une grande gorgée, pensif. Je ne sais pas si je devrais lui dire la vérité ou simplement la rassurer et lui dire que non, je vais être gentil et ne pas harceler son copain. Je croise le regard d’Azalyne. Je pense qu’elle attend une réponse.

« Oh, tu sais, juste des renseignements de base. Tu me connais. » Je reste vague et souris, la taquinant. J’essaie de détendre l’atmosphère, même si je suis la seule personne tendue présentement. Elle vient tout juste de m’annoncer la pire chose que je ne voulais jamais entendre venant d’elle. Je n’ai plus aucune chance, pas que j’en aie déjà eu de toute façon, mais elles sont maintenant nulles. Je ne sais pas trop quoi dire et je reste muet. Finalement le serveur arrive et je regarde mon café. Il est fumant, alors je me contente encore de mon verre d’eau, détachant tranquillement le pain de mon croissant. Je lève les yeux vers Azalyne, hésitant à poser des questions. En fait, je n’ai pas envie d’en savoir plus, mais je me sens obligé de jouer la comédie et lui demander des informations. « Et sinon, vous vous êtes rencontrés où? » J’ai peur qu’elle me parle d’un bar, ou d’une aventure qui est devenue plus que ça. Je ne veux pas être moins bien que ça.
Je mastique le croissant lentement, évitant son regard, mangeant en silence et cherchant quelque chose à lui dire de plus. Je ne suis pas heureux de ce qui lui arrive, même si je lui ai dit le contraire, et si elle s’en rend compte et qu’elle est furieuse, bah qu’elle le soit.

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À la voir sourire en repensant à la façon dont elle a rencontré l’homme mystère, je trouve ça douloureux. Elle a l’air heureuse, sans doute qu’elle l’est, aussi. Il faudra que je tire un trait sur elle et que je m’éloigne, mais j’étais conscient que ça finirait par arriver de toute façon. Elle me raconte son histoire et comment elle le connaissait déjà, et comment ils se sont revus par hasard et comment il a entendu parler d’elle et je fronce les sourcils. J’ai l’impression qu’elle me cache quelques détails, mais je ne lui en parle pas, acquiesçant simplement à ses paroles. Je la regarde sourire et à chaque fois ça semble plus douloureux. Puis elle me pose une question, et me voilà qui patine à nouveau et qui cherche une réponse.

Je voulais lui dire la vérité en arrivant ici, me vider le cœur et arrêter de mentir sur mes sentiments envers elle, seulement voilà en l’entendant dire ça, je ne me sens plus capable de le faire. Je fuie le regard d’Azalyne, pensif. Je cherche quelque chose à lui raconter, une connerie quelconque. Il ne faut pas qu’elle sache, de toute façon ça ne ferait que rendre les choses plus compliquées, et ça briserait tout ce qu’il me reste avec elle. Je souris gentiment et la regarde dans les yeux. « Oh, tu sais. Un des gars part en congé de paternité, alors j’ai des horaires fous ces temps-ci. » Je prends lentement une gorgée de café. Il est vrai que j’ai demandé à faire plus de temps supplémentaire pour les prochains jours avec le départ d’un de mes collègues, mais ça n’a rien à voir. Je baisse les yeux un instant et réfléchis, avant de déclarer, lentement, sur un coup de tête. « Je pense que je devrais recommencer à fréquenter des gens. » J’ai envie de voir sa réaction, si elle aura la même que moi. J’en doute fort, après tout elle m’a prouvé qu’elle se fichait bien de moi au fond, et que ses crises de jalousie étaient surtout générées par l’alcool.

Je prends une nouvelle gorgée de café, regardant ma tasse avec intérêt. J’ai voulu changer de sujet, même si celui-ci n’est pas vraiment mieux. Je n’ai pas envie au fond de parler de ma vie privé, et surtout qu’Aza décide de s’en mêler.

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Sa réaction est telle que je l’avais prévue, en fait ça le la dérange pas, même qu’elle semble plutôt contente. Je regarde Azalyne, qui me parle qu’elle veut quand même prendre son temps, et je ne peux pas m’empêcher de ravaler ma salive ainsi que quelques paroles qui pourraient la vexer. Après tout, elle dit qu’elle fréquente ce gars depuis trois jours seulement? Si c’est pas précipité, ça. Je reste silencieux à la place, sirotant mon café tranquillement. Et si justement elle se mariait à ce type? Et si finalement, ce gars est une ordure et que je ne le supporte pas? Je me mords l’intérieur de la joue. Il vaut mieux ne pas penser à ce genre de trucs.

Azalyne attire mon attention alors qu’elle passe sa main dans ses cheveux. Geste tout à fait innocent, jusqu’à ce qu’elle me pose sa question. Mon visage calme se crispe quelques instants alors qu’elle me demande si tout va bien entre nous. Le problème, c’est que rien ne va. J’ai passé toute la semaine à l’éviter pour ne pas avoir à parler de ce qui s’est passé la dernière fois, quand je me suis humilié devant elle. J’ai rassemblé tout mon courage pour finalement me bouger et venir lui avouer toute la vérité. Et puis là, elle m’avoue qu’elle est amoureuse d’un gars qu’elle connait depuis trois jours. J’ai envie d’éclater de rire en repensant à sa question. « Bien sûr, ça va. Je vois pas pourquoi ça irait pas? » Peut-être parce que j’ai raté ma chance, si j’en ai seulement déjà eu une. Je souris et mon regard croise le sien. Je bois mon café d’un trait. J’ai envie de me saouler en fait. Et plus je regarde Aza, plus j’ai envie d’être seul. Je l’observe quelques instants en silence, puis lui demande, tout naturellement. « Dis, Aza? On se connait depuis combien de temps tous les deux? » Je parle tout bas, calmement. Au fond de moi je bouillonne, mais je m’efforce de continuer de jouer le jeu avec elle. Au point où j’en suis, qu’elle se fâche ou non ne me dérange même plus. De toute façon je vais la perdre en temps et lieux.

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Elle ne semble pas offensée par ma question comme je l’aurais cru, mais je vois son visage changer pendant quelques secondes avant qu’elle ne reprenne sur elle-même. Je viens sans aucun doute de lui rappeler une époque difficile, et ce n’est pas exactement le but visé. Toutefois, lorsque j’entends sa réponse, c’est comme une claque au visage. Un an? Non, c’est pas possible.
Puis je me rappelle la soirée de mon anniversaire, avant de sortir au bar. J’avais été la voir à l’hôpital, pendant qu’elle était encore inconsciente. Déjà là, je perdais mon temps avec elle. Je me contente de sourire alors qu’elle tente de détendre l’atmosphère, alors que tout ce que j’arrive à me répéter, c’est que depuis un an je perds mon temps à lui courir après en espérant qu’elle comprenne, mais ça n’a servi à rien en fin de compte si je regarde aujourd’hui. « Non ça va, je vais laisser ton copain faire son boulot. » Je souris gentiment, me demandant comment cette histoire va finir. Sans doute sur les chapeaux de roues comme toujours.

Azalyne se remet à parler de notre rencontre, faisant allusion à l’accident. Je baisse les yeux en l’entendant supposer que c’est l’anniversaire qui la rend mauvaise. Pas si certain, pour ma part. Les opportunités ratées me sautent en plein visage, alors que je tente de me rappeler la dernière fois où j’ai passé une soirée entière en compagnie d’une fille. N’importe quel gars se sentirait sans aucun doute tout à fait normal de compter ce genre d’histoires, je n’y faisais pas vraiment exception avant. Seulement voilà, j’ai rencontré Aza, et mon monde s’est apparemment effondré. Je regarde la brunette qui me dit être heureuse que je sois dans sa vie et je lui souris alors qu’au fond, j’ai envie de quitter le café sur-le-champ. « C’est réciproque, t’inquiètes pas. » Je reste silencieux, ne sachant pas quoi lui dire à partir de ce moment. Je suis perdu et toujours sous le choc. Pendant quelques instants, j’ai envie de lui dire tout de même la vérité, mais je n’ai pas envie de lui faire un truc pareil.

Je brise finalement le silence après un instant d’hésitation. Je regarde la table d’un air absent, puis les mots sortent seuls. « Bah au moins maintenant c’est définitif, les gens ne pourront plus parler de nous deux. » Je ne sais pas pourquoi j’ai ressenti le besoin de le mentionner, sans doute pour me l’entendre dire tout simplement. Parce que je prends conscience que les gens ne parleront plus, et si je voyais les histoires comme une malédiction, au moins il y avait une version où les choses allaient toujours bien. « Dire que les gens nous voyaient si bien ensemble. Ariana est au courant? » Je continue sur un ton amusé, même si au fond ça ne m’amuse pas du tout. En fait, d’en parler aussi ouvertement, ça me rend mal à l’aise. Comme de parler de n’importe quelle émotion, en fait. Je mets ma main sur mon verre d’eau, j’aimerais tant avoir de l’alcool. Les choses seraient tellement plus faciles à encaisser.

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À entendre le ton qu’elle utilise pour me répondre, je vois bien que j’ai réussi à énerver Azalyne. En temps normal, j’aurais arrêté, ne voulant pas créer de guerre entre elle et moi, mais pas aujourd’hui. Au contraire, j’ai l’impression que la voir s’énerver, c’est ce qui me motive à continuer. Seulement voilà. La voir me regarder ainsi en sachant que l’on était tous les deux j’aurais reçu son verre au visage me fait regretter légèrement mes dernières paroles. Mon regard se plante dans le sien, mais je ne sais pas si je suis si déterminé à lui tenir tête. Elle m’apprend que sa sœur n’est pas au courant, et me dit qu’elle aurait mieux fait de se taire. Je soupire, agacé. « À t’entendre, il faudrait toujours que tu la fermes. Pourquoi tu dis ça? » Elle m’énerve quand elle dit ce genre de trucs. Dès qu’elle fait une bourde, elle regrette d’avoir parlé. Par contre, cette fois elle a peut-être raison, même si je me serais ridiculisé devant elle en lui avouant ce que je ressens. Au moins maintenant tout serait dit. Elle comprendrait pourquoi je réagis comme ça, au moins. « Et pour ton information, bien sûr que je vais venir te voir. Par contre, j’espère qu’il est pas trop jaloux. »

Je ne sais pas en fait si je vais continuer à aller la voir. Je ne sais pas si je vais en avoir envie en sortant d’ici. Je sais simplement que pour le moment, elle a sans doute envie de m’étrangler, et c’est un peu mon but. Je l’observe tranquillement en jouant avec un sachet de sucre, cherchant quelque chose à dire. « Enfin, sinon, ça va la vie mis à part ça? » Je cherche à changer de sujet, sachant que les choses ne vont que mal virer, et même si j’ai envie de tester ses limites, je n’ai pas envie non plus de la vexer et qu’au final elle soit réellement triste. Je laisse quand même tomber, sur un ton sarcastique. « Après tout, il se passe tant de trucs en une semaine. » Je la fixe les bras croisés, bien droit sur ma chaise.

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Alors que je crois calmer le feu, ma petite pique semble au contraire déclencher une catastrophe. Alors qu’Azalyne se met à parler, vraiment énervée visiblement, je reste muet, sur le cul et surtout furieux d’entendre les morts qui sortent de sa bouche. Je l’écoute me décrire et la regarde se lever. Sans attendre, je fais la même chose, sortant des billets pour payer ma facture sans même regarder combien je laisse. Je vois rouge, et de savoir qu’elle pense ça de moi me rend furieux. Au moins les adieux ne seront pas trop pénibles cette fois-ci. Je la suis alors qu’elle quitte le café, et ses dernières paroles font en sorte que je prends sa main vivement. Il y a quand même des limites à ce que je peux supporter. Tremblant de colère, je l’entraîne hors du café. Dehors, il n’y a personne. Heureusement, sinon ils n’apprécieraient pas. Ma voix tremble, et tenant fermement son bras, je hurle à Azalyne ce qui me passe par la tête. « Comment t’oses me dire un truc pareil? C’est ça, que tu penses de moi? Que je suis un no life, un loser? NON MAIS TU TE FOUS DE MA GUEULE, MERDE. J’AI PASSÉ UN AN À TE SUIVRE COMME UN CHIEN ET MAINTENANT TU ME DIS ÇA?. » Je relâche mon emprise qui n’était pas très forte, je voulais seulement la retenir. Je regarde Aza avec un regard noir. Je ne crie plus, mais je parle fort.

« Tu sais quoi Aza? J’réalise que j’ai été plutôt con. T’as raison, je devrais faire comme tu dis, me trouver une copine. Peut-être que je devrais passer plus de temps dans les bars, on sait jamais il y a toujours des coups faciles dans les toilettes, n’est-ce pas? » Je sais que c’est purement méchant, et que je risque de me prendre plus qu’une claque, alors je recule instinctivement. Je viens presque de déballer mon sac, et je viens aussi de l’insulter. Elle n’a pas tort, je devrais me remettre à voir des gens. Je prends une grande inspiration, tentant de mettre mes esprits au clair, mais tout ce qui me vient en tête, c’est à quel point présentement je suis furieux et triste à la fois, à quel point j’aimerais pouvoir lui déballer tout, simplement et sans avoir peur de me faire jeter mais j’en suis juste incapable. Je m’attends donc à la tempête, et à regarder la tête qu’elle fait, je sens que je vais y goûter.

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Sa main se pose sur ma joue et je retiens une moue alors que la moitié de mon visage ressent la douleur pinçant ma peau. Je n’ai aucune réaction, en fait je la laisse faire, qu’elle me frappe aussi pourquoi pas. Tant qu’à en être rendus là. Je regarde ses larmes couler et je n’ai même pas de remords. Elle tente de me faire sentir coupable, mais ça ne fonctionne pas. En fait, dans toute cette histoire, je ne suis que la victime. Présentement, je la déteste autant que je l’aime. J’ai besoin de m’éloigner. Je suis furieux et j’ai peur de lui faire mal. Alors quand elle me balance qu’elle s’en va, je la laisse partir et je la regarde, me maudissant d’avoir été aussi idiot. Parce qu’à la base, si j’avais osé me lancer, rien de tout ça ne serait arrivé. Si j’avais pas attendu pendant presque un an avant de finalement me décider à tout lui dire, peut-être que les choses seraient différentes.
Je démarre la voiture à distance, m’en approchant lentement, puis je retourne chez moi. Je roule lentement, et je prends peu à peu conscience de ce que je lui ai dit, et à quel point j’ai été horrible avec elle. La musique stupide à la radio me fait même penser à elle, alors je ferme le son, pour finalement arriver à la maison et m’enfermer. J’ai besoin de me défouler et de penser à autre chose, oublier Aza.