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Joey & Kaleb

"Plus on rencontre des difficultés dans la vie, plus on a en soi de fierté et de contentement de soi-même..." Tristan Bernard

Ça fait un petit moment que je n'ai pas dessiné en noir et blanc, dit comme ça ça parait anodin, mais pour moi.. Maintenant que j'y repense, je suis choqué. Le dessin en noir et blanc est pour moi, une sorte de signature. Ses deux couleurs expriment le fond de mon être, mon âme et surtout mon état d'esprit constant. Pourtant, pendant deux mois consécutifs, je n'ai dessiné qu'avec des couleurs froides, au début puis pastel pour ensuite finir par des couleurs mi-chaudes... Et je ne comprends pas pourquoi. Ça me parait tellement étrange ! Mais apparemment les choses revenaient à la normale vu qu'actuellement je me sens inspiré, d'un monde noir au reflet blanc. C'est dans ce bus que mon inspiration est revenue. Dans ce bus en direction de chez Joey. Cela faisait 2 jours que je n'avais pas mis un pied là-bas. Aujourd'hui, j'y retourne, même pas pour y rester, juste pour récupérer quelques affaires à moi et ensuite retourner chez mon "amie". Je n'avais pas envie de faire un quelconque effort et je pense que c'est vivement justifié. Me connaissant, je ne l'aurais pas fait si cela avait été de ma faute, alors dans ce contexte-là, il y avait encore moins de chance que j'en fasse. Je gratte alors le papier de mon fusain concentré sur ce que je crée, jusqu'à ce que j'entende le nom du prochain arrêt qui ne m'est pas inconnu, je range alors mon matériel dans mon sac, avant de sonner l'alarme pour descendre. Je marche en direction de cette grande maison que je connais maintenant par cœur. Sans me presser, sans aucune émotion et surtout en pensant à ce qui s'est passé il y a deux jours maintenant. Devant la maison, je ne sais pas pourquoi, j'observe la façade de celle-ci. C'est bizarre comme je me rends compte que je ne l'ai jamais regardé attentivement avant. Elle est vraiment bien faite. Mais dans le fond on sait vous et moi que je faisais cela surtout pour éviter de devoir avoir cette confrontation. Car oui, cela aura des allures de confrontations, je le sens. Préparation psychologique... C'est bon. J'enfonce la clé dans la serrure et j'ouvris la porte. Comme d'habitude, elle ne l'avait pas fermé. Même après s'être presque faite cambriolé, elle ne veut pas changer ses mauvaises habitudes... Non Ka' ne dit rien. Ce n'est pas chez toi, elle peut faire ce qui lui chante. Je regarde ses meubles un sourire en coin, bizarrement les souvenirs de leur 'finalement' mise en place revenaient dans mon esprit. Mais des bruits de pas vinent me sortir de mes pensées, Joey venait de sortir de nulles parts et m'observe comme un phénomène de foire. Je ne dis rien elle en faisait de même, malgré sa tête surprise de me voir là.

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Joey & Kaleb

"Plus on rencontre des difficultés dans la vie, plus on a en soi de fierté et de contentement de soi-même..." Tristan Bernard

What the fucking fuckout fuck ? Qu'est-ce qu'il s'est passé dans cet appartement ? En deux jours, le monde a eu le temps d'être dévasté dans cet endroit ? J'avais du mal à comprendre à vrai dire. Après tu me diras, cette maison en avait déjà vu des vertes et des pas mûres. Mais là... Quand même, c'est pas mal. Joey vient de faire son entrée dans une tenue qui lui ressemblait, mais pas la tête par contre... Elle a l'air d'avoir passé une sale nuit. Mais je ne vais rien dire, ça ne regarde qu'elle après tout. Je m'avance vers les escaliers poussant avec mes pieds les différents obstacles que je rencontre. Mais à peine étais-je arrivé au milieu du salon qu'elle court vers la cuisine. Les bruits qui suivirent me firent rapidement comprendre la situation. J'avais quand même vécu plusieurs mois avec elle et j'ai bien vu qu'elle n'y allait pas mollo avec l'alcool. Voilà le résultat... Une partie de moi voudrait que j'aille l'aider et l'autre que je la laisse comme elle l'avait fait pour moi plus tôt dans la semaine. Rhooo elle ça ne lui a pas dérangé de me voir partir, elle n'a même pas cherché à parler. Elle est restée avec son vieux con à lui faire des mamours. Alors pourquoi je devrais être là pour elle maintenant ? Hein ? J'en ai marre de passer pour la bonne poire. Je n'en suis pas une et qu'on se le dise. Et si c'est le connard qu'on veut voir, c'est ce qu'on verra. Je remontais me dirigeant vers ce qui était ma chambre tout en observant un peu les lieux. En plus de ça elle a fouillé dans mes affaires... C'est un truc que je n'aime pas. Si je m'isole ce n'est pas pour rien ! Je n'aime pas qu'on envahisse "mon espace". Mais ça aussi, c'est une autre chose qu'elle se fiche complètement. Je pris quelques affaires que je mis dans un sac de sport qui traînait. Mais ma tête n'était pas là, elle était à la cuisine à s'inquiéter pour elle. Qu'est-ce que je suis con putain! Dans tous les sens de cette situation. Je sors ensuite de la chambre pour me diriger dans la salle de bain histoire de récupérer une serpillière et de l'aspirine. Je retourne dans ma chambre prendre un t-shirt, parce qu'il ne faut pas être devin pour savoir que vomir ses tripes laisse des traces sur soi. Je redescends et je l'entends parler à Cassandre, je ne sais pas si je dois considérer ça comme un signe qu'elle divague ou pas. Je me rapproche d'elle en la portant dans mes bras pour la déposer sur son matelas au salon malgré qu'elle se débatte. Je lui dépose le t-shirt pour qu'elle se vêtît et je vais lui préparer un café pour la réveiller un peu. Oui oui il y a du café dans cette maison, je l'avais caché il y a un moment pour ne pas qu'elle ne boit que ça parce que c'est la dèche et qu'il n'y avait rien d'autre. Elle est assez énergique comme ça on va pas en plus ajouter de la caféine. Je sors la machine pour chauffer l'eau et je lui préparer ça rapidement. En plus d'être complètement torché, je suis certain qu'elle n'a pas mangé. Je me fatigue, pourquoi je ne peux donc pas la laisser là, souffrir dans sa peine. Elle qui n'a jamais besoin de personne, hein ? Pourquoi je me soucie plus d'elle qui a un toit et de quoi se nourrir par rapport au sans-abri dehors qui n'a personne et rien pour lui ? Pourquoi faut-il que son mal-être me pèse tellement ?! Je suis vraiment un boulet. Je termine son café en me sentant débile et je le lui ramène. Ce n'était même pas la peine de regarder dans les armoires, ici mêmes les blattes sont au régime.
« T'as mangé quoi depuis que tu t'es levée ? » Lui demandais-je à peine.

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Joey & Kaleb

"Plus on rencontre des difficultés dans la vie, plus on a en soi de fierté et de contentement de soi-même..." Tristan Bernard

J'étais retourné dans la cuisine et je reviens avec son café à la main, lorsque madame se décide à péter son câble. Je la regardais parler, écouteur chacun de ses mots à la virgule près, le regardant faire, agir et surtout, dire, je sentais la haine monter en moi et dieu seul sait comment j'ai essayé de la contenir en arrivant ici. Je ne disais rien, la laissant faire. Lorsqu'elle eut fini, je fis exploser la tasse sur le sol la regardant dans les yeux cette fois-ci rempli de colère.
« Si j'avais envie d'avoir pitié de ta vieille tête, je ne me serais pas gêné pour te jeter des billets pendant que tu gisais sur le sol ! Non ce n'est pas de la pitié, c'est de l'amitié un terme que tu ne connais pas ! Et je me dis que tu ne dois même pas le comprendre. J'ai tout fait ! Tout fait pour pas m'énerver et pas péter un plomb en entrant ici mais là, c'est trop ! Tu te prends pour qui à venir et me hurler dessus comme si j'étais ton chien ?! Calme-toi direct! T'es pas une duchesse redescend sur Terre ! Tu crois que je l'ai voulu moi m'attacher à toi ?! Être toucher par ce qui peut te blesser ?! T'as raison, on ne peut pas forcer les gens à nous aimer. Mais ce n'est pas une raison pour les faire nous détester. T'es une put*in de fille bien... Et... Et tu gâches tout ça derrière ton ramassis de connerie ! Personne ne pourra jamais t'aimer si tu ne t'aimes pas toi-même ! Alors ne vient pas me faire chier avec tes histoires. Tu n'es pas la seule à avoir eu une vie difficile. Moi aussi j'ai une fierté que t'as blessé! Pourtant en te voyant mal, même si je suis encore en colère contre toi, j'ai prise sur moi pour t'aider un peu le peu de temps que je reste ici. C'est aussi ça l'amitié ! Mais si c'est la solitude que tu veux, tu l'auras Fleming ! »
J'envoyais un coup violant dans le meuble du salon, que je poussais ensuite avec mon pied, je montais alors récupérer mon sac avec les affaires que j'avais mis, je claquais la porte violemment. Redescendant les escaliers et avançant d'un pas déterminé vers l'extérieur.
« Tu peux jeter le reste de mes affaires. »
Je voulais qu'elle comprenne bien que je ne comptais pas remettre un pied dans sa demeure de sitôt. Que dans ma tête, c'est définitif. Je lui souhaite d'avancer, mais ce sera sans moi. Je partais sans même prendre la peine de fermer la porte sans me retourner. Revenant d'où je venais avec le strict minimum important.

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