Incline-toi pétasse, je passe

« Je ne crois pas aux contes de fées. »

Pour la simple et bonne raison que j’ai toujours détesté les princesses. Surtout les princesses Disney. Plus cruches et godiches les unes que les autres, emmitouflées dans d’énormes robes qu’elles ne payaient jamais. Et puis ces fins trop heureuses me foutaient une sérieuse envie de destruction. Enfin bref. Quand je suis née, il y avait déjà un être qui m’avait volé la place. La place de première, de leader. Elle était déjà prise par ce petit connard de Cael. Le type qui me sert de grand-frère. Mes parents m’ont souvent raconté que le jour de ma naissance, il avait pleuré parce qu’il était déçu. Cet abruti s’attendait à avoir un poisson rouge.
J’ai ouvert les yeux sur un monde de riches. Mon père et ma mère occupaient des postes assez importants pour que Cael et moi soyions de véritables petites pourritures. Gamine, j’ai toujours aimé montré que j’étais … supérieure. Différente. Plus fortes que toutes ces petites chouineuses. Et même si à la maison je m’efforçais d’être polie, correcte, à l’image de mon « parfait » grand-frère, ce n’était pas la vraie moi. Enfin bref. Ne nous attardons pas là-dessus.

« J’étais une peste. Point barre. »

Ça n’a pas vraiment changé dans les années qui ont suivies, malgré le changement de comportement de Cael. Tandis que lui fumait ses premiers joins, moi, je passais mes soirées de weekend complètement déchirée et affalée sur un canapé. Jeune, conne, ignorante, jouant les fortes et pourtant d’une fragilité exquise. Lui, il l’avait bien comprit. Après l’emprisonnement de Cael, il a commencé à ramener un gars ma foi plutôt mignon à la maison. Il se présentait comme Aedan Klein, héritier de cette fameuse marque. Mais si, vous connaissez forcément. Bref. La première fois que je l’ai vu, je suis resté comme une conne sur le pas de la porte, portant uniquement un t-shirt trop long et trop large, une culotte et des chaussettes dépareillées. Son sourire m’avait brûlé la rétine, son regard avait mordu ma peau. Et c’est sans trop me souvenir de comment et de pourquoi, que je me retrouvais dans ses draps, convulsant sous la pression de son corps brûlant. J’sais pas s’il le savait. Mais c’est lui qui m’a offert ma première fois.

« Ma vie, elle m’emmerde un peu parfois. »

Parce que j’en veux à mon abruti de grand-frère de ne pas avoir joué son rôle, quand Aedan étais repartit tel une tornade. Parce que je veux exister parmi tout ces gens qui me regardent. Parce que je ne sais pas réellement qui je suis, comment je devrais me comporter. Ma vie m’emmerde. Mais inconditionnellement, j’attends. Parce que je sais qu’a un moment, une porte s’ouvrira et m’aveuglera de sa lumière étincelante, pour m’emmener dans les enfers d’un paradis ardent.