«
Je suis ton frère, bordel ! » Répète sans cesse cette voix dans ma tête. «
Dan, t’es vraiment qu’un con ! » j’ai l’impression de sentir la baffe que vient de m’asséner Mauve. «
Regarde ce que tu me forces à faire … » rajoute une voix glaciale, juste avant de mettre une balle dans la tête de Cael, puis dans le cœur de la rouquine. Je sursaute, me redresse à la vitesse de l’éclair, haletant. Je jette un œil à droite, un autre à gauche. Je suis dans ma chambre. Dans mon lit. Couvert de sueur, mais Mauve est là, dormant à poings fermés. Seul Billie s’est réveillé et s’approche de moi, remuant la queue. Je regarde l’heure sur le radio-réveil qui n’affiche que cinq heures et quart et pose ma main sur la tête de mon chien, soufflant. Je sors du lit, veillant à ne pas réveiller la belle rousse qui dort à mes côtés et file prendre une douche brûlante. Je repense encore au garçon entré chez moi par effraction, me hurlant qu’il est mon petit-frère. Je refuse de le croire, parce que c’est tout bonnement impossible. Mais quelque chose me pousse à le croire. Et pas seulement parce qu’il porte le même nom de famille que mon père …
Studios CK - 8h00« Bonjour Monsieur Klein. » Oui, Monsieur Klein. C’est comme ça qu’on m’appelle, ici, dans ces bureaux. J’offre mon plus sourire à la réceptionniste, m’apprêtant à prendre l’ascenseur. Mais elle me retient, avec une petite phrase :
« Une surprise vous attends à l’étage, dans votre bureau. » Je n’ai pas le temps d’avancer pour en savoir plus, que les portes se referment. Une surprise ? Qui peut bien avoir une surprise pour moi ? Ce n’est ni mon anniversaire, ni noël, ni rien d’autre d’ailleurs. Les portes s’ouvrent, et je salue les photographes, créateurs, et autres personnels travaillant ici, dans les studios CK. J’ouvre la porte de mon bureau, curieux de ce que je vais y trouver. Et la surprise me fige sur place. Face à la baie vitrée, il regarde certainement la ville s’éveiller. Ces cheveux bouclés et cette carrure droite … ça ne peut-être que lui. Mon père.
« Qu’est-ce que tu fais ici ? » Ce n’est pas froid, mais ce n’est pas amical pour autant. Je ferme la porte derrière moi, et avance vers mon bureau, pour y poser mon veston. J’ai l’impression d’être en présence d’un inconnu et je regrette presque mes paroles trop … distantes.
« J’en oublie la politesse, bonjour … » J’aimerais l’appeler « papa » ou « vati », comme je l’ai fais plus petit. Mais ça reste coincé dans ma gorge. Je n’y arrive pas, c’est tout.
crackle bones