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Not all surprises are good ones. [Tawney]

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MessageSujet: Not all surprises are good ones. [Tawney] Not all surprises are good ones. [Tawney] EmptySam 21 Fév - 21:36


Je ne sais pas depuis combien de temps je ne suis pas montée dans une voiture. Ça remonte à bien loin. Lehyan est au volant, il m’amène à l’aéroport. « Tu sais, j’aurai pu prendre un taxi. » Je tourne la tête et le regarde, il sourit. « Ça me fait plaisir de t’emmener à l’aéroport. » Je baisse les yeux sur ce ventre qui a grossi d’un coup. Et dire qu’il y a à peine deux semaines, mon ventre était plat, comme il l’avait toujours été. La nature fait vraiment des choses étranges. Je pose ma main doucement sur ce ventre rebondi, et la retire illico. Je ne vais tout de même pas m’attacher à cette chose visqueuse qui grandit là dedans ? Surtout pas. Et puis quoi aussi ? « Et si je leur plaisait pas ? » Voilà, les doutes qui reviennent, les peurs. Il y a peu de gens avec qui je me montre avec cette facette. Mais Lehyan, c’est mon ange gardien. Il  était là quand j’ai débarqué ici, il était là quand j’ai eu besoin de lui. Il sait très peu de choses sur moi, ou du moins, c’est ce qu’il veut bien laisser croire. Je sais que dans la police, on peut savoir bien plus de choses qu’on le dit. Je le regarde, encore. J’essaie de déceler quelque chose, quelque chose qu’il pourrait savoir sur moi mais qu’il ne dit pas. Est-il au courant pour mon beau-père qui me frappait, me violait ? Est-il au courant pour ma mère qui le regardait faire sans jamais lever le petit doigt ? Est-il au courant pour mon frère qui m’a abandonnée le jour de mes dix ans, claquant la porte pour ne plus jamais revenir ? Est-il au courant de ce qui s’est passé avec Lennon, et Mike, le jour où elle a choisi de condamner sa vie à la place de la mienne ? Est-il au courant de quelque chose, de tout, de rien ? Je ne le lâche pas des yeux, comme absorbée par cet homme si intriguant. «  Lehyan, pourquoi tu fais tout ça pour moi ? » « J’en sais rien Tawny. C’est comme ça. » C’est aussi ce que répondait Lennon quand je lui posais cette question, mot pour moi. Lennon. Son souvenir est encore bien présent dans ma tête, dans mon coeur. Un an sans avoir aucune nouvelle, je ne sais pas ce qu’elle est devenue, si elle s’est fait arrêter par a police, si elle a réussi à fuir pour être tranquille, si elle est en prison aujourd’hui ou si elle coule des jours heureux sur une île déserte. Parfois, j’aimerai demander à Lehyan, qu’il se renseigne pour moi. Et puis… « Je pourrais te demander quelque chose, avant de partir ? » Il hoche la tête, restant concentré sur la route. « Si je te donne le nom de quelqu’un, tu pourrais avoir des infos sur elle ? Où elle est par exemple ? » Il tourne la tête cette fois pour me regarder. Juste une seconde, pour lui, ça suffit. J’ai l’impression qu’il me connaît sur le bout des doigts alors que je ne dis jamais rien. « Ok, mais ce sera à moi de choisir si je veux te donner les réponses que tu attends ou pas. Il y a des choses que je ne peux pas divulguer. » « Oui, il y a des faux papiers que tu ne peux pas faire non plus. » J’esquisse un fin sourire tout en gardant le cap sur la route. Je l’entends sourire, lui aussi. « Je t’écoute. » « Elle s’appelle Lennon. Lennon Hawkins. » « D’accord. Et c’est qui pour toi ? » Je secoue la tête. « Il y a des choses que je ne peux pas divulguer. » Cette fois c’est un rire qui s’échappe de ses lèvres. La voiture s’arrête, l’aéroport m’attend. « Tiens, je t’ai pris ça, juste histoire de pouvoir te joindre et prendre de tes nouvelles. » Il me tend un téléphone portable. Un morceau de plastique, je ne sais pas combien ça coûte, il a l’air rustique, mais peu importe, le geste me touche particulièrement. Et mon regard suffira amplement à le remercier.

***

L’avion atterrit. Le coeur battant, je me dirige vers la sortie et donc, sûrement cette femme qui m’attend. Dans le fond, j’espère qu’elle aura fait venir un taxi pour me récupérer. Mais je n’y crois pas vraiment. Elle avait l’air pressée de me rencontrer. Et puis d’un seul coup, mon téléphone vibre dans ma poche. Je n’ai pas l’habitude, c’est quelque chose que je n’ai jamais connu. Je le sors et essaie de faire marcher mon intelligence pour trouver comment décrocher, et puis je porte le portable à mon oreille. « Lehyan ? » « Oui, je suis le seul à avoir le numéro bécasse ! Tu es bien arrivée ? » « Oui papa ! » Je souris un peu tout en continuant d’avancer, à pas lents. « Ok, je te laisse alors. Je te rappellerai un peu plus tard, j’ai des infos sur ta Lennon. » Sa voix est grave et je n’aime pas du tout ça. « Quoi ? » « Je te dirai tout à l’heure d’accord ? Va rencontrer ces futures mamans qui n’attendent que toi. On parlera de Lennon plus tard. » « Non Lehyan je veux savoir MAINTENANT. Sinon je fais demi-tour et je rentre à New York pour te botter le cul ! » « Tawny, à tout à l’heure. » Un bip retentit, puis un nouveau. « Lehyan ? Lehyan PUTAIN ! » Je sors quelques insultes en polonais avant d’appuyer sur tous les boutons pour faire taire ce maudit téléphone. Ce truc a été inventé par le diable, c’est pas possible autrement. Et c’est le visage légèrement fermé que je quitte le couloir pour arriver au niveau de la foule. Je suffoque presque. Les gens me bousculent. Trop de monde, trop de gens. Je croyais que c’était une petite ville… Mes yeux se posent finalement sur une pancarte ornée de mon prénom. Très bien. Je m’avance vers la femme en question, blonde, plutôt très jolie. Son sourire doit bien faire la moitié de son visage à l’heure qu’il est. Je crois qu’elle est ravie. « Tu dois être Tawny ? Je suis Kate ! Bienvenue ! » Elle s’avance vers moi et chaleureusement elle m’entoure de ses bras. Elle sent bon, son parfum est agréable. J’esquisse un sourire en sa direction. « Je suis vraiment ravie de te rencontrer. Viens, on va rentrer rejoindre Sydney. Elle devait être là pour t’accueillir mais elle a eu une urgence au travail.» Je hoche la tête, silencieusement comme à mon habitude. La Tawny sauvage reprend du service. Je ne suis ni avec Lehyan, ni avec Lennon, je ne suis donc pas en confiance, pour le moment. Je suis donc Kate jusqu’à sa voiture et nous prenons rapidement la route. C’est une voiture qui doit valoir beaucoup d’argent. J’imagine qu’elles n’ont pas de quoi se plaindre de ce côté là. « Vous êtes ensemble depuis longtemps, toi et… » Je ne me souviens plus de son prénom, ça commence bien. « …Sydney. Ça fait un peu plus de six ans. Alors tu vois, ce bébé, c’est un peu la concrétisation de notre amour. » Elle est douce, elle sourit. Je suis sûre qu’elle fera une bien meilleure mère que moi. Nous arrivons rapidement devant l’immense maison. Je n’en ai jamais vu de telle. « Suis-moi ! » Elle me fait un signe de main m’invitant à marcher dans ses pas, et puis elle ouvre finalement la porte de la maison pour m’y laisser entrer. Je ne sais pas où poser mes yeux tellement l’espace et grand. J’hallucine. Naturellement, je pose ma main sur mon ventre rond. Et je pense simplement ‘tu vois, c’est là que tu vas vivre. Je suis sûre que tu seras heureux.’
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MessageSujet: Re: Not all surprises are good ones. [Tawney] Not all surprises are good ones. [Tawney] EmptyVen 27 Fév - 12:03



"Fallait que ça tombe aujourd'hui quoi!" Soupira Kate, frustrée et quelque peu déçue. Je mentirais si je disais que je ne comprenais pas sa réaction. "Allez, Birdie, c'est pas la mer à boire…" Tentais-je de calmer jeu, revenant à sa hauteur en posant une main sur la sienne. "J'en n'ai juste pour deux heures. Le temps que tu ailles la chercher, je serai de retour pratiquement en même temps que vous, d'accord?" Elle releva un regard réprobateur à mon attention durant quelques secondes avant de secouer finalement la tête, et de m'offrir un large et beau grand sourire. "Comme si je pouvais t'en vouloir un jour comme aujourd'hui!" Commenta-t-elle en venant glisser ses mains autour de mes hanches afin de m'attirer contre elle. Instinctivement, je posai mes mains sur ses épaules. J'avais appris à 'vivre' ce genre de rapprochement. Mais intérieurement, cela me faisait toujours aussi bizarre, comme si je n'étais pas avec la bonne personne. Comme si je trompais la seule et unique personne à qui je voulais réellement offrir ce genre de proximité. "Mais, si tu ne rentres pas à l'heure, là je te promets que ça va aller mal pour toi… C'est pas un jour comme les autres pour nous, tu le sais bien." Me regarde-t-elle, me fixe-t-elle ses belles prunelles en se mordillant légèrement la lèvre. Je joue le jeu et affiche un beau grand sourire en réponse au sien. "Oui, c'est NOTRE jour aujourd'hui… Celui où nos rêves vont se réaliser!" Répondis-je en mimant de toutes mes forces le plus grand enthousiasme possible. Mais en réalité Kate, c'était VOTRE rêve, pas le nôtre. Celui de la véritable Sydney et toi… Je n'avais rien à voir dans cette histoire! "Exactement…" Me murmure-t-elle, un brin suave, avant de venir capturer longuement mes lèvres pour un baiser dont elle seule avait le secret si je puis dire. "Allez file, bébé, et reviens-moi vite!" Me sourit-elle en abattant sa main sur ma fesse dans une petite tape souriante et tendre à la fois. Je lui revole un baiser, machinalement, avant de lui faire un petit signe de la main en guise d'au revoir.

Je devrais être honteuse de parler comme ça, mais j'étais heureuse d'avoir eu cette urgence à la radio. Je n'avais pas envie de me réveiller aujourd'hui. Je n'avais pas envie que cette journée arrive. Je ne voulais pas que tout ceci devienne réellement vrai et concret. Depuis l'annonce de cette adoption, je sombrais dans deux extrêmes au sein de mes pensées. D'un côté, mon éternelle promesse… Et cette force de vivre cet évènement aussi merveilleusement que possible. Laisser cette part de ma sœur parler à travers moi dans le but qu'elle parvienne à profiter de ce qu'elle a tant souhaité durant tellement d'années. Me dire que rien ne pourrait surpasser ce bonheur et cette joie incommensurable. Ce ne serait que beauté, que rêve, que majestuosité. Ainsi n'aurais-je qu'à demeurer d'avantage Sydney et Lennon pour, non seulement devenir mère, mais aussi me dire et me convaincre que la réussite de cette vie de couple et de famille s'avérait alors totale. Et, oui, par simplicité, j'aurais aimé ne penser que de la sorte, n'avoir que ce point de vue illuminant seconde après seconde chacune de mes pensées. Mais je n'y parvenais pas. Je n'arrivais pas à me faire entraîner totalement par cette vague d'illusion. Pourquoi? Parce que d'un autre côté, j'étais sur le point de franchir la ligne ultime entre ma liberté et mon mensonge. Ce n'était plus seulement une promesse faite à ma jumelle qui allait entrer en ligne de compte. Ce serait également une promesse implicite à une mère non préparée d'assurer la meilleure vie possible à sa progéniture. Ce serait un accord tacite avec un bébé n'ayant rien demandé, si ce n'est à être protégé, surveillé et éduqué sans qu'on ne lui inflige les aléas d'une vie compliquée et loin d'être si parfaite et heureuse que le laisse penser les apparences. C'était renoncé définitivement à ce qu'il restait de moi quelque part. A mes envies de départ, de disparition, de fuite. A mes envies d'oublier tout, de tout laisser derrière moi pour reprendre ma vie. Tirer un trait sur ce qu'il me restait de plus cher: autrement dit mes espoirs… Et particulièrement mes désirs de repartir pour retrouver Tawny, pour la revoir, pour la 'récupérer' si je puis dire. Je ne cherchais pas à être trop dramatique, non. Mais ça ne servait à rien de se voiler la face non plus… Cette journée était celle que je redoutais et que je désirais fuir à tout prix. Seulement, bien malgré moi, on y était. Et les longues secondes à l'apparence d'heures interminables me rapprochèrent de cet inévitable de plus en plus.

À la radio, personne ne connaissait l'état de mes tortures mentales, ni même des troubles intérieurs que je ne cessais d'entretenir. Comme à mon habitude, j'avais montré mon visage le plus souriant, le plus foufou et le plus déjanté, tout en partageant faussement cette joie de devenir maman. J'en rêvais moi-même, certes. Mais pas dans de telles conditions… Ceci dit, aucun d'entre eux, aucun de mes collègues, ni même aucun de mes proches ne devait le savoir. Personne ne devait, ni ne pouvait connaître la vérité, ma vérité. Pendant deux heures, je m'évadai de tout ça en animant à cœur joie l'émission pour laquelle j'avais été appelée. Il me faut reconnaître que j'adorais mon travail d'agent immobilier, mais que j'avais trouvé un certain épanouissement et une certaine joie à jouer aux animatrices radios. Par moment, cela me faisait étrange d'imaginer ma sœur se perdre dans ce genre de 'rôle' alors que, durant toute mon adolescence, elle m'avait toujours donné la sensation d'être la rabat-joie de service. Heureusement que nos deux mois de sursis m'ont permis de découvrir cette autre merveilleuse facette de sa personnalité. Son côté fou, son côté drôle, dynamique, joyeux et pétillant à souhait. Je pense que, même sans le vouloir, elle était parvenue à me contaminer de cette facette d'elle-même, d'autant plus à une période où je n'avais nullement envie de rire ou de sourire. Quelque part, elle m'avait sauvé de bien des façons, autrement que par l'échange protecteur de nos deux identités! Si je parviens à me changer les idées, à me vider la tête et à ne plus penser à rien pendant près de deux heures, tout me revient comme une véritable claque dans la figure lorsque je quitte le studio. Kate, le bébé, cette femme qui débarque chez nous… Assise derrière le volant de ma voiture, toujours arrêtée au parking du studio, je sors mon téléphone portable. Je pars en quête de cette photo si chère à mon cœur, si précieuse à mes souvenirs. "Où es-tu quand j'ai besoin de toi, Tawny?" Lâchais-je sans trop réfléchir. En cette seconde, je me sentais comme une petite princesse se languissant dans sa tour d'ivoire que son chevalier vienne la libérer et la sauver. La seule différence? C'est que Tawny  aurait été ma chevalière. Elle ne serait pas arrivée sur un grand cheval blanc, mais ce serait juste présenter à ma porte pour aussitôt m'emmener avec elle dans ses errances. On aurait été n'importe où. On vivrait de mes économies, ou même de mandicité. On logerait dans des chambres de luxe aux matelas hyper confortables… Ou encore dans des semblant de lit totalement miteux au milieu de je ne sais quel squat. Nous serions soit heureuses, sans devoir nous soucier de nos lendemains, soit nous devrions faire face chaque nouvelle journée à un rude combat quotidien. Mais, tout ça, ça n'aurait pas de réelle importance… Car je serais tout simplement auprès d'elle, avec elle, et que rien d'autre ne compterait plus que cela! Mais tout ça, c'est le passé. Ce ne sont que des rêves, que des chimères. Et c'est résignée que je range finalement le téléphone dans mon jeans en sachant pertinemment que la 'période' Tawny appartenait désormais au passé…

Résignée mais curieuse, j'étais finalement devant la porte d'entrée de notre maison. Les clés tournaient nerveusement dans mes mains. Rentrer, ne pas rentrer. Attendre, ne pas attendre. Être ponctuelle ou me faire désirer et risquer une nouvelle frustration de Kate. Non, allez Lennon donne toi du courage! Au pire, ce ne sera qu'un 'mauvais' moment à passer. Et puis, ton sourire et ta sociabilité feront tout le reste, comme d'habitude. N'oublie pas que tu es la reine du mensonge et du jeu d'apparence. Et puis, si la tension est trop forte, tu sais déjà que t'évacueras toute cette pression dans une bonne bouteille d'alcool… Ou un moment intime avec Kate où tu penseras à tout, sauf à elle… C'est bon, cette fois-ci, j'y vais, je me lance! Trop tard pour faire marche arrière, ma main vient d'appuyer sur la poignée. "Birdie, bébé, je suis rentrée!" Lançais-je à voix haute pendant que je refermais machinalement la porte. J'eus à peine le temps de déposer mes clés dans la vasque prévue à cet effet, tout comme de laisser mon sac tomber au sol, que Kate arriva toute rayonnante pour agripper mon visage de ses mains et m'accueillir d'un chaste bébé. "Pile à l'heure pour les présentations! Et pas de retard, je savais que je pouvais compter sur toi mon ange!" Me murmura-t-elle, heureuse comme une adolescente totalement folle de joie et d'amour. "J'ai essayé de faire au plus vite. Mais l'émission s'est bien passée… Bien que j'avais hâte de pouvoir rentrer!" Mentis-je ouvertement alors qu'elle entrelaçait une main dans la mienne. "Moi aussi, j'avais hâte que tu rentres… Allez, viens que je te présente!" Sans avoir le temps de dire ouf, ni même sans avoir le choix, je me retrouvai guider dans le grand salon de la villa. Rassemblant mes forces, je ne prenais pas encore conscience de la silhouette assise sur le divan, jusqu'à ce que Kate face les présentations. "Sydney, mon bébé, je te présente la femme qui va donner vie à notre rêve…" Je la regardais elle, avant d'accorder toute attention à notre invitée. "Voici Tawny… Tawny, voici ma femme, Sydney!" Je bug. Je relâche la main de Kate tout en me crispant de chaque partie de mon corps. Immobilisée, tétanisée par la surprise, je suis incapable de faire le moindre geste, ou de prononcer le moindre mot. Je devais rêver, ce n'était pas possible. Mes yeux sont posés sur elle, sur cette femme à laquelle je n'ai jamais cessé de penser depuis un an. Sur cette femme qui a pris mon corps, mon cœur, mon être et mon âme en une seule et unique nuit. Cette femme que je voulais voir arriver pour qu'elle m'emmène loin d'ici et me fasse retrouver ma 'vie' d'avant. Cette femme que j'aime et que j'ai tant désiré depuis tout ce temps. Non… Non, ça ne pouvait pas être réel. C'était impossible! La surprise me coupa les jambes, me coupa tous mes masques et tous mes mensonges. Je n'avais pas la force de dissimuler le choc que cela me faisait intérieurement, ni même lutter contre ce regard troublé. Sentir que mes yeux brillent, scintillent, mais me picotent également comme si j'étais sur le point de pleurer et de craquer. Et le pire dans tout ça? C'est que je n'en n'avais tout simplement pas le droit! "Ta… Tawny? C'est joli comme prénom… Et original je trouve…" Repris-je finalement la parole en tentant de dissimuler du mieux que possible le trouble gigantesque qui m'avait pris en otage. "En… Enchanté Tawny, je… Je m'appelle Sydney!" Mon cœur rata un énorme bond. Une de mes mains passa autour de la taille de Kate, comme pour me raccrocher à son corps, à sa présence pour ne pas me sentir chuter dans un gouffre… Et parce que je redoutais de la multitude d'envie que j'aurais pu ressentir si j'avais fait un pas dans la direction de cette femme qui faisait battre le sang dans mes veines.
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MessageSujet: Re: Not all surprises are good ones. [Tawney] Not all surprises are good ones. [Tawney] EmptyMar 3 Mar - 19:15


Tout est si étrange, la situation en premier lieu, et puis cette femme, Kate, que je ne connais pas et qui me laisse entrer chez elle. Si elle savait. L’espace d’un instant, je pense à Lennon. Elle avait été la seule qui m’avait fait confiance au point de m’inviter chez elle, m’offrir un toit pour quelques nuits, des repas chauds, une douche à disposition, et toutes ses affaires. Repenser à elle noue mon estomac, je soupire un peu et essaie de chasser ces pensées. Mais c’est compliqué surtout quand je sais que Lehyan a trouvé des informations sur elle. J’aimerai juste avancer un peu le temps et pouvoir le rappeler rapidement pour en savoir plus. Elle me hante, c’est affreux. J’aimerai tant savoir ce qu’elle est devenue, si elle a réussi sa vie, elle. Peut être qu’elle m’a oubliée, qu’elle a trouvé quelqu’un avec qui faire sa vie. Quand je repense à ce qu’on a vécu toutes les deux. Personne jamais ne sera plus important qu’elle a mes yeux. Elle m’a sauvé la vie, en mettant la sienne en danger. Je ne connais personne d’autre qui aurait fait ça pour moi. Je fais quelques pas dans l’appartement et Kate me sort de mes pensées. « Je vais prendre ta veste, et te servir quelque chose à boire. Une préférence ? » Je la regarde, les yeux vides de sens. Je ne me sens pas du tout à ma place ici. Je hoche la tête alors qu’elle attend une réponse à sa question. « Tawny, tu es sûre que ça va ? » Je me racle un peu la gorge pour faire disparaitre cette boule qui a pris place. « Oui, pardon, c’est juste que, c’est un peu étrange, tout ça… pour moi… » Elle sourit et pose sa main douce et délicate sur mon épaule. « Je comprends, ne t’en fais pas. Et puis le vol a dû t’épuiser. Assieds-toi, je te ramène quelque chose à boire. » Elle me montre le grand canapé et je ne me fais pas prier avant d’aller m’installer dessus. Là, je laisse mes yeux aller un peu partout, je cherche des photos ou quelque chose qui pourrait me montrer la tête de la fameuse Sydney. Mais rien. Et puis Kate revient. « Tiens, un thé glacé, j’espère qu’il est bon, je l’ai fait ce matin. » Je récupère le verre qu’elle me tend avant d’en boire une gorgée. « Sydney arrive bientôt ? » Juste à ce moment là j’entends une voix parvenir du couloir. « La voilà, j’arrive je vais la chercher, ne bouge pas ! » Elle se lève rapidement, je vois bien qu’elle est heureuse, elle court presque. Ça me fait sourire, légèrement. Je ne bouge pas, je suis étonnement sage comparé à d’habitude. Mais je suis vraiment dans un contexte étrange. Je campe sur mes positions. Patiemment, ou non, j’attends la venue des deux femmes, et malgré moi je tends un peu l’oreille. Leurs pas se rapprochent, j’hésite, et puis je tourne finalement la tête en entendant la voix de Kate commencer les présentations. « Sydney, mon bébé, je te présente la femme qui va donner vie à notre rêve… » Je regarde Kate, et puis je tourne légèrement la tête pour poser mon regard sur Sydney. Mon dieu, c’est pas possible. Lennon. Je la reconnaîtrai entre mille. Même les yeux fermés. Son regard, la forme de son visage, ses lèvres. Mon coeur implose, il rate un battement, puis deux. Je manque de souffle. « Voici Tawny… Tawny, voici ma femme, Sydney! » Ce n’est pas possible, pas possible. Mes muscles tétanisent et mon verre m’échappe des mains avant de s’écraser sur le sol. Heureusement, il était vide, et le tapis a amorti sa chute pour ne pas qu’il se brise. Qu’il se brise comme je me sens brisée. Je le récupère, essayant tant bien que mal de reprendre mon souffle. Je pose le verre sur la table basse et me rends compte que mes mains tremblent comme une feuille. Merde. Sydney. C’est pas possible. Elle ne s’appelle pas Sydney ! Je les regarde alors de nouveau, avalant difficilement ma salive. Mes yeux glissent sur leurs mains entrelacées, j’ai mal, mon coeur me brûle. J’arrive pas à reprendre le dessus, j’ai l’impression d’être dans un vrai cauchemar. A la fois j’ai envie de lui sauter dans les bras et l’embrasser, et en même temps, je ne suis même pas sûre que ce soit elle. En couple avec une femme de puis six ans, c’est pas possible. Lennon aurait un sosie parfait ? Une soeur jumelle ? Je me refuse de croire qu’elle ne m’en aurait jamais parlé si elle avait une soeur. Je ne la lâche pas du regard. « Ta… Tawny? C'est joli comme prénom… Et original je trouve… » Sa voix, c’est exactement la même, mon dieu, Tawny calme toi. Je reste là, immobile, et puis d’un coup je sens quelque chose d’étrange à l’intérieur de moi, une espèce de vague de chaleur complètement insurmontable. Mon pouls s’accélère, je suis en train de perdre pied. Pas ça, pas maintenant… « En… Enchanté Tawny, je… Je m'appelle Sydney! » NON ! Tu ne t’appelles pas Sydney, je me refuse à y croire. J’essaie d’esquisser un sourire, mais en vain. « Je… » je suffoque, les bruits s’assourdissent. « Je crois que j’ai besoin d’air… Les nausées… » Je grimace un peu. Je n’ai trouvé que ça pour arriver à m’éclipser. Kate me montre la grande baie vitrée du salon et je sors dans le jardin pour prendre un bol d’air. Mes jambes ne me tiennent presque plus. Je m’assieds quelques secondes sur un transat et je ne peux m’empêcher de sortir mon téléphone de ma poche. Après avoir bidouillé, je trouve comment rappeler Lehyan. « Lehyan ! » « Oulà, qu’est-ce qui se passe toi ça va pas ? » Je me surprends à comprendre qu’il me connaît mieux encore que je l’imaginais. « Qu’est-ce que tu voulais me dire sur Lennon ? » Ma voix tremble, de nerfs, d’émotions, ou sans doute tout mélangé. « Tawny j’ai di plus tard. » « Non, tu avais dit après que je les ai rencontré. Lehyan je t’en supplie. Elle… » « Qu’est-ce qui se passe ? » « Une… une des deux femmes. Elle… c’est… » Je n’arrive même plus à parler. « C’est la copie conforme de Lennon. Lehyan je t’en supplie dis moi… » « Tawny… ça ne peut pas être elle. Je te l’assure. » « C’est pas possible Lehyan, je suis sûre que c’est elle ! » « Lennon est morte Tawny. » Un long silence s’installe. Je reste figée, perdue. « Je suis désolé. J’ai cru comprendre que tu tenais beaucoup à elle. Je voulais pas te l’annoncer comme ça. » Une larme coule le long de ma joue et je l’essuie rapidement. Une voix me coupe dans ma conversation avec Lehyan. « Tawny, tout va bien ? » Je parle une dernière fois dans le combiné. « Je dois te laisser. » « Tawny attends… » Et je raccroche, avant de me lever. Ma tête tourne un peu, et puis je fais face à Kate qui se trouve là face à moi. « Ça ne va pas ? » Je suppose que mes larmes sont trop fraiches pour que je puisse les contenir.  « Je sais pas trop… Je… c’est… c’est étrange. Sydney ressemble beaucoup à une ancienne amie à moi. Elle est… elle est morte il y a quelques mois. » Kate porte sa main à sa bouche dans un air choqué. Quoi ? Qu’est-ce qui se passe ? « Lennon ? » Oh putain tout ça devient vraiment trop bizarre. « Lennon était la soeur jumelle de Sydney. » Et voilà Sydney qui nous rejoint. J’ai beaucoup trop de mal à poser mon regard sur elle, alors je baisse les yeux. « Chérie, Tawny connaissait Lennon. C’est pour ça qu’elle s’est sentie bizarre quand tu es arrivée. »
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MessageSujet: Re: Not all surprises are good ones. [Tawney] Not all surprises are good ones. [Tawney] EmptyMer 4 Mar - 20:36



'TAWNY!' Cette petite voix hurle dans ma tête. Je vois son malaise. Je vois son trouble. Je vois ce verre tombé et être aussitôt ramassé. Je la connais suffisamment pour savoir que l'animal sauvage n'est pas en mode bestial et brutal, mais bien perdu et 'blessé'. Sans doute que ce sont mes espoirs qui parlent, en partie, en ce moment même. Mais j'ai la sensation de ressentir les battements que ratent le cœur de Tawny. Ils résonnent dans le mien, le faisant se briser d'avantage en mille morceaux. Elle est mal. Je le suis aussi. 'Tawny, c'est moi, Lennon! Je suis pas cette Sydney…' Cette voix continue de résonner à tout va en plein milieu de mes tempes. Le pire de tout? Je ne peux rien laisser transparaître. Je ne peux rien afficher. Je dois rester la femme digne, fidèle et totalement amoureuse de sa Kate. Je ne suis même pas censé connaître, ni reconnaître cette femme qui anime mon cœur et qui me fait face. Il y a ce feu et ce tourbillon qui me prennent tous deux par les tripes. J'apprécie sincèrement Kate, mais je ne l'aime pas. Et pour le coup, j'ai juste envie de l'envoyer valser, limite de la virer de chez elle pour sauter dans les bras de l'élue de mon cœur. Une année à ne plus avoir de ses nouvelles. Une année à redouter le pire et espérer le meilleur. Une année à espérer égoïstement que je puisse revoir son visage, voire plus: la retrouver en secret et reprendre là où toute notre histoire s'est arrêtée avec la mort de Mike. Je hais ma vie! Je hais la tournure des évènements! Pourquoi Mike était-il un salopard de première catégorie? Pourquoi Sydney avait-elle dû avoir ce foutu cancer? Pourquoi avais-je accepté cette connerie de marché? Et pourquoi est-ce que Tawny devait être la mère porteuse de ce bébé?! Et c'est là que, une information capitale qui m'avait échappé me frappa en plein milieu du visage! Attends, quoi?! Ma Tawny enceinte?! Je n'avais pas à la juger. Je n'avais aucun droit sur sa vie. Mais, merde, putain! Quel homme avait osé abuser de son corps et lui laisser un tel cadeau?! À ma perdition se joint une pointe de frustration et de jalousie. Non seulement que ce soit son bébé qui soit au cœur de toute cette histoire, mais également de la voir et de la savoir enceinte! Ma tête me fait mal. Mon corps me fait mal. Je sens la pression dans mes veines devenir trop forte. Mais, définitivement, je n'ai pas le luxe que peut se permettre Tawny. Tant bien que mal, j'essaie de garder un minimum de contenance en faisant sembler de nouer le contact et de faire connaissance. Elle semble faire un malaise immédiatement mais, non, ce n'est pas possible. Au fond de moi, j'ai la sensation qu'elle sait ou, tout du moins, elle pense m'avoir reconnu. En même temps, comment ne pas être persuadée que la femme que votre cœur a un jour choisi soit capable de vous reconnaître même derrière un faux nom, alors que vous vous êtes livrée à elle de la manière la plus profonde et la plus intime qui soit? Kate est la première à réagir, me laissant le 'soulagement' de ne pas devoir lui parler alors que j'en meurs d'envie. Je masque mon mal sous l'incompréhension et la surprise. "Bébé?" C'est horrible… Qu'est-elle en train de penser?! Pourquoi j'ai subitement la sensation de lui briser le cœur?! "Bébé?" Je sens une pression sur mon bras. Je voudrais que ce soit Tawny, que je n'ai qu'à me retourner pour la rassurer, la serrer contre moi et lui dire que tout va bien, que je suis là, que je suis près d'elle, avec elle. "Sydney, tout va bien?" La voix insistante de Kate me sort de ma torpeur. Je clignote rapidement des yeux en tournant mon visage vers elle. Je hoche finalement de la tête et rassemble toutes les forces que je peux encore posséder pour lui offrir un tendre sourire, mais la conviction n'y est pas vraiment. "Oui, c'est… Je t'avoue que j'appréhendais ce moment." "Comment ça mon cœur?" Elle se place pleinement face à moi. C'est ma chance pour l'enfumer une fois de plus par mes mensonges. Dieu que ça me tue à petit feu à la longue ça aussi! "Eh bien, je veux dire que… Oui, je super heureuse mais, ça me rendait hyper nerveuse cette rencontre… Et, là, je sais pas ce qui se passe mais… Voir cette femme comme ça, sans savoir pourquoi… Je t'avoue que ça me perturbe, et que ça me rend encore plus nerveuse…" Au moins, avec cette excuse, je me sens un poil libérée de pouvoir laisser transparaître une parcelle du véritable malaise qui me prend de part en part. "Oh, mon bébé…" Elle me frotte les bras et me vole un petit baiser. "Prends toi un verre si tu veux, je vais aller voir ce qu'il se passe, et si Tawny va bien, d'accord?" Kate… T'es si prévenante, si innocente. T'es tellement enfermée dans ton bonheur que tu n'imagines même pas ce qu'il se passe actuellement sous tes yeux. Je ferme les yeux en lui faisant un petit oui de la tête. Mine de rien, ma 'femme' me connaît suffisamment pour savoir que la seule chose que je désire en ce moment, c'est un bon verre de whisky, un bon verre de rhum ou un bon gin bien sec. Seulement, je me connais aussi assez pour savoir que si je mêle l'alcool à mon état, toute cette situation deviendra plus qu'ingérable! Je ferme les yeux, je prends de grandes bouffées d'inspiration. Ca va aller. Il faut que j'y retourne. Il faut préserver les apparences. Il faut que je reste forte. Et, aussi fou que cela puisse-t-il paraître, j'ai envie de croire que mon regard lui seul pourrait apaiser ma Tawny… Tu es forte Len', tu y arriveras! 'Je suis là Tawny, j'ai toujours été et serai toujours là' me répétais-je inlassablement, comme si fredonner sans ces mots dans ma tête me donnerait subitement des dons de télépathe pour atteindre l'esprit de mon ancienne amante. Mais le peu de courage que je parviens à me donner s'estompe aussi rapidement lorsque j'arrive à l'extérieur de la bâtisse. La position de Kate, le visage de Tawny. Je ne sais pas ce qui se passe, mais j'ai un très mauvais pressentiment qui ne tarde pas à se confirmer. 'Bien sûr qu'elle connaissait Lennon, puisque JE SUIS LENNON pauvre buse' s'époumone intérieurement mon cœur. "Lennon…?" Et en apparence, ce n'est toutefois qu'un simple son faible et douloureux qui franchit la paroi de mes lèvres. "Tu… Tu la connaissais…?" Je ne me suis jamais autant détester qu'à l'instant même où je posai cette satanée question! Même à côté de ça, j'aurais pu prôner fièrement au monde entier que j'avais tué mon fiancé! Là ça devient difficile, voire même impossible de retenir la formation d'un écume de larmes au bord de mes yeux. Kate, compatissante, passa aussitôt une main le long de ma colonne. Son contact me gêne. Je n'ai pas besoin de sa gentillesse, je n'ai pas besoin de sa douceur ni même de sa compréhension parfaite en ce moment. "Chérie, tu peux nous laisser une minute s'il te plait? Je pense que ça fera du bien à notre invitée si je parle un peu de Lennon avec elle…" Woaw, là je suis en train de m'épater. J'avoue que je ne sais absolument pas comment je suis parvenu à dire cette longue phrase d'une traite, d'un coup, et sans m'exprimer sèchement. "Oui, bien sûr…" Elle fit une petite pression, un de ses gestes tendre, sur ma peau avant de tourner son visage vers Tawny. "Je vais nous préparer un petit quelque chose pour manger. Cela vous laissera le temps de discuter et, surtout, ça te fera du bien après ton voyage." Sourit Kate, pleine de bonnes intentions avant de disparaître à l'intérieur de la maison. Étrangement, je ne peux m'empêcher de la suivre du regard. Autant j'avais envie qu'elle parte que, pour le coup, je me raccroche à sa silhouette comme pour ne pas me retrouver uniquement seule avec ma Tawny. J'ai peur. Je ne sais pas quoi faire. Je ne sais pas quoi dire. Je… "Je suis désolée… Enfin, je veux dire, pour tout ça…" J'ai besoin de m'asseoir. Je m'assieds sur le rebord d'un des transats de la terrasse. Je suis trop vague et je ne peux pas lui infliger ça. Tout lui dire ou rester la Sydney que je m'évertue d'être aux yeux du monde? "J'ignorais que j'allais accueillir une amie de Lennon… Et, ça ne changera rien à ce que tu peux ressentir mais, sache que ça me fait tout aussi bizarre qu'à toi… D'autant que, je dois l'avouer, la perte de Lennon est encore trop fraîche et trop douloureuse pour moi…" C'est à mon tour de laisser une larme rouler le long de ma joue, mais je baisse la tête. Je ne veux pas que Tawny voit cette larme. Oui, je viens de trancher. Elle ne doit pas savoir que c'est moi qui ait 'tué' Lennon. "Tu… Tu étais proche d'elle…?" Il ne me restait que ça. Entendre sa voix. Entendre ses souvenirs. Me réchauffer le cœur en pouvant entendre Tawny nous raconter NOTRE histoire.
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MessageSujet: Re: Not all surprises are good ones. [Tawney] Not all surprises are good ones. [Tawney] EmptyMar 10 Mar - 10:26


J’ai l’impression que mon coeur va s’arrêter de battre. Il bat si fort qu’il semble même ralentir jusqu’à me laisser mourir. Mon souffle est rapide, je suffoque, je suis dehors et pourtant j’ai l’impression de manquer d’air. Je lève la tête et respire comme je peux. Lehyan est toujours au bout du fil, ma gorge est nouée, mon ventre serré, j’ai l’impression d’avoir l’estomac sur le bout des lèvres. J’ai envie de vomir. Je donnerai n’importe quoi pour m’enfuir d’ici, partir loin, tout oublier, dormir pendant des années et me réveiller amnésique. Je donnerai tout, absolument tout. La seule personne sur Terre qui me donnait l’envie de rester en vie, c’était elle, Lennon. Et elle n’est même plus là. Le seul espoir qui me tenait en vie était de la retrouver un jour, pouvoir revoir ses jolis yeux. Mais aujourd’hui, mon seul espoir vient de s’envoler en fumée. Je ne suis plus que l’ombre de moi-même. Un fantôme. Mon âme vient de me quitter pour aller la rejoindre. Et puis je sursaute, revenant à la réalité au moment où Kate arrive pour savoir si tout va bien. Je dois raccrocher avec Lehyan. Je dois tenir bon. Pour le bébé. Pour que lui au moins puisse avoir une belle vie. Maintenant, c’est à lui que je dois me raccrocher. Je n’ai plus que ça, plus que lui. J’essaie tant bien que mal de contenir mes larmes, mais c’est trop difficile. Kate sent bien que quelque chose ne va pas, et quant à moi, je ne peux pas garder tout ça pour moi, elle ne comprendrait pas mon comportement face à sa femme. Sa femme, mon dieu. Alors je crache le morceau, je lui avoue que je suis déboussolée par la ressemblance entre l’amour de ma vie, et cette femme, qui partage la vie de Kate. Mon coeur se serre au moment ou la fameuse intéressée fait son apparition. J’ai autant envie de prendre une distance de sécurité, que de lui sauter au cou pour l’embrasser. C’est horrible. Elle lui ressemble tellement. Qu’est-ce que je fous là ? Je vais leur dire que je ne veux pas leur donner mon bébé. Peut-être bien que je le garderai tiens, juste par acquis de conscience, pour me forcer à rester en vie, pour lui, pour me forcer à ne pas mettre fin à mes jours. Je les regarde toutes les deux, tour à tour. « Lennon…? » Même sa voix. C’est la même. Je ferme les yeux, c’est beaucoup trop douloureux. J’essaie de prendre de grandes inspirations. « "Tu… Tu la connaissais…? » Je me contente de hocher la tête, sans ouvrir les yeux, sans même répondre par un mot ou une phrase. J’en suis bien incapable. La douleur est trop intense, trop vive. « Chérie, tu peux nous laisser une minute s'il te plait? Je pense que ça fera du bien à notre invitée si je parle un peu de Lennon avec elle… » Je réouvre les yeux et regarde Kate. Non, pitié. Kate ne me laisse pas avec Sydney, je t’en prie ! J’essaie de lui supplier du regard, mais elle ne me regarde même pas, et s’en va, compréhensive. Non non non pitié ! Je regarde Kate partir, impuissante. Je n’arrive pas à regarder Sydney, c’est trop dur. « Je suis désolée… Enfin, je veux dire, pour tout ça… » Malgré moi, mon regard se retrouve attiré par cette femme, la copie conforme de l’amour de ma vie. Je reste là, bloquée, mon regard planté dans le sien. Je dois ressembler à un zombie, mon teint pâle et mes yeux rougis. « J'ignorais que j'allais accueillir une amie de Lennon… Et, ça ne changera rien à ce que tu peux ressentir mais, sache que ça me fait tout aussi bizarre qu'à toi… D'autant que, je dois l'avouer, la perte de Lennon est encore trop fraîche et trop douloureuse pour moi… » J’essaie de déceler quelque chose dans son regard. Elle souffre de la perte de sa soeur. Mais Lennon ne m’a jamais parlé d’une éventuelle soeur jumelle. Pourtant on a longuement parlé toutes les deux. Alors pourquoi ? Pourquoi je n’ai jamais entendu parler de cette Sydney ? Je suis happée par ses yeux. Je regarde ses traits, un à un, j’essaie de trouver une différence, une seule qui me fera penser que ce n’est pas elle. Mais rien. Chaque grain de beauté est à sa place, chaque expression, chaque regard. Tout est identique. c’est impossible. Je reste stoïque, debout, à la regarder. J’ai mal. Je souffre, mais je serre les mâchoires, je garde tout ça pour moi. Elle ne comprendrait pas. « Tu… Tu étais proche d’elle…? » Mon coeur me brûle. Je ferme les yeux, je vacille. Pas cette question. Je n’ai pas la force d’y répondre. Une larme perle sur ma joue, j’ai tout fait pour la retenir, mais c’est beaucoup trop difficile. Je ne pensais pas devoir gérer quelque chose de cette envergure dans ma vie. Pourtant, ce n’est pas faute d’avoir vécu des périodes très difficiles dans ma vie. Mais celle là est désormais relayée au premier plan, bien haut la main. Je dois m’asseoir. Je choisis volontairement un transat différent de celui de Lennon. Non, de Sydney. Je prends une grande inspiration, réouvre les yeux et essuie ma larme solitaire d’un revers de main. « Elle… » Ma gorge est tellement nouée que même un petit mot, tout petit mot semble avoir du mal à sortir. Je déglutis, me racle la gorge pour essayer de faire un passage, un endroit où mes mots pourraient sortir sans être trop étouffés. « Oui. On était très proches. » Je ne sais pas trop ce que je dois dire ou ne pas dire. Si je dois parler à coeur ouvert. Toujours est-il que je prends soin de ne pas regarder Sydney. Je perdrai pieds. « Je n’ai jamais aimé quelqu’un comme j’ai aimé Lennon. Elle était… elle… c’était l’amour de ma vie. » C’est trop dur. Cette fois, je craque. Un sanglot s’échappe d’entre mes lèvres et je plonge mon visage entre mes mains, laissant cette fois mes larmes couler abondamment le long de mes joues rougies pas les émotions. Je n’ai jamais pleuré. Jamais. J’ai été émue, souvent, mais je n’ai jamais pleuré à chaudes larmes de cette manière, c’est la première fois. J’ai l’impression que je ne me relèverai jamais de cette douleur lancinante qui brûle mes organes un par un. Bientôt, je ne serai plus qu’une enveloppe, renfermant les cendres d’une femme autrefois folle amoureuse d’une autre femme du nom de Lennon.
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