Souvent, j'ai tendance à remarquer que mes croyances ne sont que les illusions d'un gamin de six ans. Pouvoir dompter le vent est impossible, il n'est pas constitué de douceur. J'ai toujours voulu caresser le vent, comme si c'était possible. Mais, je croyais cela possible. Vous savez, quand vous ouvrez les bras pour qu'une personne s'y loge, moi je faisais ça avec le vent, comme la statue du Christ le fait avec Rio. Mais plus ça va, moins j'y crois. Mes frères ne croient pas en dieu, moi, mes premières années ont était sauvé par une église. Pourquoi je pense à ça quand je fais la vaisselle ? Il va falloir m'expliquer pourquoi je suis si étrange. Mais on s'en fiche, mon sourire est toujours là et il n'est pas prêt de partir. Aujourd'hui, mes frères reviennent de tournée, ils veulent toujours que je les accompagne mais j'ai le boulot et les cours, enfin, je pourraient aisément me passer de boulot vu que les frangins sont le gagne-pain. Mais je me sens redevable, beaucoup. C'est Élohim qui essuyait mes larmes quand j'étais plus petit, quand j'avais peur du noir il me laissait le rejoindre, et quand il est là il le fait encore d'ailleurs. J'suis un gars totalement nul en relation humaine, c'est Adonai qui la dit. Il dit que même quand on me fait de l'oeil je le remarque pas. Mais je sais même pas ce que c'est faire de l'oeil... En ce moment je suis un peu déprimé, vu que je suis tout seul à la maison, je sais que je fais comme les petits chiens, j'attends qu'ils reviennent en regardant par la fenêtre et en me plaçant juste devant la porte. Je trépigne, faut pas que je fasse ça, les gens trouve ça agaçant quand mes mains ses lies et ses délies et quand je joue désespérément avec mes doigts. J'sais pas d'où viens ce toc, peut-être que c'est à force de voir le prêtre prier ? J'attends, j'attends. Me disant qu'ils ne devraient plus trop tarder. Quand la porte s'ouvre, je me jette sur la première personne que j'aperçois. J'ai les yeux humides et je viens de tomber dans les bras... De Jayce ? J'ai rougis et fais un bon en arrière ma voix totalement déchiré « Excuse-moi ! » puis j'entends la voix d'Élohim et d'Elijah derrière... « Faut le dire si on vous dérange les amoureux ! » Je sais pas ce qu'ils veulent dire par là, je sais pas trop pourquoi ça me fait rougir. Je me souviens, une fois, Élohim m'a dit que ma voix suivait pas avec mon physique, parce que ma voix est beaucoup trop grave. Je sais, je sais. Bon. Je mentirai en disant que me trouvé dans les bras de Jayce m'a pas fait bizarre, mais bon, je préfère me taire. Je pose des questions, mes questions, comme d'habitude, demandant si ça a été et tous ces trucs. Quand subitement, tous les gars montent, dans la chambre d'Élohim. Sauf Jayce. Mais qu'est-ce qu'ils ont avec Jayce ?! « Hm... Ça va ? » J'suis un gros naze, je vous avais prévenu.

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Pourquoi j'ai l'impression que des trucs se trament derrière mon dos ? J'sais bien que je comprends pas grand-chose. Et je me demande aussi pourquoi Jayce me tient encore contre lui et se met à m'ébouriffer les cheveux. Il paraît, que quand j'étais plus petit il faisait déjà plus adulte que moi, qu'il avait déjà bu et tous ces trucs que je ferais jamais -parce que sinon Élohim me tranche la gorge-. Parfois je les envie, ces chanteurs, ces musiciens, moi j'aimerais bien monter sur scène mais je finis toujours par dire non. Je n'ai peut-être pas de talent après tout. Mais je me souviens de l'énergie que tu ressens, de l'adrénaline coulant dans tes veines. Je me souviens des hurlements des fans, hurlant des compliments, trouvant toutes les chansons super. J'étais tout timide, je me souviens d'Adonnai me donnant un micro et me poussant vers la foule, j'étais intimidé, par toutes ces filles, par tous ces hommes. Ils étaient tous heureux de voir une nouvelle tête, j'ai tremblé et Jayce à mettre poser une main sur mon épaule avant de repartir vers la batterie. J'avoue, quand on n'a pas l'habitude, c'est flippant, très flippant. Ça donne des sueurs froides et l'envie de mourir, mais au final, c'est grisant, ça donne envie de recommencer. Depuis ce jour j'ai des centaines d'abonnés sur twitter parce que, il me semble qu'Elijah à balancer mon twitter à tout le monde ce soir-là. J'suis pas un nouveau talent, ni un espoir. J'sais que je ne serai jamais aussi connu que mes frères, je le sais. C'est clair. Ma voix n'est pas assez extraordinaire pour ça. J'suis juste le petit dernier d'une famille de chanteurs, et encore, le petit dernier adopté. Jayce ébouriffe mes cheveux, j'aime pas particulièrement ça, ça a le don de m'énervé. « Mec t'es sérieux ? Mes cheveux merde..» J'aime pas vraiment mes cheveux j'avoue, je met toujours trois ans pour les coiffer et parfois c'est chiant, vu qu'on a tous besoin de la salle de bain au même moment. Moui. Le truc pas cool maintenant tout de suite, c'est que je me retrouve entrain de faire un "calin" à Jayce, enfin un câlin forcé quoi. Pas que j'aime pas ça, mais il me lâche genre pas vraiment. Alors j'essaie de le faire lâcher prise. « Dis, tu sais si Elynn va bien ? » Elynn ? C'est le nom de la crevette qui grandit dans la belle-soeur de Jayce, je sais qu'il la déteste, alors j'ai l'espoir qu'il me lâche après ça. Quand c'est fait je lui souris et me recoiffe d'un coup de tête. « Vous m'avez manqué, mais ça va. » J'ai toujours détesté ces creux quand je souris, ça fait ressortir mes pommettes, je me cache généralement. Mais sérieusement là je peux pas m'en empêcher. Comme d'habitude, j'essaie d'énerver Jayce, tentant de le frapper, doucement, c'est un truc qu'on faisait, se battre, pour de faux, mais se battre, c'était ça notre délire et ça permet de me canaliser un peu, j'ai des tendances hyperactives, donc ça me défoule. Parfois je me dis que je devrais prendre des cours d'arts martiaux. Toujours est-il que je me retrouve quelques minutes plus tard assis sur lui tenant la clé dans le dos que je lui ai fait. Normalement, ça fait pas si mal que ça. « Tu es sûr que tu as joué de la batterie pendant tout ce temps ? Je trouve tes bras un peu mous. » J'ai conscience que c'est méchant, mais je ris, et pendant ce temps je relâche la clé.

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