i'll probably end in the colorful hospital

Je regarde ces murs blancs. Bientôt, ces murs pâles semblables à ceux d'une prison seront pleins de couleurs. Les couleurs d'un amour. De notre amour. Je souris légèrement, posant ma tête sur le coussin. Hier, il m'a promis qu'il reviendrait, chargé de peinture. Que cette chambre ne serait plus la même. J'imagine ce que je vais mettre. Du rouge, du bleu, du mauve. Alors que mes pensées vagabondes emplissent mon crâne, je me rends compte que malgré mon état comateux, il m'a manqué. Que pleins de gens m'ont manqué. Et d'autres me manqueront parce qu'ils ont disparus, d'un coup. A cause d'une malchance, d'une balle mal placée, d'un fou.

Soudain on toque à la porte. Je me retourne, et la porte s'ouvre sur Aedan. Mes yeux s'illuminent. Si seulement je pouvais sauter du lit et m'accrocher à lui. « Hello ! Le soleil brille, les oiseaux chantent, je t’aime, tu m’aime et … » il agite des poches en plastique, tandis que mon sourire s'élargit. « … J’viens mettre un peu de couleur dans ta misérable petite vie ! » je rigole alors qu'il s'approche et me plaque un baiser. Je ferme les yeux et profite, avant que nous nous détachions l'un de l'autre. « Comme si tu en mettais pas déjà assez, de couleurs, dans ma vie. » je prends sa main, et y entremêle mes doigts, avant de l'embrasser encore. « Et oui, je t'aime. Tu m'as manqué quand t'es parti hier, tu sais ? » je lui fais une bouille attristée. Parce que c'est vrai, quand il est parti, ça m'a fait un vide au cœur. Mais il est là, rien que pour moi. Pour illuminer ma vie, comme depuis trois mois déjà.

i'll probably end in the colorful hospital

Quand il est entré dans la pièce, mon coeur s'est soulevé, a manifesté tellement fort sa joie, que je me suis demandé pourquoi je n'étais déjà pas à ses côtés, réveillé dans nos draps, ensemble. Quand il est entré, je l'ai  presque bu du regard, absorbé par sa présence. Parce qu'Aedan est beau, beau à s'en flinguer. un sourire s'est dessiné sur mon visage, tandis que nous nous retrouvions, après une nuit, encore une, loin de l'autre. Il me manquait. J'aimais me réveiller dans ses bras. J'aimais qu'il me décoiffe, me taquine, me nargue mon goût pour le café pas trop fort et plein de mousse, qui me fait un moustache, faisant concurrence à sa barbe de trois jours. Billie aussi me manquait, boule de poile rousse qui me léchait le visage alors que je sors du lit, encore grognon. Tout ça me manquait. Mais avant, j'avais hâte de faire de cette chambre la preuve éphèmére de ce bonheur, rien qu'à nous.

Sa main s'aventure sur ma joue, plus rosie que la dernière fois. Je souris tandis qu'il se pose près de moi. « Je sais, je sais, je manque à tout le monde ! » je roule des yeux, un sourire amusé se dessinant sur mon visage parsemé de tâches de rousseurs alors qu'il pose la poche en plastique pour fouiller dedans. « Hum, j'ai pris à peu près toutes le couleurs possibles et imaginables en magasin. » je le regarde fouiller, avec un air amoureux, digne des amours coe on en connaît plus. Puis soudain, il fronce les sourcils. Je m'apprête à demander ce qui ne va pas, mais il lance. « Merde, j'ai oublié les pinceaux... » alors que je vois sa déception, je m'attache les cheveux et tape des mains, avec un air joueur sur le visage. J'ai trouvé une solution. « Mais qui a dit qu'on aurait besoin de pinceau ? »