We accept the love we think we deserve

Cela a commencé de façon innocente au début, un mensonge pour te protéger Juan, tu n'avais que sept ans après tout, juste un gamin et on ne dit pas à un enfant que son père s'est noyé alors qu'il tentait de battre le record de plongée sous marine. Non, pas quand on vivait sur l'île d’Hawaï et que le petit garçon est en train d'apprendre à nager, on préféra plutôt lui dire qu'il est « parti » même s'il ne le voulait pas. Un gentil mensonge en somme, mais un mensonge quand même.

Tu apprendras la vérité deux ans plus tard lorsque par accident un ancien collègue de ton père parlera de ce triste jour tout en faisant référence à tes talents de surfeur.

Le deuxième est plus rude, il vient de Kayla, ta première petite copine, celle avec qui tu imaginais passer ta vie, celle qui t'a donné envie d'étudier les fleurs et qui te faisait sourire le matin et le soir dès que tu pensais à elle. Ce n'est pas un mensonge, pas vraiment, disons simplement que c'en est un par omission. Personne n'irait dire à son petit ami qu'il ou elle à un autre individu dans sa vie et du même sexe qu'elle... sauf si au final, elle désire essayer une relation à trois...

Tu apprendras la vérité trois mois après que Kayla se soit déclarée à Océane et que celle-ci l'ai convaincue que tu aurais l'esprit assez ouvert pour partager tes talents et ta petite amie.

Tu as bataillé dur avec tes petits frères (de vraies terreurs ces mômes et pourtant capables de se cotiser en secret pour t'acheter du matériel de jardinage de pro) pour qu'ils n'aient pas de secrets pour toi et ta mère et pour qu'ils soient toujours sincères avec leurs potes. C'est au final l'épreuve que tu as traversée et qui t'a fait quitter l'équipe de base-ball qui les a convaincus du bien fondé de la vérité et du fait de parler pour que les gens savent et que les mauvaises personnes ne puissent plus se cacher derrière des sourires hypocrites et hideux. Tu les as aussi beaucoup gâtés et ta tante aussi par la même occasion. Tu éprouvais de la compassion pour elle, incapable d'avoir des enfants, elle se rabattait sur toi et tes petits frères.

C'est un peu par accident que tu as découvert le grand secret de votre famille.

A la base, tu ne cherchais dans le grenier qu'un vieil album photos de famille pour le montrer à Manuel (ton peut-être petit ami), mais à la place tu as ouvert une malle qui contenait le courrier personnel de ta mère et plus particulièrement des lettres écrites par ta tante. Et tu as su. Pour ta cousine abandonnée parce qu'elle n'avait pas le choix et qu'elle ne parvenait pas à retrouver puisqu'il semblait qu'elle avait été emmenée dans un autre pays. Tu as eu honte ce jour-là, toute la compassion que tu avais pour ta tante a disparue et à la place tu étais en colère. Tu as décidé de la retrouver.

Tu as 22 ans et tu quittes ta famille et le nid douillet que tu t'étais fait à Hawaï pour explorer le continent Américain en chevauchant fièrement ton scooter. Pendant ce périple, tu as rencontré beaucoup de monde, fait pas mal de métiers aussi et eut plusieurs espoirs déçus, mais tu n'as pas cessé de continuer ton chemin forçant l'admiration de ceux à qui tu acceptais de raconter ton histoire. C'est en racontant un jour justement la raison qui te poussait à voyager dans tous les états à un vieil homme, que tu obtins pour la première fois une information essentielle pour retrouver ta cousine : le nom de famille de sa famille d'adoption.
Il ne te fallut pas longtemps pour partir en direction de Siloam Springs dans l'Arkansas.

De nos jours :
Tu n'as pas de mot pour décrire le choc que tu as eu en voyant ta cousine : Azalyne ; tu n'en eus d'ailleurs pas du tout la première fois que vos regards se sont croisés, et à la place tu as baissé les yeux en rougissant vers ta tasse de café. Ce manège à continuer un moment, jusqu'à ce que tu trouves le courage d'aller la voir et de te présenter... enfin presque.