I will survive

Le jour ou mes parents ont divorcé.
" Vous savez les enfants, ce n'est pas parce qu'on se sépare qu'on ne s'aime plus". C'est à partir de ce moment la ou j'ai su que je ne comprendrais jamais rien à l'amour. Pourquoi infliger ça à ses enfants ? A-t-on seulement idée de l'impact que peut avoir de telles paroles sur un gosse. Aujourd'hui, je me sens comme brisé par cet événement. J'avais 10 ans, et la petite Millie, ma sœur, fêtait seulement son 4ème anniversaire. A partir de ce moment, j'étais devenu un second père pour elle, j'avais obtenu le rôle du chef de la maison. Papa nous aimait plus que tout mais... son train de vie ne l'autorisait à nous voir qu'un week end sur 2. Il m'était tout à fait impossible de laisser ma mère seule élever Mélissa. Nous vivions dans un petit appartement à New York, et ce fut de très belles années.

Le jour ou Millie a fugué.
Quand Millie a eu 14 ans, je suis partis. Je suis partis pour faire ma vie, pour réellement me concentrer dans mes études et pour m'occuper un peu de moi-même. C'était tout simplement égoïste, et con, très con. Ma petite soeur ne l'a tout simplement pas supporter. Elle perdait alors une figure paternelle d'autorité. Mais elle perdait aussi son grand frère et son confident, et surtout, elle allait commencer à être les ennuis de ma mère. Quelques mois après mon départ, c'était les flics qui débarquaient chez moi, persuadé qu'elle était ici. On se sent alors impuissant, pris au piège et surtout responsable. Peu après, je recevais un coup de fil sanglotant, ma mère était visiblement furieuse et semblait avoir décidé de me faire porter le chapeau. Quelques jours plus tard, nous avions tout les deux reçu une lettre nous expliquant qu'elle était chez des amis et qu'elle reviendrait plus tard. D'autres lettres ont suivi et elle n'est revenu que des années après.

Le jour ou j'ai été diplômé.
Devenir avocat, ce n'était pas un rêve, c'était une raison de vivre. J'ai toujours porté le divorce de mes parents profondément dans mon cœur, à le supporter comme une épine dans la plante des pieds. Le genre de truc qu'on n'arrive pas à enlever mais qui devient une obsession. Je me suis rapidement spécialisé dans les cas de divorces et de séparations. J'avais simplement envie de devenir un espèce de justicier de l'amour déchiré. C'est ce jour la qu'elle a réapparu, Mélissa. Elle était élégante, ses piercing avaient disparus et ses vêtements l'avaient véritablement transformé en femme. Après m'avoir enlacé et félicité, nous avions pris un café. Elle m'avait raconté alors comment elle en était arrivé la. Comment elle avait vécu dans la rue avant de trouver quelqu'un de bien qui fit d'elle une jeune femme ambitieuse et déterminée.

Le jour ou j'ai déménagé à Siloam Spring.
Une fois diplômé, j'avais tout bêtement envie de changer de vie. Ma mère s'était remarié, ma sœur débutait sa vie et moi, j'avais réussis à devenir ce que j'avais toujours voulu être, un avocat. Mais, la vie est faites de désillusions et de frustrations. Jamais content, jamais comblé. Complètement inintéressé par le grand amour ou par les contes de fée, j'avais la sensation de me faire vieux. Siloam Spring recherchait un avocat et je recherchais une petite ville, loin de tout mon passé. Perfect match.

Le jour ou j'ai fais ma bonne action.
Elle était la. Elle semblait frigorifiée, et très fragile. Ses cheveux fins et son minois me rappelait ma petite sœur. En voyant cette jeune femme, qui vivait visiblement dans la rue, je me suis sentis pris d'une immense compassion, un sentiment puissant m'a bouleversé. J'ai commencé par quelques billets et par quelques protéines mais je me sentais complètement inutile pour elle. Rien n'était suffisant et je devenais fou à l'idée de la laisser dehors. J'ai finis par lui proposer de venir vivre chez moi, dans mon humble demeure. Je ne pouvais m'empêcher de penser à ma sœur qui semblait avoir vécu la même chose, j'avais l'impression de refaire le même schéma. J'avais l'étrange sensation que j'aidais cette fille parce que je n'avais pas pu le faire avec Mélissa. Et puis un jour, sans que je ne puisse expliquer pourquoi, je vis une femme dans le regard d'Alessa, et non pas une jeune fille. Ce sentiment d’ambiguïté que j'éprouvait dorénavant m'attirait et me faisais me sentir vivant, enfin, il m'arrivait quelque chose.