Joey & Aedan
I follow you, dark room honey

J’étais en boîte et pourtant je n’avais ni le cœur, ni la tête à ça. Cael n’était pas encore arrivé. Mauve ne … ben j’n’étais jamais allé en boîte avec elle. Et puis pourquoi je pensais à elle, comme ça, là, H24 ?! Ma tête allait finir par exploser. Accoudé au bar, comme un vieil ivrogne (que je n’étais pas, rassurez vous), j’attendais que Cael se décide de pointer le bout de son nez. Ou qu’une femme assez bien roulée me fasse oublier cette couleur qui hantait mes nuits, qui hantait mes pensées, qui était en train de me métamorphoser à l’intérieur. Je sursautai à l’entente d’une voix qui ne m’étais que trop connue. « Hey Joey ! » Et puis là, ça me revenais en tête. J’avais rendez-vous avec Joey, ce soir ! Mais quel con … ! J’étais vraiment perturbé en ce moment. Un petit sourire fatigué se dessina sur mes lèvres de beau-gosse. « Ahah, de toute façon, tu m’as pas manqué dooonc … » Bien sûr c’était de l’ironie. Enfin peut-être … après tout, je n’avais pas le temps de penser aux autres ces derniers-temps. Je regardai autour de nous, commandant au passage deux verres de vodka. « Non pas de jolis culs en ce moment. Pis l’tien l’es moche. » et je lui claquai un baiser sur la joue. « Alors, comment ça va ? »

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Je secouai la tête, amusé. A l’accoutumée, je l’aurai direct embarqué sur la piste de danse, ou alors on aurait parlé meufs, ou gars (oui, on se conseillait mutuellement, et ?) ou alors jeux vidéos. Parce que Jo’ était un pote au féminin. Une de ces filles qui ne se prenait pas la tête, une de celles qui ne couchait pas avec moi que pour mon nom. Et si Mauve agissait pareil ? Je mordis ma langue. Arrête de penser à elle mon gars. « Oh, au moins. Mon cul ne rivalise pas avec le tien, je sais. » je fis tourner ma vodka dans le verre avant d’en boire une petite gorgée. Que dire ? La phrase de Joey me fis rire, puis je levai les yeux au ciel « Ahah, des melons, t’es généreuse ! J’aurais dis tes piqûres de moustique moi ! Tu verrais ceux de Mau … » Non. Non non non, stop. Rembobinage. « … ceux de mon docteur ! » avec un peu de chance, le bruit de la musique lui aurait fait comprendre « mon » et pas « mau ». Oh pitié, mais merde. J’avalai d’un trait le contenu de mon verre et lança un regard à mon … amie ? « Dis moi que je suis normal, j’t’en pries. » Ohw. Mais non, je n’étais pas normal en ce moment.

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Et merde. Elle avait l’ouïe fine la jeune Fleming. Je passai une main dans mes cheveux, dans un tic purement nerveux. Non, je ne me confierais pas à elle. Non. C’était bien trop niais ce que j’avais a raconter. Et la seule personne à qui j’aurais aimé parler de tout ça, tirait la déjà la gueule à cause de ça. Alors, non. J’offris un petit sourire à la jeune femme en face de moi et claquai ma langue dans ma bouche, pour jouer les agacés. « Dis donc, t’as l’ouïe vachement fine. Puis rêver de fesses de motos, c’est mon genre, tu sais bien ! » Je regardai le second verre de vodka, que j’avais prit à la base pour Joey, qui finalement s’était prise une tequila. Dans tout ce qu’elle avait énumérer, un mot me fit tiquer. Mauviette. Ça ressemblait vachement à … Mauve. Ma lèvre inférieure n’eut pas d’autre choix que de subir une courte morsure et je pris donc le second verre, secouant la tête. « En fait Jo’, j’me prends la tête pour des conneries. Mais ça va. » Un sourire, pas moins forcé que les autres, mais un peu plus réel. Ouais, ça allait me passer, cette lubie de la rousse. Ça devait passer. « On va danser ? » et hop, un clin d’œil. Tout en disant ça, j’avais remarqué une jolie brunette au fond de la salle. Allez Aedan. Faut remettre la machine en marche.

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Et voilà, c’était repartit. Je me voilais la face et ne pense plus à elle. Je ne pensais plus à ses cheveux roux, à son regard pénétrant, à sa bouche charnue, à son parfum qui ... m’enivre. Je ne pensais plus à tout ça. Enfin, je crois que je n’y pensais plus. Parce qu’au fond, elle était toujours là, la jeune Tremblay, toujours derrière moi, tenant mon cœur entre ses deux mains. Alors que la musique pénétrait dans mes oreilles et que mon corps se libérait sur le son, Jo’ me lança un défi. Je tournai la tête pour voir de quelle brune il s'agissait et un sourire carnassier se dessina sur mes lèvres. « J’te parie qu’en cinq minutes je l’ai déjà. » Et c’est en jouant des coudes à travers la foule que je m’approchais de la brunette. Celle-ci baissa les yeux à mon arrivée, mordillant ses lèvres avec un petit sourire timide. Elles étaient toutes pareilles au fond, et lorsqu’elle apprendrait qui j’étais, elle se jetterait sur moi en roucoulant. Est-ce que c’était réellement moi qui les intéressais ? Un petit air tracassé vint me perturber quelques secondes, avant que je ne secoue la tête. Je lui lançai, avec un air des plus charmeur : « Bonsoir mademoiselle. Pardonnez-moi de vous déranger ainsi, mais je n’ai pas pu m’empêcher de remarquer votre regard si … » Bleu. Comme Mauve. C’est exactement la même couleur. En moins beau …
J’ouvrai la bouche pour dire quelque chose, mais c’était comme si le son était coincé au fond de ma gorge. « … un regard si poignant. » La brunette sembla touchée et surprise. Ok. Un bon point pour moi. Je jetai un œil à Joey, voir si elle ne s’impatientait pas trop.

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La petite partie de drague avançait plutôt bien pour moi. Cependant, alors que j’étais tout prêt du but, un évènement perturba le pari. Je jetai un énième regard à Joey, sauf qu’elle ne me regardait plus. Elle était bien trop occupée à tenter d’éloigner un ivrogne qui la tripotait. Je grognai et m’excusant auprès de la demoiselle, tournai les talons. Peut-être que le pari était fichu. Peut-être bien oui, mais temps pis. Je n’allais pas laisser ma pote se faire harceler sous mes yeux. OK, j’étais un connard, mais je m’imposais tout de même des limites. Me rapprochant à une vitesse folle de Joey et de son chieur, je poussai le type sans ménagement. « Hey du con. » Je criai par-dessus la musique, mais mon ton se voulait calme. Je le poussai encore, avec plus de violence cependant, me retrouvant face à lui. « ça va là, tu t’éclates à tripoter ma copine ? » Oui nous n’étions pas ensemble. Mais c’était plus simple pour jouer les justiciers. Alors que le type allait riposter, mon poing s’écrasa contre sa mâchoire, qui fit un « crac » effroyable. « Dégage avant que j’m’énerve. » un cercle s’était formé autour de nous. Je regardai Joey. « ça va, miss ? »

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Joey ne se gêne pas pour envoyer un coup de pied dans le ventre du type déjà au sol, et ça m’arrache un sourire. Ouais, elle pouvait être vachement féminine, comme vachement flippante. Elle m’entraîne un peu plus loin, et sa phrase me fait clairement rire. « Toi aussi, quelle idée d’être jolie ? T’aurais pu être moche, ça aurait facilité nos soirées ! » Je passe mon bras autour de ses épaules, pour l’étreindre rapidement. Ma main s’amuse avec l’une de ses mèches de cheveux tandis qu’elle me fait une proposition plutôt plaisante. Je glisse cette même main le long de son dos, la regardant droit dans les yeux. « Je serais ravi de te montrer que moi, j’peux résister. » Je lui claque un baiser sur la joue, lui offre un de mes sourires sexy, attendant sa réaction.

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Je ne doute pas des talents de danseuse de Joey. Et puis ses formes ne sont vraiment pas désagréables à voir, ou encore à toucher. Car oui, en plus d’être une pote de jeux (vidéos !) elle était aussi, parfois, une pote « de couette ». J’esquisse un sourire lorsqu’elle m’avoue que ça ne la dérangeais pas que je craque. Mais après tout, qui ça dérangerais ? Je me penche vers son oreille, alors que celle-ci continue de danser sensuellement contre moi : « Alors, fais moi craquer Jo’. » Nul doute qu’elle y arriverait. Nul doute aussi qu’on allait devoir se retirer de cet endroit craignos. Sur le ton de la plaisanterie, je lui lance : « On va chez toi ou chez moi ? » J’ajoute un clin d’œil à cette phrase.

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Et ça recommence, la machine à meufs reprend du service. Merci Joey, merci cette soirée. Je glisse mes mains chaudes contre ses hanches, l’observant danser contre moi, bien qu’elle soit de dos. Joey était jolie, c’était un fait. J’étais beau, c’en était un autre. J’attrape son lobe d’oreille avec mes dents, avec douceur. Le but n’est pas non plus de la faire crier de douleur. Je souris de plus belle ; oui mon lit est mieux. Il est fait pour être bien, il est fait pour que chacune de mes conquêtes se souvienne de cet instant magique passé à mes côtés. Je pousse légèrement Joey vers la sortie, la tenant toujours contre moi. « Alors on y va, mon lit n’attends que nous. » Finalement, peut-être que la soirée s’annonce meilleure que prévue.

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Joey m’escalade, tel un ouistiti sur un arbre ou un chat sur son arbre à chat. Je la laisse faire, attrapant ses jambes pour ne pas la faire tomber. Oui, ce serait sacrément con qu’elle s’explose le crâne par terre alors qu’on a même pas eu le temps de … bref. La demoiselle mordille mon cou, m’arrachant un frisson. Le cou, cette putain de zone sensible. Je redresse ma tête, tandis qu’elle sort … une blague des plus nulles. Je me stoppe quelques secondes, arquant un sourcil. Puis je la suis dans son fou rire. Mais quelle idiote ! « Mais t’es sérieuse ? » Je secoue la tête, et me dirige vers chez moi. Ce n’est pas très loin à pied …

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