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Même s'il n'avait pas eu une terrible envie de sortir, rencontrer Azalyne sur le chemin alors qu'il ne s'y attendait pas du tout ne lui faisait pas regretter sa décision. Même si évidemment le malaise était là, il ne savait pas trop quoi lui dire. Enfin si, il y avait quelques petites choses qu'il avait envie de lui révéler, mais elle aurait été bien capable de ne pas le croire s'il lui débitait cela dans les dix premières minutes. Il devait surement la laisser penser qu'elle pouvait lui faire confiance, qu'il avait oublié toute leur histoire et qu'il n'avait à présent que de bonnes intentions envers elle, et, à moindre égard, envers son couple avec Wade. De même, si elle pouvait arriver à le prendre en pitié, ou même considérer qu'il était trop malheureux pour lui raconter toute une histoire, cela pourait très bien l'arranger aussi. Il aurait bien voulu éviter cette solution, mais alors qu'elle semblait tout aussi surprise de le voir, le fait qu'elle s'interroge sur sa mine affreuse était un bon point pour lui.

Il était si affreux que ça ? Quand même pas ! C'est vrai que les nuits mouvementées consécutives, le froid et les maladies ne lui avaient pas porté bonheur mais il ne pensait pas que c'était à ce point là. Il n'était pas non plus très amoché au final, les blessures s'étaient résorbées depuis le temps, même qu'il avait plus ou moins réussi à les camoufler la première semaine. Il avait béni un temps les filles qui avaient toujours une trousse de maquillage dans leur sac pour se refaire une beauté au matin ; mais il ne se serait jamais vanté d'avoir du utiliser du fond de teint. Saurait été une de ses pires hontes mais heureusement c'était resté un secret assez bien gardé jusqu'alors, vu qu'il était le seul à le savoir et qu'il n'irait jamais le raconter à personne. En tout les cas, la brunette lui demande s'il va bien, et il ne peut s'empêcher de remarquer que elle, elle à l'air radieuse. Il se demande ou elle a passé ses vacances, après tout cela faisait plus d'un mois qu'ils ne s'étaient pas vu et elle avait surement eu le temps de partir. Surement même, avec Wade Sullivan. Beurk. Des vacances en amoureux au soleil ou à la montagne apparemment, elle avait la marque des lunettes autour des yeux, bien qu'elle soit déjà bien bronzée à l'origine. Il ne voulait pas imaginer plus longtemps qu'ils avaient passé des vacances ensemble tous les deux. Quand même, Azalyne méritait bien mieux que ce mec qui draguait d'autres filles et qui n'avait manifestement pas assez de cran pour frapper l'ex de sa copine sans que celui-ci ne le pousse à le faire

Seth joue un peu le gêné face à elle. Il ne regrette pas de l'avoir interpellée alors qu'ils auraient bien pu continuer leur route sans faire plus attention à l'autre. Elle devait peut être se dire la même chose d'ailleurs. « Oh, euh oui, ca va... tu sais, un peu malade avec le temps, et puis j'ai pas beaucoup le temps de dormir en ce moment. Avec les fêtes ». lui répondit-il d'une voix neutre en fourrant encore plus loin les mains dans ses poches. Oui, il caille vraiment pour rester une éternité dehors, encore plus pour se geler les mains à la patinoire ou monter en haut de la grande-roue. Il remarque qu'elle transporte des sacs, et il comprend qu'elle doit revenir du marché de Noël. Ben tiens, qu'elle coïncidence le marché ! Il y avait fait de telles rencontres depuis qu'il était installé ! « Bon, par contre, si tu parles de ça, c'est autre chose... les fruits d'une mauvaise rencontre... Si tu veux en savoir plus ben, t'a qu'a demander, mais pas sur qu'une bagarre entre deux mecs t'intéresse beaucoup. Quoi que... » ajoute t-il en désignant la coupure sous son oeil en haussant les épaules comme si c'était la chose la plus banale qu'il soit même si son ton est clairement mystérieux. Seth sait que parfois Aza peut être très curieuse, et il espère qu'elle lui posera d'autres questions. « Et toi, ca va depuis le temps ? Tu ne m'a pas appelé, j'imagine que tu étais... très occupée ? ». Il lui fait un sourire pas très motivé. Après tout il sait ce qu'elle va lui répondre. Lui aussi ne l'a pas contactée mais à vrai dire, il considérait que ce n'était pas à lui de le faire, c'était pas lui qui aurait du s'excuser, il n'avait été que la parfaite victime dans l'histoire, mais apparemment, tout le monde s'en foutait bien. Bon, il avait plus ou moins oublié, et le fait qu'il ne l'ait pas vraiment aimée avait bien facilité les choses, mais quand même !

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Non, c'était bien un sentiment de plénitude qui l'envahissait à présent. Il se sentait particulièrement bien, et même en plus grande forme que depuis bien longtemps. Savoir qu'il détenait des secrets sur un ennemi dont la révélation serait bien croustillante vu à qui ils les destinait le faisait même se sentir assez puissant. Bien sur, il devrait essuyer les conséquences de son récit parce qu'il savait que la brunette avait un tempérament assez fort, et elle pourrait bien le critiquer à son tour pour avoir mis en colère son petit ami chéri. Même, il était sur qu'elle le ferait, juste parce qu'elle ne pourrait pas faire comme si elle le croyait dès le début. Elle allait avoir un moment de réticence, lui dirait d'arrêter de raconter des conneries, mais au moins, elle aurait de léger doutes. Et, en cas de dernier recours, il avait le numéro de la petite blonde que Wade avait dragué au marché de Noël la dernière fois. Elle avait déjà contacté Seth une fois, et ils s'étaient même vus, alors il savait qu'au pire, un petit coup de fil pouvait arranger ses affaires. Elle n'avait manifestement pas apprécié de se faire offrir des verres par un homme fraichement en couple. Elle n'avait pas été mieux gâtée avec Seth, mais il avait pris soin de garder avec elle une entente cordiale au cas ou il aurait besoin d'elle pour étayer ses dires. N'empêche, il avait quand même été ami avec Azalyne avant, et si elle ne le considérait plus comme tel aujourd'hui, ce n'était pas comme s'il était un pur inconnu qui avait vu ce qu'il n'aurait pas du voir.

Elle semble avoir un peu froid elle aussi car elle l'imite en rangeant ses mains dans son manteau. Il ne veut pas non plus tarder pour qu'elle ne se transforme pas en esquimau mais il ne peut résister à l'envie de faire durer le plaisir et de ne délivrer que brides par brides ce qu'il savait. En tout cas, l'infirmière, comme il s'en doutait, commence à s'intéresser à sa blessure, même si manifestement cela n'a pas l'effet considéré et qu'elle lui reproche d'avoir eu recours à la violence. Ah là non, c'était faux, lui ne s'était pas du tout montré violent, il savait qu'il n'aurait pas fait le poids et ne s'était pas risqué à frapper. Son truc à lui c'était les mots, et elle le savait bien. « Ah non attends, je ne me suis pas battu, on m'a frappé. Tu sais, y'a des mecs parfois ils ont des pulsions... Je peux t'assurer que j'ai dit les mots appropriés mais manifestement ça ne lui a pas plu. Faut dire qu'il était un peu soul aussi... ». Bah oui, c'était la vérité. D'accord, il avait cherché la bagarre et provoqué Wade Sullivan, mais il n'avait fait que dire ce qu'il pensait. Elle n'avait pas besoin de le savoir, d'autant qu'il ne lui avait pas menti, il avait bien dit les mots qu'il fallait... mais il n'avait pas précisé pour quelle situation ils étaient appropriés. Donc, elle ne s'était pas trompée en pensant qu'il n'agissait que par les mots, elle avait même tout à fait raison. Après, qu'elle le croie ou non... Il ne pouvait pas tout faire, mais il avait taché d'être assez convainquant.

Elle paraît légèrement mal à l'aise après qu'il lui ait demandé pourquoi elle ne l'avait pas appelé. Il sourit, parce que c'était justement l'effet escompté. Par contre, il ne se foutait pas de comment elle allait, même, ca l'intéressait de savoir comment tout se passait pour elle. Elle répond à moitié mais il sait très bien de quoi il en est. Il avait d'assez bons yeux pour comprendre qu'elle avait passé quelques jours au soleil, et il imaginait bien que ce n'était pas toute seule. Puis, elle lui dit qu'elle pensait qu'il voudrait ne plus avoir affaire à elle. A bien y réfléchir, c'est un peu vrai, après tout elle l'a quand même trompée, et même s'il lui a pardonné, c'était quelque chose qu'il n'avait pas oublié. Pas assez en tout cas pour ne pas avoir envie de saboter leur couple. C'était certes méchant, mais assurément pas gratuit. On ne se foutait pas de la gueule de Seth Hemingway comme cela. Mais comme justement il avait été son ami et maintenant son ex, alors il considérait que c'était lui arranger les choses que de lui dénoncer les faits et gestes coupables de son nouveau chéri. Azalyne n'hésite pas à lui proposer d'aller prendre un café et il acquiesce avec empressement, autant parce qu'il fait vraiment froid qu'il espère que quelqu'un remarquera qu'il partage une boisson avec la demoiselle. « Ben, si tous les ex agissaient comme ça, plus personne ne se parlerai alors... Ouais d'accord, c'était pas très cool mais on va pas en faire tout un plat ! C'est pas comme si je l'avais jamais fait non plus ! » annonce t-il alors qu'ils repartent dans la direction qu'avait originairement choisie Seth, à la recherche du premier café ouvert. Il lui ouvre gentiment la porte pour qu'ils entrent, et effectivement, il fait quand même bien meilleur à l'intérieur. Il commande deux cafés pour eux et il fait gaffe à ce qu'ils choisissent une table le plus proche des grandes fenêtres vitrées.

« Bon alors tu vois, cette conversation n'aura rien d'intéressante, un mec m'a seulement cogné et pas faiblement je peux te le dire, c'est heureusement mon dernier bleu, tous les autres sont partis. Je te jure, des fois certains sont un peu trop susceptibles. Pourtant je n'avais fait que dire la vérité tu vois... » Il s'empare d'un sachet de sucre dans le sucrier et l'ouvre après l'avoir secoué. Pourtant, il ne boit pas directement. En secret, il espère que cette entrevue durera le plus longtemps possible. Il se laisse aller contre sa chaise en la regardant dans les yeux. « Et plus, tu va rire, mais ce mec, tu le connais. Tu le connais bien même ». lui balance t-il avec un sourire en coin. Oui, il a vraiment repris du poil de la bête, et ça lui fait plaisir, même si peut être elle ne fait que semblant d'écouter ce qu'il lui dit. Avec cette dernière phrase, peut être se rendra t-elle compte qu'elle était plus ou moins impliquée dans l'affaire. De quoi aussi implicitement lui faire comprendre que oui, il pense encore un peu à elle, et que jamais il ne la rayerait de sa vie. En tout cas, jamais si elle décidait de laisser tomber son petit ami ennuyeux.

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Cette place est un emplacement stratégique. Elle n'aurait pas pu mieux faire en lui proposant d'aller prendre un café dans un endroit public, il n'y avait même pas pensé lui même comme ils s'étaient rencontrés près de chez lui, l'idée l'avait effleuré de plutôt la faire monter à l'appart mais évidemment, il n'avait pu refuser, et il était très content qu'elle ait pris l'initiative. Seth sait très bien qu'Aza était une grande gueule, et il n'aurait pu lui reprocher de se défendre et de défendre son homme contre lui qui n'était qu'un des indénombrables ex qu'elle devait avoir eu. Il n'avait décidément pas le statut qui convenait dans ce genre d'histoire. Il avait été humilié en public, éconduit par la jeune femme, et s'était trahi lui même quant à ses intentions envers elle, tout ça dans la même soirée. Évidemment que tout lui était resté sur le cœur, à quoi aurait-elle pu s'attendre d'autre ? Et puis ce n'était pas totalement de sa faute si cette bagarre avec Wade était arrivée, il ne lui avait pas donné rendez-vous au marché de Noël et n'avait pas non plus demandé à ce qu'il l'aperçoive et engage la conversation. Comment aurait-il été censé réagir ? Il savait très bien que les mots pouvaient faire mal et il ne les avait pas lancés à la légère. Même, si Seth n'était pas du genre à organiser sa vie personnelle, il aimait mieux préparer ses discours à l'avance pour être sur d'aller droit au cœur. Or, il avait du répéter l'histoire qu'il allait sortir à la jeune femme un bon nombre de fois.

Elle lui assène que face aux mots justes, il peut être justifié de se défendre en attaquant à son tour. Bah voilà, elle était déjà en train de trouver des excuses à l'autre alors qu'elle ne savait même pas qui c'était. Il ne pensait pas qu'elle allait lui dire ça, et d'ajouter qu'il n'aurait pas du aller provoquer un mec bourré. Oui ben justement, comme s'il avait eu le choix. Il aimait énerver les gens c'est vrai, mais parler a un ivrogne était surement la chose la plus inutile qu'il aurait pu faire. Il n'était pas fou non plus, il connaissait l'état des hommes quand ils étaient en colère, il était déjà rentré dans assez de bars comme ça et avait déjà essuyé les coups de petits-amis furieux, alors il voulait bien se passer de ça. « Il était pas bourré quand je lui ai parlé » rétorque t-il un peu vexé. Il boit une gorgée pour faire passer cette remarque. « Et je joue pas avec le feu. Il s'est pointé devant moi et il m'a dit un truc, c'est qu'après qu'il a bu, je pouvais pas me douter qu'il allait pas apprécier ce que j'allais lui dire ». Ce n'est pas la meilleure des justifications, en plus elle n'était pas totalement vraie mais il n'avait pas envie qu'elle croit qu'il avait cherché la merde juste pour se divertir. Même si c'était justement ce qu'il avait fait. Aza le connaissait bien, c'était une des seules personnes qu'il avait introduit dans le cercle plus restreint de son intimité, et même la première fille avec laquelle il passait plus de deux jours d'affilée, mais elle ne pourrait pas toujours déceler le vrai du faux dans ce qu'il disait. Jouer avec les deux en même temps c'était encore plus intéressant. Mais il fallait qu'il soit le plus exact possible pour que, quand elle en viendrait à s'expliquer avec son petit-ami, celui-ci n'aille pas répliquer qu'il avait raconté des conneries.

Quand il lui lâche qu'elle connait son adversaire, elle recrache à moitié le café et il se félicite d'être encore en arrière sur sa chaise pour que les gouttes ne l'aient pas atteint. Elle réagissait mieux que ce qu'il avait espéré, en plus elle lui fait extrêmement plaisir quand elle découvre toute seule qu'il ne s'agit ni plus ni moins que de son copain. Il attrape sa tasse pour cacher son sourire satisfait et boit calmement. En vérité, il est même très calme, très zen, et ce, même s'il voit qu'elle commence à s'énerver contre lui. Elle rajoute qu'il a du le chercher, qu'il n'aurait pas du, qu'il n'avait qu'a faire comme si de rien n'était. Et puis quoi encore, alors comme ça il devait laisser gagner son ennemi ? Faire profil-bas, lui ? Ne rien dire, le regarder se pavaner au bras d'une belle blonde ? Même si ça le frustre un peu, il ne peut qu'avoir envie de rire. La bombe était lancée, et elle avait à point nommé touché sa cible, aussi, l'euphorie était plus grande que la colère. « Calmos Aza, si je l'ai provoqué, c'était pour te défendre toi. Enfin, au début c'était pour ça, après ça a dérivé sur la haine qu'il me portait... » dit-il en reposant la tasse avec lenteur puis en s'essuyant la bouche avec la serviette en papier qui l'accompagnait. Un instant, il a envie de taire qu'il a surpris Wade avec une fille, mais évidemment, il sait qu'il ne peut garder cette information secrète. « Tu ne connais pas les circonstances, et pourtant tu vois, elles n'étaient pas en sa faveur, alors ouais, ce que j'ai vu m'a surpris et je me suis pas empêché de le lui dire. Il l'a mal pris mais c'était sa faute » dit-il les sourcils froncés, en recherche des mots adéquats. « C'est pas à moi de te dire avec qui traine ton copain, même si tu sais que je meurs d'envie de te le dire, tu lui demandera toi-même et s'il est honnête il te répondra tout seul. J'espère juste qu'a partir de maintenant tu va contrôler ses textos, j'voudrais pas que tu finisse comme moi à Halloween si tu vois ce que je veux dire ».

Il sait pertinemment que cette information n'est pas passée dans l'oreille d'un sourd. L'infirmière va surement s'énerver encore, et même encore plus, peut être exiger de savoir, et ira même lui crier dessus qu'il n'a pas à délivrer des moitiés de vérité. Il faut en passer par là malheureusement. « Franchement Aza, ce mec je le déteste tu le sais, et bah c'est le lot quotidien des ex provoquer le nouveau copain. Je vois pas ce que tu lui trouve, il a pas arrêté de dire qu'il ne savait pas pourquoi t'étais sortie avec moi, qu'il était bien meilleur et c'était pour ça que tu m'avais trompé avec lui. Il a même dit, je cite, qu'il n'avait qu'a ce servir pour trouver des filles. Alors ouais, j'étais censé faire quoi moi ? T'a raison j'ai commencé le premier, mais c'est ton mec Aza, il a pas de raison de penser que je puisse lui voler la place et pourtant ça ne l'a pas empêché de me cogner ». Il se passe une main dans les cheveux en soupirant. Comme quoi, on ne prévoit jamais tout. « Soyons clair, Aza... » enchaine t-il en posant ses coudes sur la table pour approcher son visage du sien. « Tu pense bien que te savoir avec lui ça me fait plus de mal que ça devrait, et il s'est pas gêné pour le faire remarquer ». Il lui adresse un petit sourire contrit. Ca ne lui fait pas nécessairement plaisir d'avouer qu'elle sorte avec quelqu'un d'autre aussi facilement l'ait embêté mais c'était le cas quand même. Ca lui paraît même tout à fait normal. Elle ne s'était peut être jamais trouvée face à face à la maitresse d'un de ses copains qui lui jetait tout son bonheur au visage, mais malheureusement pour lui, ça lui était arrivé.

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La tasse tremble entre ses mains, il sent qu'elle a envie d'en faire autre chose que d'en boire le contenu, mais pourtant c'est tout ce qu'elle fait, et il en est soulagé, il n'a pas envie qu'elle s'en serve contre lui. La sienne est bien posée dans sa soucoupe, et il s'amuse à tournoyer la cuillère pour faire fondre le sucre. Il adore quand elle est aussi virulente, elle pense peut être qu'elle lui fait des reproches en lui disant qu'il sait foutre la merdre quand il veut, parce qu'a ses yeux ça ressemble bien plus à un compliment. Au moins, Seth voyait qu'il avait réussi son pari, qu'il était parvenu à glisser du sable entre les rouages de cette relation qu'il voyait d'un mauvais oeil. Qu'il ne l'ait pas aimé ne change pas au fait qu'elle était son ex et qu'elle lui avait indirectement fait du mal. Il ne lui en voulait plus vraiment c'était vrai, mais il avait effectivement particulièrement apprécié cette petite discussion avec Wade Sullivan. Il ne pensait pas qu'ils se séparaient simplement à cause de ce qu'il avait raconté, et c'était pourquoi il avait l'intention d'aller encore plus loin. Mettre en oeuvre cette perversité ne le gênait plus, même s'il savait qu'il perdrait des plumes à la fin. En tout cas, il était sur qu'il ne partirait pas d'ici sans lui avoir tout dit, qu'elle le veuille ou non. Dire ce qui lui passait par la tête, ses pensées, ses intentions, de toute façon, il ne comptait pas la revoir après ça, ni demain ni jamais. De ne pas connaître les retombées exactes de cette histoire l'embêtaient un peu, mais il trouverait bien quelqu'un pour les lui apprendre, qui a refaire un tour à l'hôpital pour agréablement causer avec une jolie infirmière.

Par contre, il était déçu qu'elle ne prenne pas plus en considération le fait qu'il l'avait vraiment défendue. Si elle s'en foutait, c'était bien qu'ils n'avaient plus rien à faire ensemble, tant pis. Il trouverait bien mieux qu'elle, plein de filles étaient prêtes à tomber dans ses bras, pour moins de problèmes en plus. Il veillerait bien à ne choisir que celles qui n'avaient aucun autre mec en ligne de mire, qui plus est un type du même genre que son ennemi. Etre le seul à compter, c'était bien plus intéressant. Tant pis si Azalyne n'avait pas voulu de ça avec lui. Non, elle préfère croire qu'il ment, et il ne lui en veut pas spécialement, il sait que cette histoire à l'air inventée de toute pièce, mais malheureusement pour elle ce n'est pas du tout le cas. « C'est pas parce que tu ne crois pas ce que je dis que je mens » rétorque t-il en la dévisageant de plus belle, toujours appuyé contre la table. Elle s'est légèrement approchée elle aussi et il voyait que si elle lui avait manqué un peu, ce n'était pas son visage qu'il voulait voir au saut du lit le matin. Elle continue de parler en haussant le ton peu à peu, arguant qu'il devait lui en vouloir encore un peu pour ce qu'il s'était passé. D'accord, inutile de se voiler la face, oui il avait gardé de la rancœur, mais ce n'était vraiment à elle qu'il voulait faire payer tout ça. A Wade, seulement à Wade qui avait cru impunément pouvoir jouer avec lui en lui piquant la jeune femme devant les yeux. Oui, il pouvait l'avouer il voulait gâcher cette relation qu'ils avaient, par esprit de vengeance, pour redorer son blason, mais aussi parce qu'elle méritait bien mieux que ça, quelqu'un qui lui ressemblait, quelqu'un comme Seth, impulsif, aventureux, passionné, pas un amoureux transi. C'était facile d'opter pour cette option là.

Il n'a pas le temps d'en placer une qu'elle enchaine sur le fait qu'il détestait déjà l'autre avant qu'ils ne se rencontrent. Ce n'est théoriquement pas l'exacte vérité. Il ne le détestait pas, il ne l'aimait juste pas beaucoup c'est tout, mais avec toutes leurs rencontres cette animosité n'avait pu que prendre de l'ampleur. Elle ne le comprenait pas mais comment pourrait-elle ? Avait-elle vraiment eu l'intention de les faire s'entendre ? Surement pas, jamais elle n'avait essayé de les rapprocher. Seth aurait refusé tout net évidemment mais l'initiative n'aurait pu qu'être bonne. C'était trop tard pour cela maintenant, et plus jamais ils ne deviendraient amis ni même autre chose que ses rivaux, ceux qui jouaient effectivement à se comparer l'un à l'autre à longueur de temps. Ils étaient des mecs fiers c'était tout, même si celle-ci avait été franchement mise à mal à Halloween. Alors oui, maintenant il était fier d'avoir repris du poil de la bête, d'avoir pu montrer qu'il valait mieux que cela, même si ce n'était pas pour les yeux de l'infirmière. « Tu pense peut être que je cherche à ce que tu me plaigne ?  Oui j'ai cherché ton copain et je ne m'en veux pas du tout et si tu penses que je devrais tu peux toujours courir. C'était vraiment marrant de le voir s'exciter tout seul si tu veux savoir, il devait vraiment avoir quelque chose à se reprocher si tu veux mon avis » dit-il alors que son sourire s'estompe pendant que la jeune femme se lêve en jetant des pièces sur la table. Elle le salue et se dirige vers la sortie. Il la regarde sortir, les sourcils froncés. Elle croit peut être que c'est fini et que le temps des adieux est venu mais surement pas. Il repousse sa chaise à son tour et se rue derrière elle son manteau à la main. Il caille vraiment mais il a d'autres choses à affronter présentement. Elle marche vite, remontant la rue perpendiculaire à la sienne et il la suit, passablement énervé maintenant. « C'est l'heure des révélations alors, très bien ! » crie t-il derrière elle sans pour autant adopter sa rapidité de marche « Ouais t'a raison, je t'en veux terriblement. Et pas seulement à toi mais aussi à ton imbécile de petit-ami qui s'est permis de tout révéler alors qu'il était bourré. Je t'en veux parce que tu ne t'es jamais excusée depuis lors, que tu ne m'a jamais appelé alors qu'on ne s'était même pas suffisamment parlé à la fête ! » La rancune remonte, et maintenant c'est l'occasion pour lui d'avoir les explications qu'il n'avait pas eu à Halloween. Il avait pensé en la quittant ce soir là pour rentrer dans la villa qu'il y aurait encore quelque chose, peut être qu'elle l'aurait attendu pour lui raconter plus en détails ce qu'il s'était passé. « En fait, j'arrive tout simplement pas à croire comment t'a pu opter pour cette vie là ! Franchement Aza, tu te vois déjà mariée avec ce type, avec enfant, chien maison et balançoire ? T'a vingt-six ans, me dis pas que tu rêve de ça, me dis pas que t'a décidé de plaquer ton ancienne vie pour te barrer avec lui, pour oublier les mecs, la fête, et les bars plein d'alcool ? J'te connais depuis plus de dix ans je sais que t'a jamais voulu ça et que tu te vois pas en vieille mémère à cuisiner pour tes gosses ! »

Au fur et à mesure qu'il parle, il enrage de plus en plus. Il parvient mieux à comprendre pourquoi ils sont là tous les deux dans le froid, lui avec des blessures au visage et elle qui ne l'écoute qu'a moitié. Longtemps il a pensé qu'elle était comme lui, séductrice, avec l'envie de vivre à fond sa vie au jour le jour, de profiter de tout ce qu'elle lui offrait. Il imaginait qu'elle suivrait son chemin, qu'elle s'éloignerait avec lui du sentier de la vertu et qu'ils s'amuseraient ensemble de tout et de rien de sérieux. Ils avaient tellement de points communs à l'époque, même il y a deux mois, et maintenant qu'elle choisisse de se caser lui donnait à penser que les rôles s'étaient inversés et que c'était-elle qui allait l'entrainer dans son sillage. Qu'elle parvienne à passer de la tigresse à la fiancée ne présageait que du mauvais pour son propre avenir, il refusait catégoriquement de passer par là, de tomber amoureux, de faire des plans et de se marier avec une fille, mais si elle, elle parvenait à le faire alors il avait peur que son bonheur ne le pousse à rechercher la même chose. Il ne voulait pas la voir heureuse avec ce type car cela représentait tout ce qu'il haïssait, tout ce qu'il ne voulait pas devenir. Il n'y avait aucun plaisir à se caser avec une seule personne, il en était absolument convaincu. « Mais pars avec lui si c'est ce que tu veux, ce que tu as toujours désiré ! Tu dis que tu l'aimes mais qu'est ce que t'en sais ? Depuis quand n'est-il plus le meilleur ami dont tu me parlais avant ? Et si je te disais que je t'aimais moi tu ferai quoi, tu me sauterai dessus comme tu l'a fait avec lui ? Toi ne me ment pas, Wade m'a avoué que c'était toi qui lui était tombée dans les bras ! ». Il l'a rejoint maintenant. Il la dépasse en la forçant à s'arrêter devant lui ses yeux gris vrillés sur la colère qui inonde son visage. « Si tu pense vraiment tout ça alors oui je crois qu'on n'a plus rien à nous dire. Si tu ne quitte pas ton copain, alors tu ne me verra plus. Au moins je suis sur que c'est ce que tu veux depuis longtemps. Alors n'hésite pas à supprimer mon numéro de tes contacts, si ce n'est pas déjà fait ». Il sors son propre téléphone et fait défiler sa liste jusqu'à tomber sur celui de la jeune femme. « Tiens, tu peux déjà le faire avec le mien » lui dit-il en le brandissant devant son nez, la touche 'supprimer' bien en évidence. « Mais avant réfléchis à ce que j'ai dit, il n'y aura pas de meilleur conseil. Ton mec a dragué une autre nana devant mes yeux, mais si ça ne signifie rien à tes yeux, tant mieux pour vous et vivez votre conte de fée  ».

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Il n'y avait pas un jour ou il ne pensait pas à ce qu'il aurait pu changer dans sa vie, ce qu'il aurait pu faire de mieux, les mensonges qu'il aurait du inventer, les chemins qu'il n'aurait pas pris. Il regrettait beaucoup de choses, beaucoup de moments, même s'ils avaient réussis à le changer, à lui faire comprendre ce qu'il voulait vraiment. Le mérite d'Azalyne avait été de lui révéler qu'il n'était pas prêt à une vraie relation, et encore moins à éprouver les sentiments qu'il aurait du avoir quand il était avec elle. Elle lui avait donné une autre raison de faire ce qu'il faisait auparavant, jouer le séducteur pour récupérer qui il voulait, quand il voulait ; il n'éprouvait pas de remords à faire ce qu'il faisait, pas non plus à détruire son couple même si c'était pour les pires raisons du monde. Cela lui faisait même plaisir, le rendait euphorique de voir qu'elle pouvait s'énerver aussi facilement qu'elle avait pu lui sauter dessus le premier jour. Sauvage, érotique, tout ce qu'il aimait, tout ce qu'il faisait qu'il pouvait désirer une femme. Il était sorti avec elle pour ça, son potentiel, la joie de vivre, la folie. Elle s'était transformée peu à peu au contact de Wade Sullivan pour devenir une femme amoureuse, ce qu'il abhorrait par dessus tout. De plus, elle avait maintenant un terrible à priori de lui, et il se demandait encore comment elle était parvenue à le détester alors que tout ce qu'il avait fait et accompli, c'était pour son bien. Pour ne pas qu'elle se retrouve engluée dans cette marée noire de velours, avec un homme qui n'avait pas assez d'honneur pour pouvoir draguer d'autres femmes. Son ennemi n'était pas du tout comme lui, c'était même son contraire, mais il avait pu voir une autre facette de lui au jour de Noël même s'il l'y avait bien forcé.

Azalyne lui sortait tout un tas d'excuses qu'il ne voulait et ne pouvait pas accepter. Elle n'en avait aucune, fuir était la pire des solutions et elle l'avait fait quand même. Elle s'en foutait bien de lui au final, elle l'avait laissé seul à la fête, sans aucune vraie explication, et il lui en avait effectivement voulu pour ça. Il avait cru qu'en la croisant aujourd'hui, qu'en lui parlant il aurait su reconquérir une parcelle de son âme, qu'elle aurait dit qu'elle était désolée, même si elle était en colère qu'ils se soient battus avec son fiancé. Elle avait agi comme elle l'avait prédit, mais cela allait beaucoup plus loin que ce qu'il ne l'avait voulu. La situation se retournait contre lui sous ses cris, sous sa violence et son mal être, la vérité crue qui sortait de sa bouche. Vindicative, elle lui rappelait maintenant tout ce qu'il était et ce qu'il n'était pas. Elle avait le don pour toucher là ou cela faisait mal, mais en même temps, elle le connaissait que trop bien, elle savait ce qu'il était vraiment et pouvait jouer avec ça avec la même facilité que lui. Elle savait très bien elle aussi se débrouiller avec les mots, rejeter la faute sur Seth qui l'écoutait avec consternation et colère. Elle n'avait pas le droit de dire tout ça, de lui montrer la réalité en face. Il ne voulait pas l'écouter, il voulait lui crier de se taire, lui faire mal même, mais il ne pouvait plus. Il avait tout essayé, vraiment, mais elle était définitivement partie ailleurs, trop loin de lui pour qu'il puisse la rattraper. Il n'avait plus aucun espoir de lui faire changer d'avis, c'était un peu tard pour cela. Lui raconter toute l'histoire de Wade lui avait semblé pourtant être une bonne idée, et elle paraissait avoir fait mouche quand même, mais Seth était persuadé que cela n'aurait fait que mettre un doute dans la tête de la demoiselle, et rien d'autre. Certains savaient être persuasifs avec leur corps et non avec leurs idées. Azalyne rentrerait chez elle ou un blond l'attendrait, et lui montrerait tout ce qu'il possédait par rapport à lui qui n'avait plus grand chose à lui donner.

« T'a fui, c'est bien ça le problème ! Avec tous les dégâts que tu as causé tu n'a trouvé que ça à faire ! Effectivement je pensais qu'on était amis et que tu avais plus de considération pour moi. Je me suis trompé, dès le début alors. J'ai fui moi aussi c'est vrai, mais les filles que j'ai quitté n'étaient pas autant pour moi que toi tu l'étais. Malgré tout ce que j'ai dit et ce que j'ai fait, je tenais beaucoup à toi Azalyne, mais malheureusement t'a tout fait foirer. J'ai plus d'espoirs que tu t'excuse maintenant ou que tu regrette, tu es tellement aveuglée par... par ton bonheur que t'a rien compris... » lui dit-il avec rage en s'approchant dangereusement d'elle. Il lui avait déjà fait mal à Halloween, il se sentait tout à fait à même de recommencer. Leurs regards se rencontraient, se testaient, mais plus il restait ainsi à lui montrer ce qu'il pensait plus cela la faisait reculer. Et puis, il savait garder le contrôle. Il avait toujours été doué pour ça, rester calme, ne pas frapper, analyser. Plus encore, elle était elle. Une vraie ex, une vraie fille qu'il avait apprécié à sa manière. Alors il s'écarte, et se passe une main dans les cheveux alors qu'elle lui crie d'effacer lui même le numéro du portable. Il se sent déchiré à ce moment. Bien sur qu'il ne veut pas qu'elle s'en aille, pas de cette façon, mais il ne sait plus quoi faire, plus comment réagir autrement qu'en la rayant définitivement de sa vie. Elle ne pouvait plus être quelque chose pour lui, elle le rejetait d'elle même en lui racontant que sa vie n'était pas ses affaires. Elle lui parle de son ancien fiancé, ce Dylan dont elle avait si peu mentionné le nom et qu'il n'avait jamais connu. Pourtant, quand elle lui disait qu'elle aimait encore la fête et qu'elle n'avait pas encore la bague au doigt, Seth se dit que tout n'était peut être pas perdu. Effectivement, elle n'était pas mariée. Amoureuse peut être, mais l'amour ne durait jamais éternellement, en tout cas il en était persuadé. « Tu crois que je te dis ça parce que je suis incapable de m'engager ? Tu crois vraiment que j'en ai envie comme je vois ce que tu es devenue ? Y'a aucun mérite à être enfermé dans une relation » crache t-il avec déception alors que son doigt hésite à appuyer sur la touche. Elle lui parle encore de Wade et de l'autre Dylan et c'est plus qu'il ne peut supporter. Il presse le bouton avec force et le numéro s'efface, laissant place à une case vide, comme son cœur.

Voilà, tous les deux ne reviendraient plus en arrière comme elle le disait. Tout était fini, comme ça, difficilement quand même. Mais elle, elle s'en foutait. Elle le perdait et elle s'en foutait. Elle avait gagné, il admettait sa défaite. Sa première défaite en plus de vingt-cinq ans d'existence, et c'était à elle qu'il la devait. A celle pour qui il avait renoncé à un mode de vie pendant un mois pour rien alors qu'elle lui servait un dernier et unique mensonge. Elle n'avait pas voulu le rayer de sa vie ? Ce n'était pas comme ça qu'il appelait sa désertion. Tant pis pour elle, pour eux. Ils ne s'entendraient plus non. Il ne rangerait pas ses couilles comme elle le voulait et l'espérait peut être. Il avait certes perdu le jeu mais il ne se rangerait pas pour elle, n'oublierait jamais qui il était pour lui faire plaisir. Elle n'avait pas le droit de lui demander cela non plus. Le mieux a faire vraiment était de se séparer. Ils étaient devenus trop contradictoires l'un envers l'autre, ils n'étaient plus amis maintenant, et il avait du mal à croire qu'au final ils l'avaient été un jour. Même si cela le mettait en colère toujours, il était triste et déçu que ce ça ce soit fait comme cela, et pas dans les normes. Lentement, alors qu'elle parle encore en lui demandant toujours d'effacer le numéro, il lève le téléphone devant ses yeux, pour qu'elle voit qu'il n'avait eu aucun remords à le faire, et que c'était à son tour. « T'a gagné Azalyne Dawes, soit contente. Je vais arrêter de te faire chier alors maintenant, éclate toi bien avec ton prince charmant de pacotille, mais tu ne me fera jamais changer. Je te demandais pas de le quitter parce que je l'aimais pas mais parce qu'il ne te méritait pas, il ne savait pas qui tu étais vraiment. Moi je sais, même si je t'ai peu connue à l'époque ou tu draguais les mecs autant que je le faisais moi avec les femmes. J'aurais voulu que tu reste la même mais c'est peine perdue ».

Il range le téléphone dans sa poche mais il n'a pas envie de partir là, tout de suite. Il aimerait qu'elle lui répondre, qu'elle lui dise encore d'aller se faire foutre, il espérait même qu'elle lui dise que tout cela n'était qu'une erreur, qu'elle ne pouvait pas effacer son numéro à lui, mais il savait pertinemment qu'elle ne ferait rien. Elle attendait depuis tellement de temps qu'il parte. Il reste deux minutes devant elle, le cœur palpitant, mais cela lui semble peine perdue. Alors, la voix radoucie, résignée, il s'apprête à lui dire au revoir, pour toujours. « Adieu alors » dit-il simplement une boule dans la gorge quand même avant d'esquisser un pas en arrière et de lui tourner le dos. Là, les yeux baissés vers la neige qui recouvre le sol, il pense encore à tout ce qu'il a perdu ou gagné de ses deux derniers mois, mais encore plus à ce qu'elle elle rate. Ses dernières pensées restent pour elle. Et puis, il se rend compte que c'est dur à accepter. La défaite est dure à digérer, même s'il a capitulé de lui même. Alors, il se retourne, et la regarde encore, elle qui a su le détruire un peu, en même temps qu'elle a réussi à le rendre plus fort, plus sur de lui et de ses intentions envers les femmes. Sans qu'il s'y attende, il s'arrête et revient vers elle, parce qu'il lui semble que c'est la dernière chose qu'il puisse faire, la seule qu'il n'a pas encore tentée mais qui pourrait déjouer tous les plans. « Avant de partir, laisse moi te montrer quelque chose » dit-il d'une voix neutre. Brusquement, profitant du mince effet de surprise, il lui écarte les bras pour ne pas qu'elle le repousse, et ses lèvres viennent s'écraser sur les siennes, avec violence, si peu de préméditation. Il l'embrasse comme il a déjà embrassé d'autres femmes pour les faire céder, mais comme jamais il n'avait voulu le faire avec elle. Ce baiser ne représente rien, rien pour lui parce que ce n'est pas un baiser comme les autres. Il explore sa bouche quelques secondes, alors qu'une de ses mains glisse sur la hanche d'Aza et la presse. Aussi soudainement qu'il a commencé, il le cesse et s'écarte d'elle. « Tu vois, c'est ça que tu veux Azalyne, c'est ça dont tu as besoin, pas d'autre chose » dit-il simplement avant de faire un autre pas en arrière « Mais maintenant c'est trop tard. Vis ton rêve, mais si un jour il se finit, n'espère pas que je te plaindrais. N'essaye pas de revenir vers moi, oublie moi comme je vais le faire. Je ne veux plus rien savoir de toi, c'est tout ». Il hausse les épaules une dernière fois puis, comme un cow-boy solitaire, il se détourne et s'enfonce dans la fin d'après-midi. La neige qui glace le sol lui glace le cœur en même temps, malgré la douce chaleur que lui a procuré dans les veines ce baiser vint et inimitable.  

© EKKINOX