Rares étaient les femmes qui venaient chez moi. Mais Talya était différente des autres. Même huit ans plus tard, j'étais toujours autant amoureux d'elle. Je ne pouvais pas me passer de sa présence et la voir dans mon petit appartement me rappelait énormément de choses. Avant, elle vivait pratiquement chez moi. Et j'avais beaucoup aimé la voir chez moi aussi. M'endormir avec elle, me réveiller en la tenant dans mes bras. J'aimais quand elle me préparait à manger le soir. Je ne suis pas vraiment romantique mais j'avais beaucoup apprécié lui préparer son petit-déjeuner le matin ou lui offrir des baises sur son corps le matin pour la réveiller doucement. Enfin c'était le passé maintenant. Je ne sais pas si un jour nous redeviendrons un couple, je l'espérais du moins.
Talya avait toujours cru en moi. C'était dingue à quel point, elle pouvait m'impressionner. J'avais failli la tuer et pourtant, elle semblait toujours aussi accrochée à moi qu'autrefois. Remarque, je suis toujours autant attaché à elle moi aussi. Je n'ai jamais pu l'oublier ou la chasser de mon esprit. « Je sais pas Talya.. J'ai déjà essayé d'arrêter mais j'y suis jamais arrivé.. Jsuis pas sûr d'avoir autant de volonté que toi mais merci en tout cas. Ils sont rares les gens qui ont confiance en moi comme toi tu peux l'avoir. » Vendre de la drogue était une chose mais en consommer en était une autre aussi. J'avais toujours vécu de cette manière que je ne voyais pas comment vivre autrement. Autrefois, avec l'argent de la drogue, j'avais acheté des cadeaux à ma mère, ma sœur, et à Talya aussi. C'était pour elles que je faisais ça. Aujourd'hui, je ne sais même plus pourquoi je le fais. Sûrement pour ne pas avoir à me casser la tête tous les jours dans un travail que je n'appréciais pas. Et puis bon, je me faisais bien plus d'argent en revendant de la drogue qu'en réparant des bagnoles. Bref. Nous étions arrivés chez moi et je pouvais deviner la réaction de Talya sur l'était pitoyable de mon appartement, rien qu'en voyant la tête qu'elle faisait.

C'était bizarre de la voir chez moi. Ça me rappelait tellement de souvenirs. Ça me rendait triste aussi mais j'étais heureux. Heureux de la revoir et de pouvoir enfin la retoucher. Mes mains dans les siennes, je déposais des baisers sensuels dans le creux de son cou. Je me souvenais qu'elle adorait cela. Bref. « Mais je suis tellement content de te revoir. J'avais peur de t'avoir perdu pour toujours.. j'ai tellement rêvé ce moment que je n'arrive pas à réaliser. » J'avais envie de craquer. Envie de me laisser aller avec elle mais apparemment, ce n'était pas son souhait à elle aussi. Talya me repoussait un peu. La connaissant bien, je savais qu'elle sentait qu'elle allait craquer et m'ordonnait presque d'aller lui chercher la bière qu'elle voulait. Dans la cuisine, j'étais en train d'ouvrir deux bières. Une pour chacun lorsqu'elle me demandait ce que c'était que ça. Débarquant dans le salon, je la voyais avec des papiers confidentiels. « Et merde !! » pensais-je. Talya n'était pas censée les trouver mais bon, il fallait qu je trouve une explication qui tenait la route pour qu'elle me fiche la paix avec cela. Je n'eus pas le temps de répondre quoi que ce soit, que la jeune femme s'énervait et attrapait sa veste dans l'intention de partir. Lui attrapant le bras, je la coinçait entre ma porte d'entrée et moi. « Je ne te laisserais pas partir Talya. Premièrement, ce n'est pas un endroit pour traîner la nuit, surtout pour une fille aussi sexy que toi. Deuxièmement, tu n'as aucune idée de ce qu'était ma vie depuis que tu t'es barrée. La prison, le club, la drogue, les armes. C'est ma vie. Si tu m'aimes vraiment, tu l'accepteras et tu me soutiendras. Sinon casse-toi et ne reviens pas. Mais tu croyais quoi hein ?! Que j'allais devenir un gentil monsieur qui se cassait le cul toute la journée à réparer des bagnoles et sirotait un jus de carotte le soir devant sa télé ?! C'pas moi ça Talya et soit honnête un peu, t'as pas non plus envie que je devienne comme ça !! » Je m'écartais d'elle, la poussais légèrement de la porte. C'était à elle de voir soit elle restée et acceptait ma vie, soit elle s'en allait et je prenais le risque de la perdre pour toujours. J'en avais mal au cœur. J'avais peur qu'elle s'en aille pour toujours de moi. Dans un élan de fougue, je collais mes lèvres aux siennes en l'embrassant passionnément. « La balle est dans ton camp ! »