Je pense que le sort s'acharnait sur moi. Depuis que je n'étais plus avec Wade j'étais devenu un véritable zombie ambulant. Ma soeur m'avait prêté une chambre chez elle, de son côté elle était chez une copine, elle savait que j'avais besoin de solitude. Elle ne m'avait jamais vu ainsi comme elle avait dit, elle déclarait même que j'étais pire que quand j'avais apprit que Dylan avait perdu la mémoire. Pourtant j'ai eu le temps de m'y faire, mais impossible. Depuis que Wade m'avait quitté, je ne dormais que très peu, ou alors la journée, je pleurais assez souvent, je prenais toujours mes cachets si ce n'était plus. Je ne voyais plus personne, je n'allais même plus au travail. Je n'avais le goût de rien. Aryana m'engueulait souvent me demandant de me bouger, mais je n'y arrivais pas.

J'étais toute seule, personne pour m'aider, Liam peut être mais lui il ne pensait qu'a me baiser, et moi il était or de question que je recommence cela, même si j'étais célibataire. Mon coeur était encore éprit de Wade, je ne pouvais pas recommencer l'erreur qu'il m'avait fait perdre Wade.
Sur le canapé, je zappais la télé en essayant de m'occuper l'esprit bien que sa soit difficile. Le téléphone sonnait, c'était mon infirmière en chef.

"Azalyne? comment tu vas? c'est Sharon, j'ai besoin que tu viennes d'urgences à l'hôpital"
"Sharon, non je peux pas, je ferai que tuer les patients n'ins.."
"Aza, t'a pas le choix, c'est...c'est ton père il vient d'arriver"
"Qu..quoi? j'arrive tout de suite"

Je ne savais pas ce qu'il se passait, mais je sentie au plus profond de moi qu'une nouvelle chose de grave allait se passer. Mon père détestait les hôpitaux, il ne venait jamais me voir, il m'attendait toujours dehors, jamais il ne rentrait, ou alors il fallait que quelqu'un soit au bord de la mort.

J'avais mis un leggins, un truc assez simple et rapide a enfiler ainsi qu'un sweat blanc, une paire de basket et c'est tout. J'attrapais mon téléphone mes clefs de voiture et direction l'hôpital.
Arrivée sur place je rentrais dans ce lieu qui m'étais devenu inconnu, ca faisait plus d'une semaine que je n'y avais pas mis les pieds. Tout le monde savait pourquoi, mais personne ne savait la véritable raison. J'étais extrêmement fatigué, j'avais le teint livide, presque blanc, j'avais affreusement maigrie.

Dans les couloirs, Sharon m'interpellait, elle avait l'air étrange. Elle me conduisait directement dans l'ascenseur, direction le -1, quoi? la morgue? c'était quoi cette merde

"Sharon qu'est ce qui se passe, pourquoi je suis ici? me dis pas"
"Je suis désolé Azalyne"

Je n'arrivais même pas a pleurer, je savais que mon père était parti, mais pourquoi lui, pourquoi maintenant, non ca ne pouvait pas être possible. J'avais le souffle coupé. Je sortais tant bien que mal de cette cage, alors que je déteste a la base monté dedans. Je longeais ce couloirs, je voulais être toute seule encore une fois. Alors que j'arrivais a quelques mètre de l'endroit où se trouvait mon père, je tombais nez à nez avec Wade et Cally. Mon coeur s'emballait quand je le vis. Je ne l'avais pas revu depuis qu'il m'avait mise a la porte. J'avais plus qu'une boule dans la gorge, je regardais Wade dans les yeux, aucune émotion dans mon regard, un regard vide. Puis je lançais un regard a Cally qui longeait le mur, je fronçais un instant les yeux sans même dire quoique se soit, de toute façon qu'est ce que je pouvais bien dire. J'avais autre chose a faire.

Une fois dans la pièce je vis son corps, il avait encore les yeux ouvert ainsi que la bouche. Ma respiration était saccadée, c'était plus qu'une vision d'horreur. Je me mordais la langue. Je lui caressais le front avant de lui fermer la bouche, puis les yeux. Soudain, je fondais en larmes. La vie ne me faisait aucun cadeau, en vérité il était peut être temps de partir. Je pleurais encore et encore, je commençais a paniquer, une vague de douleur m'envahissait, j'étais en pleine crise de panique. J'étais accrochée a la main de mon père, tombant a moitié au sol, les fesses sur le carrelage froid, je manquais d'air cruellement, mais je savais que je devais me calmer moi même, je ne pouvais que compter sur moi.

J'essaie de me contrôler, mais c'est plus fort que moi, je n'y arrive plus simplement pas, je n'arrive pas a me dire que mon père est parti, que son coeur c'est arrêté de battre, même si sa main est encore chaude et que son corps n'est pas totalement rigide. Je respire avec peine, je suis assise sur le sol. Je ne sais pas quoi faire, je ne veux pas appeler ma soeur, ni ma mère, c'est juste insupportable. Je décide de me relever tant bien que mal, je regarde mon père, cette fois il a l'air paisible, il dort tout simplement. Il est juste recouvert d'un drap blanc mais il dort, c'est ce que j'essaie de me dire, mais quand je lève les yeux et que j'essaie de voir autour de moi ce qui se trouve, je ne vois que des frigos avec d'autres corps à l'intérieur, probablement, d'autre père d'autre personne.
Je les entends de l'autre côté de la porte faire leur messes basses, du moins pour Cally, mais Wade lui s'en contre fou, en même temps je n'en attendait pas moins de sa part. Ca me donnait la nausée, sans pire que ca, j'étais vraiment mal. Un trop plein d'émotion. Je me dirigeais vers la poubelle et vomissais, même si après ca je me sentais un peu ca ne changeait en rien le fait que je les entendais toujours. J'étais remonté, énervé, en colère il n'y avait pas d'autre mot. Je sorti en trombe de cette salle, j'avais pris au passage une bouteille en plastique qui trainait sur le bureau du légiste et la lançait sur Wade et Cally.

"Vous pourriez pas dégager d'ici bande de crétin, j'essaie d'être seule, mais même ici c'est pas possible, barrez vous"

Je foudroyais Cally du regard, elle ne méritait même pas que Wade lui accorde de l'importance. Quant a lui je lui lançais un regard avec autant de méchanceté que possible, bien que sa soit totalement faux, j'avais juste envie de me jeter a son cou, sauf que quelque chose avait changer. Il avait changé, chez lui tout semblait différent, c'était devenu un étranger, j'étais devenue une étrangère a ces yeux. Je me mordais la langue car j'avais encore plus envie de pleurer, mais même si j'avais déjà pleurer avant de venir et il y a peine deux minutes je me refusais de pleurer devant Wade.
Je retournais dans la pièce ou se trouvait mon père, je sortais mon téléphone pour appeler ma mère, personne, elle était en rendez vous, j'appelais ma soeur, messagerie, personne chez les Dawes ne répondait. Je rangeais mon téléphone dans mon sac et le balançait au sol folle de rage, claquant la porte pleurant encore plus a chaude larmes, en demandant pourquoi, pourquoi ca, pas lui qu'il ne le méritait tout simplement pas. Que je devrais prendre sa place que de toute façon plus rien ne me retenait ici. Je retombe sur le sol, contre le mur, j'ai ramener mes jambes a mon cou, j'ai si froid, je me sens si mal, j'ai le coeur au bord du gouffre.

Dans cette salle je commençais vraiment a perdre mon souffle, je devais très certainement utiliser toute l'air qu'il y avait. Bien entendu c'était faux, une personne de ma corpulence ne pouvait prendre toute l'air de cette pièce en dix minutes, puis de toute façon elle était ventilée.
Je les entendais toujours parler, mais ils pouvaient pas dégager, déjà que j'avais le corps de mon père dans cette salle, il fallait en plus de ca que je supporte la vue de mon ex, que j'aime toujours soit dit en passant, draguer une foutue interne qui pisse dans sa culotte rien que quand il pose les yeux sur elle. Non merci. Pourquoi est ce qu'il a fallu que sa soit lui qui amène le corps de mon père, pourquoi est ce qu'il ne pouvait pas foutre le camp? Je pleurais aussi pour ca, car je savais très bien ce que mon père dirait, on fait tous des erreurs ma fille, mais sans erreurs la vie ne vaut pas d'être vécu.

"Ouais peut être papa, mais c'est fini, c'est trop tard

Je parlais toute seule, je délirais peut être, mais au moins je me sentais moins seule dans cette grande salle, froide et blanche. Mon père n'avait pas tord, la vie était une succession d'erreur, mais des fois il fallait vraiment éviter d'en faire pour un éviter de souffrir et deux éviter de faire souffrir les autres. Je ne pensais pas qu'a ma petite personne, je savais très bien que j'avais fait souffrir Wade avant de souffrir moi même. Mais, au fond je ne pensais qu'a moi, au fait que je sois toute seule sans lui, sans personne sur qui me reposer...

Alors que j'étais vraiment perdue dans mes pensées, a justement repenser au passé avec mon ex, d'ailleurs rien que je penser ex ca me déchirait le coeur encore une fois en mille morceaux. La porte de la chambre grinçait. Je ne bougeais pas d'un pouce peut importe qui s'était je ne bougerai pas d'ici tant que ma mère ou ma soeur ne soit venue. Mais quelque chose me troublait, un parfum, je pouvais le reconnaitre entre mille. C'était celui de Wade, mon coeur s'emballait, je fondais encore plus en sanglot quand j'écoutais sa voix douce, pour une fois, me réconforter. Je suis là qu'il dit? c'est une blague. Je n'eus cependant pas la force de lui répondre tout de suite, je l'écoutais dire qu'il était passé par là, j'avais su que son père n'était plus de ce monde, mais bon. Je relevais le regard en sa direction. Rien que de le voir mes larmes coulaient toutes seules. J'avais la gorge serrer, nouée, les mots peinaient a sortir.

"Tu es là? ah ca oui tu es bien là pour vérifier que le travail que tu as commencé est bien terminé, c'est bon...épargne moi ce numéro de je ne sais quoi d'ailleurs...tu es la pour rien du tout"

Mes yeux étaient plongés dans les siens, pleins de pitié, j'avais qu'une envie qu'il me prenne dans ces bras, même si il me détestait encore, pour toujours même.

"Je ne voudrais pas te retenir, car la pauvre petite azalyne a le coeur en miette...cally doit encore avoir besoin de tes services physiques"

La première partie de ma phrase était sur un ton assez étrange, je me moquais ouvertement de moi même, c'est ca de l'autodérision, pour éviter surtout a Wade de se forcer pour une quelconque raison de rester a côté de moi. Malgré ca, une partie de moi était heureuse qu'il aie franchit le seuil de cette porte.

Le sentir dans la même pièce que moi me faisait du bien, je sentais que j'avais encore une petite petite importance aux yeux de Wade, sinon jamais il n'aurait passer le seuil de cette porte malgré tout ce que Cally pouvait bien lui dire. Il avait prononcé mon prénom en entier, chose tellement rare, mais il était détaché de moi, normal, nous étions plus ensemble.

Je me sens quitter le sol, Wade me tient le bras, il me soulève pour me mettre sur une chaise. Je ne comprenais pas tellement pourquoi est ce qu'il faisait cela. Je sens sa poigne, la chaleur de son corps, je repense a tout ce que je vais rater avec lui et je continu de pleurer, en plus de voir le draps sur mon père m'arrache encore des sanglots. Puis Wade comment a me parler, oublier tout ca quelques minutes? comment, je peux oublier que mon père et mort, mais quand je vois Wade je repense a nous, donc c'est encore pire, je me dis que lui est en vie et que je suis éternellement malheureuse. Bien entendu c'est de ma faute, je ne le reconnais, j'ai totalement merdé, j'ai provoqué cette situation, sauf que voilà je ne le supportais pas je n'arrivais pas a passer outre.

"Rassure qui tu veux mais pas moi, ca sonne faux dans ta bouche Wade, tu le sais aussi bien que moi"

Il est penché à mon niveau, j'ai le coeur qui bat a la chamade, j'ai les mains qui tremble, non pas un effet de manque mais parce que je suis paniqué terrorisé, le sentir si proche de moi me fait oublier mon père a côté, mais je ne peux même plus toucher Wade. Ces mains se posent sur mes épaules, j'ai un sursaut quand je sens le contact de ces mains sur mon corps.

"Bien se passé? bien se passé, mais tu t'écoutes dire de la merde, Wade mon père est a côté de moi mort, pis toi...t'es là...tu dois rire de l'intérieur en disant bien fait, mon père vient de mourir et j'ai l'homme que j'aime le plus au monde en face de moi pis...argh...Si tu veux faire quelque chose pour moi prend moi dans tes bras maintenant ou laisse moi tranquille..."

J'avais plonger mon regard dans le sien, ces yeux étaient magnifique, rien que de les regarder me faisait oublier mon père. Mon téléphone ne sonnait toujours pas, personne ne regardait son cellulaire ou quoi?!
J'avalais difficilement ma salive, je pouvais sentir mon coeur battre dans tout mon corps, ma respiration était saccadé, perdu entre la douleur mais aussi la tristesse.