if i stay + mauvedan

If i stay

mauve & aedan

Jouer au con. Ça tu sais faire. Mais t’occuper d’elle ? Est-ce que tu lui as envoyé un seul message ? Est-ce que tu lui as dis une seule fois « je t’aime », depuis que t’es parti comme un lâche ? Non. Non, c’est vrai, tu préférais te morfondre dans cette chambre d’hôtel miteuse. Tu préférais pleurer, jusqu’à ne plus savoir la différence entre salé ou sucré. Tu préférais faire le mort, puisqu’il y en avait un qui pesait sur ta conscience. Oui tu l’as tué, oui ce type est mort. Oui tu as peur, oui tu fais des cauchemars toutes les nuits. Mais elle. Elle, est-ce que t’a pensé une seule fois à elle depuis ton départ ? Merde Dan, à quoi tu joues ? Trouve-la, cherche-la, dis-lui qu’tu l’aime. Embrasse-la. Pleure dans ses bras, dis lui que t’as eu peur sans elle. Dis lui que t’aurais aimé qu’elle soit là, qu’elle joue le rôle du prince charmant, qu’elle te protège pour cette fois. Dis lui que tu aurais aimé qu’elle sache la vérité, que tu es désolé. Parce que ouais, y’a pas plus désolé actuellement. Mais regarde-toi ! Toujours bien sapé, bien rasé, alors que des cernes de trois kilomètres tombent sur ton visage. Qu’est-ce qu’elle va penser de toi ? Que Klein le connard est revenu, qu’il l’a abandonné pour aller sniffer d’la coke sur le cul de jolies petites putes ? Alors que merde c’est tellement pas ça. Et Mauve, elle est où ? Elle est pas là. Elle t’attendait pas chez toi. Billie non plus d’ailleurs. Et le chat encore moi. Cael ? Même pas la peine d’y penser, c’est comme s’il avait lui aussi disparu. Personne n’est là.
Elle est peut-être endormie, paisiblement dans les bras de Samuel. Samuel, tu le déteste. Mais tu ne peux pas t’empêcher de l’aimer. De l’aimer, là, maintenant tout de suite. Parce que s’il a prit soin d’elle, alors que toi tu fuyais, c’est tout ce que t’espères. Que lui au moins, il a su être là pour elle.

J’suis là, paumé, marchant dans la rue les yeux fermés. Tant pis si je trébuche, tant pis si je me casse la gueule. Mon grand-père est mort. Bordel, il est mort. Et c’est moi qui suis à la tête de CK maintenant. Comme si je n’accumulais pas assez de pression en ce moment. J’ai juste envie de la revoir. Est-ce que c’est pour ça que j’arpente les rues de Siloam comme un zombie à la recherche de chair fraîche ? Oui. Oui ! C’est exactement pour ça. C’est carrément pour ça. Partout où je vais, j’ai l’impression d’apercevoir ses cheveux roux. J’ai envie de me noyer dans ses cheveux. Dans son cou. Dans ses yeux. De pleurer dans ses bras. Merde, elle me manque.

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if i stay
parce que tu es ma pensée à 3h
du mat' quand mon monde se casse
la gueule et que je ne peux plus respirer seule. ☾ ☾ ☾ maudevan

c'est le soir, on est sortis de la boîte. je sais plus ce que j'ai bu et ingurgité. c'est pas grave.
je suffoque. dans ce monde qui tourne à l'endroit, je tourne à l'envers, et ça me donne la nausée. je vacille, sur mes talons, je vacille, saoule. ivre d'un bonheur qui se veut réel, mais qui est d'une hypocrisie malsaine.
et ça pue. ça pue le mensonge. mon sourire, mes rires. la façon dont je regarde le monde. parce que si il savait, ces gens bourrés, ce mec qui me tient, trop content d'avoir quelqu'un ce soir, que ce monde, je le regarde en pleurant. je regarde la ruine de mon bonheur, de ce que j'ai pu construire, de ce qui s'est effondré. mon cœur s'est effondré. il s'est arraché de ma poitrine, dans un cri déchirant. dans un cri absorbé par son silence.
bonjour, vous êtes bien sur le répondeur d'aedan klein hein... j'suis sûrement pas là, alors laissez moi un message après le bip.
et ce bip. ce bip, il voulait tout dire. au début, j'y ai pas cru. il pouvait pas avoir disparu, encore. s'être tiré sans rien dire. alors, ridicule, j'ai attendu devant sa porte. toute la nuit. j'ai attendu comme on attends la vie, au détour d'une avenue, j'ai attendu qu'elle me percute.
vous savez quoi ? le lendemain, je me suis pris un mur. il était parti. et vous savez, quand quelqu'un s'en va, on passe souvent par les cinq étapes du deuil, le déni, la colère, la négociation, la réflexion et l'acceptation. trop longtemps je suis passée dans le déni, allongée sur mon lit, à refuser l'idée qu'il se soit enfui. renfermée, j'me suis isolée, souffrant dans l'indifférence la plus totale.
et, comme si, l'espoir était mort, j'ai recommencé. j'ai recommencé à gueuler, à fêter. fêter mon inexistence et ma colère.
je suffoque. ce soir, j'ai encore fêter. vivre dans l'excès ? j'ai recommencé. tellement que je n'vois plus son sourire sur tout les visages, que j'n'entends plus sa voix près de mon oreille, me chuchoter qu'il m'aime. mon esprit s'est bloqué.
pense plus, pense plus à lui. ça marche. enfin, je crois.
sans l'attendre, sa main, à l'inconnu, elle glisse, glisse, de ma taille sur mes fesse elle glisse, et je ne dis rien, folle et ivre. non, je rigole, comme une pétasse. stupide. ma tête se tourne vers son visage, il pue l'alcool. ses lèvres s'approchent des miennes et s'en emparent.
elles s'en emparent sans savoir que dans le noir, il est là.
pas très loin.
elles se détachent, nos bouches, et, un peu trop fort, je le repousse.
j'ai envie de tomber. de m'écraser, m'écraser sur la chaussée, à m'en ouvrir le crâne.
à la place je rigole, et mon regard se tourne vers devant moi.
et devant moi, il y a lui.

If i stay

mauve & aedan

Si je m’en veux ? J’en sais trop rien. Oui, non, peut-être. Je sais pas. J’ouvre les yeux et je vois trouble. Encore ces foutues larmes. J’ai l’impression d’être devenu une femme enceinte, à chialer à la moindre occasion. Elle me manque. Elle me manque tellement que je sens encore son parfum qui chatouille mes narines. Que j’entends encore son rire, que je revois ses cheveux roux flotter devant moi. Que je sens sa main se glisser dans la mienne. J’imagine nos corps, enlacés. J’imagine nos bouches emmêlées. Et nos mains et nos cœurs. D’un revers de la main je les empêche de couler. Je peux plus avoir l’air d’une loque, pas ici. Pas ici où je risque de la croiser à n’importe quel endroit. Mais où elle est ? J’ai l’impression d’être un putain de psychopathe, taré, illuminé, complètement accro. J’ai l’impression de la stalcker. Si seulement je savais où elle était. Des gens s’embrassent, dans la rue. Il fait nuit noire, et cette rue est mal éclairée. Mais j’entends son rire. Je jurerais qu’elle est là, qu’elle m’observe et qu’elle me nargue. Les deux corps ne se lâchent pas, tandis que moi je m’arrête, sans croire vraiment la vision que j’ai.
Je pense tellement à elle que je la vois, là, dans les bras d’un type. Il fait nuit noire, mais bordel, sa silhouette, je ne la connais que trop bien. J’ai envie de me tromper. Ça pue l’alcool, et j’ai envie de vomir. Un espèce de poids me pend aux tripes. J’ai la gerbe et les yeux qui se mouillent. Ma gorge est sèche, mes mains sont moites. J’dois être pâle comme un cul. J’rêve pas, c’est bien elle.
C’est elle.
C’est Mauve.

Mauve qui croise mon regard. Nos yeux se croisent et l’impact est violent. J’ai envie de bouger, mais mes jambes sont pleines de plomb. Ma nausée s’intensifie. Alors que merde, elle est là, devant moi. Si belle. Bien sûr qu’elle est belle … elle est même magnifique. Nul doute qu’elle est bourrée. Mais ça tombe bien, parce que moi, j’suis pas vraiment clean non plus. Pas ivre, non, hormis de son parfum. Et ce type qui n’bouge pas. Qui la tien par la taille comme si elle était à lui, comme si elle n’était qu’un vulgaire morceau de viande. J’ai envie de le tuer. Là, tout de suite, maintenant. Je pourrais, je l’ai déjà fait. J’ songe quelques secondes, à sortir mon arme, celle qui est accrochée à ma ceinture. Mais à quoi bon ?
J’ai la gerbe, j’ai la nausée. J’aimerais croire que c’est un mensonge. Un mirage. Un putain de mirage. Que ma conscience me joue des tours, parce qu’elle me manque. Mais non c’est elle. Ouais, c’est Mauve. C’est ma copine. « Tu t’amuse bien ? » J’aurais pu être beaucoup accueillant. Jouer la carte de la douceur. C’est de ma faute après tout si elle est là, dans les bras de cet ivrogne. Mais je ne suis pas prêt d’accepter le spectacle auquel j’assiste. J’ai envie de le buter. C’est comme un instinct animal qui refait surface. Je serre les poings. « J’suis ravi de te revoir, moi aussi. ».

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parce que tu es ma pensée à 3h
du mat' quand mon monde se casse
la gueule et que je ne peux plus respirer seule. ☾ ☾ ☾ maudevan

je suis bourrée, saoule, ivre, droguée. je suis fête, alcool, je suis envie et désir, mais, plus que tout, je suis désespoir et blues.
sur la chaussée, je suis lessivée, fatiguée. sur la chaussée ses lèvres se collent au mienne, et je suis trop lasse, j'ai trop baissé les armes pour dire non. pour dire non aux coups, aux corps, aux cœurs.
non, j'n'ai pas accepté qu'il m'ai laissé comme on laisse l'orphelin, je n'ai pas accepté qu'il me laisse à mon destin. la veille il avait fait comme chaque soir, il m'avait envoyé un dernier message, pour me dire à demain, et me dire qu'il m'aime.
et puis le lendemain, coup de magicien, il avait disparu. envolé. comma la colombe, je ne l'avais plus vu. ce jour là, il est resté dans mon crâne, ancré. tout m'tournait autour façon vautour. à son répondeur, je lui avais murmuré tellement de choses, mais jamais de réponses. pas même un s.o.s.
c'était fini.
fini les matins au creux de ses bras, fini les gentilles claques, fini les baisers volés, fini les soirées pizzas, fini le lit, fini le chat. dans son absence, il avait laissé une gamine en pleine décence. il avait laissé celle qui avait essayé de reprendre sa vie en main, et qu'il avait laissé en chemin. il m'avait abandonné, seule et révoltée.
et maintenant, il est de retour. il est de retour, bien fringué, bien habillé.
mais dans son regard j'vois que ça va pas. dans son regard, je me vois, je vois ma carcasse auquel se mec s'attache, je vois ma robe et mes cheveux, je vois le maquillage qui a coulé, je vois fureur et désespoir. « tu t’amuse bien ? » qu'il demande, aedan, à la dérobée.
non, ça va pas. non, je ne m'amuse pas. mais je reste muette, soudainement ancrée au sol, incapable de bouger ou de faire quoi que ce soit. le mec, il me tire, m'demande de bouger. ça s'voit qu'il a la gaule et pas réellement envie de rester. juste envie de tirer son coup, sans douceur et romantisme. il veut juste m'entendre crier.
mais il est là, et je ne peux plus, je ne peux pas. « j’suis ravi de te revoir, moi aussi. » je serre les dents, encaissant ses mots durs.
mais c'est trop, c'est trop pour la gamine bourrée que je suis. je me détache de ce gros con qui gueule une insulte, et me rapproche d'aedan, le regard mauvais. je suis proche, trop proche. je sens presque son souffle sur ma bouche, et ça me tue. « qu'est-ce que tu fous ici ? » mais je n'attends pas de réponse, parce que je continue. « non, laisse moi deviner : t'es venu chercher une pute pour ce soir ? » je ris jaune, je ris niais, mais vite tout me retombe dessus.
j'ai envie de pleurer. et je marmonne, la rage au cœur. « pourquoi t'as fait ça, pourquoi tu t'es tiré ? » je veux qu'il comprenne que ça fait mal, que ça donne la gerbe, de se dire un matin que c'est fini.
je veux qu'il sache que l'amour est une pute et que quand elle nous tombe dessus, ça fait tâche quand elle s'en va le lendemain.

If i stay

mauve & aedan

La colère, le dégoût, la culpabilité. Je serre les poings et la contemple, sublime telle qu’elle est, dans les bras de cet abruti, qui ne la lâche pas, qui s’en fous de tout. Elle me regarde, et j’ai du mal à saisir son ressenti, tant je suis aveuglé par cette colère qui m’envahit. L’instant est gênant. Je pourrais fuir, encore. Mais je ne fuis plus. Plus pour l’instant. Pas maintenant. Elle est là, face à moi, et elle se détache de l’autre type. Je ne me rends même pas compte à quel point mes paroles sont blessantes, à quel point mon ton est crachant, comme le venin d’un serpent. Tout d’un coup, elle est là. Presque contre moi. Nos souffles à quelques centimètres l’un de l’autre. J’ai envie de l’attraper, de la serrer dans mes bras. De l’embrasser, de pleurer dans ses bras. Mais au lieu de ça, je la contemple comme un con. Elle parle, elle parle. Ou peut-être qu’elle crie. Elle est en colère Mauve. Son regard me lance des éclairs, ou peut-être qu’il essaie de me tuer. Elle dit des mots qui blessent, mais qui ne m’atteignent pas pour le moment. Enfin je crois. Ma main glisse sur sa joue après qu’elle ait marmonné. Son contact m’électrise, son contact me rend fou. Merde Mauve, pourquoi t’es si belle ? Pourquoi quand t’es pas là, mon monde à moi disparaît ? Pourquoi t’es tellement ancrée dans mes veines ? Pourquoi toi, pourquoi moi, pourquoi nous ? Si je suis venu chercher une pute … ? Un sourire triste s’empare de mes lèvres. Ouais, un sourire triste, parce que c’est de ma faute si elle pense ça. Si elle croit qu’elle a été abandonnée. C’est à cause de moi. « Mon portable est mort. » Excuse pourrie. Excuse légère, excuse qui n’excuse absolument rien. Ses yeux me transpercent de part en part, ils cherchent une explication, ils cherchent sûrement du réconfort. Ma main glisse dans ses cheveux roux, tandis que mon regard est plongé dans le sien. J’arrive à voir mon reflet, dans ces billes aussi claires que limpides. J’me vois, impeccablement coiffé, impeccablement rasé. J’me vois, incroyablement fatigué. Et puis elle, elle avec son maquillage foutu en l’air, avec ses lèvres qui tremblent et sa robe dont la bretelle glisse le long de son épaule. « Quoi que tu penses … je ne t’ai jamais oubliée. » Vérité. Faible vérité, parce qu’elle ne sait pas. Elle ne sait rien. Que penserait-elle de moi ? J’ai tué un homme. Je pourrais être recherché, arrêté, traqué. Et elle, si fragile, ça la tuerait. Je n’veux pas qu’elle ait peur pour moi. Alors pourquoi est-ce que je suis revenu, là, aujourd’hui ? Pourquoi est-ce que dans cette ruelle sombre, j’ai son visage contre ma main, ses lèvres près des miennes ? Parce que sans elle j’ai eu si peur. Mais revenir pour lui dire que je disparais, ce n’est pas un peu paradoxal ? Je suis paradoxal. Surtout en ce moment. Surtout maintenant. Parce qu’il est là, le plus gros paradoxe de ma vie, en face de moi. Si belle, si jolie. Je mords ma lèvre inférieure, fermant les yeux quelques instants. Mais qu’est-ce qui pourrait excuser cette absence si longue et ce retour désastreux ? « J’t’ai jamais oubliée. Et je jure de tout t’expliquer … en attendant … » Ma main quitte ses cheveux pour glisser sur son épaule et remonter sa bretelle. Mauve. Pardon pour ce que je m’apprête à faire. « Tu peux hurler, crier et me frapper si tu veux. » Et dans un élan de folie, dans cet élan de courage, j’attrape sa main. Je pose un genou au sol, le cœur battant la chamade. « Mauve, épouse-moi. »

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(song) les mots que je lance, ils m'écorchent la bouche, c'est comme un millier d'étoiles qui s'échappent de mon cœur, pour venir glisser sur sa peau, ses yeux, sa bouche. sa bouche si près de la mienne, sa bouche que j'ai tant embrassé, tant désiré.
il est là, et je le déteste.
je le déteste pour tellement de choses. je déteste sa bouche, ses cheveux. je déteste ses habits qui puent le fric, je déteste ses mains qui ont tellement caressés mes courbes à la lumière de nos amours, je déteste sa barbe de trois jours, qui lui donne ce petit air si lui, qui fait craquer toutes les filles. mais ce que je déteste encore plus, c'est la façon que j'ai de l'aimer. c'est cette amour inconsolable, c'est ce sentiment si stupide que j'éprouve envers lui.
et sa main, elle glisse sur ma joue, et tandis que je m'évertue à le détester, il me démontre par a+b que sans lui, sans lui dans ma vie, je ne suis rien. je ne suis que ce qui se tient devant lui.
une pauvre gosse abandonnée. une pauvre gosse à qui il rétorque, comme seule excuse. « mon portable est mort. » un rire nerveux s'échappe de mes lèvres, tandis que je me consume. son portable a rendu l'âme. et est-ce qu'avec son portable, quelque chose d'autre n'est pas aussi mort ?
quelque chose n'a pas disparu ? j'ai envie de lui hurler, tout ça. mais je ne dis rien, parce que même mes mots durs ne semblent pas l'atteindre. il reste statue et je suis colère. simple statue dont sa main se déplace, fébrile, de ma joue à mes cheveux roux, et ça me donne des frissons alors qu'il est parfaitement neutre. même son regard semble être doux et serein, son regard qui me scrute, son regard dans lequel je me noie, essayant d'y percevoir quelque chose.
mais rien. rien, alors j'entends. « quoi que tu penses … je ne t’ai jamais oubliée. » « vraiment ? » que je demande, ironiquement. moi j'aurais aimé, tu sais. j'aurais tellement voulu t'oublier, ces nuits quand mon monde semble s'être arrêté, et que t'es là, simple fantôme qui me hante et me désenchante. j'aurais voulu que tu te casses de mon crâne, parce que ça fait mal. mais non. et de tout ça, de tout ce qui s'hurle dans mon crâne, je ne dis rien. je reste muette, parce que ses mots sortent à nouveau de sa bouche. « j’t’ai jamais oubliée. et je jure de tout t’expliquer … en attendant … » sa main posée sur ma nuque glisse sur mon épaule, pour remettre en place une bretelle rebelle. mon regard suis cette main qui la replace, et devant ce geste je ferme les yeux. « tu peux hurler, crier et me frapper si tu veux. » oh j'aimerais tellement.
mais je n'ai pas le temps, parce qu'aedan ne me le laisse pas. à la place, son genou se pose à terre, tandis qu'il attrape ma main. je retiens mon souffle, tandis qu'il demande à l'impératif. « mauve, épouse-moi. »
il est fou.
il est fou et je suis folle, totalement folle de lui. et soudainement, tout explose. mon monde explose sous mes yeux, et de mes yeux qui regardent cette magnifique destruction, une larme s'écoule. « je... t'as pas le droit, dan. t'as pas le droit de te tirer, comme ça, alors que je t'aimais, je t'aimais comme une folle ! » je hausse la voix, malgré ma fatigue dans cette vérité. mais je n'ai pas fini. « mais tu sais, le pire dans tout ça, c'est que même si je disais que je t'aime plus, j'y arriverais pas. parce que, je t'aime encore. » tu lèves les yeux vers lui, avant de lâcher, comme une sentence finale. « et ça me tue. »

If i stay

mauve & aedan

Son rire nerveux me fait de la peine. C’est vrai quoi, je n’ai jamais souhaité la voir dans cet état. Je passe pour un connard, encore. Oui, je suis un connard. J’étais un connard. En fait, tout est flou. Je ne sais pas. Ma seule idée claire, c’est elle. Elle, parce que je la désire, je la veux plus que tout. Je la contemple, avec mon genou à terre. J’ai l’air d’un de ces types un peu romantiques, alors que ce n’est pas le cas. Nous sommes là, dans une ruelle mal éclairée, de l’alcool plein le sang, la tête dans les nuages et un type, bourré, bandant, appuyé d’un poteau. Ouais, elle aurait certainement pu rêver mieux comme demande en mariage. Et moi, j’aurais certainement pu ne pas la demander en mariage. Klein, et Tremblay. Est-ce que ça colle ? Au fond c’est vrai, elle n’est qu’une enfant, pas du même monde que moi. Et cette chose qu’on appelle l’amour, cette chose qui m’colle à la peau depuis presque un an, elle est ingrate. Elle est ingrate parce que je n’aurais jamais du être touché par ce truc. Parce que j’aurais pu la laisser tomber sans avoir de remords et revenir comme un chien galeux, la queue entre les jambes. Merde quoi, c’est pas très Klein tout ça. Je me redresse lentement, sûrement. Ses réponses me déchirent. Elle parle à l’imparfait. À l’imparfait, un peu comme nous en fait. On est imparfaits tous les deux. C’est pour ça qu’on est là. Elle recule, lâchant ma main. Je ne saisis pas vraiment. Est-ce que je dois prendre ça pour une rupture ? Mes lèvres restent closes, collées. Aucun son n’en sort. Et mes yeux, bien trop tranquilles, s’assombrissent. Aucun sentiment n’est décelable. Et pourtant j’ai envie de hurler. Je regarde ma main, celle qu’elle vient de lâcher, avec une lenteur exquise. Et Dan, qu’est-ce qu’il devient sans Mauve, si ce n’est un être errant, ambulant ? J’ancre à nouveau mon regard dans le sien. Ses lèvres, son maquillage qui coule, ses cheveux en bataille et son air débraillé. Elle me manque. Et je n’arrive même pas à lui exprimer tout ça. Un léger, très léger, trop léger soupir s’échappe de mes lèvres. Elle pleure. Elle pleure Mauve, toute fragile, toute brisée dans cette petite ruelle. Et moi, je la contemple, sans même la prendre dans mes bras, sans même amorcer un geste de réconfort. Et pourtant j’en crève d’envie. Elle parle, elle parle. Et ses derniers mots me fracassent. J’ai l’impression qu’une douce glace est en train de se répandre dans ma poitrine, qu’elle me coupe le souffle. « Qu’est-ce que je dois comprendre Mauve ? » Une de mes mains vient s’appuyer sur la crosse de mon arme. Je suis prise d’une folle envie de la dégainer, d’abattre ce type, qui ronfle sur son poteau, la gueule à moitié dans l’caniveau. « Explique-moi, dis-moi. » Je reste calme, serein. Alors qu’au fond, une tempête fait rage. Ma mâchoire se contracte imperceptiblement. J’ai envie de la prendre contre moi. Mais non, Mauve ne veut pas. Mauve ne veut plus. Mauve, ça la tue.

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des larmes coulent de mes yeux embuées, embrouillés. ces larmes, elles tracent des sillons, des rivières, sur mes joues rougies par l'alcool et la tristesse.
et ça fait mal.
ça fait mal, car il est là comme si il ne m'avait jamais quitté, comme si il n'était jamais parti, m'abandonnant seule, face à tout. comme avant. alors que la vérité, c'est qu'il ne m'a jamais quitté. durant ces jours, ces mois qui m'ont semblait si interminables, il ne me quittait pas. il était dans mon lit, sur mes armoires, dans tout ce que j'aimais.
il était dans ma tête. il était là. c'était à en devenir fou. et, ce soir de juin, il se tient devant moi. bien sapé, bien rasé. il se tient maintenant, comme aedan klein, l'héritier et propriétaire de CK. et moi, devant lui, je n'suis rien. je suis le vent sur sa veste, le pli de son jean, l'épi de ses cheveux.
pourtant, il revient me chercher. j'en ai mal et j'en pleure. mon cœur bat enfin, et c'est dur.
c'est dur car sans lui, je ne vaux rien. et je ne veux pas être rien. je lâche sa main, comme pour le fuir. comme si c'était à mon tour de m'en aller.
je tente de recoller les morceaux de ce que je suis, mais ça ne marche pas. je suis brisée. et, aedan, il me contemple, moi et mes failles, moi et mes larmes.
mes larmes de poupée éclatée sur le ciment. qu'est-ce que j'aimerais être sans sentiments. qu'est-ce que j'aimerais ne jamais souffrir, devenir immortellement belle. comme je l'étais, comme je le suis devenue. ne serait-ce que pendant quelques secondes, juste pour retrouver tout ça.
mais je n'y arrive pas. et, aedan, il regarde nos mains déliées, et son regard devient sombre. « qu’est-ce que je dois comprendre mauve ? » je lève les yeux dans un geste désespéré vers le ciel sombre, sombre comme mon cœur, et des larmes s'en échappe à nouveau, rivière empoisonnée. « explique-moi, dis-moi. »
« j-je... je suis désolée, dan. » j'avale ma salive avec le plus grand mal du monde. dire ça m'arrache le cœur, mais c'est ce qu'il y a de meilleur. « ça ne peut plus continuer. » je ne veux pas affronter son regard. je ne veux pas affronter cet amour qui m'a rendue si vivante, si merveilleux.
cet amour dont je me souviendrais durant des siècles. « c'est fini. »
je t'aime.

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mauve & aedan

Elle pleure et je ne bronche pas, je ne la serre pas contre moi, malgré l’envie que j’ai. Je la regarde, attendant qu’elle me réponde, qu’elle me dise ce à quoi je dois faire face, là tout de suite, même si mon cœur s’affole, rien que de penser à l’éventualité d’une séparation. Parce que je ne veux pas quitter cette gamine, je ne veux pas perdre celle qui m’a fais connaître ce sentiment, celui qui te brûle les lèvres, qui t’arrache le cœur et qui te fais te sentir si humain, si commun, mais en même temps si unique. Elle s’excuse, et je ferme les yeux, comme pour me préparer à l’impact, au choc. Et c’est terminé. Elle a dit son dernier mot, et moi, je suis là, j’rouvre les yeux face à cette décision fataliste que j’ai un peu cherché à vrai dire. Ses mots résonnent. Surtout son « c’est finis ». Je la regarde, j’essaie de trouver son regard, pour croire à une mauvaise blague, mais elle fuit le mien, elle me fuit et ne veut pas me regarder. Elle veut pas que je la prenne dans mes bras, elle ne veut pas que je lui dise que je l’aime, elle ne veut pas m’épouser, elle ne veut pas continuer. Ma mâchoire se crispe et une boule se forme dans ma gorge, en même temps que mes yeux deviennent flous. Pleurer devant elle. Qu’est-ce que c’est lâche, pas viril, et pathétique. J’essaie de les essuyer, ces foutues larmes qui font la courses sur mes joues, mais rien n’y fait, elles coulent toutes seules. Je m’y attendais. Mais je ne m’attendais pas à ce que ça fasse aussi … mal. Je passe mes mains sur mon visage, puis dans mes cheveux. Que dire ? Que faire ? Je pourrais la laisser tranquille maintenant, retourner dans mon loft qui pue le fric, retourner baiser tout ce qui bouge, aller pleurer dans les bras de … personne en fait. Je ne peux plus pleurer dans les bras de personne. Je souffle, pour me calmer, pour cesser mes larmes et pour éviter de hurler. Je hoche la tête et ouvre la bouche. « Si c’est ce que tu veux. Non, attends, tu vas me dire que c’est ce qui est mieux, mais moi, je ne pense pas que ce soit la bonne solution. Enfin, c’est vrai, t’as raison, là il est pas question de mon avis. Mais putain si tu savais, comme chaque seconde j’avais envie de te serrer dans mes bras. Quand j’ai buté ce type, je pensais pas que j’allais tant culpabiliser. Quand j’ai écouté cette foutue conversation, je pensais pas que ma vie allait basculer à ce point. J’suis désolé Mauve, vraiment. Mais j’te comprends, c’est pas marrant de vivre avec un fantôme, un type qui se barre sans crier gare, pour aller traîner dans des affaires cheloues. Ok, c’est terminé Mauve. J’veux juste que tu sache que j’t’aime. Je t’aime malgré tout. » Tout est sorti d’un trait. Une vraie tirade digne d’une tragédie Française. Je met une main dans ma poche, essuie mes larmes avec l’autre. Pour une fois j’ai ravalé ma fierté, j’ai craqué devant ce p’tit ange roux. Je lui souris, doucement. C’est terminé. On tire un trait. Mauve et Aedan, c’est plus qu’un souvenir. J’me tire. Je lui tourne le dos, dans cette ruelle sombre, prêt à partir. Rideau.

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parce que tu es ma pensée à 3h
du mat' quand mon monde se casse
la gueule et que je ne peux plus respirer seule. ☾ ☾ ☾ maudevan

c'est fini.
mon cœur s'écrase sur la chaussée, lamentable. mes paroles résonnent dans la ruelle, me renvoyant l'écho de mon erreur, l'écho de mon désastre. je l'ai quitté, je l'ai quitté parce que c'était trop fort. je l'ai quitté parce que j'avais peur de ne plus pouvoir supporté cette amour, cette chose qui renversait mes tripes, du matin au soir.
ce sentiment qui m'avait rendu aussi forte que faible. et maintenant, j'étais faible.
et je ne voulais pas être faible. alors, pour ne pas me confronter à ces yeux, je les fuis, son regard, je m'en échappe. mais je n'y arrive pas, parce qu'ils se remplissent de larmes. j'ai fait pleurer aedan.
j'ai fait pleurer le seul homme que j'aimais. le seul pour lequel j'existais. et, il est là, devant moi. va t-en, s'il te plaît. mais il ouvre la bouche.
il rends mon choix encore plus cruel.
« si c’est ce que tu veux. non, attends, tu vas me dire que c’est ce qui est mieux, mais moi, je ne pense pas que ce soit la bonne solution. enfin, c’est vrai, t’as raison, là il est pas question de mon avis. mais putain si tu savais, comme chaque seconde j’avais envie de te serrer dans mes bras. quand j’ai buté ce type, je pensais pas que j’allais tant culpabiliser. quand j’ai écouté cette foutue conversation, je pensais pas que ma vie allait basculer à ce point. j’suis désolé mauve, vraiment. mais j’te comprends, c’est pas marrant de vivre avec un fantôme, un type qui se barre sans crier gare, pour aller traîner dans des affaires cheloues. ok, c’est terminé mauve. j’veux juste que tu sache que j’t’aime. je t’aime malgré tout. » j'essaie d'assimiler ses mots, de les rentrer dans mon crâne.
il ne veux pas me quitter. ce n'est pas la bonne solution. il a tué quelqu'un. sa vie a basculé. il était dans des affaires étranges. c'est fini. il m'aime.
je ne comprends plus rien, j'ai l'impression de basculer. je passe une main sur mon visage, dans mes cheveux. les yeux me piquent, je suis tellement fatiguée.
et, tout ce que je vois dans le noir, c'est son sourire, et puis son dos. son dos, qui s'éloigne, son dos qui me montre combien je suis stupide. et tout ce que j'arrive à faire, c'est le regarder partir, le regarder s'en aller, encore. impuissante, je vacille et m'appuie face au mur de cette ruelle. « moi aussi, je t'aime. »

Citation :: and now ? on clotûre, où tu veux continuer ?

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