© EKKINOX

I WISH THAT I COULD WAKE UP WITH AMNESIA AND FORGET ABOUT THE STUPID LITTLE THINGS.

Je regarde Azalyne boire et j’ai un mauvais pressentiment sur cette soirée. J’ai l’impression que ce que je fais est complètement idiot et que ça va mal virer. La jeune femme enchaîne et cette fois-ci, je lève mon verre et bois avec elle. Je prends une grande gorgée, surtout pour me détendre, mais aussi parce que comme tous les autres, à mes débuts j’en ai franchement abusé. Je souris un peu à la pensée de cette époque-là. Ça fait longtemps que les choses ont changé, disons. « Bien sûr, mais je serai jamais pire que toi, mademoiselle l’infirmière. Bon, allez. J’ai jamais dansé sur une table parce que j’étais saoul. » Je la regarde, amusé, ayant le pressentiment qu’elle allait terminer la soirée complètement saoule. Même si elle risque d’être plutôt drôle, je pense aussi qu’il va falloir que je la surveille ce soir encore.
Je mange un peu, regardant Aza galérer avec ses baguettes et je m’efforce de ne pas éclater de rire. Je me retiens de prendre une gorgée de mon verre, me rappelant que je devais attendre pour le jeu et je regarde la jolie brune assise à côté de moi. Je me sens coupable et j’ai l’impression de l’entraîner dans quelque chose qu’elle va regretter plus tard.

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Je regarde son sourire en coin et observe Azalyne alors qu’elle boit son verre et le vide. Elle cherche un instant une réponse, sans doute, et finalement elle me lance qu’elle n’est jamais allée à Vegas. Je ricane un peu et ne bois pas. Malheureusement, je n’ai jamais été dans la ville du péché non plus. Je soupire et regarde mon verre. « Moi non plus. Je suis vraiment nul, faut croire! » Je me retiens de rire en jetant un œil à la jeune femme qui semble avoir pas mal de la difficulté avec ses baguettes. Elle finit par laisser tomber et se dirige vers la cuisine, et je savoure ce moment où Azalyne m’accuse de ma la péter. « Oh, ça va, sois pas fâchée! Je peux bien être doué pour faire des trucs de temps en temps. » Je lui fais une grimace et continue de manger, boudant la fourchette que la brunette a déposé sur la table devant moi. Je prends une nouvelle gorgée de vin et la regarde, amusé.

« J’ai jamais tenté d’amadouer personne avec de la nourriture. » Je lui fais un clin d’œil, puis remplis son verre pour lui indiquer qu’elle doit boire. Pour toutes les fois où elle a fait des biscuits pour les pompiers, elle ne peut pas nier ses torts. Je fais un faux-mouvement et accroche ma coupe, en déversant la presque totalité sur mon jeans et sur mon t-shirt. Je pousse un grognement et me lève d’un bond. « Ah merde! Aza, tu pourrais pas m’aider un peu? » Je dépose la bouteille de vin en sécurité sur la table et court en direction de la salle de bain. Si j’ai de la chance, je vais peut-etre découvrir une mystérieure paire de pantalon que j’aurais oublié ici, et sinon bah, pauvre Azalyne qui devra me supporter en caleçon. « T’aurais pas une paire de pantalon à moi ici? Je vais faire un peu de lessive… » Je crie au travers de la porte, mais je ne suis pas vraiment sûr qu’elle m’entende. J’ouvre la porte à moitié et pose ma question à nouveau, m’appuyant sur le cadre de la porte en boxer, mes vêtements trainant dans le bain.

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Tout se passe tellement vite que je n’ai même pas le temps d’écouter Azalyne me parler. Tout ce à quoi je pense, ce sont mes pantalons et mon t-shirt tachés de vin rouge qui me collent à la peau. Je l’entends quand même m’appeler Wade la catastrophe avant de partir et je roule les yeux. C’est vrai que par moment, je peux être un vrai professionnel quand il s’agit de faire des conneries. Je retire les vêtements collants et les jette dans le bain pour les asperger d’eau. Lorsque finalement la jeune femme apparait dans la salle de bain, je fronce les sourcils. Je suis persuadé de l’avoir vu lancer quelque chose. J’ouvre la bouche pour répliquer alors qu’elle me dit qu’elle a envie de me laisser en sous-vêtements et je lui fais un air offensé. Elle me donne comme excuse qu’il fait chaud, mais ça ne me prend pas bien longtemps avant de comprendre que c’est surtout qu’elle est en train de me mater.

« T’es vraiment perverse. » Je le dis en souriant, mais je ressens un léger malaise alors qu’elle s’appuie sur le petit meuble près du lavabo en continuant de m’observer. Je ne suis pas vraiment du genre à me montrer comme ça et son attitude me gêne car je sais qu’elle a simplement trop bu. Elle me lance une nouvelle pique et je croise les bras, m’approchant doucement d’elle pour la regarder de haut. Je peux presque la frôler et je recule légèrement. « Oh pitié, Aza, me force quand même pas à faire ça. Je suis beaucoup trop lourd pour toi. » Je hoche la tête et lui souris avant de la prendre sur mon épaule comme une poche de patates. Je me penche pour passer le cadrage de la porte et la traine dans le salon pour la laisser tomber sur le canapé. Réalisant que je suis toujours penché au-dessus d’elle, un frisson me parcourt le corps en entier et je me redresse vivement, me tenant debout en boxer devant Azalyne. J’ai l’impression d’être totalement ridicule même si je sais bien qu’elle ne se plaint probablement pas de la vision qu’elle a. Je soupire et m’éloigne à la recherche de ce qu’elle peut bien avoir jeté tout à l’heure. « C’est bon, je vais quand même pas me la jouer Magic Mike non plus. J’ai plus la vingtaine, je suis trop vieux pour les calendriers moi. » Je laisse tomber la fin de façon dramatique, même si j’ai arrêté volontairement. Je trouve un sweatpant sur le sol et le brandit en souriant en guise de victoire. Fausse alerte, car je constate que le pantalon est beaucoup trop petit.

Je fronce les sourcils, ne sachant pas trop comment réagir au début. Est-ce que ça appartenait à son copain? Est-ce qu’un gars aurait oublié ça ici? Fréquenterait-elle quelqu’un et aurait-elle oublié de me le dire? Mon cœur se met à palpiter et je ne sais pas si c’est l’alcool qui se met à faire des siennes, mais mon orgueil en prend un coup. « Dis-moi, tu ramènes souvent des midgets chez toi? Franchement je rentre à moitié dans ton truc. » Je fais passer un bras dans un des espaces pour les jambes et fait un signe de la main en direction d’Azalyne. Je retire finalement le sweatpant et le dépose sur une chaise avant de retourner en direction de la salle de bain. « Apparemment j’aurai pas le choix de faire de la lessive ce soir. » Je laisse tomber mes mots en allant m’affairer à laver mes vêtements tachés de vin et constatant les dégâts, j’ai l’impression que les taches vont rester.

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L’idée qu’Ariana entre et me trouve en boxer dans le salon ne m’énerve pas trop, contrairement à ce que peut penser Aza. Pour toutes les fois où elle s’est posé des questions, ce ne serait qu’une fois de plus. Je me retiens de sourire quand même en imaginant la tête qu’elle pourrait faire.
Je suis déjà dans la salle de bain lorsque j’entends la brunette me réprimander à propos de mon commentaire sur les gars qu’elle ramène chez elle. Je sais qu’elle n’est pas une fille facile et qu’elle est seulement comme ça pour se défouler, mais je n’ai pas pu m’empêcher de le mentionner. Elle me dit qu'il y a surement quelque chose qui m’appartient dans le panier de vêtements et je regarde pour constater qu’effectivement, il y a une paire de short fraichement pliée dans un panier. Je termine de démarrer le lave-linge et enfile en vitesse le short pour aller rejoindre Azalyne dans le salon. Je n’ai aucune idée qu’elle a jeté la paire de pantalon, mais je vois bien qu’elle est toujours vexée de mon commentaire. Je m’approche d’elle et m’assois. Je l’embrasse sur la tempe, sans vraiment réfléchir plus loin que « j’ai envie de le faire alors pourquoi pas » et pose mes mains sur ses épaules. Je rive mon regard au sien et ma gorge se noue. « Je m’excuse. Je voulais pas te vexer. C’était idiot. Ce sont pas mes affaires je devrais pas m’en mêler. » Je réalise que mes mains sont toujours sur elle et je les retire, un peu gêné. Je me lève, puis regarde la table basse. Bizarrement, mis à part moi, le reste ne semble pas avoir écopé dans le dégât. Je prends une gorgée de vin et regarde Azalyne, un peu penseur.

Je me demande si elle me le dirait si elle rencontrait un autre gars. Ou plutôt combien de temps elle prendrait à  me le dire. Je chasse l’idée de mon esprit rapidement en prenant une nouvelle gorgée de vin, puis regarde la jeune femme avant de me rassoir. « Donc, je propose que l’on oublie ce jeu et que l’on mange en regardant un de ces merveilleux films que tu nous as ramené. » Je souris timidement, tentant de me racheter. Je regarde ma coupe de vin et me jure de me calmer. Je sais que je pourrais faire des trucs stupides et je n’ai pas envie de regretter ma soirée demain.

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Je n’ai pas besoin qu’elle me donne d’explications mais Azalyne me fait des petits yeux piteux et m’explique qu’elle n’invite pas de garçons chez elle comme elle n’a rien de sérieux depuis Dylan. Elle mentionne qu’il l’a « zappée » et ma gorge se noue. Au fond, je me sens un peu coupable dans cette histoire. J’étais une des premières personnes sur les lieux de l’accident. Si j’avais pu le sortir plus tôt, peut-être que ce ne serait pas comme ça aujourd’hui? Mais en même temps, je me dis que je ne serais pas aussi près d’Azalyne. Seulement, je n’aime pas qu’elle parle ainsi de son petit-ami, et alors qu’elle prend une grande gorgée de son verre, j’hésite à prendre la défense de celui-ci. Puis elle m’annonce qu’elle veut passer à autre chose. Cela fait plus d’une fois qu’elle me le dit, bien qu’elle ne l’ait jamais promis avant. Je souris légèrement, et baisse la tête. Je ne peux pas m’empêcher de me dire que je ne serai jamais ce gars-là, pour une multitude de raisons.
Je regarde donc le film démarrer sans dire un mot, et je prends une gorgée de vin lorsqu’Azalyne se remet a parler. Je manque de m’étouffer et dépose précipitamment mon verre. Sa question me rend triste, je sais qu’elle fait allusion à Dylan. Je tourne la tête vers la brunette et lui souris doucement avant de l’attirer vers moi. Je l’embrasse sur le front et la serre dans mes bras, un peu protecteur. L’alcool est en cause, il n’y a aucun doute là-dessus, mais une légère vague de tristesse me traverse. « Aza, tu sais bien que je ferais pas ça. Et tu sais qu’il ne l’aurait jamais fait. C’était un accident. C’est la faute de personne. Tu peux pas lui en vouloir. » Je parle rapidement, et j’espere ne pas la vexer en parlant de Dylan. Je constate qu’elle est toujours appuyée contre moi et le contact de ses cheveux me chatouille le torse. Je frissonne et me redresse, tentant de m’éloigner un peu de la jeune femme.

« Pourquoi tu penses que je vais te laisser tomber? Je suis pas comme ça, tu sais… » En fait, elle ne sait pas. Je ne parle pas beaucoup de ma propre vie privée, puisqu’elle n’est pas trop glorieuse. Mis à part des histoires d’un soir, mon historique n’est pas très rempli. Un peu par choix, mais aussi parce que je n’ai pas vraiment de talent dans ce domaine. M’enfin, je n’aime pas trop en parler. Je me reprends donc, prenant une nouvelle gorgée de vin malgré la promesse que je me suis faite plus tot. « T’inquiètes pas, je serai toujours là. » Je lui souris timidement. Je sais que lorsqu’elle va trouver quelqu’un, elle n’aura plus besoin de moi, de toute façon.

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Depuis qu’elle est réveillée que je l’aide. En fait, depuis qu’elle a eu cet accident que je l’aide de toutes les façons possibles. Je la suis comme un chien et je sais bien que l’on se moque de moi. J’ose tout simplement pas m’admettre que mon attitude est pathétique, probablement parce que je m’accroche à l’espoir qu’un jour elle va réaliser que je suis là. Je l’écoute m’expliquer qu’elle aurait préféré qu’il meure. Je ne peux pas lui en vouloir, même si ce qu’elle dit peut paraitre horrible. Ses mots à propos de moi qui vais l’aider à surmonter cette épreuve tandis qu’elle se blottit contre moi me font l’effet d’une brulure. Je ne dis rien et la laisse faire. C’est un autre moment à passer. Puis Azalyne recommence à parler, et je me dis que c’est l’alcool qui lui fait dire ce genre de choses. Elle ne peut pas tout d’un coup prendre conscience de tout. Je tente de bredouiller des explications en la regardant se placer sur ses genoux. « Je sais pas…Je dois juste être trop gentil. Et tu es tellement… » Je m’arrête d’un coup sec, perdant le fil de mes mots alors que je tente désespérément de fuir le regard d’Azalyne. Sa main se pose sur ma joue et je murmure son prénom de manière inaudible. Ses doigts se posent sur mes lèvres et je suis soudainement terriblement nerveux.

Je la supplie mentalement de cesser son manège et je rassemble ce qui me reste de sang froid pour me pas m’évanouir a sa question. Je veux lui répondre mais ses lèvres touchent les miennes avant que je ne puisse ouvrir la bouche. Mon cœur rate un battement et pendant quelques secondes j’ai l’impression d’avoir cessé de respirer. L’impulsion fait en sorte que je lui rends son baiser et l’attire un peu plus vers moi. Je me mets à trembler et même si le reste de mon corps me supplie de prolonger un peu plus le baiser car après tout, ce n’est pas moi qui l’ai initié, je me détache d’elle en évitant son regard. Je me redresse vivement, me lève et prend mon verre les mains tremblantes pour m’éloigner. Je jette un regard en biais en direction d’Azalyne et en coup de tête, je vais m’enfermer dans la chambre d’amis. Je cale le verre de vin, le dépose sur la commode et donne un coup brusque dans le cadre de la porte. J’ai l’impression d’étouffer et je vais m’allonger sur le lit, et des larmes de rage se mettent à couler. Je devrais être content pourtant, mais je ne le suis pas. Elle est saoule, ce genre de déclarations ne comptent pas quand on est saoul. Je donne un coup de poing dans un oreiller, histoire d’évacuer un peu, mais tout ce qui me vient en tête, c’est l’image d’Azalyne qui m’embrasse et j’ai la tête qui tourne. Je ferme les yeux un instant sans m’endormir, essayant de mettre les idées au clair dans mon esprit. Je suis conscient que je n’aurai pas le choix de sortir un jour et que je ne peux pas m’embarrer ainsi dans la chambre d’amis. J’essuie les dernières larmes de mon visage et me regarde dans le miroir. J’ai l’air pathétique comme ça.

Je m’approche de la porte et tourne le verrou. Je tombe nez à nez avec elle, et je réalise que je ne sais pas quoi lui dire. Je me contente de laisser tomber, stupidement. « C’est idiot. C’est l’alcool qui te fait dire ça. » Je sais que j’ai raison, et j’essaie simplement de détourner l’attention de ma réaction même si je sais que je vais devoir lui donner des explications. Seulement, je ne pense pas que ce soit le moment. Elle a trop bu, et je n’ai pas vraiment les esprits clairs non plus. Je regarde le mur un instant, évitant son regard. Je regrette profondément mon geste de tout a l’heure. Je me sens coupable, je ne veux pas lui rendre la vie compliquée. Elle a besoin de faire son deuil, pas de ça.

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Elle se met à me complimenter et me dire que je suis un type bien, et que c’est pour cette raison qu’elle m’aime, et alors qu’elle me raconte tout ça, j’ai simplement envie de lui dire de se taire et d’arrêter de retourner le fer dans la plaie. Elle n’a même pas conscience de ce qui se passe. Cela me rassure, mais en même temps je suis triste. Elle ne fait que confirmer qu’elle s’en fout totalement, et que ce n’était qu’un coup de tête. Elle m’attrape le bras pour que je la suive dans le salon a nouveau pour regarder son film, et je n’ai plus trop envie de le regarder. Seulement voilà je lui ai promis, et j’ai envie de lui faire plaisir.  Je la regarde attraper la couverture et alors que l’on se cale dans le canapé, elle s’excuse pour son geste. Mon cœur tombe en morceau mais je feins d’être heureux de son excuse. Je souris gentiment, même si au fond j’ai envie d’hurler. « T’es pas une fille facile, Aza. Loin de là. » Je pose mon bras sur le sien alors qu’elle s’appuie sur moi et je la laisse faire sans broncher, même si au fond je voudrais seulement qu’elle s’éloigne. Le film est nul, comme je m’y attendais, et bientôt je sens le souffle d’Aza sur ma peau. Elle dort. Je souris, amusé, et la laisse faire. Je somnole moi aussi et bientôt le générique défile à l’écran. Je regarde Azalyne qui dort toujours paisiblement et je me sens presque coupable de la déranger. Je soupire et tente de bouger le plus lentement possible, et la prends dans mes bras pour l’emmener dans son lit.
Je la dépose et la borde toute habillée, n’osant pas la changer. Je regarde dehors et constate qu’un orage se prépare. Heureusement qu’elle dort déjà. Je me dirige vers la chambre d’amis et retire le short pour me coucher à mon tour. J’entends le vent frapper contre la fenêtre brusquement et m’endort péniblement, repensant a la soirée qui vient de passer.

[suite juste ici!]