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Talya & Wade

Hey Sullivan, qu’est-ce que tu fous à partir comme ça? » Je me retourne alors que j’enfile mon manteau et je vois Bradley, un des nouveaux, qui me regarde les bras croisés. Je lève les yeux au plafond, me demandant s’il est réellement stupide ou bien il fait semblant. « J’ai des rapports à aller donner au poste de police. Je vais juste en face, t’inquiètes pas je vais pas me sauver. » Crétin. Les nouveaux m’agacent, avec leurs petits airs supérieurs. Ils pensent que parce qu’ils sont maintenant des pompiers et non des recrues, ils sont vraiment de la bande. Un autre gars qui passe par là, Dane, ricane et hausse les yeux. « Eh bien si tu veux je peux t’accompagner, ils ont engagé une vraie bombe et j’aimerais lui dire salut… » Je le coupe et le regarde d’un air sévère. J’ai horreur de faire la morale aux gars, mais parfois ils sont vraiment pénibles. « Sérieux les gars, arrêtez-moi ça, fantasmer sur la nouvelle policière. C’est pas un steak bordel. » Depuis qu’elle est en ville, la nouvelle fait vraiment parler d’elle. Talya, c’est son nom si je me souviens bien. Elle est jolie, dans son genre. M’enfin, je ne la connais pas trop, on a pas beaucoup discuté il faut dire. « C’est facile à dire Sullivan, toi t’es casé avec ton infirmière tu iras pas fantasmer sur la flic, ce serait trop con. » Je baisse la tête et Dustin qui m’a pourtant toujours sorti de la merde lors de mes conneries renchérit. « Enfin, vous savez pas? Sullivan se tient à carreaux depuis que sa copine sait qu’il s’est fait virer du Gentlemen’s Club! Pas vrai Wade? » Je serre les poings. Non mais ils se sont vraiment tous mis contre moi, aujourd’hui. Je prends le dossier que je dois emmener au poste et me dirige vers la porte, faisant un doigt d’honneur à mes collègues avant de partir.

Je suis le plus âgé, avec Dustin. On a été embauchés en même temps, mais lorsqu’ils ont décidé d’ouvrir le poste de capitaine, c’est moi qu’on a choisi. Je suis plus sérieux apparemment. Je frissonne lorsqu’un coup de vent glacial se lève et me caresse le visage. Je me hâte à traverser le stationnement. L’immeuble est juste en face. Il fait vraiment un froid de canard et je baisse la tête pour me protéger du vent, plus qu’heureux lorsque j’arrive à la porte du poste de police. Le contraste de température me fait frissonner, mais on est beaucoup mieux à l’intérieur que dehors. « Hey, Sullivan! Comment ça va de l’autre côté? » Je souris au gars dans son uniforme de policier. Je ne connais pas trop les flics, du moins pas les plus jeunes. Je connais surtout les vieux, ceux qui étaient là quand j’ai été embauché chez les pompiers. « Pas trop mal, pas trop mal, ici tout se passe bien? Pas trop de problèmes à Siloam Springs? » Un autre gars présent dans la pièce me regarde et ricane avant de parler assez fort. « Oh nous tout va bien. On t’a dit qu’il y avait une nouvelle? » Je soupire, un peu agacé. Non mais ça va, c’est pas une déesse non plus, pourquoi ils s’acharnent tant sur elle? Le poste de police transpire la testostérone. Je m’avance pour aller au bureau du chef de police, passant devant quelques autres employés. J’aperçois la fameuse Talya assise à son poste et je souris poliment en me dirigeant vers mon but premier. L’échange est assez bref, on discute un instant de tout et de rien avec le chef. Et puis lui, au moins, il ne fait pas mention de la nouvelle policière. C’est déjà bien. Lorsque je repasse devant son bureau, je vois que Talya semble embêtée par un policier. Je le reconnais, c’est un des nouveaux. Il est pas mal collant et je n’imagine même pas ce qu’il doit lui raconter. Je m’avance vers eux, même si c’est une idée complètement pourrie et que si Aza l’apprenait, elle en deviendrait complètement folle. « Jayden, tout va bien? Tu me permets de parler à miss…Callaghan? » J’ai un moment d’hésitation et je suis plutôt chanceux que son nom soit affiché devant elle. Le policier marmonne quelques mots incompréhensibles, puis me regarde ennuyé. « Fais gaffe à ce que tu fais Sullivan, j’te signale que t’es casé. » Je fronce les sourcils. Comme si ça avait un lien avec l’envie de faire décoller le jeune flic pénible. Il disparaît avant que j’aie pu dire quoi que ce soit et je hoche la tête un peu découragé. « Désolé, ils ont pas trop l’habitude de voir des vraies filles, ils passent leur temps dans les bars. » J’observe la brunette. C’est vrai qu’elle est belle, mais c’est juste une constatation. Au moins ils ont une raison d’apprécier ce qu’ils voient. « S’ils t’embêtent tu peux déposer une plainte, ça va leur faire peur et ils vont te ficher la paix. » Je souris gentiment, je devrais y aller mais en même temps, ce n’est pas un drame si je traîne au poste un moment.

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Je ne suis pas vraiment étonné lorsqu’elle m’annonce qu’elle a l’habitude de ce genre d’habitude pénible, et je me demande bien comment elle peut le supporter. Enfin, je ne suis pas dans ses chaussures non plus, peut-être qu’elle aime bien se faire désirer comme ça. Tous les gars sont après elle, ce doit quand même être utile pour avoir droit aux dossiers intéressants. Elle me prend vraiment au dépourvu lorsqu’elle me demande si elle peut faire quelque chose pour moi, à vrai dire je ne pensais pas trop venir la voir, c’était juste pour que les autres arrêtent de l’embêter. Talya me propose de m’asseoir puis je la regarde fermer le dossier qu’elle a sous les yeux. J’hésite un peu avant de prendre place et remarque qu’elle a l’air vraiment ennuyée par ce qu’elle faisait. La vie des policiers ne doit pas être toujours aussi palpitante que l’on croit, je suppose. Je lui souris gentiment et pose mes mains sur mes cuisses, regardant l’heure sur l’horloge accrochée au mur. Je ne devrais pas rester trop longtemps pour ne pas éveiller les soupçons des gars, mais en même temps je n’ai pas grand-chose à faire. « En fait j’étais surtout ici pour te débarrasser de l’autre idiot, il est pas mal pénible par moment. Faut les envoyer balader sinon ils comprendront pas. » Je souris toujours, ne sachant pas trop quoi lui dire. Je la regarde ranger le dossier dans un tiroir.

« T’as des ennuis avec un dossier? Enfin, c’est pas vraiment de mes affaires, t’es pas obligée de répondre. » Je ne connais pas les dossiers de la police, ce qui est assez normal comme ils sont confidentiels. Parfois on entend tout de même parler de certaines histoires, mais souvent c’est car on nous demande d’intervenir avec eux. J’appuie mon dos contre le dossier de la chaise, observant la brunette en silence. Ouais bon, niveau discussion c’est pas trop gagné. « Enfin, si c’est parce que je suis là, tu sais je peux m’en aller. J’ai pas grand-chose à faire, personne a mis le feu aujourd’hui. » Je dis ça avec un sourire, un peu à la blague. Il est vrai que ces jours-ci à la caserne c’est assez mort. Je suppose que ce n’est pas bien de se plaindre, après tout mon job est quand même de sauver les gens en danger et c’est toujours mieux quand tout le monde est en sécurité.

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Je ris un peu, à vrai dire ça me gêne lorsqu’elle me dit qu’elle est reconnaissante que je me sois déplacé de la caserne uniquement pour la voir et la secourir de ses vilains collègues dragueurs. Je me mords la lèvre inférieure et regarde le plancher, puis me passe une main dans les cheveux pour l’occuper un instant. « Enfin, j’étais surtout là pour aller déposer des papiers, à la base. » Je me rencontre que je ne suis vraiment pas marrant et que je devrais peut-être me décoincer un peu. Après tout ce n’est pas parce que je suis en couple avec Azalyne que je ne peux pas discuter avec une autre femme. Toutefois, depuis cet incident avec son ex, ça me fait un peu peur et j’ai l’impression d’être sous surveillance. Tayla est plutôt vague lorsqu’elle me parle de son dossier, et je comprends vite qu’elle ne veut pas trop en parler. Je la regarde qui se sert un café et lorsqu’elle m’en propose un, je pense à refuser. Elle est plus rapide que moi par contre et me sert une tasse que je dépose sur son bureau face à moi. Je souris légèrement lorsqu’elle parle des incendies en ville, effectivement c’est plutôt tranquille et c’est mieux comme ça. Quoique je passe mes journées à ne rien faire, donc ce n’est pas vraiment génial.

Elle me demande si je connais un gars, et son nom ne me dit absolument rien. Je hausse les épaules et hoche la tête négativement. « Jamais entendu parler, pourquoi, c’est ton copain? » Je souris, un peu amusé, mais mon regard change lorsqu’elle me demande si Azalyne est ma petite amie. Pourquoi est-ce qu’elle veut savoir ça? Elle me dit qu’elle se renseigne simplement, mais généralement quand on énumère des gens comme ça, ils ont forcément un lien en quelque part! « Oui, c’est bien ma petite amie. Vous vous connaissez? J’espère qu’elle s’est pas mise dans le pétrin, au moins? » Je commence à me faire tout un tas de scénarios dans ma tête et je n’aime pas trop ça. Je porte la tasse devant moi à mes lèvres et fais une légère moue au goût du café noir. Je me demande bien qui est ce Liam Jackson, et son lien avec Aza. Avec un peu de chance c’est un patient, ou un ex disparu depuis bien longtemps, ou peut-être juste un ami. Je ne vois pas pourquoi ce serait autre chose, de toute façon. Je lui fais confiance. Et puis si ça se trouve, ces deux-là n’ont aucun lien et c’était deux questions totalement différentes. J’aime bien cette option. Je pose la tasse sur le bureau et me cale dans le fond de ma chaise, observant la policière assise à côté de moi.

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J’acquiesce lorsqu’elle m’explique que le monsieur Jackson est en fait un homme mêlé à une affaire de la police. Je ne lui poserai pas plus de questions, ça ne me regarde pas ces histoires. Ce n’est pas mon boulot, moi je m’occupe seulement d’aider les gens et sauver des vies. Arrêter des criminels, ce n’est pas vraiment ma tasse de thé. Elle poursuit en m’expliquant qu’elle a entendu parler d’Azalyne par quelqu’un mais elle ne sait pas trop de qui. Je fronce les sourcils et fait une petite moue amusée, elle semble chercher une porte de sortie et finalement dit que c’est un pompier à la caserne qui a parlé d’elle. Je ris doucement et croise les bras. « Ok, je vois… Tu te renseignes souvent sur les petites amies des pompiers comme ça, ou je peux me considérer spécial? » Je souris moqueusement et prends ma tasse de café pour en boire une nouvelle gorgée, histoire de m’occuper un peu. Je regarde la jeune femme une nouvelle fois, et je repense à cette histoire avec Azalyne. C’est assez étrange tout de même qu’elle me parle d’Aza juste après m’avoir parlé de ce type qui fait supposément partie d’une grosse affaire. Je me demande si je ne devrais pas m’inquiéter un peu, tout de même. Et s’ils se connaissaient? Je me mords la lèvre inférieure, puis me gratte l’arrière de la tête d’un air pensif. Je me racle finalement la gorge après avoir pensé à mes mots. « Dis-moi, Talya, il y a pas de lien entre le gars dont tu m’as parlé et ma petite amie, n’est-ce pas? Enfin, ils se connaissent pas non? » Je croise mes bras, puis regarde un instant le sol.

Des tonnes des scénarios se dessinent dans ma tête. Et s’ils avaient travaillé ensemble? Et s’il était un ex-petit-ami complètement cinglé? Et si c’était un psychopathe qui la connaissait bien et qui traque les infirmières de l’hôpital? Enfin, c’est un peu poussé et idiot, mais on ne sait jamais. Je m’inquiète un peu pour Aza, espérant qu’il n’y ait rien et que je me fasse des idées. J’aime mieux être parano qu’avoir raison, sur ce point-là.

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Je souris poliment alors qu’elle commence à me venter, m’expliquant ô combien je suis un bon gars. C’est assez étrange de recevoir de tels compliments, particulièrement sur le fait que je ne la regarde pas comme une pièce de viande. Il est vrai que j’ai entendu des conversations plutôt étranges de la part d’autres policiers et pompiers, comme par exemple tout à l’heure lorsque l’un d’entre eux a lancé qu’il ne serait pas du tout embêté de se faire passer les menottes par Talya, ainsi que d’autres nombreux clichés assez nuls. Je critique pas mal, mais il n’y a pas très longtemps j’aurais sans doute été l’un d’entre eux à dire ce genre de conneries à son sujet. C’est vrai qu’elle est assez mignonne, mais l’épisode du bar de danseuses est toujours assez frais dans ma mémoire, et je ne draguerais certainement jamais une autre femme alors que je suis encore, encore moins une flic qui bosse juste en face de la caserne. « Eh bien, merci je suppose. Enfin, j’étais un peu comme ça moi aussi, avant. Ils sont tous pas mal jeunes et nouveaux, alors ils vont grandir et devenir moins débiles je suppose. » Je tente d’être gentil avec mes collègues, même si certains sont là depuis longtemps et n’ont aucune excuse à leur attitude, sauf qu’ils sont réellement plutôt cons.

Elle en vient aux choses sérieuses et j’avale difficilement le café chaud presque brûlant au fond de ma gorge. Talya m’annonce qu’elle est une très mauvaise menteuse, et je ne peux m’empêcher de trouver son commentaire assez suspect. Le fameux Liam est en fait un très mauvais garçon, selon elle. Ça ne m’impressionne pas, j’ai réglé leur compte à pas mal de petits truands moi-même depuis le début de ma carrière même si ça ne faisait pas forcément partie de ma description de tâches. Quand elle me dit qu’il est sous observation, je fronce légèrement les sourcils, un peu plus préoccupé. Mon cœur rate un battement lorsqu’elle mentionne à nouveau Azalyne. Elle me dit qu’il s’est rendu à l’hôpital pour la voir récemment, et m’annonce au passage qu’ils sont déjà sortis ensemble tous les deux. Je peux entendre le sang battre dans mes tempes. Je me sens trahi, elle ne m’a jamais mentionné qu’elle avait un ex-petit ami rebel, probablement un ancien prisonnier, de surcroît. J’ai un drôle d’arrière goût en bouche et je bois ma dernière gorgée de café. Talya me dit de ne pas m’inquiéter, parce qu’il n’en est probablement rien, mais c’est plutôt dur à croire. Elle me dit de la prévenir si je viens à entendre quoique ce soit et je hoche la tête pour lui dire oui. Je ne sais plus quoi dire. « Oui, c’est certain…Je vais faire ça. Mais tu viens tout juste de m’apprendre pas mal tout ce que je sais. Elle ne m’a jamais parlé de lui, ou de leur rencontre à l’hôpital…. » Je suis un peu dépassé par ce qui se passe. Je ne sais plus quoi penser et fixe le bureau d’un regard vide. Bien sûr, ça ne veut rien dire du tout s’ils sont déjà sortis ensemble ou quoi que ce soit d’autre, mais si elle l’a gardé secret, je ne peux pas faire autre chose que douter. Je plonge mon regard dans celui plus foncé de Talya et souris timidement. « Tu m’excuses un moment? Je dois juste… » Je ne termine pas ma phrase et marche à la hâte en dehors de la pièce. Je retire mon téléphone de ma poche et j’appuie sur le bouton de numérotation rapide, attendant que ma petite amie réponde au téléphone. Elle ne travaille pas aujourd’hui, elle doit forcément être à la maison. Ou du moins elle va sûrement me répondre. Elle répond toujours, d’habitude. Cette fois par contre, je tombe directement sur la messagerie vocale. Mon teint vire au rouge est mes mains sont moites soudainement. Je prends une grande respiration et raccroche sans laisser de message. Je retourne dans le bureau. Mon rythme cardiaque est tellement bas que je pourrais être en train de mourir. Bien sûr, ça pourrait être n’importe quoi, elle pourrait être sous la douche… Mais elle n’éteindrait pas son téléphone sous la douche. Je vois Talya qui me fixe et je souris faussement. Je retourne m’assoir près d’elle, me demandant pourquoi je suis encore ici avec elle. « Désolé, je devais juste… Je suis un peu parano parfois. » Azalyne déteste ça. Selon elle, c’est même obsessif et malsain. Apparemment ma paranoïa est peut-être finalement assez légitime. Je me racle la gorge et me passe une main dans les cheveux nerveusement. « Tu saurais pas par hasard quoique ce soit d’autre que je devrais savoir? Je veux pas savoir ce qu’il a fait, sauf bien sûr si ça peut la mettre en danger ou quoique ce soit, mais si tu sais un truc, je sais pas, comme ce qu’il est allé faire à l’hôpital… » Je prends une grande respiration et expire bruyamment, posant mes mains à plat sur mes cuisses. Malgré moi, je tremble un peu. « Écoute, je sais pas trop quoi penser. Tu viens de laisser tomber une vraie bombe là. » Je m’efforce de rire, mais mon ricanement sonne nerveux. « Si tu entends dire qu’ils se sont vu une nouvelle fois, et que c’était pas juste un simple bonjour au début…Enfin, fais juste me le dire, ok? » Ce que son ex m’a dit la dernière fois que nous nous sommes rencontré me trotte dans la tête. Elle a trompé Seth une fois, elle pourrait très bien recommencer. Je me sens nauséeux, comme la première fois que c’est arrivé. Je sais que c’est probablement une erreur, des informations déformées, mais tout de même. On ne peut pas faire confiance à une personne infidèle. Ma mère me l’a répété un million de fois. J’avale péniblement ma salive et regarde Talya. « Je pense que je devrais retourner bosser. Je veux pas te déranger avec mes histoires. Je pense que tu dois en avoir bien assez dans tes tiroirs de toute façon. » Je me relève lentement. Je serais resté pour lui poser un million de questions, mais si elle n’a pas plus de réponses que moi, ça ne sert pas à grand-chose.

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Quand Talya m’annonce qu’ils sont toujours restés en contact après leur rupture, j’ai de la difficulté à saisir comment je n’ai pas pu m’en rendre compte avant. J’étais toujours avec elle ou presque, sauf lorsqu’elle se retrouvait avec des gars différents tous les soirs, bien entendu. Mais j’étais pratiquement son meilleur ami, je n’arrive pas à croire qu’elle ait pu oublier ce détail qui ne serait pas aussi important si ce fameux Liam n’était pas un criminel. Elle me parle de trafic de médicaments et je n’arrive pas à le croire. L’idée qu’Azalyne puisse se droguer m’horripile. Elle ne ferait tout de même pas ça, c’est impossible. Heureusement, Talya me rassure en me disant qu’il ne semble pas avoir eu « ce qu’il voulait ». Je ne sais pas si je dois vraiment être rassuré, et s’il avait tenté de coucher avec elle? Je tente de garder mon calme, même si c’est visiblement impossible pour le moment. Je regarde la policière qui se cale dans son fauteuil pendant un moment et qui boit son café. Je ne me sens pas du tout à ma place, en ce moment. Je n’ai pas appris qu’Aza me trompe, mais c’est tout comme. Je me sens trahi. Elle s’avance à nouveau vers moi et je recule un peu, la proximité me rend un peu inconfortable. Elle me rassure et me lance qu’Azalyne ne ferait sans doute jamais rien pour détruire notre couple. Je préfère ne pas trop me faire de faux espoirs là-dessus, elle est tellement imprévisible. « Oui, je suppose que t’as raison… Enfin, j’espère bien. Je sais pas trop quoi penser avec ce que tu viens de me dire. » Je m’efforce de sourire et hoche la tête lorsqu’elle confirme que si elle apprend quelque chose, elle va me prévenir.

Je me lève pour partir et elle fait de même. Je préfère m’en aller et la laisser travailler à ses dossiers, je la gêne sans doute en restant ici, et de plus après avoir appris ça, j’ai surtout envie d’aller chasser ces idées de ma tête en frappant un peu dans un punching bag. Je souris gentiment lorsque Talya me propose de rester encore un peu. Je ne la connais pas vraiment, mais elle est plutôt gentille. Dommage que les autres ne voient que la partie sexy. Je me passe la main dans les cheveux, un peu pensif. J’hésite à rester, et je repense à la kiné qui m’a dit de me calmer un peu sur les exercices. Je m’entraîne encore plus quand je suis nerveux, et je sais bien que c’est ultra-mauvais mais je ne trouve pas vraiment d’autre moyen pour passer mon stress. Sauf l’alcool, et avec tout ce qui en découle quand je suis saoul, c’est préférable de ne pas y toucher. « C'est gentil, mais t’es pas obligée tu sais. Je veux pas t’embêter avec ma vie amoureuse, t’as sans doute bien assez de la tienne à t’occuper. » Je lui lance ça comme ça, mais je n’ai aucune idée de sa situation en fait. Je suppose qu’elle doit avoir quelqu’un, pour rembarrer les gars comme ça. C’est une belle jeune femme, de surcroît. Elle doit sans doute être casée. Ce n’est pas de mes oignons par contre et j’ai peur de la vexer, si elle sort d’une relation terrible ou un truc du genre. Je me mords légèrement la lèvre et enfouis mes mains dans mes poches, puis finalement je cède et me rassois bien sagement sur ma chaise. « Dis, tu me parlais tout à l’heure de traffic de médicaments, il serait allé voir Azalyne pourquoi? Vous pensez quand même pas qu’elle le fournit, non? » Je fronce les sourcils, m’imaginant maintenant ma petite amie travailler pour un cartel ou je ne sais quoi, en fait. Je suis vraiment le pire parano, franchement.

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J’avais peur qu’elle le prenne mal lorsque j’ai fait référence à sa vie amoureuse, mais elle ne semble pas le prendre trop personnel. Ça me rassure un peu, même si je me sens un peu idiot de lui avoir sorti ça. En tout cas, de la façon dont elle me répond, je devine qu’elle n’est probablement pas en couple, ou que c’est plutôt compliqué. Je ne lui poserai pas de question à ce propos. J’en ai eu ma dose pendant le temps où je rêvais d’Azalyne. Assis sur la chaise à nouveau, je sors mes mains de mes poches mais les laisse à plat sur mes cuisses. Je me sens mal de la questionner comme ça, je passe pour le petit ami parano. Bien que je sois un peu ce petit ami parano, en réalité, donc ça ne change pas grand-chose. Je me lance tout de même, parce que je suis inquiet pour Aza, je ne voudrais pas qu’elle se retrouve mêlée à des trucs dangereux qui lui causeraient des problèmes. Et aussi parce que je veux comprendre ce qu’elle fabriquait avec son ex dont elle ne m’a jamais parlé. Plutôt ironique quand on pense à toutes ces fois où elle m’a reproché de ne pas m’ouvrir assez à elle.

Talya m’explique qu’elle ne croit pas qu’Azalyne lui fournisse de la drogue et ça me rassure un peu, quoique pas beaucoup. Savoir qu’elle serait peut-être plutôt une cliente ne fait que piquer un peu plus ma curiosité. Je me dis que ce n’est pas très logique, elle n’a pas besoin de drogue pour être une vraie pile électrique. J’écoute les suppositions de la policière à propos des motifs de Liam, et je commence vraiment à me demander dans quoi Aza a eu l’idée de s’embarquer. D’ailleurs, quand la brunette face à moi me demande si Azalyne m’a déjà parlé qu’elle prenait des médicaments, je fronce les sourcils et la regarde. « Elle n’a jamais parlé de ça… Mais en même temps je pense pas qu’elle s’en venterait. Si elle me parle pas de son ex, je crois pas qu’elle annoncerait qu’elle se droguait aux médicaments. » Je me demande qu’est-ce que je pourrais apprendre de nouveau sur Aza, maintenant. Si ça se trouve, ce n’est peut-être pas très glorieux. « En tout cas ça explique pourquoi c’est si compliqué de la voir ces temps-ci. Elle me raconte toujours qu’elle est ultra occupée à l’hôpital. » Je ne devrais pas étaler ma vie personnelle comme ça devant elle, mais en même temps ça me fait un peu de bien. Je gratte ma barbe naissante puis me cale dans le fond de ma chaise. « On va changer de sujet, ça va être sans doute plus intéressant comme ça. Je ris un peu nerveusement et la regarde prendre son café. Elle me donne envie d’une autre tasse, mais je me vois mal me servir dans la carafe de la demoiselle.

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Elle m’explique qu’Azalyne n’est pas forcément une droguée. Je saute aux conclusions quand même assez vite, mais je déteste savoir qu’elle me cache autant de choses et plus rien ne m’étonnerait vraiment à ce stade. Elle me déballe que Liam n’était peut-être pas réellement en « couple » avec Aza, et que c’était probablement que de la baise entre eux. Ça ne me surprend pas vraiment, puisqu’elle avait l’habitude de coucher à droite et à gauche pendant la dernière année. Toutefois, elle ne se droguait pas il me semble. Elle était seulement un peu trop fofolle et faisait ce qui lui chantait peu importe ce que les autres en pensaient. En particulier moi, qui ai été spectateur pendant tout ce temps-là. Je ne sais pas si je dois être rassuré ou encore plus découragé dans ce cas-là. Si elle s’éclate avec un sexfriend pendant qu’elle est avec moi, ce n’est pas vraiment rassurant. M’enfin, ce n’est pas dit qu’elle ait fait quoi que ce soit avec lui de toute façon. Je remarque que Talya a l’air un peu exaspérée quand elle m’explique le modus operandi de Liam. Sans doute qu’elle n’a pas trop envie de rentrer dans les détails de cette histoire. Je lui fais remarquer qu’Azalyne est toujours absente car elle est prétendument trop occupée au travail, et Talya la défend en me disant qu’elle l’est probablement réellement, mais elle s’empresse d’ajouter qu’elle ne connait pas ma petite amie donc elle ne peut pas réellement le savoir.

Penser à ça me rend trop nerveux, je préfère ne plus y penser. Elle est plutôt d’accord lorsque je lui propose de changer de sujet et ça me rassure pas mal. Sa question me surprend par contre, disons que je ne m’attends pas à ça. Je souris un peu timidement quand elle me propose d’être son guide dans les bars de la ville. C’est un peu étrange comme proposition, mais en même temps je ne fais rien de grave en acceptant. Je passe une main dans mes cheveux et me gratte la nuque, ne sachant pas trop quoi dire, tout de même. Elle me propose une sortie, c’est carrément ça. Pendant quelques instants je me demande si elle ne tente pas de flirter. Mon sourire timide se change en sourire amusé et je prends la parole à mon tour. « Oui, pas de problème, mais peut-être pas tout de suite parce que je devrais être en train de bosser, même si ça ne paraît pas. » Je ricane un peu, puis me lève pour m’approcher de son bureau. Je me penche au-dessus de celui-ci et attrape un stylo et me met à griffonner mon numéro sur le bloc-notes qui traîne sur la table. Je regarde Talya gentiment, elle pourrait être chouette simplement pour sortir sans se casser la tête. Je ne fais rien de mal de toute façon, je veux juste être gentil. « Tiens, tu m’appelleras quand tu voudras commencer ta visite. Je vais y aller maintenant. C’était sympa de parler avec toi, c’est vraiment dommage que les gars ne le voient pas. » Je lui fais un signe de la main avant de m’éloigner vers la porte et de refermer celle-ci derrière moi en sortant. Je retourne à la caserne et on me passe le commentaire que j’ai été bien long à revenir. J’invente une excuse bidon, je ne vais quand même pas leur dire que je discutais avec la nouvelle policière qu’ils regardent tous comme un morceau de steak.