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En voyant la tête que fait Azalyne, je constate que je suis peut-être allé un peu trop fort. En fait, quand elle me lance le coussin au visage, je prends conscience que j’ai peut-être fait une grosse connerie. Elle mentionne qu’elle me le dirait, au moins, si elle se tapait quelqu’un de mon entourage. Facile à dire pour elle, de toute façon j’en aurais vent trente secondes plus tard. Je lance le coussin à l’autre bout du canapé, et alors qu’Azalyne se précipite dans la chambre, je tente de reprendre mon sérieux. Je la suis juqu’à la chambre. Aza, s’il te plaît, laisse-moi t’expliquer… » Lui expliquer quoi, au juste? Même si c’était vrai, je n’ai pas de comptes à lui rendre. Ce n’est pas comme si j’étais en couple avec elle, merde.
Je la regarde se mettre à plat ventre sous le lit. Ça fait quand même un bail que je n’ai pas passé l’aspirateur, je ne sais même pas ce qui se trouve là-dessous. Et puis là, elle semble trouver un truc qui l’intéresse, et je la regarde sortir un soutien-gorge en dentelle rouge de sous le lit. Je la regarde éberlué, parce que franchement j’ai aucune idée d’où il provient.

Je peux bientôt en profiter pour l’observer de plus près, car Azalyne me le lance au visage. Tenant le bout de tissus entre mes doigts, je le regarde de plus près un instant et en regardant le bonnet je grimace. Je pense pas que ce soit mon œuvre, et je réfléchis à la dernière fois que mon frère est débarqué chez moi. Je manque d’éclater de rire, puis prend conscience qu’Aza me gueule dessus. Je soupire et l’écoute se vider le cœur, et je commence à prendre goût à ses crises de jalousie. Je m’assois sur le lit et dépose le soutien-gorge à côté de moi, le regardant en haussant les sourcils. Je regarde Aza et croise les bras. « C’est bon, t’as fini ta crise? Tu vois, c’est pour ça que je voulais pas en parler. Et aussi parce que j’aime pas parler de ma vie privé. C’est pas vraiment dans mes hobbies de faire le listing des gens avec qui je couche. Enfin, pas qu’il y en ait des masses, de toute façon pourquoi est-ce que je te parle de ça? » Je la regarde et la dévisage, puis lui pointe le soutien-gorge. « Ah, et c’est certain que tu y croiras pas, mais je suis persuadé de n’avoir jamais couché avec une fille portant du KK. » Je lui fais un grand sourire. Je pousse encore ma chance, elle va sûrement finir par me tuer. Je prends une gorgée de bière, puis me lève pour aller vers elle. Il faudra bien calmer le jeu un jour.
Je pose ma main sur son bras, m’attendant directement à une baffe. « Tu sais que je suis pas comme ça, c’est des vieilles histoires, c’est pour ça que ça m’énerve tant. Les gars te voient arriver et ils pensent direct au cliché de l’infirmière. T’es une amie, Aza, pas plus. » Je lui souris gentiment et l’embrasse sur le front.

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Azalyne retire vivement son bras alors que je pose ma main sur elle, et je commence à trouver que je suis vraiment allé trop loin. Ses explosions me faisaient bien rire et tout, mais je commence à me demander si elle m’en veut réellement, et si je n’aurais pas mieux faire de me la fermer ou inventer un autre truc à la place. Je l’écoute me crier dessus sans broncher, parce que c’est bien ce qu’elle fait crier. C’est dans ce genre de moments que je me dis que je suis heureux d’avoir lâché ces trucs d’appartements assez rapidement. Mieux insonorisé et les voisins sont quand même plus loin. Je garde mon attention sur ce qu’elle me hurle et je me sens un peu mélancolique lorsqu’elle dit m’aimer, car je sais bien que ce n’est pas dans le sens que j’aimerais. Puis je la regarde avec des yeux ronds à l’annonce d’elle qui essaierait de me dévisser la tête. Je n’ai pas le temps de dire le moindre mot qu’elle est déjà partie au salon, me laissant en plan dans la chambre. Je m’assois sur le lit, bière à la main et en prend une longue rasade. J’hésite à lui dire que j’ai exagéré, qu’il n’y en avait qu’une et je blaguais pour la faire énerver, mais je repense à ses menaces de mort et je ne suis plus trop certain si j’ai vraiment envie de lui dire.

Puis je repense à tout ce qu’elle m’a dit subir à l’hôpital. Finalement on n’est pas si différents que ça. Mais je doute très fort que ce qu’elle ait à subir soit aussi horrible. Elle n’est pas bombardée de messages textes, de questions et tout de la part de la terre entière. Je ne penserais pas du moins. Je soupire, puis décide finalement de faire le grand pas. Je cale ma bière et sort de la chambre. Aza est assise sur le comptoir à côté du frigo. Je roule les yeux. Je pense lui avoir dit plus de cent fois de ne pas le faire ici. Ça m’énerve, les gens qui font ça. J’ai des tabourets , j’ai une table et des chaises, j’ai des canapés dans le salon et même des fauteuils, je vois pas pourquoi elle ressent autant le besoin de s’asseoir là. J’arque un sourcil, puis me ressaisis, n’ayant pas envie de la remonter encore plus contre moi. Surtout qu’elle est pas mal près des couteaux. J’ouvre le frigo, me sort une nouvelle bière que je débouche et lance le bouchon dans l’évier. Je remarque qu’Aza a une autre bière. Je soupire. « Essaie de pas trop abuser non plus, j’ai pas envie de te ramasser à quatre pattes à vomir tes trippes s’il te plaît. » Je laisse tomber mes paroles sans vraiment réfléchir à comment elle va réagir. À vrai dire, qu’elle se mette à vomir ne me dérange pas tant, c’est qu’elle soit saoule qui m’ennuie.

Je prends une longue gorgée de ma bière et regarde la brunette, en grande réflexion sur ce que je dois faire ensuite. M’excuser, ne rien dire? Changer de sujet? Je regarde en direction du salon, puis Aza. Je me plante devant elle, saisit sa bière et la dépose ainsi que la mienne sur le comptoir et la prend dans mes bras, sans la déposer sur le sol. J’attrape les bières d’une main et emmène la jeune femme avec moi en direction du sofa en cuir, déposant les bouteilles sur la table basse avant de laisser tomber Azalyne dans les coussins. « Je t’ai déjà dit que je n’aime pas quand tu t’assois sur les comptoirs. » Je m’écrase à côté d’elle puis mon regard croise le sien. Je redeviens sérieux, je sais que j’aurai pas trop le choix de lui présenter mes excuses. « Aza, je suis désolé. J’aurais dû t’en parler. Mais il faut que tu saches que c’est vraiment vieux, ces histoires, ça fait des années. Je te connaissais même pas! Et c’était pas des relations, c’était rien. Me déteste pas pour ça, s’il te plaît. J’irai leur parler, si tu veux. » J’ai l’air du petit ami infidèle qui veut se faire pardonner, et j’ai peur qu’elle se moque de moi. Je regarde par la fenêtre, puis Aza. Je laisse tomber, sans vraiment y penser. « Tu sais, y’a que toi dans ma vie. » Je constate aussitôt ma gaffe et agrippe ma bière pour en boire la plus longue gorgée de ma vie.

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Je regarde Azalyne sourire comme une petite fille et finalement la bouteille quitte mes lèvres. Moi aussi je devrais calmer le rythme avant de faire l’imbécile. Je dépose ma bière sur la table basse, puis lorsque j’entends la voix d’Azalyne, je reporte toute mon attention sur elle. Mes yeux s’écarquillent alors qu’elle parle, puis je reçois un coussin au visage. Elle vient carrément de m’accuser d’avoir une mère et une sœur, là? Je la laisse frapper, après tout ce n’est pas vraiment douloureux, puis elle continue en me questionnant, me demandant pourquoi je ne lui ai jamais parlé de tout ça. En même temps, je n’en ai aucune idée. J’ai jamais eu vraiment l’habitude de parler de ma famille. Et j’en voyais pas l’intérêt. En entendant mon surnom ridicule, je saisis le coussin et le lance sur Aza, avant de lui agripper les pieds.

« Je te connaissais pas si possessive, mais j’aime plutôt ça. » Je la regarde réfléchis un peu à ce que je vais pouvoir lui dire. Je n’ai pas vraiment envie de lui parler de ma famille, et je ne vais certainement pas aller la présenter à ma mère. Des plans pour que celle-ci décide de nous marier de force et choisisse déjà des prénoms à nos enfant imaginaires. Je chasse l’idée de ma tête et regarde Aza, jouant toujours avec ses pieds. « En fait, j’ai juste jamais pensé à t’en parler. Je ne parle pas souvent à ma sœur. Elle habite loin avec ses enfants et son mari. Et ma mère… Elle est un peu spéciale. Disons que je préfère ne pas trop la sortir, si tu vois ce que je veux dire. » Ma mère est un peu folle sur les bords. Soit elle vous déteste, soit elle vous adore. C’est pas très gentil, mais c’est vraiment ça. J’omets de lui mentionner mon frère, dans cette histoire, mais je ne vois pas pourquoi je le ferais. Après tout, pourquoi est-ce qu’elle aurait besoin de connaître son existence. Il est jamais là. « De toute façon, pourquoi est-ce que tu voudrais rencontrer ma mère, dis-moi? » Je la regarde et arque un sourcil, un peu amusé. C’est vrai quoi, c’est pas comme si c’était nécessaire à sa vie.

Je vide ma bière et me décide à me lever pour aller porter mon cadavre de bouteille dans l’évier. J’hésite à en prendre une autre, puis finalement cède à la tentation. Je prends une gorgée puis me dirige à nouveau vers le salon. Je pousse Azalyne pour me faire une place sur le canapé dont elle semble avoir pris possession, et je prends sa main, un peu hésitant. « Tu me pardonnes? » Je lui fais un regard piteux, voulant clore à tout prix cette histoire.

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Je souris lorsqu’elle me parle des enfants de ma sœur. Je ne les connais pas vraiment, en fait je ne les ai vu que très peu de fois, malheureusement. Trop de travail, et il faut dire qu’elle vit à l’autre bout du pays, alors ce n’est pas très évident non plus. Alors qu’elle mentionne qu’elle veut rencontrer ma mère pour la féliciter, j’ai envie d’éclater de rire. Il vaudrait peut-être mieux qu’elle ne la rencontre jamais dans ce cas-là.
À mon retour au salon, Aza me passe le même commentaire que je lui ai fait tout à l’heure à propos de ma bière et je souris gentiment, me passant une main dans les cheveux. Je serais effectivement dû pour une coupe, mais je n’ai pas trop le temps ces temps-ci. Finalement, Azalyne répond à ma question et se jette dans mes bras. Je me sens un peu ridicule, et je regarde le mur en écoutant sa réponse. Même si des baisers sur le front ou la joue, ça va de temps à autres, je trouve le moment bizarre et je me contente de la serrer contre moi.

Je ne peux pas m’empêcher de me demander comment elle réagirait si je décidais de lui avouer tout maintenant. Elle piquerait sans doute une crise pour ne pas lui avoir dit plus tôt. Évidemment, elle prendrait sans doute ses distances, ce qui rendrait les choses encore plus impossibles. Je lui ferais sûrement de la peine, elle se sentirait sans doute trahie. Peut-être qu’elle croirait que c’est la seule raison pour laquelle je suis si proche d’elle. Je sors de mes pensées assez brusquement et je prends quelques secondes avant de constater que quelque chose cloche. Et je constate que je serre toujours Azalyne contre moi. Et il y a cette sensation vraiment étrange qui m’envahit, qui ne devrait pas être là en ce moment. Je repousse vivement mon amie, et attrape un coussin. Un réflexe pourri, typique d’un adolescent de quinze ans, mais tout de même, c’est le premier truc que je trouve pour cacher la bosse super indiscrète qui vient d’apparaître dans mon pantalon. Je prends une grande gorgée de bière et regarde le sol, évitant le regard d’Azalyne. Je marmonne quelques jurons. « C’est vraiment la pire soirée de ma vie. » Je me lève et me mets dos à la brunette. Franchement, je me sens idiot. « Je vais aller prendre une douche, si ça te dérange pas d’accord? » Je ne lui demande pas vraiment son autorisation, en fait. C’est une obligation.

Je m’enferme dans la salle de bain et pousse un juron, puis me déshabille et me jette sous l’eau froide. J’y reste quelques minutes, les yeux ouverts à frissonner et à me répéter que ce n’est pas grave et qu’elle doit sans doute avoir vu pire que ça, mais je ne crois pas avoir été autant gêné de toute ma vie. Finalement, je sors de la douche et remets mes vêtements. Un dernier frisson me parcourt alors que je m’apprête à sortir de la salle de bain. J’ouvre la porte, et il n’y a à première vue personne dans le salon. J’hésite un peu, puis crie son nom. « Aza? T’es là? » Je me tais un instant. « J’ai vraiment honte, me fais pas la tête. » Je soupire, et reste appuyée dans le cadre de la porte. C’est vraiment pas ma soirée.

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Plongé dans mes pensées, je sursaute alors qu’Azalyne sort de nulle part pour me surprendre. Elle commence à parler et je remarque rapidement que quelque chose cloche chez elle. Je ne sais pas si c’est son ton de voix ou son air encore plus surexcité qu’à l’habitude, mais je devine rapidement qu’elle a peut-être pigé dans ma bière pendant ma douche. Je ne dis rien alors qu’elle me mentionne d’être moins brusque avec elle. J’acquiesce, lui murmure un petit « Pas de problème… » et la laisse m’agripper le bras et me traîner vers le canapé. Je serais capable de la repousser sans problème et m’éloigner, mais elle me poserait encore des questions et on finirait une nouvelle fois par se disputer. Alors je la suis sans broncher et m’assois près d’elle, gardant mon calme.

Je la regarde s’approcher de moi, elle commence à être un peu trop près à mon goût. Je me cale dans le fond du canapé, tentant de garder mes distances, puis je l’entends me sortir que lorsqu’elle m’a embrassé je n’ai pas eu de réaction comme tout à l’heure. Je baisse les yeux, embarrassé. Je ne sais pas quoi répondre et je cherche mes mots, mais tout ce que je vois, c’est son visage et à quel point elle est près de moi, et à quel point ce serait simple de juste me pencher un peu et plaquer mes lèvres sur les siennes. Je ferme les yeux et détourne la tête, puis tente de reprendre mon sang-froid. Je regarde ma bière qui est sur la table. Elle est vide, pas comme à mon souvenir. J’hésite un instant à me lever et aller en chercher une autre, après tout je suis chez moi. Seulement voilà, j’ai un mauvais pressentiment que j’ai plutôt intérêt à être une nouvelle fois le bon gars responsable ce soir. « Qu’est-ce que tu fais, Aza? » J’aimerais juste qu’elle s’éloigne un peu, et tout ce qu’elle fait c’est me tourner autour.

Finalement, je craque. Je la repousse doucement, sans violence et tremblant, je me dirige vers le réfrigérateur pour chercher une bière. Il n’en reste que deux. Je fronce les sourcils. Après l’avoir ouvert, je retourne au salon et m’assois dans le second canapé. J’essaie de prendre quelques distances avec Azalyne. « Combien de bières t’as bu? » Je la regarde sérieusement. Au moins si elle peut me donner une réponse claire, je vais savoir à quel niveau de danger j’ai affaire. Parce que connaissant Aza, si elle a une idée derrière la tête, elle ne lâche pas le morceau.

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Je regarde mon amie devant moi qui compte les bières qu'elle a bu et je roule les yeux. Je vais visiblement m'éclater ce soir. Elle me dit être encore maîtresse de ses actes et pouvoir faire des choses comme toucher son nez en levant une jambe. Je la regarde faire, nullement impressionné par ce qu'elle me raconte. Comme de fait, je vois bientôt Azalyne tomber à mes pieds, manquant de coordination dans ses mouvements. Elle se redresse un peu, et son geste me fait rougir de honte. Pointant mon entrejambe, elle parle comme si elle s'adressait à lui. Je reste muet, sous le choc. Elle n'est encore jamais allée jusque là. Elle fait beaucoup de bêtises, mais jamais elle ne va aussi loin. Je sens ses mains sur mes cuisses qui cherchent un appui. Je frissonne légèrement à son toucher mais reste de marbre, mais mon cœur commence à palpiter lorsque je sens son corps sur moi. J'ai besoin de quelques secondes pour réaliser qu'Aza est sur moi, installée à une distance que je juge beaucoup trop proche pour nous deux.

Elle me propose d'aller danser et je la regarde, interloqué. Danser? Elle doit se moquer de moi. Elle est complètement ivre déjà. Et de plus, je ne veux pas sortir. Je bosse demain. Je sors de mes pensées et prends la taille d'Azalyne, puis la dépose sur le canapé à côté de moi. Je me passe une main dans les cheveux et je réalise que mes mains sont moites et que je tremble légèrement. " Je pense que ce serait mieux si tu retournais chez toi décuver, Aza. " Je la regarde d'un air réprobateur. Elle me teste, sans doute. Elle veut savoir combien de temps je vais tenir, en comparaison avec ses copains habituels. " Je suis pas un de ces gars avec qui tu t'amuses en soirée. Je veux pas juste ça ." Elle déteste que je parle de ses conquêtes, mais je veux simplement qu'elle comprenne que je ne veux pas être comme ça.

Je prends une gorgée de bière et continue de regarder Azalyne. Il faut que je me ressaisisse et que j'arrête de boire, après cette bière c'est fini. Il faut la surveiller et j'ai pas envie de faire des choses que je regretterais ensuite. Du style lui avouer que je suis fou amoureux d'elle, ou passer la nuit avec elle et être considéré comme un autre type sur sa liste. Je ne sais pas ce qui est pire.

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Elle ne prend pas du tout mes remarques et bientôt, je regarde Azalyne se lever, visiblement furieuse contre moi. Je viens de toucher un point sensible on dirait. Et puis là, elle ouvre la bouche et ses mots sont comme un coup de poing au visage. Ils me touchent direct au cœur et je resserre l’étreinte sur ma bouteille de bière, la portant à mes lèvres pour me retenir de parler. En voulant contrôler ma bouche, je vide ma bière d’un trait, ne quittant pas des yeux la brunette qui cherche ses affaires éparpillées dans le salon. Je suis vraiment en colère, elle m’a énormément blessé. Alors ce serait mieux si je n’étais qu’un de ces types débiles? Si je n’étais qu’un autre con qui tentait de se la faire. Je vois rouge.
Je fixe Aza qui se dirige vers l’entrée maladroitement et titubant, puis qui se penche et met ses chaussures, et je pense à ce qui va se passer dans quelques instants. Elle va refermer la porte et se diriger vers chez elle à pied? Elle ne peut pas s’en tirer comme ça. Elle réalise sans doute pas ce qu’elle vient de me dire. À quel point c’est pénible à entendre.

Je ne sais pas si c’est l’alcool ou juste l’adrénaline et le surplus d’émotions, mais sans réfléchir, je me lève brusquement. « Oh bah si tu le prends comme ça. » Je laisse tomber mes mots en souriant, phénomène presque étrange. Je me dirige tranquillement vers la porte en regardant Aza, retirant sans gêne mon t-shirt, le jetant au travers de la pièce. Je m’approche un peu plus et arrivé devant elle, je l’attire vers moi. Je joue avec le feu et même si ce que je fais est complètement stupide et fou, mon cœur tambourine dans ma poitrine et j’arrive pas à m’empêcher de continuer. « Dire que je fais tout pour pas être un de ces gars, et toi, t’attends que ça? » Ma main gauche se pose sur son menton, et je me penche pour être à sa hauteur. « T’avais qu’à me le dire, ma belle, on aurait réglé ça rapidement. » Je pose mes lèvres sur son front, doucement, et sans grands efforts, je l’entraîne dans la cuisine. Plusieurs fois, je me répète la même question : mais qu’est-ce que je fous?

Je l’assois sur le plan de travail, m’installant entre ses cuisses. Je n’arrive pas à l’embrasser, c’est quelque chose de trop personnel pour moi. Je la regarde, mon regard bleu est glacial. Je n’ai pas vraiment envie de ça. J’ai seulement envie qu’elle réalise qu’est-ce qu’elle vient de me dire. À quel point elle n’a pas le droit de me dire un truc pareil.
Je détache ma ceinture et la jette au sol, défaisant ma braguette. « Donc voilà, Aza. On y est. C’est ça que tu veux? Parce qu’avant que tu décides de me classer dans la catégorie facile des gars qui se foutent de toi, je veux juste que tu penses à tout ce que j’ai fait pour toi.  » Je fronce les sourcils et sort mon portefeuille de mon jeans, en sortant un préservatif que je pose sur le comptoir. Je jette mon portefeuille sur le sol, puis regarde Azalyne. La scène est surréaliste. Je suis là, braguette ouverte, torse nu et prêt à coucher avec mon amie sur le plan de travail dans la cuisine. Et tout ça pour me venger. « Désolé, j’aurais jamais dû me mêler de ta vie, Aza. Je voulais pas autant te faire chier. » Je la regarde, un peu triste même si je tente de le cacher. Mon ton est amer et c’est sans doute l’alcool qui fait son effet, mais elle m’a blessé dans ses propos. Énormément.

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Elle ne semble pas avoir écouté un mot de ce que j’ai dit, et je commence à perdre mes moyens en sentant ses mains sur mon pantalon. Je peux presque frôler ses lèvres et instinctivement, je ferme les yeux pour profiter des quelques secondes de répit. Elle parle, puis soudainement me repousse. Je la regarde, le regard plein d’incompréhensions. Elle remonte ma braguette et est maintenant debout devant moi. Elle parle à nouveau, et je me sens soudainement ridicule. Bien entendu que je ne suis pas un autre gars sur sa liste. Je ne suis pas comme ça, moi.  Je suis le bon ami qui est prêt à tout pour elle. C’est tout à fait différent. Sauf que voilà, ces temps-ci, les choses dérapent trop souvent. Je lui fais des crises, elle me fait des crises, elle m’embrasse quand elle est ivre et s’introduit chez moi quand je ne suis pas là.

Je n’écoute pas vraiment tout ce qu’elle me dit, mais je sens sa main sur mon torse et ses lèvres sur ma joue. Je n’ai pas envie qu’elle m’approche. Pas maintenant. Elle me tend mon t-shirt et m’annonce qu’elle va tout de même s’en aller, et de l’appeler demain. Je la regarde d’un air protecteur et regarde dehors. Aza vit dans le quartier sud et moi dans le quartier nord. Je n’ai pas vu sa voiture dans l’entrée. « Parfait. Je vais t’appeler un taxi. » Le fait qu’elle s’en aille ne me dérange pas. C’est peut-être mieux ainsi en fait. Il vaudrait peut-être mieux que l’on garde nos distances un certain temps. Faire une pause et réfléchir. En tout cas pour moi, car j’ai l’impression de devenir fou dans cette histoire. Je vais chercher le téléphone sur le chargeur et le tend à Azalyne. « Tiens, si tu préfères le faire toi-même. » Je me demande si Azalyne va retourner chez elle. Peut-être qu’elle va aller faire la fête dans un bar, rencontrer des hommes. Ou peut-être qu’elle va passer voir sa sœur ou des amies. J’aime bien l’idée qu’elle aille voir sa sœur. Elle sera peut-être de mon côté elle au moins.