Trick or treat

Soudain, plus un bruit. Plus de musique, plus de conversation … juste un effroyable fracas de verre et là, des hurlements. Mon sang ne fait qu’un tour et mes pensées ne s’orientent que vers une seule personne. « Mauve. » je dis ça en fixant l’intérieur sombre de la maison. Je met quelques secondes avant de réagir … « MAUVE ! » et puis je m’élance. Qu’est-ce que c’était ? Où est-elle ? Elle est blessée ? Est-ce qu’elle va bien ? Il fait noir, je bouscule plusieurs personnes. Je m’excuse hâtivement, et arrive là où le lustre s’est effondré. La panique me gagne. « MAUVE ? » j’essaie de couvrir les cris et les pleurs. « Réponds, j’t’en supplie ... »
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the halloween party

 

Il me répond, en plus, le petit merdeux. Il ne sait visiblement pas à qui il a affaire, et ça me plaît dans un sens. Ça ajoute un effet de surprise, je suppose. Il me répond avec un ton qui frôle l’arrogance et je soutiens son regard alors qu’il tire une dernière bouffée de sa cigarette pour la jeter au sol. Il pose son regard sur Olivia et ma main se crispe sur sa taille, et je la ramène légèrement vers moi. Je regarde le jeune en face de moi. Il doit être à peine majeur, et il ne m’impressionne pas du tout avec sa petite attitude d’enfant gâté. Lorsqu’il annonce qu’il va s’en aller, un sourire se dessine sur mon visage. C’est ça, disparais, je n’attendais que ça de toute façon. Je regarde Olivia qui lui souhaite à son tour une bonne soirée et pour ma part ne réponds rien. Je me contente d’attendre qu’il disparaisse, ce qu’il fait bientôt à ma grande satisfaction. Je le regarde s’éloigner, nous laissant seuls sous la faible lumière extérieure. La jolie blonde à mes côtés brise à nouveau le silence et je réfléchis quelques secondes à sa proposition. Entrer, profiter de la soirée et faire comme si tout était parfaitement normal. Ce ne serait pas la première fois.

Son bras se glisse autour de ma taille et alors que je sens ses doigts effleurer ma chemise, je décide que j’ai besoin d’un verre. Ou peut-être même deux. Je pose mon regard bleu en direction de la villa et alors que je m’apprête à marcher vers la porte, les lumières se ferment. Le silence se fait, et bientôt on entend un bruit sourd et des cris. Mon sang fait un tour, et tout de suite je pense au revolver à l’intérieur de ma poche. Peu importe qui c’est, il a perdu d’avance. Olivia me prend la main, puis m’entraîne en dedans. Je la regarde furieusement. Il ne faut PAS entrer quand on entend des bruits louches. Je murmure, me rapprochant de son oreille. « Tais-toi. On va appeler des secours, mais avant tu vas sortir tout de suite et je vais aller jeter un œil. » Je lui lance un regard autoritaire, mon ton est ferme. Après sept ans en prison, je ne tolèrerais pas qu’elle se fasse tirer dessus par erreur ou un truc du genre. J’ai attendu beaucoup trop longtemps pour ça. Je vois quelqu’un bouger, et je sors mon arme discrètement. Clic, clic. Sans même avoir à le regarder, j’enlève le cran d’arrêt.

Il fait sombre, je vois à peine devant moi et j’ai dit à mon ex-femme que j’allais maîtriser la situation. Seulement je ne connais personne, ici, pas même le propriétaire. Je ne sers pas à grand-chose, mais bientôt j’entends quelqu’un hurler dans la salle, et je reconnais le petit con de tout à l’heure parmi les cris mêlés de la foule. Parce qu’évidemment, les gens se posent des questions mais ne quittent pas. Je soupire et regarde où je mets les pieds, me rapprochant du zombie qui contemple le lustre fracassé sur le sol, imaginant déjà la facture pour les réparations. Je l’attrape fermement par l’épaule. « Maintenant, t’arrêtes de pleurnicher et tu fermes ta gueule. » Et mon attention est attirée plus loin alors qu’une odeur familière et métallique me parvient aux narines. Une femme se tient le ventre, plus loin, les mains rougies de sang. Je serre les dents et ma main se resserre un peu plus sur l’arme dans ma poche. « Va donc l’aider, et vérifier s’il y en a d’autres comme ça. » Pendant ce temps, je vais aller trouver le proprétaire. Qu’il sache au moins le bordel qui se trame chez lui.

you make me wanna die

Je respire, laissant les bouffées d'air essayer de dégager mon esprit autant embrumé par l'alcool que tout les événements récents. Aedan. Samuel. Naël. Cael. Trop de monde, trop de choses se bousculent dans ma tête. J'essaie de ne pas me perdre dans tout ça. D'un coup sec, j'essuie mes lèvres. Ce baiser surprise était sûrement la cerise sur le gâteau. Puis je tourne la tête vers une ombre près de la source de lumière. Quelqu'un parle. « Pourquoi c’est plus facile de se faire haïr ? » Et un verre se brise. J'aimerais pouvoir lui répondre même si je n'arrive pas à voir qui c'est encore. J'aimerais lui dire qu'aimer fait souffrir et qu'haïr permet d'éviter l'amour, d'une manière ou d'une autre. Mais même dans l'idée de détester tout le monde, j'ai craqué. J'aime Aedan même si j'essaie de me conforter dans l'idée que ce n'est que de l'attirance physique. Je tourne la tête. Dois-je m'approcher de cette ombre ? Ce serait-elle approché si c'était moi qui avait craqué ? Sûrement pas, tout le monde laisse tout le monde dans son malheur, quitte à ce qu'il se noie. Je lui jette un dernier regard et retourne à l'intérieur.

Je regarde de droite à gauche, pour essayer de retrouver quelqu'un. Le bruit est assourdissant, la musique et les conversations vont à bon train jusqu'à ce que les lumières s'éteignent d'un seul coup. Plus personne n'ose ouvrir la bouche, il y a juste des murmures inquiets. Puis d'un seul coup, quelque chose tombe et s'écroule au sol, lançant des morceaux de verres partout. Quelqu'un me pousse et je manque de perdre l'équilibre, essayant de me protéger le visage de mes bras même si certains m'écorchent et n'hésitent pas à se planter dans ma peau et sur mon visage. Mes oreilles se font sourde au bruit à cause du boucan précédent, jusqu'à ce que j'entende quelqu'un crier mon nom. « MAUVE ! » Cette voix... « MAUVE ? » Je connais cette voix qui crie mon nom. J'ouvre les yeux mais il fait trop noir pour y voir quoi que ce soit de mon point de vue. « AEDAN ! » Je crie pour qu'i m'entende malgré les autres qui crient de plus belle. Sous le choc, je ne me rends même pas compte que je tremble et que les larmes mouillent mon visage.

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Trick or treat

Une pression sur mon épaule, je tourne la tête. Pour un peu, j’aurais frappé ce type. De toutes mes forces, quitte à recevoir le double, le triple, le centuple. Mauve était là-dedans. Mauve est là-dedans. Elle est sûrement morte écrasée par le lustre. Mais le lézard, il l’a protégé, hein ? Trop hébété, je ne trouve rien à répondre au dénommé Kristjan. Je regarde la jeune femme le ventre ouvert, ce qui m’arrache un haut-le-cœur. Bordel de merde et si Mauve était dans cet état ? Je mords ma lèvre inférieure, mais la compagne du psycho-taré s’approche. Elle me devance et je la remercie du regard. Je me dégage assez violement de la poigne de Kristjan. Et là, j’entends la voix de Mauve. Un cri. Elle hurle mon prénom. Et ça me brise le cœur. Je me dirige à tâtons vers la voix. Moi je n’ai rien, j’étais dehors … je marche juste sur du verre qui craque. J’ai peur. Mon sang cogne contre mes tempes. Je répète, d’une voix tremblante : « Mauve ? » j’ai peur. J’ai peur de la perdre putain. Mes mains tremblent, j’attrape mon portable, m’offrant une lumière incertaine. J’aperçois la rousse un peu plus loin, et j’accours vers elle, l’attrape dans mes bras. Mon cœur tambourine contre ma poitrine. « ça va, t’as rien ? T’es blessée ? »
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you make me wanna die

Je suis encore complètement sous l'effet du choc, et l'adrénaline du moment m'empêche de ressentir la douleur de mes quelques blessures où la peur. Je reste figée sur place, regardant le désastre jusqu'à ce que j'aperçoive une lumière faible, provenant sûrement d'un portable. J'entends un « Mauve ? » qui me fait tourner la tête. Et je vois grâce au faible éclairage le visage d'Aedan qui se dirige vers moi, en m'attrapant dans ses bras. « ça va, t’as rien ? T’es blessée ? » Je secoue la tête malgré mes pleurs. Je saigne juste au niveau du visage et des bras car je me suis pris des morceaux de verres mais tout va bien. Puis je me rends compte que lui aussi aurait pu se blesser. D'un seul coup, ce qui me maintenait complètement hors situation explose et je me prends la vérité en pleine figure, comme une gifle soudaine. Des gens sont peut-être morts, voir gravement blessé. « Oh mon dieu, Aedan. » Je m'agrippe de plus en plus fermement à lui, tout en marmonnant des « je t'aime, je t'aime, je t'aime... » sous l'effet du choc. On dirait une scène de film, à la fin de la catastrophe.

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Tricks or Threats

Tout se passait pourtant pour le mieux. Les gens s’amusaient, les couples s’hurlaient dessus et les autres riaient, rien de bien fou. Jusqu’à ce que tout se passe très rapidement, que la lumière, la musique, tout s’éteigne d’un coup et qu’on se retrouve tous dans le noir. Les hurlements retentirent, les chuchotements, les questions … tout le monde se demandait ce qu’il se passait. J’entendais une pauvre débile s’écrier « Oh mon dieu, des esprits nous veulent du mal, cette maison est haaaantéééée !!! » tout en se jetant dans les bras de son mec qui poussa un grognement de surprise. Je soupirais et commençais à entrer dans la maison pour tenter de savoir ce qu’il se passait. Soudain, un bruit m’arracha un cri et je portais automatiquement mes mains à mon ventre comme pour le protégé, mais ça ne servait à rien de toute évidence. Lorsque j’entrais dans l’énorme bâtisse, l’impressionnant luminaire était écrasé au sol et l’agitation régnait. Seulement, tout le monde n’avait pas été épargné. Des gémissements de douleurs se faisaient entendre et je me dirigeais instinctivement vers eux, suivant l’odeur caractéristique du sang. Utilisant la lampe torche de mon téléphone, j’arrivais rapidement vers une jeune femme à terre, se tenant le ventre, duquel sortait beaucoup de sang et une jeune femme blonde (Olivia) accroupie près d’elle. Je posais délicatement ma main sur l’épaule de la jeune femme, tout en m’agenouillant – avec difficulté, vu mon état – près de la demoiselle blessée. « Vous la connaissez ? » demandais-je doucement à la blonde. Celle à terre s’agita un peu, et je retirais le foulard autour de son cou avant de le poser sur son ventre et de faire compresse : « Je suis médecin, ne vous inquiétez pas, tout va bien se passer. Il faut seulement faire pression pour stopper l’hémorragie, si vous ne bougez pas, tout ira très bien. Comment vous appelez-vous ? » demandais-je à la jeune femme en sang. Son visage blême affichait une expression douloureuse, mais ses yeux se plantèrent dans les miens puis firent la navette entre la jeune femme à côté de moi et moi, avant de fixer mes yeux de nouveau : « Nina ! » Je lui souris pour la rassurer avant de me tourner vers la blonde à mes côtés : « Je m’appelle Taryn et je suis titulaire à l’hôpital. Auriez-vous un téléphone pour appeler les urgences ? Sinon prenez le mien, même si la lumière la rassure ! » Je lui montre la blessée du regard, avant de lui faire un sourire, attendant qu’elle réagisse. J’en profite pour jeter un regard autour de nous, je ne vois que zombie et chapeau de sorcière. Où est Seth ?! Ce n’est pas parce que ce qu’il s’est passé entre nous est un peu compliqué, que je n’ai pas peur pour lui !
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The Halloween Party

Tout le monde

Ils étaient en train de parler plus ou moins tranquillement tout les deux. Cela faisait presque trop longtemps qu'ils n'avaient pas eu de conversation normale, sans hausser la voix. Il fallait que cet échange soit celui qui conclue leur couple. C'était surement pas un hasard ça. Il lui demandait des explications, des choses qu'au final il ne voulait pas savoir et dont il n'avait plus rien à faire, mais il sentait que c'était ce qu'il fallait faire. Comme il lui avait dit, ça ne serait pas une ex comme les autres, il y avait encore un lien entre eux, lien qu'il s'était évertué à oublier depuis un mois, mais ce lien d'amitié qui les avait unis, rapprochés et séparés. Seth aurait du l'écouter depuis le début. Tant pis, ce n'aurait été que quatre semaines de couple, il s'en remettrait. D'ailleurs, il était dans une fête d'Halloween pleine de sorcières et autres créatures mystiques, il n'aurait aucun mal à trouver son bonheur ce soir.

Alors qu'il finissait son petit discours, une tête blonde surgit dans son champ de vision, loin, très loin derrière Azalyne, proche de l'immense demeure. Il l'ignora pour jeter son regard rependant dans celui de son ancienne petite-amie, essayant d'y trouver la moindre petite étincelle d'amour qui lui ferait définitivement dire qu'ils n'avaient pas eu meilleure idée de se quitter mais il le releva instantanément. La femme blonde venait de traverser une partie de l'allée et s'était dirigée vers un des éclairages extérieurs du jardin. Ses yeux parcoururent le corps de son inconnue pour s'arrêter vers son ventre qui, aucun doute possible, contenait un bébé. Son visage était barbouillé de sang la rendant presque méconnaissable, mais le coeur de Seth fit un bond dans sa poitrine. Il se décala sur la  droite d'Aza pour mieux la regarder mais il n'eut pas le temps de rendre réelle sa certitude car à l'instant même, le jardin et la maison furent plongés dans le noir complet. Il y eut un moment de flottement, et des cris s'élevèrent tout autour d'eux. Le premier geste qu'il pensa à faire fut d'attraper le poignet de l'infirmière qu'il trouva sans mal malgré l'obscurité et il se rapprocha ostensiblement d'elle. « Bordel, qu'est-ce qui se passe ? » grommela t-il sans attendre de réponse. De sa main libre, il fouilla dans sa poche de costume, en sortit son téléphone qu'il alluma, comme il semblait que beaucoup d'autres invités l'avaient fait, et il le braqua sur le visage d'Aza, avant de se tourner vers la maison. Dans la faible lumière du portable, il vit que tous les invités du jardin convergeaient vers l'intérieur. Son coté rationnel pris le dessus et il poussa un soupir de soulagement avant de revenir vers sa compagne. « Ca doit être une simple panne de courant. Je vois pas pourquoi tout le monde panique ! ».

A peine avait -il fini sa phrase qu'un bruit assourdissant de verre brisé se fit entendre, accompagné d'un hurlement plus aigu que tous les autres. Ah, plus qu'une coupure de courant apparemment. Seth aurait pu se sauver directement, si la fête de Parker prenait une telle tournure il n'allait décidément pas s'amuser ce soir, en plus il ne connaissait personne à l'intérieur. Sauf une blonde. Et quelle blonde ! Décidément, il ne pouvait pas partir sans avoir résolu ce petit problème. « Okay, on aura tout le temps de reprendre cette conversation Aza, je vais aller voir ce qui se passe à l'intérieur ». Tant pis pour les explications. Il lui fit un petit sourire et tourna les talons pour se précipiter vers la maison, son portable à bout de bras. Dans la salle de réception, c'était une véritable cacophonie, seule une voix raisonne plus fort que les autres, et il n'eut pas de difficulté à reconnaître le timbre de l'hôte de la soirée même s'il ne l'avait pas entendu beaucoup. Il semblait autant surpris que les autres, mais c'était lui le maitre des lieux, il n'allait pas être pris au dépourvu dans sa propre maison quand même ?! « PARKER ! » rugit Seth en essayant de se faire entendre parmi le brouhaha. Il essaya de se faufiler près de l'homme mais il ne savait pas précisément ou il était et les masques d'Halloween lui bouchaient pratiquement la vue. « Allez dire à vos domestiques d'allumer le courant ! Ils savent ou sont les fusibles de cette barque non ? ». Il n'est pas vraiment énervé, mais gueuler pour savoir ce qui se passe n'allait surement pas régler le problème. La moindre des choses serait quand même d'aller régler le problème de la lumière, elle ne s'est peut être pas éteinte toute seule. Seth s'avance parmi la foule. Il passe devant la fameuse momie rousse et un garçon qui se jettent dans les bras l'un de l'autre en se criant leur amour. Si la fille n'avait pas le visage en sang, il aurait trouvé ça pathétique mais il se moque des états d'ame des adolescents, et il continue son chemin. Devant lui, un large cercle s'est formé autour du cadavre d'un gigantesque lustre. Un autre couple se trouve sur sa droite, leur visage est aussi ensanglanté que celui de la momie, mais il ne sait pas réellement si c'est l'effet du maquillage ou des projectiles du lustre. Soudain, il sent qu'on le pousse. C'est encore cette blonde qui passe devant lui. Ce n'est pas elle qui l'a touché, mais les deux personnes qui ont du se décaler pour la laisser passer. Faut dire qu'elle prend de la place avec son ventre. Elle se dirige vers une femme qui git à terre, une autre accroupie à son chevet. Seth les observe toutes les trois, jusqu'à ce qu'elles soient rejointes par un homme-vampire qui enroule ces bras autour de sa quasi-inconnue. Seth se redresse brusquement, pose un regard noir sur cet homme qu'il ne connait pas, puis fait le tour du cercle jusqu'à se trouver à l'opposé du trio. Ainsi, quand la blonde relèvera la tête, il la verra instantanément. Et son incertitude se transformera en réalité.

Trick or treat

Elle secoue la tête. Ma question est très certainement stupide, puisque je peux voir du sang couler sur son visage, sur ses bras. Je me mords la lèvre, heureux tout de même qu’elle n’ai rien d’autre. Et puis, elle semble réaliser le drame qui vient de se dérouler, là, juste sous nos yeux. Je caresse la tête de la rouquine, murmurant un « ça va aller ... ». J’essaie moi aussi de me rassurer après cette horreur. Et puis elle se met à répéter frénétiquement deux mots. Deux mots qui me figent, qui me font battre le cœur et rougir les joues. « Je t’aime ». « Quoi … ? » j’arque un sourcil. Et je me dis que c’est certainement le choc. Que c’est juste le choc. Je prends une inspiration. « Mauve, ça va aller ... » je la rassure. J’essaie. J’suis paumé. Soudain, un éclair traverse mon esprit. Samuel, l’homme lézard. Où est-il ? Je fronce les sourcils, regarde autour de nous, il fait trop noir. Je préfère me taire, la jeune femme est assez sous le choc. Je la serre un peu plus. « Je t’aime aussi … » Mais chut. Elle ne sait pas que c’est vrai, hein ?
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I'm a wizzard

Sa question me laisse sans voix. Non, ce n’est pas le rôle d’un frère. J’ouvre la bouche, mais les lumières s’éteignent. « Qu’est-ce qui se passe ? » je m’attends à une farce, à une animation cool d’halloween. Mais non. C’est le cauchemar. Le vrai drame qui survient. Un bruit sourd venant du plafond et j’ai juste le temps de mettre un bras devant mon visage, le lustre s’écrase déjà sur le sol, volant en des millions d’éclats. Un plus gros morceau de verre se plante dans ma jambe, sous la douleur je flanche. Je lâche un grognement sourd de douleur, jetant des regards affolés dans l’obscurité. « Aleks ? Aleks, ça va ? » j’entends l’hôte hurler. Des gens sont probablement morts sous ce lustre. J’aimerais aider, mais le morceau de verre planté dans mon tibia m’en empêche.
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the halloween party

 

Ce qui me trouble le plus, dans cet évènement, c’est à quel point il est normal, en réalité. Des armes, des blessés, des morts. C’est ma routine, en quelque sorte. Je roule les yeux alors que le zombie devant moi retient un haut-le-cœur en apercevant l’état de la blessée. C’est assez ironique quand on y pense. J’entends marcher au travers des débris et par méfiance je regarde rapidement derrière moi pour constater qu’il s’agit en fait d’Olivia qui s’approche. Son téléphone m’éblouit et je cligne des yeux quelques secondes avant de revenir à mon zombie. Il profite du moment d’inattention et s’éclipse puis part à la recherche de la fameuse « Mauve » dont il gueule le nom. Olivia me tend son téléphone et je n’ai pas le temps d’émettre le moindre son qu’elle est déjà en train de me parler. Elle dit qu’elle va se charger de la femme en sang. Je chercherais beaucoup plus un médecin dans la salle, mais d’abord il faudrait calmer les invités, cette fête est devenue un véritable foutoir. Tenant le téléphone de mon ex-femme en main, tentant de ne pas m’aveugler avec la lumière, je marche lentement à la recherche de rien en fait, car je n’ai aucune idée de ce que je cherche réellement. J’entends une femme parler à Olivia et en entendant qu’elle est médecin, je décide de m’éloigner plus loin. Un problème de réglé, c’est déjà ça. J’entends hurler, un autre idiot qui ne sait pas boire? Ça semble populaire dans les soirées à Siloam Springs! Je regarde l’énergumène qui hurle pour savoir ce qui se passe et me dis que finalement, ce n’est pas si grave s’il y a des morts dans le lot. Pas une seule seconde, l’idée qu’il soit le maître des lieux ne m’effleure l’esprit.

Je vois un homme approcher d’Olivia et fronce les sourcils légèrement durant quelques secondes, puis réalise que celui-ci enlace l’autre femme et regarde ailleurs. J’oublie rapidement les petits couples tous trop occupés dans leur petit monde pour réaliser ce qui est sans doute en train de se passer. Je pousse un inconnu pour me frayer un chemin et bientôt, une autre voix masculine se fait entendre, et hurle au dénommé « Parker » de se ressaisir. Je m’approche assez pour voir ce qui se passe, et je comprends bien rapidement que j’ai trouvé le propriétaire des lieux, et qu’il est complètement bourré. Je pousse un soupir ennuyé et regarde en direction d’Olivia, qui tente visiblement d’appeler les secours. Je souris légèrement, puis rapporte mon attention vers notre ami Parker, mais pas pour bien longtemps en fait, car son interlocuteur énervé semble plutôt intéressé à s’approcher, comme par hasard, en direction de mon ex. Je serre les dents, me disant qu’une fois de plus je deviens parano. Je pense à la coke dans ma voiture. Oh comme j’aimerais une ligne à ce moment précis. Je réalise que l’hôte un peu trop bourré s’est éclipsé dans le jardin et je me précipite à sa recherche. J’arrive dehors juste à temps pour l’entendre parler, et bien que je puisse admettre qu’il est saoul et que l’alcool rend con, il s’avère que la coke me rend beaucoup plus agressif et encore moins patient.

Je m’avance vers lui et lui souris poliment avant de prendre la parole. « Monsieur Parker, bonsoir. » Le coup part sans cérémonie et Je sens mes jointures s’enfoncer dans sa joue. Mes doigts sont humides par la suite et je ne prends pas le temps d’examiner s’il s’agit de salive ou de sang, je me contente d’essuyer ma main sur la manche de son veston, que je retiens fermement de l’autre main. Je fais une légère grimace de dédain et le relâche avant de soupirer. Maintenant peut-être qu’il sera plus réveillé. « Donc, maintenant que je vous ai trouvé, dites à vos invités de sortir de cette demeure. Une femme a été poignardée, et je peux presque vous garantir qu’il y a des morts. » Je glisse ma main dans ma poche et en ressort le pistolet que je gardais bien caché jusqu’à présent. Pointant l’arme sur le propriétaire de la villa, je lui adresse un sourire mauvais, continuant sur un ton calme avec mon accent à couper au couteau. « Ah, au fait. C’est un ordre. Je crois pas que vous soyez en état de gérer quoi que ce soit, vous puez l’alcool. » Je lui lance un petit regard hautain. Ces ivrognes, ils sont insupportables.

the halloween party

 

L’ivrogne est au final vachement réveillé, à ce que je peux voir, et lorsqu’il me répond et se met à rire, ma mâchoire se serre et je retiens mon poing qui commence à me démanger à nouveau. Il me parle de New York, et que je ne l’impressionne pas. Lorsqu’il me mentionne qu’il voyait des hommes comme moi à la pelle là-bas, je ne peux m’empêcher de sourire encore plus. Ce type est réellement saoul. Je suis prêt à baisser ma garde. Terrible erreur, car bientôt je reçois à mon tour un coup de poing. Cinglant, mais j’ai déjà connu bien pire en prison. J’échappe le pistolet sur le sol, et je remercie le ciel pendant quelques secondes car j’avais gardé le cran de sûreté. Je passe ma main sur ma joue un instant, et du coup baisse ma garde. Alors que je sens sa main se resserrer sur ma gorge et me plaquer au mur, je ne réagis pas et le laisse faire. Je reste passif, parce que si j’explose il risque de probablement crever sur le coup. Je l’écoute me raconter à quel point il se fout bien de ce qui se passe en dedans et me dit d’aller gérer la catastrophe moi-même. Ah oui? Sans problème. Et passer pour le héros de l’histoire à la fin? Sans aucun problème, même. Il me relâche et continue de parler. Je resserre ma cravate et roule les yeux alors qu’il se met à jacasser, me disant que je peux le tirer si j’en ai envie. S’il croit vraiment que je me serais gêné pour lui, le pauvre ne sait pas à qui il a affaire. Mais je n’ai pas forcément envie de lui montrer à qui il a affaire. Moins il en sait, mieux ce sera.

Soudain il me dévisage, et je me demande cette fois-ci ce qu’il va me sortir, probablement me raconter à quel point il se moque totalement de tous ces gens présents chez lui ce soir. Je ramasse le pistolet sur le sol, l’enfouis dans ma poche et écoute avec désintérêt ce qu’il me dit. Peu à peu, il pique ma curiosité. Il n’a pas tort d’un côté. Pourquoi est-ce que je me préoccuperais d’un lustre brisé et de quelques morts? J’ai vendu des armes pour des génocides, pourquoi est-ce que ce soir ce serait si grave que quelques personnes crèvent?
Peut-être parce que j’ai envie d’un peu de quiétude pour un moment. Le temps d’installer mes affaires. J’arrive en société et c’est déjà la catastrophe, comme c’est prometteur. Il insinue que je suis paranoïaque, ce qui n’est pas tout à fait faux, et lorsqu’il finit en m’annonçant qu’il me trouve étrange et m’apprécie bien, je soupire et marmonne en serbe quelques insultes à son égard. Je me tourne vers l’intérieur de la demeure et glisse ma main dans ma poche pour saisir mon fusil. Clic, clic. J’enlève le cran d’arrêt et marche vers l’intérieur. Je tire en l’air un coup.
C’est magique comme une arme peut faire taire les gens. Je tire un deuxième coup pour capter l’attention, me déplaçant dans la pièce. « PAS DE PANIQUE, FERMEZ-LA ET ÉCOUTEZ-MOI. » J’attends un instant puis finalement, c’est un véritable silence de mort. « Si vous avez des téléphones portables, allumez-les. Ce sera déjà ça pendant que l’on rétablit le courant. » Je regarde les gens autour. Tous des visages que je n’ai jamais vu avant aujourd’hui et je me tiens devant eux, comme si j’étais le propriétaire de cette foutue maison. « Maintenant dirigez-vous tous vers le jardin. Ce sera plus sécuritaire pour tout le monde. Est-ce qu’il y a des paramedics dans la salle? » Je regarde la foule en attente de réponse. Je tire une troisième fois en l’air, juste pour être certain de m’être fait comprendre.

you make me wanna die

Fin de la catastrophe, c'était un euphemisme. En réalité, elle ne fait que commencer. Alors qu'Aedan essaie de rassurer, mes paroles le font tiquer quelques secondes puis il reprends, me tenant fermement contre lui « Mauve, ça va aller ... ». Je m'accroche toujours à lui, à sa voix, me souciant beaucoup plus de la situation maintenant. J'essaie de me rappeler ce qui s'est passé mais tout s'est embrouillé. Je n'ai rien pu voir, tout ça a été trop rapide. Je suis rentrée, et puis plus rien sauf les cris. Une tragédie. Je tourne la tête pour voir ce désastre : des gens sont penchées sur d'autres, certains crient, cherchent de l'aide, blessés ou au près des blessés. Aedan ne lâche pas son entreinte, comme pour essayer de me protéger de tout ça. « Je t’aime aussi … » Je lève les yeux vers lui et croise son regard. Dit-il ça pour me rassurer aussi où... ? J'hésite à ouvrir la bouche mais au même moment, un coup de feu retentit. Mon sang ne fait qu'un tour tellement je le crains, ce coup de feu. Ce bruit des balles. Pendant trente secondes, je me rappelle comment je courrais pour fuir les flics, fuir les balles. Comment ma vie ne tenait qu'à un fil, comment elle ne tient encore qu'à cette chance. Mais celle-là ne touche personne. Une seconde. Lorsque le silence, un silence de mort s'abbat sur les lieux quelqu'un crie à l'assemblée, sûrement le détenteur du flingue.  « PAS DE PANIQUE, FERMEZ-LA ET ÉCOUTEZ-MOI. » Personne n'ose parler, ni même se lamenter. La peur glace tout le monde. Il demande aux détenteurs d'un portable de les allumer. Puis un troisième coup de feu se fait entendre et il reprends « Maintenant dirigez-vous tous vers le jardin. Ce sera plus sécuritaire pour tout le monde. Est-ce qu’il y a des paramedics dans la salle? » N'ayant aucune notion de médecine mais juste de survie, j'hésite entre fuir ou obéir. Sauf que fuir me ferait passer pour une coupable de cet incident. Et je ne laisserai pas Aedan ou encore... « Sam ! » je marmonne, affolée, l'ayant presque oublier. J'essaie de me dire qu'on a fait pire et qu'on s'en est sorti, ensemble. Oui, on a vu pire. Hein qu'on a vu pire ? Sauf que cette fois, nous ne sommes pas ensemble. Je ne le vois pas malgré mes efforts pour le chercher du regard. Quelqu'un prends la parole alors que tout le monde se dirige vers le jardin, un froid glacial dans le dos. Des applaudissement retentissent, lents. « Vive le héros ». Vive Halloween.

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Trick or treat

Je serre Mauve contre moi, comme si j’avais peur qu’elle ne s’échappe, comme si j’avais peur qu’elle s’enfuie. Je ne la lâche pas et mon étreinte se resserre d’un coup lors du premier coup de feu. Mon cœur bat plus vite que je ne l’aurai voulu. Si jamais cette balle la touchait, si jamais on lui tirait dessus … Je la serre. J’essaie de ne pas l’étouffer, mais je la serre comme un dingue. Le deuxième coup de feu se fait entendre et je reconnais la voix du type bizarre qui rugit dans la pièce, à présent d’un calme effrayant. Il nous somme de nous rendre dans le jardin, je n’ai pas envie, mais la foule, trop apeurée, nous pousse Mauve et moi dans cet immense carré d’herbe. Soudain, Mauve marmonne un « Sam ! » et je la serre d’autant plus. Comment la rassurer ? Lui dire qu’il est en vie ? Il est sûrement mort sous ce lustre. Mais je ne me démonte pas, je lui caresse le dos. « Mauve, ça va. » Je ne sais pas pour qui je me prends de lui dire que ça va. Son ami est peut-être mort. Mais je ne sais pas, c’est comme pour la rassurer. Lui dire que de toute façon, je ne la laisserais pas rentrer de nouveau dans cette maison. Parker applaudit lentement. Ça fait froid dans le dos. Je me tourne vers l’immense maison. « ça va aller. » je répète ça tout haut. Pour me rassurer. Pour la rassurer. Pour nous rassurer. Puis je me tourne vers elle. « Tu saignes … » merci Sherlock !
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you make me wanna die

La foule nous pousse Aedan et moi dans le jardin, alors que je suis toujours dans ses bras. Il essaie de se faire rassurant, de ne pas me lâcher, mais je ne peux m'empêcher d'avoir peur. Peur pour les autres, peur pour Samuel qui doit se trouver dans les débris, écrasé par le lustre. Les larmes coulent à nouveau toute seule sur mes joues, sans bruit. Je n'arrive pas à croire que Samuel est peut-être mort, sous ce lustre. Je n'arrive pas à imaginer ma vie sans lui, sans ses allures de leaders, ses regards en coin ou encore tout ses souvenirs. Le jour où il m'a tendu la main, m'a sauvé. Sans lui, je ne serais jamais là. Je serais morte au coin de la rue, sûrement droguée à tout qui est possible ou inimaginable. « Mauve, ça va. » Je secoue la tête, non, ça ne va pas. Il regarde la maison, tandis que je prie pour y voir apparaître quelqu'un semblable à Samuel, l'homme lézard. « ça va aller. » Il pose à nouveau son regard sur moi et déclare « Tu saignes … ». Je n'essuie même pas le sang, je préfère le laisser couler comme mes larmes.  « Samuel ! Je veux le voir ! » Je plante mon regard dans celui d'Aedan, suppliante. J'essaie de passer, pour voir quelque chose, mais il me tient fermement. « Il faut que j'entre là-dedans, il peut pas être mort, c'est pas possible. Il a pas le droit ! » Je pleure encore, prête à m'écrouler d'une minute à l'autre dans ses bras. Il n'a pas pu mourir, c'est impossible.

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