cause girls don't want, we don't want our hearts to break in two

il est tôt. encore trop tôt pour que la ville soit animée, que les oiseaux chantent et les enfants crient. j'ai été réveillée par un cauchemar. à chaque fois, je le revoyais. toujours lui. depuis les fêtes, depuis que j'avais croisé son regard, il me hantait. son odeur s'était répandu comme une fumée âcre et prenante dans toute la maison. je l'ai respirée, et ça m'a pris la gorge. j'avais besoin d'air, alors je suis sortie des draps et je suis sortie. sans boire ni manger, ni même prendre quoi que ce soit, je me suis changée et je suis partie, laissant l'appartement inanimé. mais malgré tout, il tournait dans ma tête comme un carrousel.

alors j'ai marché, essayant de me vider l'esprit. j'ai respiré, et j'ai marché, me concentrant sur mes pieds, mes pas, regardant le sol avec attention. parfois mes yeux rencontraient le bleu foncé du ciel pour changer du béton grisâtre. parfois je courais, comme pour le fuir, et je m'arrêtais, croyant l'avoir semé. mais il était toujours là, alors je me remettais à marcher, sans regarder derrière moi, sans regarder en face mes erreurs et ce sentiment inavoué pour le mauvais garçon.

ma vie était devenue une éternelle fuite. je n'en pouvais plus. le vent bousculait mes cheveux, volaient dans tout les sens, s'entrechoquaient. j'avais froid, j'avais faim, mais ce n'était pas comparable à la douleur que j'éprouvais intérieurement. alors que je marchais encore, ayant perdue tout sens de l'orientation, je percutais quelqu'un. j'en avais le souffle presque coupé tellement ça m'avait arraché à ma démence. mais ce qui était le plus fou, c'est que celui dont le visage était ancré dans mon esprit était devant moi. c'était tristan.

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Et soudain tout change. Tête baissée, les mains enfoncées aux tréfonds de mes poches pour éviter le froid mordant de cet hiver, je fonce à travers la masse des quelques travailleurs matinales de Siloam. Un objectif en tête : rentrer chez moi et dormir. Me sortir de la tête cette dure nuit de travail intensif, me sortir de la tête tous les problèmes qui tournent en rond au creux de mon esprit et qui ne cesse de me hanter depuis des jours, des semaines, des mois. Et tout ça pour un nom. Sage. Je la hais. Je l’aime. C’est une inexplicable contradiction qui s’opère en moi, qui me retourne les trippes et qui me fait me lamenter sur mon sort. Au fond c’est une salope et je suis un connard. Point à la ligne. Elle a trahit son copain, j’ai trahit mon frère jumeau. Et depuis je n’arrive plus à le voir, à redevenir le gentil frère que j’étais. Je me sens minable d’avoir couché avec sa copine pendant son absence. Et je me sens encore plus minable de ne pas arriver à lui avouer toute cette histoire. Je tourne au coin de ma rue, évitant d’écraser une mamie qui promène son espèce de chien en dentelle et je cherche mes clés dans ma sacoche. C’est cet instant que choisi une demoiselle pour me percuter. Une demoiselle au parfum enivrant et reconnaissable entre mille. Elle. Mes yeux s’équarquillent en la découvrant pâle et totalement effarouchée. Elle me fait pitié. Mais ça ne dure qu’un instant. Un infime instant. Juste après c’est une vague de colère qui me submerge. « Putain mais qu’est ce que tu fous là ?! »

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je ne rêve pas. ses yeux me scrutent, écarquillés, il est comme tétanisé de me voir, et je perçois dans ses yeux mon reflet. ma fatigue, la pitié que je dois inspirer. mais ça ne dure qu'un instant. il y a une colère. sa colère, des orages qui grondent, et moi, cause de ce temps horrible. « Putain mais qu’est ce que tu fous là ?! » je recule d'un pas, comme violentée par ses mots. un tas d'émotions m'envahissent. de la haine. de la tristesse. et quelque chose de plus intime. de beau mais de gâché.

je me braque face à la violence de ses paroles.« je marchais... et je t'ai percuté. » j'ai l'impression que je vais flancher, m'écrouler. sans m'en rendre compte, je tremble de froid. mais qu'importe. « j'espère juste que je ne t'ai pas fait trop mal, ce serait dommage de souffrir pour avoir été percuté par la copine de son frère. » chaque mot m'écorche tellement je les prononce avec ironie. puis mon regard se pose sur l'appartement où il allait rentrer. sûrement chez lui, là ou il habite seul ou avec sa nouvelle copine, peut-être. « alors tu habites là ? »

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T’es qu’un con mec. Mon subconscient m’épate parfois. Je sais que ce que j’ai fait à Jules est immonde. Je sais que ce que Sage a fait à Jules est tout aussi immonde. Et je sais que ce que je m’inflige en la traitant aussi durement est immonde. Mais enfin, vous voudriez que je la traite comme l’égale d’une princesse ?  Cette fille m’a autant brisé le cœur que celui de mon frère. Si un jour il l’apprend bien entendu. Le dilemme gronde à nouveau en moi. Si Sage ne l’avoue pas à Jules, le feras-tu ? Au risque de le perdre lui et de la perdre elle ? Et de l’autre côté. Mais tu l’as les a déjà perdu crétin, et tu te pourris la vie par le même occasion. Je serre les dents et l’écoute parler, de son ton à la fois si doux et derrière lequel elle crache son venin dans une mélodieuse ironie. Je souris, d’un sourire carnassier. « J’ai déjà assez souffert à cause de la fameuse copine de mon frère. Et pas que physiquement. » Mon moral est tout autant détruit par cette sorcière. Elle jette un regard vers la porte devant laquelle nous sommes arrêtés, mes clés à la main. Le rapprochement est facile à faire. Je réponds à sa question, légèrement moqueur. « Oui… J’habite là… » Je ne sais pas trop ce qu’elle cherche à faire, mais je n’ai pas le temps de faire ami-ami avec. J’ai déjà l’impression d’être retombé au fond du trou de l'araignée, cette dernière m'emprisonnant dans sa toile de soie.

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ses mots sont violents, mais ce n'est pas étonnant. j'ai été lâche, je suis partie, je l'ai abandonnée à sa solitude, le laissant seul pour retrouver jules. celui que j'ai trompé sans qu'il le sache. je le déteste de me détester, mais je le déteste encore plus de m'aimer. ou du moins, de m'avoir fait l'aimer, lui et sa personnalité, lui et son tout. ce qu'il ne sait pas, c'est que je suis aussi brisée que lui. et si lui l'exprime par la haine, moi c'est avec ma musique. mon seul échappatoire, mais aussi mon exécutoire.

alors que je le provoque, il me rends la pareille, et ça me fait l'effet d'une claque. « J’ai déjà assez souffert à cause de la fameuse copine de mon frère. Et pas que physiquement. » cette fois, c'est de trop. je m'approche de lui, beaucoup trop près, et lui crache presque au visage. « tu n'avais qu'à refuser la demande de jules. excuse moi de te faire souffrir, car moi, je me porte très bien ! vraiment très bien ! » c'était un mensonge, sinon, je ne serais pas là, à trembler dans le froid et à me battre avec celui qui était mon tueur et mon amour. et il devait le voir que je lui mentais.

« Oui… J’habite là… » je détache mes yeux du bâtiment pour me reconcentrer sur lui. plus adoucie, cette fois-ci. « oh je vois. super. » je ne savais plus quoi dire après m'être emportée.

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Et les offensives débutent. Elle comme moi nous sommes là à cracher notre haine réciproque à la figure, alors qu’au fond personne ne souffre plus que mon frère. Mais ça il l’ignore encore. Elle s’énerve, enrage. Vas y, crache ce que t’as à dire. Je la regarde, sans quitter ses iris des yeux. Elle me reproche ce que moi je n’ai jamais forcé. C’est cette connerie de destin. Et elle ose me mettre ça sur le dos ? Et proférer qu’elle se porte bien alors qu’elle est totalement déconfite ? Je ris amèrement. « Bien ? Tu vas bien ? T’en a pas l’air Sage. » Mon ton ne porte pas à croire que je m’inquiète mais au fond c’est le cas. Elle est frigorifiée, plus pâle qu’à son habitude et j’ai l’impression qu’elle pourrait se briser d’un instant à l’autre et s’effondrer sur le trottoir. Alors comme si c’était la chose la plus naturelle du monde, nous reprenons une conversation normale. Au fond on ne s’est réellement connu qu’une semaine, elle ignore que j’habite là seul, elle ignore que je bosse dans cet atelier, elle ignore que j’écris pour m’évader. On se connaît, mais on ne se connaît pas. Tout ça parce qu’elle est partie. Je lève les yeux vers la fenêtre de mon appartement et demande un peu froidement. « Tu veux monter ? » Je la regarde à nouveau. Il y a quelques temps cette question aurait pu avoir un autre sens. Aujourd’hui je voyais juste face à moi une fragile petite poupée blonde et je me voyais mal l’abandonner sur le trottoir. Si Jules ne s’occupait pas d’elle, alors je le ferais. Je fronçais les sourcils et renchérissait. « Non la question se pose pas. Tu montes, t’as l’air congelée. » J’ouvris la porte avant de la pousser doucement dans le hall d’entrée.

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je lui en veux tellement. je lui en veux de ne pas me gifler, me faire voir la vérité, de ne pas tout dire à jules. je me sens tellement mal. il me regarde m'énerver, m'emporter contre lui, tout mettre sur son dos alors que c'est de notre faute. alors que je prétends aller bien, tristan me rit au nez. « Bien ? Tu vas bien ? T’en a pas l’air Sage. » et il a raison. je ne vais pas bien du tout. je m'apprête à sombrer. j'ai envie de pleurer.

alors que la conversation reprends un ton plus doux, presque gêné, tristan lève les yeux vers son appartement et me demande. « Tu veux monter ? » je jauge le pour et le contre, et au moment où je m'apprête à refuser, de peur de commettre encore une bêtise ou de tout détruire à nouveau, il m'y oblige. « Non la question se pose pas. Tu montes, t’as l’air congelée. » il ouvre la porte pour me mener chez lui, et je m'agrippe à son manteau pour ne pas le perdre. au même moment, je croise son regard et esquisse un sourire minime. nous avançons, bien que ce ne soit pas très grand, nous avançons pour arriver devant chez lui. je me demande comment c'est, curieuse, et je le saurais bien dans quelques secondes.

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Je l’entraine doucement avec moi, et quand nous franchissons la porte je la sens qui s’agrippe à moi. Je déteste ça. Elle me parait fragile et j’ai d’autant plus envie de la protéger. Pourtant je ne la repousse pas, me contentant de la guider à travers le hall froid. Je prends la direction des escaliers la détachant doucement de moi et la fait passer devant, surveillant qu’elle ne s’effondre pas dans les marches. Ma main se pose au creux de son dos pour la retenir si jamais ô grand jamais elle venait à faire une chute. Au premier étage je lui fais signe de s’arrêter et j’ouvre la porte qui mène à mon petit appartement. Je suis un peu anxieux, vu que je ne l’ai jamais amené ici. C’est un peu comme si je m’ouvrais à elle et je déteste ça. D’autant plus que je sais que j’ai tout laissé en bordel, les tasses de cafés sur la table, la paperasse de ce que j’essaye d’écrire en ce moment mais qui fini toujours à la poubelle. J’entre et lui tiens la porte pour la laisser entrer à son tour. « C’est l’bordel tu m’excuseras. » C’est un petit trois pièces dans lequel on pénètre directement dans une salle qui serre de cuisine, salle à manger, bureau. L’ambiance est vieillotte mais c’est ce qui fait son charme. J’ai un poêle à bois, une kitchenette dans le coin gauche, avec un petit comptoir pour séparer du « salon », composé d’un canapé et d’une télévision. J’ai aussi réussi à me créer une petite bibliothèque avec mes ouvrages préférés. Juste à côté il y a l’encadrement de la porte qui mène directement à ma chambre et de ma chambre on peut aller dans la petite salle de bain. Bref c’est cosy c’est chez moi. Je me gratte la tête un peu gêné pendant qu’elle découvre les lieux. « C’est pas un palace mais moi ça m’convient. » Je me dirige vers l’espace cuisine et commence à préparer deux chocolats chauds.

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on monte les escaliers, tandis qu'il me maintient, comme pour me protéger, éviter que je chute alors que j'ai déjà commencer à tomber en le croisant. je sens sa main sur mon dos, et je frissonne légèrement. et cette fois pas de froid. il m'indique de m'arrêter au premier étage et j'obtempère, tandis qu'il ouvre la porte et me laisse entrer, il ajoute de suite, comme une excuse. « C’est l’bordel tu m’excuseras. » tristan est gêné. je pense que je serais de même si il visitait l'appartement que j'habite, et qui se trouve en plein centre-ville. je jette un coup d’œil au nouvel endroit. la décoration me fait penser à ces boutiques pleins à craquées, d'objet qui contiennent des milliards d'histoires à raconter. ça me plait.

une rentrée, je suis tout de suite réchauffée. tellement que le manteau et de trop, alors je me permet de le retirer et de le poser près de la porte. je ne portais qu'un t-shirt en dessous et un jean. pas vraiment très chaud avec le temps qu'il fait, mais j'avais la tête tellement dans les nuages... alors qu'il s'approche de ce qui semble être sa cuisine, il rajoute. « C’est pas un palace mais moi ça m’convient. » je hoche la tête. je ne veux pas qu'il soit gêné de ma présence, ce serait réellement stupide, surtout qu'il m'a obligé à rentrer.  je souris. « je ne pense pas que tout le monde habite dans un palace ici. même moi je vis dans un petit appartement en centre-ville ! » puis je me rapproche de lui, pour ne pas rester seule. « hm.. je suis désolée de t'être rentrée dedans. j'aurais du faire gaffe. » je tourne la tête pour le regarder. si j'ai arrêté d'avoir froid, je me noie toujours dans les eaux troubles de mes erreurs.

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Je fais chauffer un peu de lait et sors le cacao du placard. Je m’active comme je peux pour éviter de la regarder. Se concentrer sur autre chose. Elle ne me facilite pas la tâche car elle vient et me tient compagnie, tout en m’expliquant qu’elle non plus n’habite pas dans un palace. Je me contente de l’écouter sans répondre. Et enfin c’est le drame. Elle s’excuse de m’être rentré dedans. Elle s’excuse de quoi au fond ?! D’être là ? Je me retourne et lui jette un regard froid. « Si tu voulais pas me voir dis-le tout de suite. » Ma gorge se serre à l’idée que cela puisse être vrai. Mais merde mec, ouvre les yeux. C’est la copine de Jules ! Je serre les poings. Je suis obligé de passer pour le méchant frère, sinon je sais que je vais refaire une connerie. Et là Jules ne sera pas à des kilomètres de là. Il sera juste là, sous mes yeux à Siloam Springs. Je plante mes yeux dans ceux de Sage et je lui demande cash. « Pourquoi tu lui as pas dit Sage ? » C’est dégueulasse de lui dire ça. Moi aussi je pourrais lui avouer. « Pourquoi on continue de lui mentir hein ? Tu penses pas qu’on devrait tout lui dire ? » Ma voix devient lasse. Je soupire longuement et baisse les bras, impuissant. La culpabilité me ronge tellement que parfois j’ai l’impression de crever tant ça fait mal.

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il ne me répond pas, comme absorbé par ce qu'il fait. je vois la poudre se mélanger au lait, et la cuillère remuer la préparation. puis je m'excuse et là, quelque chose semble le faire réagir. « Si tu voulais pas me voir dis-le tout de suite. » sa voix, devenue agressive me donne des frissons. je pourrais balancer quelque chose de méchant, mais tout ce que j'ai envie de lui dire, c'est que j'avais envie de le voir. que ça fait trop longtemps qu'il tourne dans ma tête. mais je n'ai pas le temps d'ouvrir la bouche. « Pourquoi tu lui as pas dit Sage ? » et ça reprends. on se relance la bombe de main en main. je lève la tête, et mes épaules s'affaissent. « Pourquoi on continue de lui mentir hein ? Tu penses pas qu’on devrait tout lui dire ? » je suis lasse, fatiguée. fatiguée de cogiter, de me noyer. j'ai l'impression de ne jamais avoir appris à nager et que je me noie. « si c'était si facile, je lui aurais dit. je lui aurais tout dit. » mais ce n'est pas facile. rien n'est facile. ma vie est devenue un enfer, alors que l'on me promettait un grand avenir, me voilà torturée. « sauf que je ne peux pas lui dire. je... je l'aime. » je t'aime. pourquoi est-ce que c'est si difficile à dire ? tout ça me tue.

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Et elle a raison. Si avouer la vérité était si simple nous n’en serions pas là à nous morfondre sur ce satané mensonge que nous partageons. Je la regardais tandis qu’elle s’évertuait à me faire croire qu’elle l’aimait. Tu l’aimes ?! avais-je envie de gueuler. Tu l’aimes ?! Alors que tu as couché pendant une semaine avec moi sans aucuns remords ! J’étais tellement au bord de la crise de nerfs que je serrais les poings la fixant d’un regard aussi noir que le charbon. « Mais bordel Sage arrête de mentir. » C’était sortit tout seul. Je le savais au fond de moi que c’était un pur mensonge. Je n’avais pas la prétention de croire qu’elle m’aimait moi, mais j’étais certain qu’elle avait des sentiments très partagé pour mon frère et ça je ne pouvais pas l’accepter. Je ne pouvais pas accepter qu’elle sorte avec lui simplement pour se convaincre de quelque chose qu’elle n’arrivait pas à obtenir. Je savais qu’elle n’avait plus les mêmes sentiments pour Jules qu’au départ. Et c’était mon frère jumeau merde. « Tu ne l’aimes pas et tu vas lui faire du mal. Et ça j’le permettrais pas. Qu’une pauvre fille immature s’en prenne à mon frère. T’as pas le droit de lui faire ça. De lui faire croire que tu l’aimes alors que t’en doutes toi-même. » C’était dit. C’était dur, mais c’était la vérité.

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J'essayais de me convaincre toute seule que je l'aimais, alors qu'au fond, je savais pertinemment que ça ne redeviendrait jamais comme avant. Que l'amour que je lui portais avait changé, changé en tout point. Pourquoi, bordel, j'étais tombée dans ses bras ? Pourquoi me suis-je laissée faire ? Stupide gosse. « Mais bordel Sage arrête de mentir. » Il a le regard noir, les sourcils froncés. Je le prends comme un coup de poing dans le ventre. Mentir. Il a deviné. De toute façon, dès qu'il m'a vu, il a su a quel point cette comédie me faisait souffrir. Combien je doutais de moi, que ce qui semblait être de bonnes attentions étaient en réalité pour masquer une vérité écrasante. « Tu ne l’aimes pas et tu vas lui faire du mal. Et ça j’le permettrais pas. Qu’une pauvre fille immature s’en prenne à mon frère. T’as pas le droit de lui faire ça. De lui faire croire que tu l’aimes alors que t’en doutes toi-même. » je secoue la tête violemment, serrant les dents. Il raconte des conneries, des conneries. Faut que je me réveille. « Mais qu'est-ce que t'en sais toi ? Tu sais rien de tout ça, rien de nous ! » la colère fait rouler des larmes sur mes joues. Des larmes d'impuissance. « T'es qu'un abruti qui regarde que ton intérêt. ça te fait plaisir de me voir souffrir hein ? tu veux savoir combien je me sens lâche, hypocrite, mal. J'ai tout le temps l'impression qu'il sait, qu'il a deviné, que ma vie va foirer. Tu crois que je suis contente de tout ça ? » Je crie. Je pleure. Je sens que mes jambes ne vont plus me porter longtemps. C'est plus fort que moi.

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Tu ne sais rien de nous. Ses mots me tranchent le cœur en deux. Je ne sais rien de qui ? De son couple avec Jules ou de nous deux ? Oui parce que effectivement sur ce point là j’aurais besoin d’explication. Pourquoi tu t’es barrée ? Sans un mot ? Simplement parce que c’était fini, que ton petit plaisir de jeune demoiselle était satisfait ? Je me retins de la couper, écoutant jusqu’au bout ses paroles destructrices avant qu’elle ne commence à défaillir. Sa voix sanglote, je m’en veux, mais je reste impassible me contentant de touiller le lait. J’attrape son poignet et la tire avec peu de ménagement vers une chaise la faisant s’assoir. « Ok, ok, calme toi Sage. » Je ne veux pas la retrouver par terre et appeler le SAMU pour une simple crise de colère. Mais entre nous c’est comme ça. Bang. Bang. On se tire dessus à coup d’insultes et de reproches. Quand on pense que l’on a été des genres d’amants. J’en rigolerais presque. Mais la petite poupée fragile qui se tient devant moi ne me donne pas envie de rire. J’attrape une tasse, il fait couler un peu de lait chaud avant d’y ajouter quelques cuillères de cacao. Je lui dépose le tout sur la table et m’assied à côté d’elle, un coude sur la table, l’autre triturant le trou de mon jean. « Ça ne me fait pas plus plaisir qu’à toi cette histoire. Je mens au nez de mon propre frère, de mon propre sang. Merde. » Je suis en rogne mais je ne veux pas lui faire peur. Et je voudrais lui dire tellement de choses, mais rien ne passe. Je cogite. « Et ce qui me tue dans cette histoire c’est que t’as pas été foutue de me dire que tu partais. » Je grimace. « T’es partie comme ça, rejoindre l’amour de ta vie, sans aucune explication. » Je me relève et retourne près de la casserole de lait. Je ne veux pas qu’elle voit mon visage. Mon visage si triste et si mélancolique de pauvre type qui s’est attachée à la copine de son frère.

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Les larmes tracent des sillons sur mes joues rosies par le froid. Je suis écrasée par la réalité, par mes propres mensonges. C'est comme si on m'avait ouvert les yeux, pour me replonger dans une obscurité malsaine. L'impuissance et la culpabilité me ronge. Comment est-ce qu'on n'a pu s'aimer ? Je ne sais plus. « Ok, ok, calme toi Sage. » Tristan me tire le poignet et me fait asseoir. Je baisse la tête, et mes cheveux cendrés couvrent mon visage, comme pour masquer tout mes sentiments alors que je viens d'imploser devant lui. Je renifle et tire ma main pour m'essuyer le visage. J'entends le chocolat chaud couler dans une tasse tandis qu'il la dépose et tire une chaise pour se mettre à côté de moi. Je lui jette un regard mais il ne me voit même pas. « Ça ne me fait pas plus plaisir qu’à toi cette histoire. Je mens au nez de mon propre frère, de mon propre sang. Merde. » Je fronce les sourcils, attrapant la tasse et la portant à ma bouche. Moi, je mens à mon copain, ainsi qu'à mon frère, Milo, à ma famille et surtout, à la presse. Comme si c'était facile. « Et ce qui me tue dans cette histoire c’est que t’as pas été foutue de me dire que tu partais. » Mon regard se pose sur mes mains posées sur mes genoux. Sans m'en rendre compte, j'ai serré les poings. Mes jointures sont blanchies et j'ai les doigts abimées à force de jouer. D'essayer de l'oublier. « T’es partie comme ça, rejoindre l’amour de ta vie, sans aucune explication. » Tristan m'abandonne à nouveau pour rejoindre la casserole. Je ne peux pas m'empêcher d'avoir un rire nerveux. « Tristan... » j'essaie de réfléchir à mes mots, de les choisir précieusement, mais à la place, ce n'est que douleur. « Tu savais pertinemment que j'avais une tournée. Que ça serait fini, que je m'en irais. » je pose la tasse sur la table, essayant de calmer ma respiration. Les sanglots ne me réussissent pas. « C'est pas comme si on s'était demandé en mariage. » je ne sais pas quoi dire à part le blesser. Les mots m'écorchent. Mon regard cherche où se poser, en vain. « Excuse moi. J'aurais jamais du sortir. »

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« Tu savais pertinemment que j'avais une tournée. Que ça serait fini, que je m'en irais. C'est pas comme si on s'était demandé en mariage. » Chaque mot est une lame tranchante qui s’enfonce un peu plus au fond de mon cœur. Je ne suis pas du genre fleur bleue, loin de là, mais j’ai tout de même un cœur et il n’est pas en pierre. Mais ça Sage semble l’ignorer. Et bordel qu’est ce que ça fait mal d’entendre la vérité sortir de sa bouche. Oui effectivement je le savais, mais je pensais qu’il y avait tout de même quelque chose de fort entre nous. Les mots franchissent ma bouche tandis qu’elle s’excuse d’être sortie de chez elle. Ma voix est presque éraillée, je ne sais plus à quoi me raccrocher. La vie est injuste, elle me fait préférer une fille à mon amour fraternel, mais c’est ainsi. « J’le sais Sage. Je sais que tu es avec Jules. Malgré tout, j’ai pensé qu’il y avait quelque chose là entre nous, cette semaine. » Je grimace, retenant les larmes qui me montent à la gorge. Je ne pleurerais pas devant elle. Je me le suis juré. « Apparemment je pensais mal. Y’a des sentiments qui n’étaient pas réciproques. » J’indique la porte de la main. « J’te retiens pas. Va finir ta vie avec Jules, c’est mieux ainsi. » Ca me ronge le cœur, ça me bouffe les tripes. Je l’aime à en crever, et j’ai pas le droit de l’avoir parce que je suis arrivé après. Et donc je passe après Jules. Mes jambes sont comme du coton mais je reste debout, mes yeux noirs de colère rivés sur elle. Si elle part tu l’oublies c’est qu’il n’y avait définitivement rien. Je suis en accord avec ma conscience. Mais si elle reste…  

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Il reste silencieux. Mes mots sont semblables à des coups de poignards que j'assène, les yeux bandés : je m'écorche, me saigne autant que je le tue. Et même si mes larmes ce sont calmées, j'ai l'impression de me noyer dans un torrent de souffrances. Un torrent au goût amer. La voix de Tristan retentit, plus faible, tandis que mon regard se porte finalement à la casserole pour éviter son regard. « J’le sais Sage. Je sais que tu es avec Jules. Malgré tout, j’ai pensé qu’il y avait quelque chose là entre nous, cette semaine. » quelque chose. Ouais, il y avait et a toujours, quelque chose. c'est ça le problème. c'est que c'est toujours là, logé au fond de mon cœur. Mon cœur qui gueule cet amour dans un vide complet. Incapable de l'entendre, ma raison préfère se taire. « Apparemment je pensais mal. Y’a des sentiments qui n’étaient pas réciproques. » sa main se dirige vers la porte d'entrée. pour m'inviter à sortir, à sortir de sa vie. « J’te retiens pas. Va finir ta vie avec Jules, c’est mieux ainsi. » je le prends comme une gifle. Tremblante, je me lève de la chaise., presque comme une automate. Mais au lieu de me diriger vers la porte, je m'approche de lui. « Tu crois que je vais vraiment tout oublier en sortant de cette pièce ? » je secoue la tête, un sourire empreint de tristesse sur le visage. « Toute cette semaine, tout nos jours passés ensemble avec une porte ? » ma voix est plus assurée que je ne le crois, même si mon discours est tremblant, fragile. Je plante mon regard dur dans le sien. Merde, mais qu'est-ce que je fous ?

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Elle reste. Les mots résonnent dans ma tête comme un gong asiatique. Elle ne part pas. Au lieu de cela elle vient vers moi. Elle semble presque sereine et sûre d’elle-même si je vois bien que tout comme moi, parler de cela la bouffe. Elle s’approche ses yeux criant toute sa douleur rivés sur les miens. Tu vois Tristan tout le mal que t’as fait. Tu vois ou pas l’horreur que tu as créé autour de toi ? Mon cœur s’accélère. J’ai envie de vomir. Je ne peux pas la quitter des yeux. J’ai mal pour moi. J’ai mal pour elle. J’ai mal pour Jules. Elle exprime exactement ce que je souhaite entendre et ce que je ne voudrais jamais entendre. Elle ne peut pas oublier. Elle non plus. On est tout les deux dedans jusqu’au cou. Je m’adosse à la gazinière, ne pipant pas un mot. Cherchant comment lui dire que c’est mal, qu’on a pas le droit de se dire ça. Mais à la place je ne peux que lui avouer ce qu’il se passe. « Non tu peux pas. Et moi non plus d’ailleurs. Même si tu pars maintenant, tu resteras toujours. » Mes mots sortent avec un tel calme que je m’en étonne moi-même. « T’es tout le temps dans ma tête. J’peux pas t’oublier Sage. » Il n’y a qu’une seule chose que je ne peux pas lui avouer. Et ses mots seront les plus durs que j’aurais à lui dire. C’est pour cela que je me le suis promis. Jamais je ne lui avouerais. Jamais je ne lui dirais je t’aime. 

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A chaque pas que je fais vers lui, j'ai l'impression de m'enfoncer un peu plus, de mentir, d'une certaine manière, à Jules. Comme si tu ne l'avais pas déjà fait en couchant avec lui. Je soupire, tandis que mes pas me guident vers lui, tel un aimant. Je suis attirée par lui, attirée par le danger qu'il représente. Si il n'était pas le jumeau de Jules, si seulement il n'avait pas accepté, rien de tout ça ne nous serait arrivé. Et pourtant. Je me retrouve dans sa cuisine, les yeux bouffis, tandis qu'il s'adosse à la cuisinière, constatant le malheur qui s'abat sur nous. Il cherche ses mots avant de me lancer. « Non tu peux pas. Et moi non plus d’ailleurs. Même si tu pars maintenant, tu resteras toujours. » c'est mal. C'est interdit de se dire ça, de s'avouer que jamais on n'oubliera cette semaine. « T’es tout le temps dans ma tête. J’peux pas t’oublier Sage. » Et c'est pire de repenser que jamais je ne l'oublierais aussi. J'aimerais lui crier que je l'aime, l'embrasser comme pas permis, mais à la place, mes lèvres glissent sur sa joue, avant de reculer et de lui lancer. « Moi non plus. Comme veux-tu que je t'oublie, Tristan ? » un rire s'échappe de mes lèvres, avant que je baisse la tête. « Et même si ce n'était que sept jours dans une vie... » je marque une pause, légèrement déstabilisé. « C'était sept jours à nous. »

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La douceur de ses lèvres contre ma joue me procure un frisson. J’ai tant attendu de ressentir à nouveau ce contact interdit. Et la revoilà qui joue à nouveau avec moi. Je ne veux pas à nouveau tomber dans son piège, sous son charme. Mais mon cœur et ma raison ne m’obéisse plus depuis bien longtemps. Et voilà qu’elle m’avoue ne pas pouvoir oublier. Les palpitations de mon cœur reviennent à nouveau. Bordel Sage, tais toi. Je relève les yeux vers elle, mon cerveau tournant à mille à l’heure. Ces quelques phrases qui sortent de sa bouche semblent presque difficile à accepter. Mais elle l’a dit. C’est comme un pas en avant vers moi. Jules n’est donc pas son unique centre d’intérêt, j’ai ma place aussi. « T’aurais jamais du dire ça… » Un sourire un coin apparait doucement sur mon visage. Oubliant le chocolat, mes remords et le visage de mon frère, oubliant le ciel qui peut à tout instant nous tomber sur la tête, j’attrape la nuque de Sage d’une main, l’autre enserrant sa taille fermement, et je pose violemment mes lèvres contre les siennes, assouvissant ce pourquoi je me bats depuis des mois. Mon amour impossible pour Angie Sage Wilde.

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Et ça recommence. Et mon cœur qui bat à cent à l'heure, tandis que je me répète de m'éloigner, de m'enfuir. Casse toi, tire toi, Sage ! Mais, à la place, je reste là, mes lèvres posées sur sa joue. Promesse inavouée qui s'évapore dans l'air ambiant, en même temps que ma raison. En lui avouant tout ça je me pensais libérée, je pensais pour m'éloigner le cœur plus léger. Retourner dans les bras de Jules, comme l'aurait fait toute personne normale. Conneries. Conneries parce que le jeu recommence, parce que dans le fond, je sais que mes mots sont allés trop loin. Qu'en réalité, on attendait tout les deux ça. Et que maintenant, plus personne ne peut nous arrêter. Et c'est ce qu'il me montre, Tristan, avec son putain de sourire narquois. « T’aurais jamais du dire ça… » Je sais, je sais. Tout ce que je lui demande, c'est de m'achever, maintenant. Et c'est ce qu'il fait, en attrapant ma nuque et en m'embrassant. Je ferme les yeux, tandis que mes main se frayent un chemin pour attraper ses cheveux. « Tristan... » Je rouvre les yeux pour plonger mon regard dans le sien. Je devrais lui crier qu'on ne devrait pas. Lui crier de me lâcher, de me laisser. D'arrêter d'avoir cette putain d'emprise sur moi, mais no. Non, je me laisse faire. A son entière merci, je le laisse m'embrasser, jouer avec moi. Parce qu'au fond, n'est-ce pas ce que je veux ? N'est-ce pas le but du jeu ? S'aimer à s'en crever. Et c'est ce qu'on fait.

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Le tréfond de ses yeux plongé au fond des miens. Ses doigts fins qui se mêlent à mes cheveux bruns. Son parfum qui s’insinue jusque dans ma gorge. Je suffoque de l’amour que je porte à Sage. Mais depuis quand suis-je devenu aussi dépendant d’une fille ? Depuis quand me suis-je senti lié à elle comme à une chaîne de fer imbrisable ? C’est un amour qui vous prend, c’est un amour qui vous tue. Pressant sa taille contre moi, j’exprime cette envie effroyable qui me prend, j’embrasse Sage à pleine bouche, mes lèvres brisant ce masque de porcelaine fragile que nous avions construit. Les jeux sont faits. Nous le savons l’un et l’autre, qu’une brûlante attirance bouillonne en chacun de nous. Mais nous nous taisons. Nous le taisons aux autres, mais aussi à nous-mêmes. J’attrape son menton d’une main, brisant à regret notre baiser passionné, puis je la regarde un peu attendri. « Depuis le temps que j’en rêvais. » Ma bouche se rehausse d’un sourire taquin. Depuis le début je le sais. Sage et moi c’est un jeu. Peut-être même mortel. 

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Ses lèvres se brisent contre les miennes, simples vagues sur les rochers. C'est la sublime rencontre de deux êtres, de deux corps, perdus dans le labyrinthe de l'amour. Un amour muet, noyé pour éviter les remords et regrets. C'est mon amour que je sors de l'eau, de mon corps bleui par les mensonges, c'est ma peau que je sauve en l'embrassant. Car, si je ne l'avais pas percuté, si je ne l'avais pas croisé, aurais-je espéré un jour de plus pouvoir le retoucher ? Aurais-je continuer mon chemin, âme vagabonde dans le matin froid de Siloam ? Mais il a fallu que le destin se joue de nous, nous ré-emprisonne dans notre prison de verre, brise les masques et les barrières, retire nos masque, et, depuis ma poitrine, je pouvais à nouveau sentir quelque chose se remettre en marche. Puis, nos lèvres se quittent : c'est marrée basse. Je regrette aussitôt la distance que Tristan instaure entre nous, je me maudis de ne pas pouvoir continuer plus longtemps. De ses doigts il attrape mon menton pour relever ma tête, de laquelle ma couronne est tombée. Ses yeux recroisent les miens, tandis que je m'agrippe à lui, amante prête à s'envoler. « Depuis le temps que j’en rêvais. » Et un sourire joueur se dessine sur ses lèvres, tandis que le rouge se dessine sur mes joues. « Faut croire que je suis peut-être devenue un songe... » Un rêve. Et peut-être qu'en réalité ce n'en est qu'un. Un mensonge bercé d'illusion. Je me détache de lui, et recule de quelques pas, jusqu'à ce que je fasse dos à un mur, pour qu'il me rattrape, un sourire aux lèvres. « Ré-embrasse-moi, pour voir si c'est bien vrai. »