lots of love

Azalyne & Wade

Il y a seulement quelques jours qu'Azalyne est emménagée chez moi. Ce qui veut dire que la maison ressemble à un champ de bataille et parce que moi aussi je suis trop débordé, c'est carrément impossible de trouver du temps pour vraiment bien organiser l'espace. J'ai plus d'une vingtaine de boîtes à descendre dans le débarras et je tente de les transporter de temps à autres. Seulement ces temps-ci, mon dos me fait souffrir et je bosse comme un dingue pour payer certaines dépenses qui n'étaient pas prévues lors de nos petites vacances. J'ai préféré ne pas lui en parler, et maintenant j'écope de nombreuses heures supplémentaires. Seulement aujourd'hui, je sais que mon amoureuse revient tôt, et j'ai finalement jugé bon de prendre congé pour être avec elle. Je ne lui ai pas mentionné que je ne serai pas de la partie pour Noël, ou du moins pas en tant que fêtard. Les gars me font travailler, je suppose que c'est une façon de se venger pour l'Halloween.
J'ai tout préparé moi-même, de l'entrée au dessert. C'est devenu plutôt rare que je cuisine comme ça. Manque de temps, surtout, et peut-être une légère paresse à force de vivre tout seul.

Avec la vague de grippe qui court et le froid qui est tombé, je me suis laissé inspirer pour une soupe de légumes, puis de l'agneau pour le repas. Je ne lui dirai pas ce que c'est, par contre, la connaissant elle pourrait penser au pauvre bébé mouton et refuser de manger. Pour le dessert, j'ai pris une recette de cheesecake qui je l'espère ne sera pas trop nul. J'ai appelé ma mère au moins cinq fois pour m'assurer que tout était bien fait.

Ses fleurs préférées sont dans le vase près de l'entrée et j'ai même pensé au chandelier, même si je me demande si ce n'est pas un peu trop. Au pire on le rangera, ce n'est pas bien dramatique. Je regarde l'heure sur le cadran du four, elle ne devrait pas tarder, en fait. J'espère seulement qu'elle ne va pas aller traîner au marché de Noël pendant des heures, ce ne serait pas la première fois. Je me fais gaver aux cannes de bonbon depuis quelques temps.
Je sors le vin et le décanteur puis entreprends d'y vider la bouteille. Je me sers ensuite une bière, contemplant tout ce que j'ai fait. Il reste encore plusieurs boîtes, d'accord, mais je suppose qu'avec un peu de volonté j'arriverai à convaincre Joshua de m'aider pour ça plus tard. Débouchant la bouteille, je jette le bouchon dans la poubelle - elle déteste les retrouver dans l'évier alors depuis qu'elle est ici, j'évite -  avant d'aller m'affaler sur le canapé.

Elle est un peu en retard, je suppose qu'elle a eu un contretemps. Je ne peux pas lui en vouloir, pour toutes ces fois où je lui ai faussé compagnie ces derniers temps. Je dépose ma bière sur la table basse et attrape la télécommande pour trouver la chaîne de sports. Je me promène de poste en poste, ne trouvant rien de bien puis éteins la télévision, un peu ennuyé. C’est au tour de la radio d’y passer, et pendant que je syntonise la station de vieux rock, j’entends la poignée tourner. Je dépose ma bière et me lève pour aller accueillir ma petite amie, un léger sourire aux lèvres. J’espère au moins qu’elle va apprécier la surprise. Je m'approche d'elle pour l'embrasser, me penchant pour déposer un tendre baiser sur ses lèvres. « Surprise! Laisse tes trucs et viens là un peu, tu m'as manqué. » Je lui souris doucement et la serre dans mes bras, ne remarquant pas qu'elle est plus calme qu'à l'habitude. En même temps elle doit être crevée. Je dépose un baiser sur son front, repoussant une mèche de ses cheveux derrière son oreille. « Tu veux du vin? J'ai acheté ta bouteille préférée, ce soir on prend une pause, c'est notre soirée bébé. » Je lui fais un petit sourire joueur sans même remarquer que quelque chose cloche.

keep calm and enjoy yourself

Azalyne & Wade

Je ne sais pas pourquoi mais je la sens un peu hésitante alors que je la serre contre moi, et je me sens forcé de la rassurer. Ma main caresse doucement son visage et je souris tendrement lorsqu’elle me demande en quelle occasion je lui prépare une telle surprise. Il n’y a pas vraiment de raison, simplement pour le plaisir de le faire. Je redresse son menton du bout des doigts et l’embrasse à nouveau, murmurant contre ses lèvres. « Pour le plaisir, mon cœur. J’ai besoin d’une raison pour te faire plaisir, maintenant? » Je lui fais un petit sourire taquin avant de la porter vers le canapé, remarquant qu’elle fronce les sourcils mais je ne dis rien, lui souriant en espérant la faire sourire de cette façon. Il faut dire que ces temps-ci, je suis pas mal stressé avec tout ce boulot et je n’ai pas trop l’occasion de me laisser aller, peut-être qu’elle trouve mon relâchement soudain un peu louche, si ça se trouve. En même temps, c’est bientôt Noël et je suis plutôt heureux car cette année je ne serai pas seul, ou plutôt je ne serai pas célibataire à regarder Azalyne courir les garçons. Je m’éloigne vers la cuisine, lui préparant un verre de vin rouge, sa bouteille préférée que j’ai sortie pour ce soir. Je reviens vers elle, la coupe à la main, puis la lui tends avant de m’asseoir près d’elle. Je prends ma bière et en prends une longue gorgée avant de la reposer sur la table basse, puis je remarque la jambe d’Azalyne qui bouge nerveusement. J’entreprends de la calmer, caressant celle-ci avec tendresse.

Ma main se promène doucement sur sa cuisse alors que je l’écoute parler, je n’ai pas vraiment d’arrière-pensées, mais maintenant qu’elle en parle, le massage commence à devenir une éventualité plutôt intéressante. Je fais attention pour ne pas lui faire renverser sa coupe puis dépose un nouveau baiser sur ses lèvres avant de lui adresser un sourire malicieux. « Tu m’as tellement manqué, c’est normal que j’aie envie de passer un peu de temps avec la femme la plus importante pour moi, hmm? » Bon, j’en ajoute peut-être un peu trop, mais maintenant qu’elle est là, que je sais que tout est prêt et qu’il ne reste qu’à profiter de la soirée, j’ai envie de la jouer romantique un peu. Ma main sur sa cuisse remonte légèrement sur sa hanche et je vois à son regard que quelque chose ne va pas. « Ça va bébé? T’as l’air tendue. » Je ne lui laisse pas le temps de répondre et je lui arrache un nouveau baiser, me montrant beaucoup plus entreprenant cette fois, mes mains faisant descendre la fermeture-éclair de sa veste. Je mords ma lèvre inférieure en apercevant sa peau brunie par le soleil à découvert, bien qu’elle soit en chemisier. Je vois bien qu’un truc ne tourne pas rond pourtant. En temps normal elle aurait embarqué dans mon jeu, mais là elle semble plutôt indifférente. Je m’arrête et croise les bras, un peu ennuyé. Je ne le montre pas toutefois, jouant la carte du petit-ami compréhensif. Je prends un ton doux, puis glisse sa main dans la mienne. « Qu’est-ce qui se passe, Aza? Des problèmes au boulot? » Je me demande si sa patronne n’a pas décidé de lui rendre la vie un peu chiante comme elle n’était pas là pendant une semaine. Je ne me doute pas une seconde que ce soit en lien avec Seth, pour moi cette histoire est bien loin en arrière.

a foot in the mouth

Azalyne & Wade

Elle se hâte de me dire qu’il ne s’agit pas du travail et prétexte que c’est seulement avec le retour des vacances qu’elle a de la difficulté à tout gérer. C’est vrai qu’il s’est passé pas mal de choses, là-bas, et en plus qu’elle emménage ici à son retour n’a sans doute pas aidé. Je hausse les épaules et hoche la tête. C’est plutôt logique finalement comme excuse. Je m’apprête à reculer et lui laisser de l’espace pour se relever et elle me rend finalement un baiser, le premier depuis qu’elle est arrivée. Je ferme les yeux pour savourer le bref moment et alors que je pense pouvoir reposer mes mains sur le tissu qui recouvre sa peau, elle est plus rapide que moi et se met à reboutonner son chemisier. Je recule légèrement, affichant une mine un peu intrigué. Il est où le problème, maintenant? Son petit air malicieux me fait rapidement comprendre qu’est-ce qu’elle a en tête et je ne peux m’empêcher de sourire à mon tour lorsqu’elle parle de manger avant. C’est vrai que plus d’une fois, on a bien failli complètement oublier de se nourrir pour simplement passer à la chambre. Je prends un air innocent, bien que je sois assez souvent le coupable. « C’est ça, mets la faute sur moi, encore. » Mon ton est faussement offusqué et je l’attire sur mes genoux, l’enlaçant tendrement. Je dépose un baiser sur son cou puis la dépose à nouveau sur le canapé, lui donnant une légère tape sur les fesses.

Je me lève pour retourner dans l’entrée où ses choses sont restées éparpillées et entreprends de ranger ses bottes et son manteau dans le garde-robe. Je vois des cannes de Noël qui dépassent de son sac et en attrape une, la déballant avant de l’enfouir dans ma bouche. Je regarde ma petite amie qui semble toujours soucieuse, mais je décide d’arrêter de la questionner. Elle ne me répondra pas de toute façon. Je me dirige vers le salon pour reprendre ma bière et regarde Azalyne au passage, retirant la canne de ma bouche. « Pendant que j’y pense, chérie, ton médecin a appelé pour ton rendez-vous. Elle dit que ça ira pas avant janvier car là elle est débordée. » Je lui adresse un petit sourire avant de retourner dans la cuisine, la canne en bouche. « Je vois pas pourquoi tu perds ton temps à prendre rendez-vous, bébé. Tu travailles à l’hôpital, tu devrais pouvoir faire ça quand tu veux non? » J’ouvre le réfrigérateur à la recherche du beurre et je le dépose sur la table avant de m’approcher de l’îlot dans la cuisine. Coupant du pain, je ne regarde pas la brunette, m’affairant à terminer les derniers préparatifs. « Chérie, tu te rappelles de cette fête de Noël, que la ville organise? » Je laisse tomber le couteau et me mords la lèvre inférieure. Elle va sans doute me tuer après ça. « Eh bien, je pourrai pas t’accompagner. Je pense qu’ils se vengent pour l’Halloween. » J’échappe un rire forcé, tentant de paraître drôle même si ça ne l’est pas.

Je reprends rapidement avant qu’elle ne puisse dire quoique ce soit. « Mais si tu veux, y’a toujours le plan B Sullivan pour t’accompagner, si ça se trouve les gens vont y voir que du feu. » Je croise les bras et dissimule une moue en pensant à mon frère qui s’intéresse d’un peu trop près à Azalyne. Je ne peux pas voir sa réaction comme elle est dos à moi et je m’approche avec méfiance après avoir jeté la canne en bonbon. « Sois pas fâchée, mon cœur, on va passer des fêtes formidables, fais-moi confiance. » Je me penche sur elle pour l’embrasser sur la joue. J’ai encore oublié de me faire la barbe, elle doit sans doute pas trop apprécier la sensation alors je m’éloigne rapidement.

casualties

Azalyne & Wade

Je n’y pense pas vraiment en proposant à Azalyne d’aller à la fête de Noël avec mon frère. Pour être honnête, je crois en premier lieu qu’elle va refuser catégoriquement, mais lorsque je vois sa réaction, je regrette amèrement ma proposition. J’écoute ma petite amie venter mon petit frère qui est selon elle « adorable » et je fronce les sourcils. S’il y a bien une qualité que je ne donnerais pas à Joshua ce serait adorable. Elle ramène ma jalousie sur le tapis, sans raison. Elle s’était calmé pourtant ces derniers temps et je n’en entendais presque plus parler. Je soupire, et hoche négativement la tête lorsqu’elle laisse sous-entendre que je pourrais bien me battre avec lui. Je fronce les sourcils et lève la tête, sans doute qu’elle est un peu vexée et a envie de se défouler. Parfois les femmes sont assez dures à suivre.
Je la sens sourire à mon baiser et je suis rassuré par ce qu’elle me dit, au moins ça me prouve qu’elle ne me déteste pas. Je suis tout de même encore un peu intrigué par son commentaire de tout à l’heure. Elle sait bien que ce n’est pas mon genre de frapper les gens. Je repense à Seth. Impossible, elle l’aurait su avant. « Heureux de te l’entendre dire, chérie. Mais je comprends pas pourquoi tu t’imagines que je frapperais mon frère. Tu sais que j’aime pas frapper les gens. » Je l’observe poser son verre sur le comptoir et je suis assez surpris qu’elle n’y ait pas posé ses fesses déjà. En même temps c’est peut-être mieux ainsi, comme on va bientôt manger.

Ses bras s’enroulent autour de mon cou et je souris doucement, penchant la tête vers elle et savourant le baiser qu’elle me donne. Elle me donne vraiment envie de tout laisser comme ça et de passer à la prochaine étape, mais je me retiens, me contentant de déposer un dernier baiser au coin de ses lèvres avant de prendre une gorgée de ma bière pour me ressaisir. Contemplant la brunette devant moi, je me passe une main dans les cheveux. Il fait pas mal chaud dans la cuisine, plus que tout à l’heure. Je pouffe de rire lorsqu’elle parle de Joshua et moi qui sommes différents. Je n’ai pas envie de parler de mon frère, en y réfléchissant bien. « Eh bien, tu expliqueras ça aux jolies demoiselles qu’il a ramené ici la dernière fois, parce qu’elles ont pas encore compris. » Je ris légèrement. Avant qu’Aza n’emménage, mon frère traînait beaucoup plus à la maison que maintenant, et il se permettait pas mal de trucs, comme ramener des filles et parfois plus d’une à la fois. Et je me suis trop souvent retrouvé coincé avec les demoiselles parce que monsieur s’était éclipsé. Je préfère ne pas trop en parler à ma petite amie, des plans pour qu’elle lui fasse la morale et il n’en a pas besoin.

La minuterie du four sonne et je fais un petit sourire à mon amoureuse, puis je regarde l’heure. Il serait peut-être temps de manger. « J’ai fait un potage en entrée. J’ai pensé qu’avec toutes ces grippes au boulot ça pourrait te faire du bien. » Je la regarde en cherchant son approbation. J’ouvre les armoires à la recherche des bols et m’approche du chaudron d’où sort une bonne odeur qui me rappelle légèrement mon enfance. Pendant que je prépare les portions, je vois bien qu’Aza n’est pas allée s’asseoir. Je m’arrête et croise les bras, un peu amusé. « Tu vas quand même pas me dire que je dois te traîner jusqu’à la table franchement. » Je m’approche d’elle et dépose un baiser sur son front, caressant ses bras. « Va t’asseoir, je m’occupe de tout, d’accord? » Je ne lui laisse pas le temps de répliquer que je retourne à ma soupe pour finalement aller rejoindre la jeune femme à table. Je suis un peu nerveux, je n’ai jamais vraiment cuisiné pour Aza. Peut-être des trucs simples, mais jamais rien de bien élaboré. « C’est une recette de ma grand-mère, alors si c’est mauvais c’est pas ma faute. » Je prends un morceau de pain et me met à remuer mon potage avec ma cuiller, soufflant sur le liquide fumant pour ne pas me brûler. « Sinon, tu t’es amusée au marché de Noël? J’ai cru comprendre que tu nous avais ravitaillés en cannes. » Je lui souris, un peu amusé. La dernière fois que j’ai mis les pieds au marché de Noël, j’ai croisé Seth Hemingway, et franchement je m’en serais bien passé.

silence is golden

Azalyne & Wade

Le repas semble bien se dérouler et je suis plutôt rassuré de la voir apprécier la nourriture. Je sais que je ne suis pas un mauvais cuisinier, mais je suis très complexé et j’ai toujours peur de me planter lorsque je tente une recette, particulièrement pour une fille. Heureusement, ça n’arrive pas très souvent, mais si elle aime bien ça pourrait devenir une petite routine. On discute de tout et de rien et elle me dit qu’elle préfère demander elle-même à Joshua de l’accompagner. J’aurais préféré le faire moi-même, honnêtement, histoire d’établir des règles d’avance, mais je me verrais mal refuser. J’espère secrètement qu’elle y aille avec ses copines, histoire d’éviter un énième conflit familial parce que Josh se fout totalement de ma relation avec Aza. Lorsque l’on passe au dessert, elle me propose d’aller terminer le repas sur le canapé et semble presque me demander mon autorisation. Ça ne fait pas si longtemps qu’elle a emménagé, sans doute qu’elle n’a pas encore l’habitude de se dire qu’elle est chez elle. Je la suis sans protester, regardant sa silhouette qui s’éloigne vers le salon alors que je débarrasse la table. J’emmène les assiettes sur le canapé et lui tends le morceau de cheesecake avant de m’asseoir près d’elle.

Je pique ma fourchette pour prendre ma première bouchée mais je suis arrêté par l’élan de tendresse de ma petite amie qui se colle contre moi, me complimentant pour le repas. Je souris doucement et ses lèvres viennent chercher les miennes. Je prolonge le baiser et ma main se glisse dans ses cheveux alors que je l’attire vers moi. Je murmure contre sa bouche, anticipant la suite. « Y’a rien de trop beau pour ton, mon cœur. » Je dépose un nouveau baiser sur ses lèvres et je souris lorsqu’elle se détache pour me poser une question, si c’en est vraiment une. Je joue avec une boucle de cheveux foncés alors qu’elle caresse ma main. « Je t’aime aussi, Aza... » Je la regarde se lever et j’arque un sourcil, un peu intrigué. « Qu’est-ce que tu fabriques, cette fois? » Silence. Elle ne me répond pas et je la vois qui s’éclipse dans la salle de bain. Je me cale dans le canapé, imaginant la suite. Je prends une gorgée de vin, ayant depuis longtemps tronqué ma bouteille de bière pour une coupe du liquide rouge foncé. « Sois pas trop longue bébé, j’ai pas envie de commencer sans toi… » Je prends un ton joueur, et quelques minutes plus tard je la vois apparaître à nouveau dans le salon.

Je souris alors qu’elle reste silencieuse et je me mords la lèvre inférieure. Je suis un peu étonné qu’elle ait gardé ses vêtements, quoique c’est toujours excitant de la dénuder moi-même. Je me lève pour l’embrasser mais elle décide de m’attirer vers elle, ce que je ne déteste pas du tout. Je ne dis pas un mot jusqu’à notre arrivée dans la chambre, après quoi je la laisse retirer mon t-shirt, lui lançant avec un petit sourire coquin. « Hmm, j’adore quand tu prends les devants comme ça, chérie.. » Elle me force à m’allonger sur le ventre et je m’exécute, m’écrasant sur le lit. Je suis un peu soumis, je ne sais pas encore à quoi elle joue mais ça s’annonce plutôt intéressant. Elle s’installe sur l’arrière de mes cuisses et je frissonne alors que ses cheveux frôlent mon dos. Elle veut vraiment me faire languir avec son massage. Ses mains huileuses se posent sur mon dos et je soupire, écoutant à moitié ce qu’elle me dit. Je décèle qu’elle me parle de la soirée qui s’est déroulée sans problème et il est vrai que j’en suis assez fier. Je ne réponds que par de légers gémissements ou des soupirs lorsqu’elle touche aux zones plus sensibles, et bientôt je me crispe alors qu’elle arrive au bas de mon dos, là où ça fait le plus mal. « Vas-y doucement bébé… » J’enfouis mon visage dans un coussin, la sensation n’est plus trop agréable. Azalyne semble le deviner et à mon grand déplaisir, elle décide de tourner le fer dans la plaie. Ce que j’entends me fait me crisper un peu plus. Pourquoi est-ce qu’elle me parle de ça maintenant? Elle aurait pas pu attendre plus tard? « Chérie, j’ai pas envie de parler de ton ex dans notre lit, je m’intéresse pas à ses histoires. Sauf bien sûr si c’est pour me dire à quel point je suis tellement mieux que lui pour tout ce qui se passe dans cette chambre. Là tu peux le répéter autant que tu veux. » Je pousse un petit gémissement de douleur et d’une main je caresse la cuisse d’Azalyne, toujours vêtue. Je comprends qu’elle sait tout, mais j’essaie de faire comme si rien ne s’était passé. C’est pas exactement mentir, d’éviter le sujet, si? « Et tu sais, parfois les gens ont pas le choix de mentir. Comme pendant un an alors que j’étais fou amoureux de cette fille… » Je tressaille, je ne sais pas trop ce qu’elle fabrique mais ça commence à faire plutôt mal. « Et il fallait pas que je lui dise pour ne pas ruiner notre amitié… Aïe! Bon sang Aza, tu te laisses pousser des griffes ou quoi? » J’essaie de me remuer sur le lit, mais elle semble bien décidée à me laisser immobile sur le matelas, alors je me résigne, un peu incertain. Je me demande bien ce que l’autre idiot a pu lui raconter, surtout que ça fait plus de deux semaines, c’est sans doute pas mon bleu qu’il affiche sur son visage.

spill the beans

Azalyne & Wade

Elle se met à me parler de jalousie et parfois à quel point les gens sont prêts à aller à l’extrême pour se venger, et lorsqu’elle parle que dans son cas, c’est pareil pour le mensonge, je m’inquiète un peu. Je pense un instant qu’elle est vraiment furieuse, mais peut-être que c’est seulement un adon si on se fie au ton qu’elle utilise qui semble plutôt amusé. Je me mords la lèvre inférieure alors que je ressens encore la douleur aigüe du « massage » qui commence à devenir un peu moins excitant maintenant qu’elle a touché le point sensible un peu maladroitement. Je l’entends minauder des excuses et la petite voix innocente qu’elle prend pour le faire me laisse douter de sa sincérité. Ses jambes qui se resserrent autour de mon corps me font ressentir une douleur vive qui disparaît rapidement lorsque j’arrête de gigoter et je comprends que je n’ai pas trop le choix de me laisser faire, ce qui commence à devenir plutôt intéressant. C’est peut-être un jeu, finalement. Je soupire d’aise alors que je sens ses mains effleurer une nouvelle fois mon dos, puis soudainement plus rien. Je suis un peu étonné mais je n’ose pas tenter le coup de bouger à nouveau, alors je me laisse faire, la tête enfouie dans l’oreiller. Ses cheveux se mettent à frôler mon dos et je soupire doucement, m’humectant les lèvres en m’imaginant la suite. Je devine qu’elle se penche sur moi et je sens bientôt son souffle chaud contre mon oreille.

Je me mords la lèvre et un frisson me parcourt lorsqu’elle me murmure une question. À ce moment précis, je ne sais pas si ça fait partie du jeu ou si elle me le demande réellement, mais lorsque je la sens mordiller le lobe de mon oreille, il commence à devenir assez clair qu’elle essaie de m’allumer, et sa petite mise en scène est terriblement sexy. « Oh bébé, j’ai vraiment été très méchant. » Je prends un ton joueur et lui fait un sourire plein de sous-entendus, puis ses doigts se nouent aux miens. Elle a vraiment décidé de me clouer au lit, si je comprends bien. « Je sais pas à quoi tu joues chérie, mais j’adore ça. » Ma voix est rauque et je suis un peu rassuré lorsque je sens son étreinte se desserrer au niveau de mes hanches. Je tente de délier ses mains des miennes, mais sans grands efforts. Je tourne mon visage pour tomber nez à nez avec ma petite amie mais je n’arrive pas à toucher ses lèvres. Je frémis sous la caresse de son chemisier qui frôle mon dos à chacune de ses respirations. Il fait de plus en plus chaud, on dirait, et je commence à trouver mon pantalon et mon boxer un peu trop serrés, particulièrement dans la position actuelle. Je frissonne en sentant son souffle contre ma nuque et je ris doucement, ne pensant plus du tout à l’histoire de Seth. « Mon cœur, c’est ultra-tordu mais terriblement sexy quand tu fais ça. » Je reste immobile, sentant ses jambes se resserrer autour de mes hanches, et j’espère réellement qu’elle entendra mes prières et me retirera au moins mon jeans. Ma respiration se fait plus courte, et peu à peu ce n’est plus trop confortable comme position et la douleur de mon point revient vivement. Je gémis, mais ce n’est pas de plaisir cette fois, et ça me ramène à la réalité. Peut-être qu’elle ne rigolait pas finalement, et que ce n’est pas un jeu sexuel légèrement tordu. « Chérie ça fait mal, c’est plus marrant…Pourquoi tu me demandes ça, tu sais bien que je te mentirais jamais, pas comme cet imbécile que t’appelles ton ex. » Je réalise que je me trahis peu à peu. J’ai rien à cacher de toute façon. J’ai vu Seth, et oui je l’ai cogné. Il l’a demandé, j’ai fait que ce qu’il voulait, bon sang. Personne n’est jamais content, on dirait. Je soupire, faudra bien qu’elle comprenne. « Bébé, je sais pas ce qu’il t’a raconté, mais je te jure que j’peux tout t’expliquer… » Mes doigts noués aux siens se crispent et je pousse un gémissement. Du plaisir, de la douleur, il y en a vraiment pour tous les goûts. J’essaie de l’embrasser, sans succès, et je fuis son regard. Je suis peut-être mieux de me tenir tranquille, et d’oublier ma superbe soirée un peu kinky, je sens que je vais passer un sale quart d’heure.

are you kidding me

Azalyne & Wade

Pendant une fraction de seconde, je pense que peut-être elle ne réagira pas trop mal à l’annonce du coup de poing que j’ai donné à Seth, et je baisse ma garde complètement. Une très mauvaise idée car je la sens qui tire sur mes cheveux, penchant ma tête vers l’arrière. Par réflexe je me redresse sur le lit et me raidit, hurlant de douleur. Je regrette amèrement d’avoir les cheveux longs à cet instant, et me demande si elle ne va pas me les arracher de la tête. Je la regarde avec de grands yeux, ne comprenant pas trop ce qui lui prend tout d’un coup. Elle n’est pas du genre violente, du moins pas à ma connaissance. « Non mais t’es dingue ou quoi?! Bordel ça fait mal! » Je passe une main dans mes cheveux, la regardant d’un air méfiant alors qu’elle explose à son tour. Et voilà qu’elle se met à me reprocher de m’être battu avec Seth. Franchement, est-ce qu’elle croit vraiment que je me serais laissé parler comme ça sans me défendre? « Je te signale qu’il m’a frappé à l’Halloween et t’as jamais rien dit pour me défendre, et t’as pas à me dire ce que j’ai à faire d’abord, bon sang Aza, il m’a provoqué jusqu’à ce que je perde patience. Tu crois que c’est sympa se faire raconter que t’as couché avec lui dans le bureau d’un médecin? » Je me lève, remettant mon t-shirt. Elle me reproche de ne pas lui avoir dit tout de suite et qu’elle ait dû jouer avec moi pour connaître la vérité. Je ne lui ai pas menti, j’ai juste omis de lui raconter.

« T’avais pas besoin de le savoir, alors pourquoi est-ce que j’allais t’en parler. T’aurais pété un cable, regarde toi t’es encore furieuse. » Je soupire, tentant de reprendre mon calme. Je suis un peu énervé, moi aussi, et j’ai mal à la tête depuis qu’elle m’a tiré les cheveux. Je regarde le lit vide, Aza s’étant assise sur la chaise juste en face. Dommage, ça avait plutôt bien démarré. Elle commence à s’excuser d’avoir gâché la soirée. Parce que c’est exactement ce qu’elle fait. J’avais tout planifié, moi. Elle dit qu’elle a vu Seth, et que sans cette rencontre je ne lui aurais jamais rien dit. « Bah exactement, je t’aurais rien dit. Et ça serait beaucoup mieux comme ça. Qu’est-ce que ça peut bien te faire que je me sois battu avec lui? Il le méritait. Et il y avait personne, juste nous et le mec déguisé en lutin. J’vois même pas pourquoi tu t’énerves. » Je hausse les épaules et m’apprête à sortir de la chambre lorsque je m’arrête, me tournant vers elle. Mon regard croise le sien. « À moins bien sûr qu’il t’ait raconté un truc, sans doute même pas vrai, et que tu le croies aveuglément. Parce que c’est vrai quoi Aza, lui il te mentirait sans doute jamais tu crois pas? » Je réalise que je deviens méchant et je sors de la chambre, claquant la porte. Me dirigeant vers la cuisine, j’ouvre le réfrigérateur à la recherche d’une bière. Je jette le bouchon dans l’évier, même si j’ai pris l’habitude de ne plus le faire depuis qu’elle vit ici.

Je vais m’assoir sur le canapé, repoussant les assiettes de dessert sur la table basse pour y appuyer mes pieds. Je n’ai même plus envie de passer la soirée avec elle, en fait. Je lui ai caché cette histoire avec Seth, d’accord, mais ce n’est pas si terrible, c’était que des coups quoi. Je prends une longue gorgée de bière, tendant de ravaler la colère en même temps, et bientôt j’entends la porte de la chambre qui s’ouvre. Je ne réfléchis pas vraiment mais sans la regardé, je lui lance : « Je vais passer la soirée avec des amis, finalement. Je voudrais pas que t’aies à passer la soirée avec un gamin. » Mes mots sont secs, ce n’est pas mon habitude d’être comme ça avec elle. Je suis tout gentil à l’habitude, prêt à tout pour elle. « T’inquiètes pas, je devrais pas faire trop de conneries. T’es pas obligée de me croire, bien sûr. J’suis juste un menteur après tout. » Je ne la regarde pas, buvant toujours ma bière, furieux contre la situation et contre moi ainsi qu’elle.

wrong turn

Azalyne & Wade

J’écoute à moitié ce qu’elle me hurle, parce qu’au stade où nous en sommes on ne parle plus vraiment calmement. Buvant ma bière, je finis celle-ci à une vitesse plutôt impressionnante et je sors mon téléphone de ma poche, regardant la liste de mes contacts. Lorsqu’elle me menace de partir, je ne réagis même pas. Qu’elle parte, tiens, si je l’énerve tant que ça! J’appuie sur des noms au hasard et entreprends d’envoyer un texto de masse à mes amis et collègues de travail. Qui de mieux pour passer une bonne soirée qu’une bande de types dont la principale occupation dans la vie est de festoyer et draguer des inconnues. Bientôt, je reçois un appel d’un ami qui me demande ce qui se passe pour que j’aie tant envie de sortir. Je regarde autour, Azalyne n’est pas rentrée. Je soupire, appuyant l’arrière de ma tête contre le divan de cuir. « Je peux pas trop t’en dire, elle est juste dehors, mais elle est vraiment chiante ce soir, elle a appris que j’ai frappé son ex et là elle est complètement folle. » J’entends rire au bout du fil et mon ami m’annonce qu’il va passer me chercher dans quelques minutes et de me préparer. Je suis plutôt surpris qu’il accepte aussi vite de m’accompagner et je file dans la chambre pour me changer, passant une dernière fois une main dans mes cheveux. Ça a vraiment fait mal, tout à l’heure.

J’entends klaxonner et me rue vers la porte, attrapant mon manteau j’enfile mes bottes. Je m’assure d’avoir mon portefeuilles dans la poche, et lorsque j’entre dans la voiture, la première chose que l’on m’annonce, c’est que l’on va au Gentlemen’s Club. J’éclate de rire. « Le Gentlemen’s? Genre la boîte de strip-tease? Tu déconnes? Elle va me crucifier si elle apprend que je suis allé là. » Les trois gars qui sont avec moi me disent que ça me fera du bien de décompresser un peu et de voir d’autres filles, même si je ne suis pas vraiment intéressé à tromper ma copine. Je ne suis pas comme ça, ce n’est pas du tout moi. « On te demande pas de toutes les sauter, juste de regarder et boire avec nous. Allez quoi, sois pas chiant Sullivan, t’en as pas marre de mater toujours la même fille? » Je ricane, ils sont plutôt drôles même s’ils ne sont pas très convaincants. « C’est bon, ok. Mais il faut pas que ça vire mal, j’vais avoir besoin d’un chaperon. » Je parle surtout au niveau de l’alcool, car je sais tout de même tenir mon pantalon, mais là encore on ne sait jamais dans une boîte de strip-tease.

Plus tard, je regarde les trois shooters alignés devant moi et éclate de rire. Je suis déjà plutôt éméché, en fait je ne sais même pas quelle heure il est maintenant. J’ai pas regardé, je m’en fiche. La shooter girl devant moi me fait un grand sourire et je lui tends les billets verts qu’elle range entre ses seins avant de se pencher vers moi, me laissant une magnifique vue. Je sens un baiser sur ma joue, puis elle s’éloigne et comme le reste des gars à la table, je siffle discrètement en regardant ses fesses rebondies à peine recouvertes d’un tanga aux couleurs du drapeau américain. « Je crois qu’elle t’aime bien Sullivan. » J’éclate de rire et bois d’un trait mes shooters. Je suis déjà beaucoup trop bourré, mais je lève la main pour commander à nouveau de quoi boire. « Bon sang, je dois venir ici plus souvent. » Je n’ai plus vraiment les esprits clairs et comme la shooter girl ne vient pas à moi, je décide de me lever et d’aller à sa rencontre. Elle glousse et me demande si je veux quelque chose à boire, même si à voir ma tête j’ai déjà bien assez bu. J’ai de la difficulté à me tenir droit. « Ce serait sympa ma belle, et hum, si je veux plus, tu chargerais combien? » Elle me regarde d’un air surpris, elle ne s’attendait sans doute pas à ça et moi non plus. En fait, je ne sais pas du tout pourquoi je lui ai demandé ça. Elle me mentionne que pour ça, je dois aller trouver Kristjan. Je soupire et lui adresse un petit sourire. « Je sais pas qui est Kristjan, mais j’suis sûr qu’on peut s’arranger entre toi et moi. » Ma main se pose sur sa fesse et elle recule vivement comme si ma main était brûlante. Une claque au visage, puis la sécurité se pointe. J’entends seulement «  on ne touche pas aux filles » et pour le reste, je ne comprends pas trop. Il y a beaucoup de bruit et la musique est forte. Je cherche mes amis des yeux, trop occupés à festoyer pour me remarquer visiblement.

On me tend mon manteau ou plutôt on me le jette au visage et je suis entraîné vers l’extérieur. Il ne fait pas trop froid, au moins, mais je m’empresse d’enfiler le survêtement d’hiver par-dessus mon t-shirt. On m’interdit de retourner à l’intérieur et je regarde dans la rue, et accroche un homme qui fume sa cigarette à l’extérieur du club. « Dites, vous sauriez pas l’heure qu’il est? » Le type, un grand blond aux yeux bleu, me regarde d’un air dédaigneux. Il continue sa clope et me souffle la fumée au visage. « Deux heures quarante-huit. Vous êtes l’idiot qui a harcelé ma serveuse? » Il me lance un regard plein de reproches. Ce n’est pas le moment de me faire des reproches, sérieusement. Pas ce soir, après tout ce qui s’est passé j’en ai assez entendu. « Oh, j’l’ai pas harcelé, j’voulais juste toucher ses fesses. Pourquoi tout le monde s’est passé le message pour me faire chier aujourd’hui! » Je soupire et m’assis sur le banc face au club. C’est plutôt froid pour le postérieur mais je ne bronche pas. « Les contacts sont interdits avec les filles à l’avant. Par contre on peut toujours négocier, certaines font des extras. » Je ne l’écoute pas quand il me parle, sortant mon téléphone et tentant de pianoter sur l’écran tactile sans succès. « Bordel, tu vas marcher, foutue machine… » L’autre soupire et je l’entends écraser sa cigarette de son pied. Il s’approche de moi et je range mon téléphone. « Alors mon gars, ça t’intéresse? » Je le dévisage, comprenant la moitié de ses mots car je suis trop ivre et son accent est insupportable. Il doit être le patron louche dont les gars ont parlé. Il me fait pas vraiment peur à moi. En tout cas pas présentement.

« J’veux juste retourner chez moi, merde. J’m’en fous de votre bar, c’tait pas une bonne idée… Je voulais juste oublier un peu… » Je regarde la rue vide, aucun passant à cette heure n’oserait se promener. Il est bien trop tard et il commence à faire un peu plus froid. Ou peut-être est-ce parce que je n’ai pas fermé mon manteau? Je remonte la fermeture-éclair et mon téléphone tombe sur le sol, s’éclairant de lui-même pour laisser afficher une bonne liste d’appels manqués. Je me penche pour le ramasser, mais l’autre est plus rapide que moi. Il déverrouille l’écran et regarde le numéro affiché ainsi que le nom. « Azalyne t’a appelé hmm…une, deux trois... eh bien, pas mal de fois! Elle ne doit pas être bien contente à l’heure qu’il est. Elle sait où tu es allé? Je crois pas qu’elle serait ravie d’apprendre que tu t’es fait jeté à la porte d’une boîte de strip-tease parce que t’as tenté de t’approcher d’un peu trop près de la shooter girl. » Je le regarde, incrédule. Il essaie de me dire quoi, là? Je sais qu’Aza va être furieuse. Je me sens triste juste à y penser. Elle va probablement me tuer en arrivant, si je réussis à retourner à la maison. Je saisis mon téléphone dans la main de l’autre qui affiche toujours un sourire méchant. Je tente d’appuyer sur le numéroteur, peut-être que si je l’appelle ça va l’apaiser. Finalement, la sonnerie se fait entendre et je plaque le téléphone contre mon oreille, attendant qu’elle décroche. Ce n’est pas bien long d’ailleurs avant qu’elle ne le fasse. « Bébé…Oh Aza, j’suis désolé…Oh merde j’suis tellement con…J’t’aime tellement, j’aurais jamais dû partir comme ça…J’suis au Gentlemen’s Club, c’tait pas du tout une bonne idée, les gars m’ont dit que ce serait bien et j’les ai suivi…Chérie tu me manque tellement….HEY! » L’autre, qui est toujours là, a saisi le téléphone de mes mains, m’arrêtant dans ma tirade ridicule et incompréhensible. Il laisse échapper un soupire agacé et lève les yeux au ciel avant de coller le téléphone à son oreille. Qu’est-ce qu’il fabrique encore, celui-là. C’est pas de ses affaires. « Oui, Azalyne c’est ça? Kristjan Stanković, je suis le propriétaire du Gentlemen’s Club…Effectivement, c’est le bar de danseuses nues. Je vous explique la situation, parce que le gentil monsieur à côté de moi est trop saoul pour s’exprimer clairement. J’ai demandé son expulsion du bar car il se comportait en véritable idiot, et maintenant il fait le clown devant mon établissement. C’est pour vous, soit vous venez le chercher, ou j’appelle les flics et ils le ramènent à votre place. » Son ton est tellement calme que j’ai du mal à le croire. Il me tend le téléphone, j’entends Aza au bout du fil mais ne comprend pas ce qu’elle me dit. « J’t’aime tellement bébé, j’suis trop désolé… J’le ferai plus jamais, c’est promis… » La communication coupe, et je me retrouve planté là sur mon banc avec le téléphone à la main. Le dénommé Kristjan se tient toujours debout près de moi, et maintenant je suis persuadé qu’Aza va être furieuse parce qu’il lui a tout raconté ça. « Bordel, elle va me tuer. » Il ricane. « Ah bah il était à peu près temps que tu sortes quelque chose d’intelligent. » Il s’allume une nouvelle cigarette et j’anticipe l’arrivée d’Azalyne qui va sans doute me dévisser la tête. En plus d’avoir un mal de crâne horrible, je sens que je vais passer la nuit dans la deuxième chambre.

sorry doesn't cut it

Azalyne & Wade

J’aurais dû l’écouter lorsqu’elle m’a dit de retourner dans la chambre et ne pas décider de m’aventurer plus loin comme je le fais. Elle me repousse lorsque je tente de l’embrasser au creux de son cou et explose à nouveau. Je ne fais vraiment rien de bien aujourd’hui. Les insultes fusent, apparemment j’ai été beaucoup plus qu’un idiot. Je ne peux pas vraiment me défendre, de toute façon, je suis entièrement responsable de ce qui s’est passé ce soir. Je la regarde avec des yeux piteux, espérant qu’elle cède mais c’est peine perdue. Après m’avoir dit que je la dégoute pour ce que j’ai fait ce soir et m’avoir recommandé de fermer ma grande bouche pour la fin de la nuit, elle me pousse sur le lit et claque la porte après être sortie de la chambre d’amis. Étalé sur les couvertures, je reste immobile pendant un long moment, me demandant comment j’ai pu être aussi idiot. Les effets de l’alcool se sont dissipés, et je suis seulement dans les vapes à fixer le plafond en tentant de trouver un moyen de me faire pardonner. Je m’endors là-dessus, parce que visiblement il n’y a aucune solution, sauf peut-être beaucoup de patience. C’est un miracle qu’elle ne soit pas partie tout simplement. Elle aurait très bien pu aller chez sa sœur, ou pire chez sa mère. Au moins elle est restée. Avec un peu de chance tout ira mieux demain matin. Je m’endors, mon sommeil est agité. Je rêve qu’Azalyne me largue, retournant avec son ex. Plusieurs fois je me réveille avec des sueurs froides, et à plus d’une reprise je me lève pour m’assurer qu’elle dort toujours dans l’autre chambre. Ce n’est pas exactement la meilleure nuit de sommeil de ma vie.

Le réveil est brutal. J’ai mal au crâne, mais je l’ai bien mérité. Je fais le point sur la soirée désastreuse d’hier. Dire que si je ne me serais pas fait viré, rien de tout cela ne se serait produit. Elle n’aurait jamais su pour la boîte de strip-tease, ou à la limite je lui aurais dit, mais pas dans de telles conditions. Je soupire, j’ai mal à la tête. Il me faut des aspirines, et surtout un grand verre d’eau et du café. Je me lève péniblement, puis me dirige vers la salle de bain pour avaler des cachets. Je me jette de l’eau au visage pour me réveiller, tenter d’avoir l’air un peu moins pathétique je suppose. Déçu du résultat, je marche lentement en direction de la cuisine, toujours flambant nu de la veille à défaut d’avoir pu prendre des vêtements. Aza n’est pas levée encore. Elle n’a pas dû dormir beaucoup elle non plus. Mon estomac se noue en y pensant et je m’empresse de préparer le café, puis me verse un grand verre d’eau que je cale d’un trait. Je ramasse les quelques trucs qui n’ont pas été rangés hier, des verres et des assiettes que je mets direct au lave-vaisselle. L’odeur du café commence à remplir la cuisine, me réconfortant un peu. La maison est silencieuse, me rappelant l’époque où j’y vivais encore tout seul. Je verse deux tasses, préparant le café d’Azalyne et le mien, puis me dirige vers notre chambre. J’ai un peu peur au début de la trouver vide, ou qu’Azalyne me lance un oreiller pour me faire fuir, mais elle dort à poings fermés. J’enfile un boxer, et dépose la tasse sur la table de chevet de son côté du lit avant de m’installer à ses côtés en prenant soin de garder une distance raisonnable. Je bois tranquillement mon café, la regardant dormir. Je n’ose pas la toucher, contrairement à cette nuit où j’étais prêt à me jeter sur elle malgré les insultes qu’elle me criait.

Je la vois bientôt remuer dans le lit, et je me mords la lèvre inférieure, craignant qu’elle me jette son café au visage dès qu’elle va m’apercevoir. « Hey… T’as bien dormi? » Je n’arrive pas à la regarder en face, maintenant qu’elle est réveillée. « Je sais que j’ai été le pire des cons hier, et que même si je m’excuse mille fois, ça excusera rien, mais s’il te plaît Aza, pardonne-moi je veux pas te perdre pour une connerie comme ça. » Je parle vite, et je suis nerveux maintenant que j’entre dans le vif du sujet. Il faut dire que j’aurais pu au moins attendre qu’elle ait bu son café.

madness, sadness

Azalyne & Wade

Elle enfouit sa tête dans l’oreiller après m’avoir annoncé qu’elle avait très mal dormi, insinuant bien entendu que c’est de ma faute. Je baisse les yeux une nouvelle fois. Elle remue à côté de moi dans le lit et je prends une gorgée de café, la regardant du coin de l’œil. Elle se redresse finalement et je peux voir qu’elle n’a effectivement pas beaucoup dormi cette nuit. Elle prend sa tasse de café, ce qui me rassure. On va peut-être pouvoir parler un peu plus calmement. Du moins, c’est ce que je crois, jusqu’à ce qu’elle se mette à me reprocher mon attitude d’hier avec la shooter girl. Elle ne connait pas l’histoire – et c’est peut-être mieux comme ça d’ailleurs – mais elle me reproche évidemment de m’être seulement approché du Gentlemen’s Club. Il est vrai que partir direct après une engueulade dans un bar de danseuses nues, ce n’est pas exactement la meilleure façon de régler un conflit. Bon sang mais où est-ce que j’avais la tête? J’aurais jamais dû les suivre, je comprends pas ce qui m’a pris. Je cherche déjà une excuse pour l’histoire du bar, mais Azalyne revient à la charge en me parlant de ma rencontre avec Seth, et l’autre fille avec qui j’étais. Il lui en a vraiment parlé alors. Et je n’ai aucune idée de ce qu’il peut lui avoir dit. Il ne s’est rien passé avec la fille, et il ne se serait jamais rien passé mais son ex pourrait très bien avoir modifié un peu l’histoire pour me rendre la vie difficile. Je ne trouve rien à dire et je reste muet, regardant mon café dans la tasse.

Elle se redresse dans le lit, et je me tourne vers elle. Ses mots me fendent le cœur et je panique. Je ne veux pas que les choses se terminent comme ça, ou qu’elles se terminent point final. Je dépose la tasse sur la table de chevet et je hoche la tête en signe de négation, puis la regarde dans les yeux. « Tu sais bien que c’est pas vrai chérie, t’es la meilleure chose qui soit arrivée dans ma vie, comment est-ce que tu peux dire ça… » Je n’ai pas le temps de terminer qu’elle se lève, bondissant du lit comme un ressort. Elle me lance un coussin au visage et je l’attrape juste à temps. Toutefois, ce qu’elle me dit ensuite me fait encore plus sentir coupable pour ce qui se passe. Elle est allée jusqu’à mon travail pour me trouver, elle m’a cherché partout qu’elle dit. Les textos et les appels sur mon téléphone en témoignent, d’ailleurs. Je suis vraiment une ordure dans cette histoire, je ne la mérite vraiment pas. Elle sort de la chambre, traversant pour aller dans la salle de bain attenante. Je tente de prendre une voix calme, mais c’est assez compliqué. « Aza, s’il te plaît, je vais t’expliquer… » Je n’ai pas vraiment cette chance et ne l’aurai certainement pas de sitôt, car je l’entends respirer très fort et revenir vers moi d’un pas lourd. Si son regard était un fusil, je serais mort criblé de balles à cet instant précis. Elle monte sur le lit, debout devant moi et me rue de coups de pieds qui ne me font pas grand-chose. Toutefois, lorsqu’elle se jette sur moi et se met à me frapper avec ses poings, c’est un peu plus sensible. Je la laisse se défouler, et bientôt je comprends pourquoi elle fait ça. Elle a trouvé un papier dans mon pantalon.

Je l’écoute me hurler que je suis un salaud et me demander des explications sur le petit message laissé dans la poche de mon jeans. Je ne me rappelle pas de cette histoire pourtant, et la seule fille dont je me suis réellement approché est la shooter girl. On sait déjà que ça ne s’est pas très bien terminé pour moi, par la suite, donc il est impossible que la petite note soit de sa main. Je laisse ma petite amie me frapper sur le torse et lorsqu’elle éclate en sanglots je me mords la lèvre. Je déteste la voir pleurer et savoir que c’est de ma faute est encore pire. « Chérie, non, arrête je vais t’expliquer… » Elle me demande si j’ai couché avec elle et elle m’accuse de peut-être ne pas m’en rappeler car j’étais trop ivre. Je me rappelle étonnamment plutôt bien de ma soirée, même si oublier tout ça ne me ferait pas trop de mal. « Arrête, Aza tu sais bien que je ferais jamais ça. » Et c’est vrai, j’oserais jamais la tromper. Elle me donne un coup de poing sur le ventre et celui-ci fait plutôt mal. Ma petite amie s’éclipse, pleurant toujours à chaudes larmes. J’entends la porte claquer, et pourtant elle est en pyjama. Je panique et me lève, abandonnant le lit et les cafés qui sont à peine entamés. J’enfile un sweatpant et des bas, puis attrape un chandail long au hasard. Sans plus réfléchir, je saisis la grosse robe de chambre de ma petite amie et la traîne avec moi. Il fait froid dehors ce matin, je ne vais quand même pas la laisser geler comme ça. Je sors dehors et frissonne. J’aurais dû moi-même mettre mon manteau, mais il est un peu tard pour ça. Aza grelotte, à première vue, mais je me rends compte qu’en fait, elle pleure. Mon cœur se serre dans ma poitrine et je m’approche d’elle, la couvrant de sa robe de chambre et la serrant dans mes bras malgré que je sois la cause de ses larmes.

Je la force à lever la tête vers moi et je l’embrasse sur le front, puis sur la joue, et je plaque un baiser sur ses lèvres en espérant la calmer un peu. C’est merdique comme technique, mais je veux au moins qu’elle cesse de pleurer. Je déteste la voir triste. « Rentre dans la maison, on va parler de ça au chaud. » C’est plus un ordre qu’une demande, en fait, et je la prends dans mes bras pour l’attirer à l’intérieur, ne lui laissant pas la chance de se libérer de mon étreinte. Une fois la porte refermée, je la regarde et réalise que je n’ai aucune idée de ce que je dois lui dire. Je ne peux plus lui dire que je suis désolé, ça ne passera pas cette fois. Je soupire et vais m’affaler dans le canapé. « Ils m’ont viré du club parce que je me suis trop approché de la shooter girl. C’est ça qui s’est passé hier. Le papier, je sais pas d’où il vient. Peut-être d’elle, mais ça m’étonnerait comme elle m’a giflé assez fort. Me dis pas que je suis un salaud, je sais pas pourquoi j’ai fait ça. J’étais tellement furieux, tout ça pour cette connerie avec ton ex. » Je regarde ma petite amie, sachant qu’elle attend pas mal d’explications à propos de l’histoire avec Seth aussi. « Au marché de Noël, je buvais mon verre tranquillement, et puis cette fille m’a payé un shooter. J’ai juste voulu être sympa, Aza, y’avait pas d’arrière-pensées. Puis ton ex est arrivé, il devait apparemment avoir des arrière-pensées, lui, car tout de suite il s’est mis à la draguer. Si ça s’était arrêté là, ce serait bien, mais bon, ça a mal viré. Il voulait te dire que je t’avais trompé avec la petite blonde, et tu connais la suite. » Je ne suis pas vraiment fier de moi, mais je viens au moins de lui dire toute la vérité. Je ne sais pas du tout d’où vient le papier, pour être franc. « Tu demanderas aux gars qui étaient avec moi, les autres pompiers. Ils vont te le dire, ce qui s’est passé hier. J’étais juste trop bourré, j’aurais jamais couché avec une de ces filles. Ou avec n’importe quelle autre fille. Bon sang Aza, j’ai été cocu pendant deux ans de ma vie, tu crois que je serais assez horrible pour te faire ça? » Je réalise que je viens de lui déballer une histoire dont je déteste parler à l’habitude. En fait, la relation avec mon ex est généralement un sujet que tout le monde évite. C’est gênant, particulièrement parce que tout le monde le savait sauf moi. Je la regarde, un peu gêné, puis me lève pour m’approcher d’elle. Je pose une main sur son visage pour qu’elle me regarde dans les yeux, et mon regard se fait suppliant. « J’suis tellement désolé, chérie. Je boirai plus, s’il faut. J’vais faire ce que tu veux mais s’il te plaît pardonne-moi. » J’efface une larme sur sa joue et dépose un baiser sur son front. J’ai peur de la suite, pour être honnête. Elle pourrait bien décider de me quitter sur-le-champ.

madness, sadness

Azalyne & Wade

Je baisse la tête et regarde le plancher, évitant son regard alors qu’elle me reproche de ne pas lui avoir parlé de l’histoire des infidélités de mon ex. Me faire reprocher de ne pas lui avoir admis pour cette histoire de chocolat, ça va encore, je sais que c’était horriblement stupide de ma part et que j’ai totalement manqué de respect à Azalyne en ne lui mentionnant pas et le laissant lui avouer lorsqu’ils se sont croisés, mais qu’elle me reproche de ne pas lui avoir raconté pour ça, je ne sais pas quoi dire. Je ne voyais pas ça comme une nécessité, ça n’entre pas vraiment dans une conversation. Je me serais très mal vu lui annoncer ça tout bonnement, que mon ex m’avait trompé avec la moitié de la ville pendant deux ans. Ça attire la pitié et c’est tout, et je n’avais pas envie de ça. Elle va sans doute comprendre avec un peu de recul. Pour le moment, je me contente de ne rien dire, car il n’y a rien à dire en fait. Je l’écoute me reprocher une nouvelle fois de ne lui avoir rien dit, et elle me fait remarquer qu’elle ne sait pratiquement rien de moi en comparaison à elle qui est comme un livre ouvert. Encore une fois, je ne sais pas quoi répondre et de toute façon elle s’éloigne en direction de la salle de bain, prétextant que je l’énerve et que rester ici est au-dessus de ses forces. Je reste donc planté debout comme un imbécile, dépassé par les évènements. Après quelques minutes, je m’assois sur le canapé, tentant de faire le point sur toutes les bêtises que j’ai faites seulement depuis que je suis en couple avec elle. Je me conduis comme un crétin et c’est le moment où je devrais être le moins con.

Elle sort de la salle de bain, habillée pour faire du sport. Elle me lance qu’elle s’en va au travail et je me doute bien qu’elle va aller rapporter toute l’histoire à ses collègues et amies. Hourra pour moi, je vais encore plus passer pour le trou de cul de service. Je la regarde partir, hochant seulement la tête et je ferme les yeux en soupirant de découragement. Je suis fatigué, en lendemain de veille et en plus de ça ma petite-amie va sans doute me larguer dès son retour. Je ne vois vraiment pas ce qui pourrait être pire.
Ma journée est lamentable. Je reste écrasé en sweatpants pendant plus d’une heure devant la télé à regarder les nouvelles en continu, buvant verre d’eau sur verre d’eau pour faire passer les nausées. C’est en faisant du zapping que je tombe sur une publicité pour un film qui passera à la télé ce soir. Je souris légèrement, reconnaissant le film qu’Aza et moi avions regardé chez elle le soir où elle m’a embrassé la première fois. Elle était ivre et notre relation se devait d’être amicale mais je ne peux m’empêcher de penser que ce genre de soirées simples sans s’engueuler me manque énormément. Et c’est là que le déclic se fait. J’éteins la télé et file me changer pour avoir l’air un tant soit peu normal, puis disparais au club vidéo, dévalisant la section des comédies romantiques.

Je ne sais pas vraiment à quoi m’attendre pour son retour, sans doute qu’elle va encore être furieuse ou avec un peu de chance certaines filles vont avoir pris ma défense. Je regarde l’heure à toutes les cinq secondes, constatant qu’il reste encore un bon moment avant son retour, surtout si elle est partie à pied. Je décide de descendre au sous-sol m’entraîner un peu, histoire de déstresser un peu et surtout de me décrasser après la soirée d’hier. Le temps passe beaucoup plus vite à pousser de la fonte, et je n’entends pas Azalyne arriver. C’est seulement en montant les escaliers que je la trouve, ramassant des affaires dans la chambre. Je fige et ça me prend au moins cinq secondes avant de comprendre qu’elle est vraiment entrain de se préparer à me quitter. « Salut… » Je cherche quelque chose d’autre à dire, mais je ne sais pas quoi. J’ai légèrement oublié le speech que je devais lui servir en arrivant, aussi. « Aza, écoute…Je sais que tu as toutes les raisons du monde de m’en vouloir mais laisse-moi une dernière chance, je te jure que je vais me rattraper. » C’est stupide, comme discours, et je m’empresse de continuer. « J’ai loué des films romantiques comme tu aimes, ce soir tu peux me poser toutes les questions que tu veux. On va parler, plus de secrets c’est promis. » Mon regard croise le sien et je crains une réponse négative, alors je tente un léger sourire un peu timide. « On peut commander du chinois si tu veux. Comme on faisait avant. T’en vas pas, s’il te plaît. On est plus fort que ça. » Je prends sa main et la serre doucement. J’ai peur qu’elle me repousse, mais en même temps ce sera bien mérité avec ce que je lui ai fait subir.

love's not lost

Azalyne & Wade

Je ne peux m’empêcher de sourire légèrement lorsqu’elle me dit qu’elle ne s’en ira pas. Ça me rassure, j’ai réellement craint que toute notre histoire se termine à cause de mes erreurs stupides. C’était bien la dernière fois que j’entrais dans un bar de danseuses pour le reste de mes jours, je crois bien. Ça ne me dérange pas trop, sachant comment les choses ont mal tourné hier. Elle semble trouver bonne mon idée de passer une soirée à regarder des films en amoureux et je hoche la tête lorsqu’elle mentionne que c’est une bonne occasion pour se retrouver tous les deux. Pas de prise de tête ce soir, juste un long moment de relaxation pour tous les deux. On va pouvoir enfin en profiter, puisque hier, les choses ne se sont pas passées comme je l’aurais voulu. Je glisse une main sur son dos lorsqu’elle s’approche de moi et la serre dans mes bras avec tendresse, déposant un baiser sur le dessus de sa tête lorsqu’elle appuie celle-ci contre mon torse. Je me demande bien comment elle fait d’ailleurs. Je suis encore en vêtements de sport, n’ayant pas eu le temps de me changer comme elle vient tout juste d’arriver.

Je m’attends à devoir lui raconter ma vie ce soir mais je suis plutôt étonné lorsqu’elle me dit qu’elle veut simplement que je lui parle aussitôt que quelque chose me tracasse au lieu d’attendre et d’exploser, faisant sortir tout en même temps lorsque l’on s’engueule. D’ailleurs, il faut vraiment cesser de se crier dessus ainsi. C’est ridicule et ça ne sert absolument à rien. Je la regarde qui sourit, son regard est pétillant et beaucoup plus sincère que celui qu’elle m’a rendu il y a quelques minutes. Je souris à mon tour en lui lançant le même regard et je penche légèrement la tête lorsqu’elle glisse sa main libre sur ma joue, ricanant légèrement lorsqu’elle me menace de me dévisser la tête si je recommence une nouvelle fois mon escapade d’hier soir. J’ai appris de ma leçon, elle n’a pas à s’inquiéter. Je n’ai pas le temps de le lui dire par contre qu’elle plaque déjà ses lèvres sur les miennes. Je souris contre sa bouche et lui rend son baiser, puis caresse doucement ses cheveux lorsque son visage vient se nicher dans mon cou. Je la serre contre moi, fermant les yeux un instant pour savourer le moment. « J’te jure que ça ne se reproduira plus. J’ai été un idiot, mais y’a que toi qui compte pour moi et je vais te le prouver. » Je glisse ma main sous son visage pour le redresser et dépose un baiser tout en retenue sur ses lèvres. Je soupire d’aise, heureux que cette histoire soit terminée puis je me détache d’elle, passant mes mains sur mes bras. J’ai vraiment besoin d’une douche, comme chaque fois que je termine l’entraînement. Je regarde ma petite amie, me sentant mal de casser ainsi le moment. « Je vais aller prendre une douche si ça t’ennuie pas. Si tu veux choisir le premier film, ils sont sur la table du salon. J’ai pris les nouveautés, je me suis pas trop cassé la tête. Je devrais pas en avoir pour bien longtemps, juste assez pour sentir moins mauvais. » Je lui lance un petit sourire amusé et l’embrasse sur le front avant de m’éloigner en direction de la salle de bain.

Je traîne un peu plus que prévu sous la douche, réfléchissant à ma soirée d’hier. J’ai peine à croire que j’ai réellement pu agir ainsi. Ce n’est pas du tout mon genre, enfin plus maintenant. Je n’étais pas en couple avec Azalyne et je lui étais pratiquement plus fidèle que maintenant. Bon, d’accord, je ne l’ai pas trompée, mais il en reste que j’ai fui ces endroits pendant plus d’un an pour y retourner après une simple crise. Je chasse les idées désagréables de mon esprit et ferme l’eau, attrapant ma serviette et m’essuyant en vitesse. J’enroule celle-ci autour de ma taille et jette les vêtements de sport dans le bac pour la lessive, puis sors de la salle de bain pour aller voir Aza au salon. Je l’observe un instant et croise les bras en la voyant assise sur le canapé, puis m’avance vers elle discrètement, arrivant dans son dos pour glisser mes bras autour de sa taille. Je dépose un baiser sur sa nuque et enfouis mon visage dans son cou, fermant les yeux un instant. Elle m’a fait vraiment peur aujourd’hui. « T’as trouvé un truc qui te plaît? Je vais me changer et on appelle pour la bouffe. Je crève de faim. » Je glisse une mèche de cheveux derrière son oreille et m’éloigne en direction de la chambre pour me préparer. Je troque la serviette pour un boxer puis enfile un vieux jeans assez usé ainsi qu’un t-shirt gris plutôt banal. On ne sort pas ce soir après tout, autant rester confortable. Mes cheveux sont humides mais je m’en fiche. Je sors finalement de la chambre pour rejoindre ma petite amie, la regardant avec un sourire aux lèvres. La soirée s’annonce tellement simple que ça fait du bien.